Chapitre 36




L'obscurité, le silence parmi nous, les regards échangés, le bruit des vagues contre la coque du vaisseau. Nous sommes enfin au terminus. Notre maison.

À mes côtés, mes coéquipiers défont leurs ceintures et retire leurs combinaisons. Je prend quelques minutes à me reprendre et recopier leurs gestes, tout comme Zayn à ma droite.
Les lampes du vaisseau se sont brisées lors de la descente. Le cameramen prévu pour notre descente enclenche la lumière de sa caméra pour nous éclairer. Les deux capitaines du vaisseau tourne la manivelle qui ouvre la porte du vaisseau. À l'extérieur, l'obscurité est assourdissante et la chaleur de la nuit nous agrippe. L'air ambiant semble nous prouver que nous sommes actuellement en été sur Terre. Le thermomètre sur le côté de la porte indique 39°.


_«On a eu de la chance, la côte la plus proche de notre vaisseau est visible à quelques kilomètres. Les bateaux gonflables nous aideront à rejoindre la terre ferme.» annonce l'un des capitaines tandis que l'autres sort les bateaux gonflables.


Les bateaux jaunes qui vont nous accueillir se gonfle automatiquement à l'aide d'un bouton sur le plastique. Les premiers coéquipiers attrapent la rame que leur tendent les capitaines du vaisseau.

_«Je veux dix personnes par bateaux.» ordonne le capitaine.

Nous nous lançons des regards perplexes. Personne n'ose s'opposer mais Simon prend la décision de poser la question qui brûle les lèvres à tout le monde.

_«On rentrera jamais à dix dans un petit bateau gonflable comme ça si?»


Le capitaine grogne et lance le premiere bateau à la flotte.


_«Et bien si puisque tu seras le premier à monter Simon. On a pas le choix, il y a dix bateaux pour cent personnes. Le capitaine lance un regarde rapide vers Zayn. Cent-un dorénavant. Maintenant, monte!» ordonne un capitaine en lui lançant une lampe torche.

Simon s'approche du bateau et rentre à l'intérieur suivi par les neufs autres coéquipiers. Se serrant entre eux tant bien que mal, un parmi eux attrape la rame et commence à s'éloigner lentement, de notre engin d'atterrissage, éclairé par la lampe torche.


Les bateaux suivants sont en marchent tandis que le dernier dans lequel je serais avec les capitaines, Zayn et six autres coéquipiers dont le cameraman qui nous éclairera.
Je m'approche en premiere de l'entrée, apercevant pour la première fois l'eau de la mer ou de l'océan. Je me surprend à prendre une grosse respiration. L'air. Pour la première fois, je peux respirer de l'air pure et non pas celle des réserves que l'Arche nous offrait.

Je ferme le yeux quelques minutes avant de me faire pousser par le capitaine dans le bateau.
Je me cale dans le petit espace au fond, aux côtés du cameraman et de Zayn qui me rejoignent quelques secondes plus tard.
L'un des capitaines attrape la rame et nous éloigne lentement du navire spatial.

Pas une parole n'est échangée entre nous durant la traversée, chacun de nous semble subjugués par le paysage sombre de la nuit terrestre autour de nous.

Notre bateau arrive parmi ceux des autres vers la côte et nous échouons sur la plage. Je sors en dernière du bateau en enjambant la rame à l'intérieur lorsque mon pied glisse contre le manche de celle-ci. Mon corps part en avant et je manque de tomber mais deux bras forts me retiennent dans ma chute. Je relève la tête pour apercevoir Zayn me maintenir droite. Je retrouve rapidement mon équilibre.

_«Merci.» lançais-je.

Comme-ci ma peau l'avait brûlée, il retire rapidement ses bras et me tournent le dos.
Mes pieds atterrissent enfin dans le sable fin de la plage et la sensation manque de me faire trébucher à nouveau. Je plonge mes orteils à travers la douceur du sable et me laisse emporté par la joie. Je me précipite vers l'eau de la mer ou de l'océan qui entoure la plage et je plonge mes pieds à l'intérieur. Le contact de l'eau m'électrise et un sourire se plante sur mon visage.


La douceur de ce moment fut de courte durée car à peine quelques minutes après, une voix hurle, son ton semble totalement paniqué. Je me précipite vers les autres et aperçois un coéquipier pointer la mer au loin. Mon regard se tourne vers le point qu'il indique et j'aperçois un des dix bateaux qui nous a ramené sur le bord se retourner, les personnes à l'intérieur avec lui.

_«Mon Dieu, il faut aller les aider!» criais-je.

Lorsque mon regard se repose au loin, un aileron dépasse des fonds marins en se déplaçant circulairement.

_«On peut pas aller les aider, ce truc est en train de les attaquer.» répond Simon.

_«Et alors, on doit les aider! Qui vient avec moi» criais-je.

Je croise le regard de chacun de mes coéquipiers et tous semblent me toiser.

_«Personne? J'attend quelques minutes mais aucune réponse n'arrive. Très bien.» dis-je.

J'attrape une rame sur la plage et monte dans le premier bateau que je vois. Seulement trois de mes coéquipiers me rattrape, dont Zayn et Simon.


_«T'es dingue Hailey, c'est du suicide on peut plus rien faire pour eux.» lance Simon.

Les larmes dévalent mes joues tandis que je regard au loin le bateau retourné. Zayn fait signe aux deux autres de relâcher leur étreinte. Simon s'écarte et Zayn m'entraîne vers le fond du groupe, m'obligeant à détourner le regard du drame. Il me force à rester contre son torse, m'empêchant de regarder.

Mes larmes coulent à flot sur mes joues tandis que j'entends les hommes du groupes chuchoter entre eux.

"Pourquoi ils ont ramené une fille ici, elle va faire que chialer." Dit l'un.
"Elle est trop faible pour être ici." Dit l'autre.
"Elle à beau être bonne, elle sert à rien."

Les bras de Zayn se tendent autour de mes épaules mais il ne fait rien de plus que de resserrer son étreinte contre mon corps.
Pour oublier les images de leur bateau se retournant je ferme les yeux et plonge mon nez dans le tee-shirt de Zayn. J'hume l'odeur de son parfum qui imprègne le tissu et je repense au combat de ma mère, mon propre combat.

« À partir de maintenant, je ne serais plus jamais faible. »me promis-je mentalement.


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