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Je me réveille , les yeux lourds et m'assois sur le fauteuil affaissé.
J'ai du m'endormir pendant... 2 ou 3 heures ?
Parce que la nuit est déjà tombée, je me lève pour allumer la lumière.
Néo est toujours affalée sur le canapé en face, les yeux vers le ciel.
" Néo : Enfin réveillé ?
Moi : Qu'est ce que tu fous ?
Néo : Je réfléchis à un plan.
Moi : C'est pas trop tôt... Moi qui croyais que tu étais une déesse de la stratégie.
- La ferme . Et fais semblant d'être plus amicale. Je te rappelle qje La Police nous regarde. "
Le rappel de la Tour de contrôle me raidit direct. Je reviens m'asseoir face à elle.
Le silence fait office de conversation entre nous. Quand soudain, la trappe s'ouvre violemment. Nous nous levons instantanément.
" VENEZ !!!! À TABLE !!!!!! "
Hmm ?
C'était la voie d'un jeune garçon, certainement le petit frère de Gisèle.
Nous échangeons un regard .
Depuis quand les condamnés mangent en haut ?
Nous montons à l'étage et c'est en effet le petit frère de Gisèle qui nous accueille avec sa petite tête blonde.
Il est tout enjoué, habillé d'une salopette et d'un noeud papillon.
Tout d'un riche.
" Venez les morveux ! Ya le repas ! "
Nous le suivons dans le salon puis jusque dans la salle à manger. Une grandiose pièce aux papiers peints rouges et noires. De grandes chandelles sont suspendus et des cierges sont allumés au-dessus.
Une ambiance sombre règne dans la pièce mais on entends vaguement une conversation agréable et enjouée.
Sympa...
Une longue table est dressée sur laquelle le père est en bout , sa femme à sa gauche et Gisèle à sa droite, habillée d'une longue robe verdâtre et pâle. Son décolletée plongeant dévoile le début de sa poitrine.
Charmant....
Aussitôt, les rires s'étouffent. Le père se lève.
" Le père : Allez-ci ! N'ayez pas peur ! Prenez place !
Néo : Ils nous séquestrent maintenant ils nous nourrissent...
Le père : On aimerait parlé avec vous de votre union.
Moi : Union ? "
Le père arque un sourcil.
Ah oui l'union...
Dans la logique, on devrait se fiancer jusqu'à ce que la mort nous unisse. Comme tout les couples.
Je secoue la tête comme-ci.
" Néo : Nous sommes condamnés, donc nous ne pouvons pas nous unir.
Le père : Si bien sûr que si. Vous devez échanger vos vœux de mariage. Ce sont vos obligations de mourants et nous sommes là pour vous y aider.
La mère : ke me suis pas présenté mais je m'appelle Jeanne. Vous devez certainement nous connaître . Pour tout vous dire , mon mari et moi , on travaille étroitement avec la Police.
Le père : Nous travaillons aussi extrêmement rarement voir jamais avec eux sur tout ce qui concerne les affaires criminelles et les délis délibérées. Enfin... Sauf aujourd'hui. C'est même la première fois.
Néo : Nous sommes si rebelles que ça...
La mère : Nous essayons de garantir la mort, le jugement mais également les obligations des condamnés avant leurs jugements. Le votre est donc aujourd'hui de vous fiancer.
Néo : Donc c'est pour ça qu'on est chez vous ?
La mère : Exactement."
La mère replace ses cheveux dans le cou et nous lance un large sourire. Mon coeur palpite aussitot. Moi qui n'avait jamais vraiment approché cette femme d'aussi près. C'est bizarre mais elle n'a rien avoir avec sa fille.
Elle a une silhouette d'aristocrate, fine et rigide mais à l'inverse, elle a un air un peu provocateur avec sa bouche pulpeuse et rouge.
Néo a un sourire en coin.
" Néo : Sympa de votre part... Et vous en retirez quoi de tout ça ? Qu'est ce qui vous motive ? Les obligations de la Mort ? Ou des motifs personnels ? "
Le père se met à rire.
