Chapitre 22
***
Il est 16h30 quand j'arrive jusqu'à chez moi. Évidemment, la sorcière est déjà là. Cléo, tremble, sa petite bouille entre les jambes de Néo devant la clôture.
" T'as le chance d'être à l'heure.
- Bonjour c'est gratuit.
- Fffff !!!! Lance t-elle en regardant ailleurs.
- Je te préviens t'as intérêt à devenir docile .
- Ahaha... Je sens que cet expérience va me faire rire.
- Moi j'espère que ça va te dresser un minimum.
- L'espoir fait mourir ! Me sort-elle avec un sourire noir.
- On rentres à la maison alors grand Frère ? S'exclame la petite Cléo toute enthousiasme de me voir.
- Oh... Oui ma douce ! Dis-je en la prenant dans mes bras instinctivement. Par contre, je vous préviens des règles.
- Des règles ??? Questionne Néo d'un air surpris.
- Ouais.
- Je m'en fous . Personne ne me donne de règles...
- Ah bon ? Bah moi je m'en fous de ton foutue point de vue ! J'ai bien dit des règles . La première, faites vous petites. Je veux pas créer de soucis à mes parents. Deuxièmement... Chez moi, mes parents sont plutôt du genre...
- Conservateurs ?
- Ouais.
- Hm !! Un peu comme tout les paters d'ici ! Dit Néo en levant les yeux sans gêne .
- C'est quoi conservateurs ? Demanda Cléo.
- C'est...euh...
- Des personnes qui ADORENT la mort ! Ce sont des gourous, tu vois ? Comme papa et maman mais en pire. En gros, ça va être la PIRE dernière semaine de ta vie. Ahahahah ! Balança Néo.
- T'as fini de la faire flipper idiote ?
- Je dis juste la vérité . Ils se font purger tes parents ? I
- Hein ?
- Ils vont souvent à l'Abime hein ?"
Un frisson me traverse le dos sur ses mots.
Se faire purger ou participer à l'Abime , c'est enfaite des cérémonies qui ont lieu chaque mois , dans le nuit du 13 au 14. Dans cet nuit, les plus fervents serviteurs de la Mort, se rendent au cimetière. Nous ne savons pas exactement comme ses cérémonies se passent car elles ne se déroulent qu'avec un cercle restreint de croyants.
En gros , notre société n'est pas seulement divisé selon notre statut sociale comme la famille riche de Gisèle mais également selon la force de nos convictions. En général, en ville, nous sommes tous des Mourants, de simples croyants qui attendent chacun leur mort respectives.
Mais nous avons également des groupes de personnes bien spécifiques qui se sont formés dans le temps ayant fondés leurs propres croyances sur la Mort sur d'autres philosophies validés par la Police .
Par exemple, nous avons "La Fosse".
Ce groupe croit que lorsque nous mourrons les esprits sont gardés dans une énorme fosse terrestre dans lequel chaque mort se voit attribué un rôle par la Faucheuse elle même. C'est souvent un rôle sur terre qui leur sont attribués : Provoquer des cauchemars, provoquer des rêves, donner des envies, donner des malheurs, rendre heureux ou triste. Certains morts sont très célèbres comme Helymba , le Mort du Désir. Ce serait lui qui nous imposerait ce bonheur de mourir et qui passe ses journées à se balader en sifflant dans la ville et qui chuchote aux oreilles des prochains mourants.
En tout cas, je crois que chez moi , il est pas souvent venu !! Ou bien je l'ai fait flippé...
Tout ça pour dire que l'abîme c'est un peu du même genre mais en plus ... Bizarre . Durant cette nuit , il paraît que les mourants de l'Abime se rendent aux cimetieres et chantent des malédictions . Puis, ils déterrent les cadavres les plus récents , les "vident" et les mangent.
Enfin... Je ne sais pas si c'est vrai mais Je comprends pas tellement cette pratique.
Il paraît que c'est une fête illégal mais la Police n'a pas l'air de dire quoi que ce soit.
En tout cas, ce n'est pas une fête qui est bien vu dans en ville.
" Qu'est ce que ça peut te foutre qu'ils y aillent ? On est là pour sauver ta soeur ou pas ?
- On est là pour la voir Crever autre part que le feu !
- Alors tiens toi à carreaux idiote ! Une erreur de ta part et je te livres sans pitié à la police ! Ta compris ?
- Moi ?
- EST CE QUE TA COMPRIS ?"
Cette fois, je pose mes yeux dans ceux de Néo et je vois tout de suite que cela ne lui a pas plu du tout . Néo me fronce les sourcils. Son regard se change devient tout a coup laid et froid . Sa tête me donne frisson dans le dos . Elle me devance, me bouscule et traverse la clôture.
" Tu ne me connais pas. Me donne jamais d'ordres."
