P.D.V. Lucy
Le soleil brillait de milles feux et un doux vent soufflait, faisant frissonner les feuilles. C'était la plus belle journée depuis des mois et, comme par hasard, c'était la journée que l'on avait choisie pour enterrer Kanna. La vie se moquait de notre peine. Et ça ne faisait qu'attiser ma haine et ma rancune. La gravure sur la pierre ne suffisait pas à dire à quel point elle allait nous manquer. Pourquoi n'avais-je pas passé plus de temps avec elle? Je me sentais indigne d'elle. Je frappai brusquement une motte de terre de mon pied, puis tirai mes cheveux pour me calmer.
Personne ne parlait. Je me levai d'un coup, ramassai Raven et partis vers la grotte. Après quelques pas, une main se posa sur mon épaule, me freinant dans mon élan. Je soupirai, trop fatiguée pour me sortir de sa prise. Je ne pris même pas la peine de le regarder.
— Que veux-tu ?
— Ne te refermes pas sur toi-même, comme tu le fais toujours, commença Grey. Restes ici, et pleure avec nous. Tu n'es, et ne seras, jamais seule.
Je le remerciai d'un sourire timide. Je me retournai vers lui pour m'expliquer.
— Il est temps d'en finir, Grey. On ne peux pas rester ici et le laisser nous torturer. Qu'est-ce que tu vas faire, quand tu retrouveras Erza morte à l'entrée de la grotte ? Puis, Natsu. Peut-être même Happy. Non, on doit se battre pour ce que l'on veut. Et je veux être libre.
Il avait tressaillis à la possibilité du meurtre de nos autres camarades. Je me dirigeai vers la salle d'armement et déposa Raven au sol. Je pris une armure d'argent léger que l'on m'avait déniché. La petite fille poussa un gémissement, m'alarmant tout de suite. La seule fois que je l'avais entendu faire ce son, son père était apparu. Je dégainai ma dague empoisonnée en m'accroupissant près de ma fille. Mon regard parcouru la pièce alors que je cambrais mes muscles. Raven soupira et mis sa petite main sur mon poignet.
Je rangeai ma lame et finis de me préparer. Je m'apprêtais à sortir quand mes trois compagnons entrèrent. Lisanna, toujours boitante à cause du feu démoniaque qui l'avait atteint, était plus lente. Je les regardai faire, me disant qu'il était possible que ce soit pour la dernière fois. Peut-être parce qu'après, il n'y aura plus de guerre. Ou parce que je ne serai plus là pour le voir, qui sait ?
— Quelqu'un va devoir rester ici, annonça Lisanna. Pour surveiller Raven. Je me porte volontaire. Je suis inutile, sur un champ de batailles et-
— Non, c'est OK, vas-y, répliqua Wendy. Je sais que je ne serai pas capable de me battre contre nos camarades.
— Regarde moi, dit sèchement la jeune Strauss. J'ai de la misère à marcher, je suis faible en magie et nous savons tous que Kukai va envoyer Mira-Jane ou Elfman, s'il est toujours vivant, contre moi.
— Lisanna à raison, intervins-je, voyant que Wendy allait répliquer. De plus, tu devras sûrement nous guérir quelques fois.
Sans rien ajouter, je pris ma fille dans mes bras, lui embrassai le front et la mis dans les bras de la jeune adulte au cheveux blancs. Je quittai en ramassant une longue épée en métal léger. Je m'en voulais de les impliquer dans mes guerres, mais il fallait en finir, d'une manière ou d'une autre.
Je sortis de la grotte et me laissai glisser le long d'une paroi rocheuse, fermant les yeux. Le vent souffla les quelques mèches sortants de ma queue de cheval alors qu'une petite larme coulait le long de ma joue. Je l'essuyai en regardant autour, de peur que quelqu'un m'ait vu. Je ne voulais plus être faible. Je laissai ma tête retomber contre la pierre me détendis.
— Prête ? Demanda Grey, me faisant sursauter.
Je hochai la tête et frotta rapidement ma joue, m'assurant qu'il ne restait plus aucune trace de mon moment de faiblesse.
— Comme jamais avant, déclarai-je d'une voix forte.
Je souris alors aux dernières personnes de ce monde à qui je faisais confiance. Je pris une grande inspiration avant de leur expliquer mon plan.
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Comme quelques mois auparavant, nous nous retrouvâmes face à face avec nos anciens camarades de guilde. Tous d'un calme surnaturel, ils fixaient le groupe de trois qu'ils allaient affronter. À leur tête marchait Kukai, un sourire carnassier aux lèvres. Il leva alors son bras gauche, évoquent clairement un signal quelconque. Une silhouette se détacha du groupe et couru vers nous, ses longs cheveux blancs volants au vent. Juste comme Mira-Jane arrivait devant moi, je dégainai une épée et, d'un mouvement circulaire, enfonçai la lame dans son cou.
Je vis Kukai écarquiller les yeux, ne s'attendant vraiment pas à ce que je la blesse. Je m'élança vers nos ennemis, Grey me suivant au pas. Wendy, quant à elle, se jeta sur la blessée et mis ses petites mains au dessus d'elle, guérissent la profonde blessure. Elle se releva et prépara son attaque:
— Hurlement, du dragon céleste!
Sa magie balaya tout le camp adverse, nous donnant l'opportunité de choisir nos prochaines cibles. J'aperçus finalement Erza et, vérifiant que notre guérisseuse était bien dans les parages, je coupai le morceau de sa peau où la petite mouche était accrochée il n'y a pas si longtemps. Poursuivant ainsi notre manège, nous arrivâmes aussi à libérer Natsu, Happy, Carla, Evergreen, Freed et Gadjeel.
Alors que je m'apprêtais à bloquer un coup de cimeterre à ma droite, un sifflement strident retenti, déviant mon attention un quart de seconde. Lorsque je reposai mes yeux sur la lame venant dans ma direction, l'arme avait été remplacée par le cou offert de Juvia. Mon coup, étant prévu pour me défendre, était beaucoup trop puissant pour qu'elle reste vivante. Elle serait décapitée par mon épée anti-magie si je ne faisais rien. J'essayai de freiner mon attaque, mais ne réussis qu'à moitié, réalisant que Wendy était à un demi kilomètre.
Le sang gicla et, pour moi, le temps ralentis. Les yeux de la mage d'eau avaient retrouvé leur étincelle et cherchaient leur bourreau. Elle m'aperçut et, en un instant, en un regard, elle me pardonnait. Mon hurlement attira immédiatement l'attention de Wendy, qui courrait dans ma direction. Un mince sourire éclairait le visage de Juvia. Un sourire d'adieu.
La chasseuse de dragon se laissa tomber à mes côtés et passa ses mains au-dessus de sa tête. Le regard désolée que la jeune adolescente me lança me détruit. Et je me permis de pleurer. Jusqu'à ce qu'une idée folle me ne traverse l'esprit.
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