" Le père : Vous êtes bien drôles. La Mort évidemment.
Néo : C'est bien ce que je pensais."
Son sourire s'élargit. Elle ment.
Et le père le sait. Mais il ne dit rien. Elle a une telle audace...
" Gisèle : C'est bon. On ne va pas non plus passer notre soirée à parler de cet union. Asseyez-vous << les fiancés >>. "
Elle a dit ça avec un tel dédain.
Honnêtement, elle est affreuse ce soir et j'ai bien l'impression que c'est parti pour durer.
Nous prenons place l'un à côté de l'autre.
Aussitôt, des serveurs nous amènent un immense plateau de crudités avec une cotellette de porc bien cuite. Ça fait peut être 10 ans que je n'ai pas goûté à une tel viande de qualité, beaucoup trop cher pour des mourants comme nous.
Néo s'applique tout de suite à piquer dans l'assiette. Visiblement, pour le moment, cet sorcière n'a l'air de rien dire, rien ne lui paraît étrange, elle ne s'inquiète pas... Alors je ne devrais pas non plus.
Mais pourquoi cette situation dans le fond m'agace ?
La famille déguste leurs plateaux sans s'intéresser un peu plus à nous , en discutant de la journée de chacun et de leurs préoccupations.
Pour autant, l'ambiance est calme, reposé, il n'y a pas une voix plus haut que l'autre et surtout quelques moments de longs silence .
Pouaahhhh....
J'avoue que je n'avais jamais vu cela avant mais c'est vraiment la famille modèle de la Mort en personne.
Même leur attitude, leur posture digne...
Un moment de calme et de recueillement.
Tout comme Gisèle. Je devais m'y attendre. Ce sont les piliers de notre ville, c'est bien normal que chacun de leurs gestes rend hommage à la mort.
" Le père : Et quand est-ce que nous pouvons vous unir ?
Moi : Le...
Néo : Le plus tôt possible. Le mariage, c'est très important. N'est-ce pas mademoiselle Gisèle ? "
Hein ? Elle l'attaque ?
Je lance un regard noir mais elle est fixée sur Gisèle. Surprise, elle lève la tête.
" Gisèle : Bien sûr. C'est pour cela que tu l'épouse non ?!
Néo : Oui. Je l'aime. Comme toi."
QUOIIIIII ??? Cette fois, j'envoie un grand coup dans sa jambe.
" Moi ( en chuchotant) : T'es folle ????? "
Les parents vont les yeux ronds tandis que Gisèle a la mine qui se ferme.
" Le père : Comment ça Chérie ?
Gisèle : Papa... Tu ne vas pas croire une condamnée ! Elle divague.
-Neo : Divaguer ? Moi ?
Moi : Néo , calme toi !
Néo : Elle dit que je divague... j'ai bien vu ses yeux tout à l'heure. J'ai bien cru qu'elle te faisait les yeux doux.
Gisèle : Comment tu oses...
Néo : Elle a fait signe Isak tout à l'heure et j'ai même cru la voir le plaquer au mur tout à l'heure. Je me trompe ?"
Pourq... ?
Tout à coup, les parents de Néo prennent un air moins joviale pour fixer leur fille. Je boue. J'ai littéralement envie de planter la tête de Néo dans le sol et de finir le repas tranquillement. Mais elle lève les yeux au ciel.
" Néo : On peut demander à la police de témoigner ! Je suis sûre qu'eux aussi non pas compris. Mais j'ai la raison... Elle veut voler mon fiancé !
Le père : Tu l'a plaqué au mur ?
Gisèle : Non Papa ce n'est pas ce que tu crois... Eh toi ! Mais t'as un grain ? C'est faux ! Arrête !
Néo : C'est la vérité ! Vous vous dites garantir notre union mais ce n'est pas le cas.
La mère : Gisèle, c'est vrai ?
Gisèle : Non ! Enfin... Je l'ai plaqué car on... Néo ne fais pas l'idiote. Tu sais très bien ce qui s'est passé alors n'en fais pas toute une histoire.