***
" C'est petit ici ! "
J'envoie un regard noir à la ténébreuse qui pose ses yeux dédaigneux sur ma maison. Est ce qu'elle rigole ? Ou bien elle est vraiment pas prête a se tenir ? Et si finalement elle venait pour me trahir tiens ? Mais purée qu'est ce qui m'a pris ? Qu'est ce qui m'a pris ????
" Isaac !!! C'est toi ??!? "
Mon coeur aussitôt se met à battre la chamade. C'est ma mère à l'étage. Elle n'est pas aux pompes funèbres ???
Je me retourne alors brusquement vers Néo et lui plaque un doigt sur son cou.
" Surtout... Tu joues le jeu. "
Néo me toise sans répondre et Cléo acquiesce à sa place sur son épaule.
C'est mal fichue...
Ma mère dévale les escaliers et son regard joyeux se défigure sur le champ. Elle pointe Néo.
" Euh... Qui est-ce ?
- Alors maman. Ne t'inquiètes pas c'est...
- Isaac ! Il te reste que quelques jours de vies !!
- Ouais je sais .
- Donc , tu ne dois t'entouré que de tes proches !!! Et elle, c'est qui !!!???
- Mam... Elle est ....
- Sa petite amie.
-<< Quoi ???????????? >> M'exclamai-je interieurement.
- Bonjour Madame. Je me présente je m'appelle Néo et voici ma petite soeur Cloé. Nous habitons juste derrière l'école, pas très loin du petit bois des Limbes. Vous voyez ? Dit-elle sur un ton de voix étonnamment féminin.
- Oui je vois mais cela m'étonne. Isaac ne m'a jamais parlé de vous...
- Oui enfaite... Nous venons d'officialiser les choses !!! Dit-elle en attrapant de force mon bras pour entourer le sien."
Ma mère me regarde droit dans les yeux. Je me détourne aussitôt pour regarder plutôt Néo.
Comment elle a fait ?
On dirait quelqu'un d'autre, méconnaissable : elle a posé une jambe devant l'autre et elle s'est cambré comme une fille.
Elle tient Cléo sur son épaule et elle caresse mon bras avec un large sourire. J'échange un " faux regard amoureux " avec elle.
Ses yeux papillonnent, ce monstre a tourné sa gueule en bouche en coeur. Ses lèvres dessinent alors un sourire.
Rah.... J'ai envie de LA GIFLER !!!
" Quand j'ai entendu qu'il ne lui restait que quelques jours, j'ai eu envie de lui révéler mon amour. Et j'y croyais pas... Mais il a accepté !!!!! Je voulais donc absolument vous rencontrer avant qu'il ne meurt pour me présenter à vous !! Vous êtes aussi belle qu'il me l'a dit !!
- Oh merci ma douce ! Mais quel Surprise ! Isaac je pensai... Enfin... J'aurai cru que la petite Gisèle....
- Ce n'est qu'une amie maman. Dis-je avec la nausée dans la bouche. Je veux du concret et c'est avec Néo que je l'ai trouvé."
Ma mère s'est approché et elle m'a observé dans le blanc des yeux . Est ce qu'elle voulait lire un mensonge à travers ? Quand j'étais plus jeune, elle faisait toujours cette méthode pour savoir si je mentais. Et ça marchait en général. J'essaie de lui donner le regard le plus serein du monde alors que mon coeur s'abat contre ma poitrine.
Après deux longues minutes, ma mère recule. Un large sourire s'engage sur ses lèvres.
" Il faut absolument que Tu dormes ICI !!!
- Moi ? Répondis Néo.
- OUI BIEN SUR !!! Ohlalala ! J'attendais tellement ce jour ! Tu as une copine enfin mon fils ! Enfin !
- Oui m..maman .
- Et puis Néo quel joli prénom ? C'est ta petite soeur ?
- Oui elle est ...
- Oh c'est génial !!! Vous voulez vous marier demain ? Après demain ? Ohlala j'imagine déjà votre mariage en noir à la Morgue !!!
- Maman tu...
- Alors la petite et toi, vous pourrez dormir dans la chambre d'Isaac , il n'y a pas de soucis. Je vais vous la présenter tout de suite !!
- Ma chambre ? "
Ma mère prend Cléo pour la mettre dans mes bras , attrape Néo et l'a mène dans l'escalier.
" Ma chambre ? Je répète."
Maman m'envoie un clin d'oeil.
Heinnnnn ?????
Je souris comme gênée.
Purée elle est pas en train de croire que moi et Néo on va... ?
Je lache Cléo, court dans la cuisine et je jette un verre d'eau sur mon visage. J'ai l'impression que la peur de mon coeur ne descend pas malgré ça.
C'est quoi ce cirque ?
J'y crois pas .
Ma mère y a vraiment cru.
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