Bonus #1

Comme prévu, et à votre demande, voici un premier bonus. Donc voilà à quoi était supposé commencer le chapitre 33 ; sachant qu'avant, Antoine n'aurait pas encore dormi à Paris. ça se passait donc avant qu'il arrive pour la Saint-Valentin.

Je posterai demain ou samedi un bonus de la même trempe, mais avec Antoine.

Bon, voilà, et je vous préviens, y a pas de relecture, pas de retouche au niveau de l'écriture, fin c'est vraiment du premier jet un peu kk, quoi... ça me stresse de vous poster ça x)

**

33. Il sera partout

- Et t'es de nouveau allée porter plainte, après ? me demanda Antoine en fronçant les sourcils.

- Oui, juste après mon rendez-vous.

La journée n'avait pas été de tout repos, à dire vrai. Je venais seulement de rentrer, il était tard, et la seule chose dont j'avais envie c'était de me coucher dans mon lit et de dormir – avec Antoine aurait été un bonus pour le moins appréciable.

A la place de quoi, j'étais allongée sur le flanc dans mon lit, encore toute habillée, en Facetime avec mon copain, et je lui racontais mon rendez-vous avec mon avocate qui s'était déroulé le matin-même.

- Et... ça a été ? c'était pas trop dur ? J'aurais voulu être là...

Il pensait sans doute encore à la première fois où j'avais été porter plainte, en sa compagnie. Je préférais ne pas me souvenir de tout cela, j'avais l'impression que c'était tellement lointain... Je ne voulais pas que cela me rattrape. Le besoin d'avancer me submergeait avec une telle force qu'il me donnait un courage incroyable.

- Oui, t'inquiète pas, souris-je, mais il parut sceptique. Je me suis débrouillée comme un chef !

- J'en doute pas, rigola-t-il.

Il baissa les yeux en souriant, et ses paupières dessinèrent comme une ombre sur ses joues. Ses cheveux, un peu châtains, lui retombaient sur le front, tout emmêlés qu'ils étaient, et je n'avais qu'une envie : passer ma main dedans pour les ramener en arrière, et simplement sentir leur douceur contre ma peau.

- J'ai hâte que tu sois là, demain..., lui confiai-je en laissant tomber ma tempe contre l'oreiller. J'aime pas être toute seule à la maison.

- Ça me manque aussi de t'avoir avec moi, querida. Faut juste patienter encore un peu...

Le silence s'installa doucement, mais il n'avait rien de lourd. Au contraire, il était plutôt apaisant. Je pouvais l'observer, lui aussi, et c'était comme s'il dormait près de moi, tout près. Elles étaient douces et chaleureuses, ces secondes qui s'égrainaient, dans cet espace-temps cotonneux et baigné d'un incroyable réconfort.

J'aurais pu m'endormir, tant j'étais fatiguée. Je ne voulais plus bouger, et Antoine non plus, apparemment. A peine quelques minutes plus tard, je le vis fermer les yeux lentement, à la manière d'un enfant qui ne se rend pas compte qu'il s'endort, et je n'eus même pas la force de lui dire de raccrocher que je plongeais moi aussi dans les bras rassurant et protecteurs de Morphée...

Un grand fracas provenant du rez-de-chaussée me réveilla en sursaut. Les lumières de ma chambre étaient toutes allumées, et j'étais encore habillée du survêtement de mon équipe.

Le cœur battant rapidement, je me redressai dans mon lit, les sens en alerte. Quel était ce bruit qui m'avait réveillée de cette manière ?

Ma respiration se bloqua dans ma poitrine quand j'entendis ce qui ressemblait à des pas sur le plancher en bois qui craquait dans le salon, au pied des escaliers. Essayant de faire le moins de bruit possible, car je voulais percevoir le moindre bruit qui me donnerait une indication sur ce qui se passait plus bas, je posai un pied à terre. Le fracas du verre que l'on brise résonna soudainement, venant rompre ce silence étouffant, et je portai une main à ma bouche pour étouffer un cri d'effroi.

Il y avait quelqu'un chez moi.

La peur me saisit avec une telle vivacité qu'elle me coupa la respiration et, mes lèvres toujours recouvertes par mes doigts, je tentais de ravaler la gêne qui obstrua soudainement ma gorge.

