Chapitre 3

Jour 9

Malgré les nombreux cours qui l'attendaient, la dispute qu'il avait eu avec son père ce matin, et le fait qu'il n'ait pas beaucoup dormi, Adrien attendait vraiment quelque chose qui soit capable de lui changer les idées...
Peut-être un message de sa Lady ?

Dans un premier lieu, il espéra fortement trouver du réconfort auprès de sa bande d'amis, ainsi que quelques camarades... mais rien à faire. Personne n'était arrivé à lui remonter le moral. Son seul espoir reposa donc sur sa conversation sur table.
Adrien s'était clairement convaincu que le début de conversation avec cette inconnue était un pilier lui permettant de supporter la solitude qu'il ressentait malgré tout.

Comme à son habitude, après que le professeur eut laissé entrer les élèves dans la salle de classe, le blondinet se pressa en direction de sa place. Malheureusement pour lui, quand il découvrit qu'il n'y avait pas eu de réponse, baissa les yeux et perdit l'usage de la voix durant un instant. Pourquoi tout ce qui est agréable ne dure jamais ? pensa-t-il en soupirant d'agacement.
Nino, plutôt inquiet de la manière dont était son ami, donna une petite tape amicale à son camarade pour lui demander si tout allait bien. Adrien lui répondit brièvement que c'étaient ses problèmes de famille et qu'il n'avait guère l'envie d'en parler maintenant. Nino lui fit un mince sourire compatissant avant de lui jurer qu'il sera toujours là pour lui et ainsi le soutenir psychologiquement.

- Merci, lui murmura l'adolescent tout en ouvrant son manuel de maths tandis que leur professeur leur lançait un regard pour dire « concentrez-vous sur le cours »

- De rien, c'est fait pour ça les amis, lui assura son ami à lunettes en attrapant de quoi écrire dans sa trousse.

Après cette courte discussion qui fut interrompue par leur professeur, Adrien se sentait mieux et avait vraiment hâte de pouvoir se confier à son camarade de classe.
Bien que son mal être s'était évaporé, la petite discussion qu'il avait eue avec « Ladybug » lui avait hanté l'esprit durant presque tout le cours.
Finalement, quelques minutes avant la sonnerie, après avoir jeté un rapide coup d'œil à l'heure sur son portable, il décida de retenter le coup en posant une seconde question qui avait pour but de s'éloigner complètement de ce qu'il avait dit à la précédente. Car même si Adrien était du genre à ne pas baisser les bras, il n'était pas idiot et avait très vite compris que cette question était bien trop intime.

Jour 10

« Je pense que tu es une fille, mais je vais agir comme si ce n'était pas le cas. »
« J'ai une idée. En fait, restons anonymes. » avait lu Marinette dans sa tête tout en mordillant le capuchon de son stylo à bille noir.

Elle n'avait pu directement lire ce qu'il y avait d'inscrit dans le coin de la table car son professeur l'avait interrogée et ainsi envoyée au tableau pour répondre au problème.
Marinette n'était peut-être pas très adroite, cependant, pour elle, les mathématiques n'avaient plus aucun secret. C'était aussi simple que de faire de la couture ou des gâteaux. C'est pourquoi, elle avait répondu assez rapidement et ses camarades la regardèrent d'un air ébahi jusqu'à ce qu'elle ne rejoigne sa place attitrée.
La jeune fille aurait pu se vanter d'être très intelligente, mais ce ne fut point le cas car d'une, elle n'aimait pas se surestimer, et deuxièmement, elle n'avait qu'une seule chose qui était vraiment centrée dans ses pensées : la suite du message de Chat noir.
Quand tous les regards la quittèrent enfin pour se concentrer sur la suite des explications de leur professeur, Marinette en profita pour enfin lire la suite :

« Dis-moi, ma Lady, veux-tu connaître quelque chose de particulier à mon sujet ? »

L'adolescente attrapa un crayon et commença à écrire quelque chose, l'air peu sûr d'elle, avant de retourner son crayon à papier afin d'effacer ce qu'elle voulut dire et se mis à réfléchir sérieusement. D'ailleurs, elle était si plongée dans ses pensées qu'elle ne remarqua pas ce que lui avait discrètement glissé comme remarque son amie Alya à propos de ce qu'elle pensait de ce cours. Marinette avait répondu brièvement avec des « Hm », « Oui », et Alya n'avait pas été attentive au fait que son amie n'écoutait que d'une oreille ce qu'elle lui disait.