Néo : Une histoire de tourner autour de mon homme ?
Gisèle : Je ne tourne pas autour de ton homme et tu le sais très bien !!! Et puis pourquoi je le ferai ?
Néo : Je n'en sais rien . À toi de me le dire .
Gisèle : Je...
Néo : Mon Isak est téméraire. Il a de beaux yeux gris et il est robuste . C'est rare de voir une personnalité aux allures chaudes dans Temporia . Il t'intéresse ?
Gisèle : Néo ! "
Le père lui fait aussitôt barrage avec son long bras. On voit qu'il fait mine de se contenir et ça se traduit en une vilaine grimace sur sa figure .
" Le père : Gisèle s'il te plaît. Calme toi."
La mère fait signe à Gisèle de s'asseoir. Elle s'exécute. Le calme revenu, le père nous observe à nouveau.
"Le père ( en chuchotant) : Néo tu peux rester tranquille.
Néo : Pourquoi il parle à voix basse lui ?
Le père : Je ne veux pas que la Police s'inquiète depuis la Tour. Gisèle va bientôt se marier. Néo , Isak t'appartient. N'ais pas peur. "
Quoiiiiiiiiiii ???????
Je tombe des nues.
J'ai comme l'impression que mon coeur s'éteint.
Gisèle va se marier ?????
Je suis abasourdi.
Comment s'est possible ? Même si elle sera centenaire ?
Mais elle a l'air aussi étonnée que nous . Gisèle se relève. Sa figure est maintenant rouge.
" Gisèle : Papa il faut qu'on discute.
Le père : Non ma fille nous en avons déjà discuté avec ta mère.
Gisèle : De ma vie ?
La mère : Calme toi Chéri.
Gisèle : Ah bah ça c'est la meilleure ! Et il s'appelle ??
Le père : Nous en parlerons après le repas. Et n'en parle pas. Tu sais bien qu'on ne soit pas en parler. Finis de manger et nous en discuterons.
Le père : J'ai fini de manger et on en discutera pas !
La mère : GISÈLE !!! "
Elle se lève violemment de table et sort du salon . On entend de loin une porte qui claque.
Gisèle. J'y crois pas.
Le père se contient , se rassoit alors sans un mot tout en faisant signe à sa femme de rester à sa place.
Il mime un faux sourire dégueulasse.
" Le père : e suis vraiment désolée pour ce qui vient de se passer. Vous pouvez être sûrs que vous êtes là dans le but de garantir votre union et non de vous séparer.
- Néo : Je n'en suis pas convaincue. Et je pense bien qu'on peut encore faire appel . Vous voulez me prendre Isak .
- Moi : Oh ! Néo...
Le père : On vous assure que vous êtes là pour être votre sécurité.
Néo : Alors dites moi le nom de son époux et je serais rassurée. "
Le père : Son nom ?
Néo : Oui. Je connais du monde en ville alors je serai tout de suite de qui vous parlez. Si vous le dites, on est même prêt à écourter notre séjour ici et à garder la bouche fermée sur ce mariage."
Le père et la mère réfléchissent. Franchement je ne comprends pas où Néo veut en venir, avec sa fausse voix fluette.
Pourquoi tout ça ?
On est déjà en territoire ennemi.
Pourquoi tout ce bruit ?
Soudain, un sourire apparaît sur son visage.
Et le père prend un air trop sérieux, il chuchote .
" Le père : Il n'a pas de nom. Il vient de l'Exterieur. "
Cette fois, je tressaillit.
De L'EXTÉRIEUR ??
J'ai comme les oreilles qui sifflent. J'ai l'impression que c'est un rêve mais c'est bien la réalité.
Mais c'est impossible.
Les parents de Gisèle, les piliers de la Mort, sont en train de l'arranger avec un homme de l'Exterieur.
C'est le plus grand blasphème que j'ai jamais entendu de ma vie.
Contre la Mort.
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