Plus aucun son ne me parvint pendant quelques secondes, très rapides, avant que le plancher ne craque à nouveau. Pitié, faites que ça s'arrête. Il allait partir, c'était sûr. Je ne voulais pas qu'il monte, je ne voulais pas me retrouver nez à nez avec lui.

Ma poitrine se soulevait rapidement. Il fallait que je fasse quelque chose, même si j'étais paralysée par la peur. Je ne pouvais pas juste attendre dans ma chambre que ça passe, je n'étais plus une enfant.

Mais j'avais peur de faire le moindre bruit. Je regardai tout autour de moi pour trouver le moindre objet qui me servirait à me défendre, mais ne vis rien, et ça me terrifia davantage. Qu'est-ce que je pouvais faire à part me cacher quelque part ?

Malheureusement, la porte de ma chambre n'avait pas de verrous. La seule pièce que l'on pouvait fermer à clé était la salle de bain.

Sans y réfléchir plus, alors que j'entendais de nouveau un grand fracas provenant du salon, je me précipitais sur mon lit pour récupérer mon portable – Antoine s'était sans doute réveillé et avait éteint la communication – et me ruai vers la salle de bain attenante à la chambre après avoir éteint la lumière, sur la pointe des pieds. J'étais fébrile et terrassée par la peur.

Quelqu'un s'était introduit chez moi. En pleine nuit.

Fermant la porte, je me laissai glisser contre le bois et éteignis la lumière à nouveau. J'étais plongée dans l'obscurité et je n'entendais que ma respiration lourde que j'essayais vainement de réprimer.

Ferme-là, bordel, pensai-je en serrant fortement mes paupières, alors qu'en bas, je pouvais percevoir les pas bruyants qui frappaient le sol, les portes que l'on claquait et les objets que l'on brisait.

Je m'entourai moi-même de mes propres bras pour me rassurer. Je ne savais pas quoi faire. J'étais enfermée dans ma salle de bain comme une gamine effrayée.

D'une main tremblante, je déverrouillai mon portable que je tenais fermement serré contre ma paume jusque là, et tombai immédiatement sur le numéro d'Antoine. J'étais bien incapable de réfléchir de façon cohérente, rongée par la peur comme je l'étais, et décidai de l'appeler.

Il était trois heures du matin.

Les tonalités résonnèrent longuement, comme un glas sonore qui alerterait sans doute aucun la personne qui me terrifiait présentement, et je collai mon doigt contre la sortie du son pour en atténuer le bruit.

Et alors que je croyais qu'il ne me répondrait pas, il décrocha finalement d'une voix rauque et endormie :

- Allô ?

Je voulais répondre, mais je ne savais pas comment faire en sorte que ma voix fasse le moins de bruit possible tout en restant audible pour lui. Mes yeux s'embuèrent à l'entente de sa voix et j'essuyai rapidement les larmes qui glissèrent sur mes joues.

- Laëtitia ? t'es là ?

- Y a quelqu'un chez moi, arrivai-je à articuler en chuchotant – à tel point que cela me sembla inaudible – une main couvrant ma bouche pour isoler le bruit.

- Quoi ? qu'est-ce qui se passe, là ?

J'ouvris la bouche pour prendre une inspiration en dépit de la gêne qui semblait vouloir m'empêcher de respirer, et lâchai rapidement :

- Y a quelqu'un chez moi, Antoine !

- Quoi ?! comment ça ? ça va ?

- Non ça va pas ! chuchotai-je en laissant libre court à mes larmes. Antoine je suis toute seule !

- T'es où bébé ? calme-toi, je suis là, il faut...

Il prit une inspiration à son tour, sans doute était-il paniqué, lui aussi, et je tendis de nouveau l'oreille mais n'entendis plus rien de l'autre côté.

- Il faut appeler la police, ok ? Moi j'suis à Madrid, Laëtitia, je peux rien faire...

- Appelle-les, s'te plait, le suppliai-je, alors que j'étouffai une exclamation quand j'entendis des pas dans l'escalier. Antoine, j'peux pas parler ! soufflai-je ensuite, tout contre le micro du téléphone.

Il ne dit rien de plus, mais je devinais qu'il appelait.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top