« Je suis d'accord. Je veux bien que l'on reste anonyme. Je suis bien une fille, tu es plutôt très fort pour deviner le sexe des personnes, dis-moi. Et puis, pour être franche, je ne tenais pas à te dévoiler mon identité. Du moins, pas avant d'avoir appris à te connaître. »

Marinette leva son crayon et s'était autorisé une relecture du message qui était adressé à son nouvel ami. Elle leva par la suite les yeux au plafond afin de réfléchir à la question qu'elle allait bien pouvoir lui poser. Mais après réflexion, elle s'était dit qu'il valait mieux ne pas poser une question trop indiscrète et opta pour quelque chose de moins personnel. Elle posa ses yeux d'un bleu magnifique sur son manuel d'arithmétique avant de savoir enfin ce qu'elle allait dire :

« Es-tu bon en maths ? »

Jour 11

« Je sais, je suis très fort à ce genre de jeu. Mais si ça peut te rassurer, je suis un garçon très gentil, et je ne te veux aucun mal. »
« Et pour répondre à ta question, je reconnais avoir pas mal de difficultés dans cette matière. Mais t'en fais pas, j'ai un ami très doué. En général, je compte sur lui pour m'aider là où ça bloque »

Jour 12

« C'est rassurant, un garçon qui n'a pas de pensées impures, ça change bien. Je vais te faire confiance et penser que tu es vraiment ce que tu dis être. »
« Moi, je suis très forte dans cette matière. Si jamais ton ami est absent, tu pourras me demander de l'aide, je serai ravie de t'aider.
C'est toujours très agréable d'avoir des amis sur qui compter. Même si par moment, quand ils s'absentent, c'est assez triste car on se sent seul. »
« Bien que je n'ai jamais été très forte pour me faire des amis, je n'ai pas énormément de copines. Mais heureusement pour moi, elles sont très gentilles. Et toi, tu as beaucoup d'amis ? »

Jour 13

Ce jour-là, après avoir lu le message de sa Lady et lui avoir répondu, alors qu'Adrien venait de sortir de la salle de classe, son premier réflexe avait été de scanner du regard tous les groupes de filles susceptibles d'être celui de Ladybug.
Il y avait bien deux-trois groupes de filles n'en comptant que quelques-unes qui attirèrent ainsi l'attention du garçon, mais rien n'avait pu être fiable pour lui. Et si ça se trouve, « cette fille » avait peut-être exagéré son statut social pour le sensibiliser.
Après tout, pas mal de filles de ce collège avaient tendance à exagérer leur histoire, donc peut-être faisait-elle partie du lot ?
Non, je ne peux pas le croire, pensa t'il en quittant le collège pour se rendre en direction de la voiture qui l'attendait.
Cette fille n'est pas comme les autres ! La preuve c'est qu'elle m'a remarqué lorsque je n'étais pas dans mon assiette...

- ATTENTION !

Adrien venait à peine d'ouvrir la portière arrière de sa voiture que la seconde d'après, il s'était retrouvé projeté à quelques mètres de son véhicule, sur le béton. Il avait été heurté par le corps d'une fille aux cheveux bleus dont il ne connaissait guère l'identité.

- Aïe, s'était-il plaint en prenant appui sur le sol pour se relever.

- Ouille... ça fait mal, pesta l'adolescente en se redressant avec difficulté.

- Oh ?! Est-ce que ça va ? Tu n'es pas blessée au moins ? s'inquiéta le blond en lui tendant une main pour l'aider à se relever.

- Oui, oui, merci bien. C'est plutôt à moi de te demander ça. Je suis si maladroite ! Tout, tout est ma faute, p-p-pardon, bredouilla celle-ci en relâchant la main de son interlocuteur, après s'être relevée.

- Non, ne t'en fais pas pour moi, ce ne sont que de vulgaires égratignures ! Je ne vais pas broncher pour si peu, lui assura-t-il d'un air rassurant.

- D'accord, c'est cool alors ! Merci encore, le remercia cette dernière en se sauvant précipitamment. Au, au revoir ! C'était sympa de te foncer devant !

- Euh... ok. Salut ! Et de rien !

Ouah, quelle drôle de rencontre, pensa le jeune homme tout en pénétrant dans sa voiture.

Jour 14

« C'est pareil de mon côté, j'ai beaucoup de mal à me faire des amis. En général, je traine avec les amis de mon meilleur ami, mais je n'ai pas autant d'atomes crochus avec eux que je ne l'aurai espéré. »
« C'est marrant, mais je n'aurai jamais pensé que l'on avait un point en commun de ce genre ! » lisait Marinette.

« Oui, c'est drôle que l'on ait des points en communs, en effet... » écrivit-elle.

« Eh ! Tu as entendu cette rumeur sur une fille qui aurait bousculé le célèbre Adrien Agreste ? Le pauvre, quand même. »

Quand Marinette s'était permise de lire la suite, cela l'a fit grimacer. L'adolescente n'avait en aucun cas pensé que cette ridicule histoire d'accrochage entre elle et un mannequin tel qu'Adrien Agreste puisse s'être ébruitée aussi rapidement dans toute l'école.
Elle n'avait pu cacher son mécontentement face à cette phrase et avait donc répondu selon son humeur, c'est à dire de façon froide, au garçon avec qui elle discutait depuis plus d'une semaine.

Jour 15

« Je ne comprends vraiment pas pourquoi tout le monde en fait toute une histoire ! Cette fille a le malheur d'être tout le temps maladroite, il ne faut pas lui en vouloir ! En plus, c'est bon, il n'a rien, donc faut arrêter de dramatiser pour si peu... » lisait Adrien.

- Où là, se chuchota à lui-même le garçon, aurais-je touché une corde sensible ?

Immédiatement, Adrien s'empressa de lui répondre en veillant bien à ne pas l'agresser, car malgré la réponse de sa correspondante, il ne voulait en aucun cas briser leur début de relation amicale.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top