Chapitre 35
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L'heure du départ est annoncée plus tard dans la journée : 22:00.
Durant les heures qui suivent le débriefing, tous mes coéquipiers de la mission sont équipés de protections et de combinaisons spatiales. Nous ne savons pas vraiment ce qui nous attend dans la descente, mais nous semblons tous être conscients que nous allons être secoués et que ces équipements sont nécessaires à notre survie.
On nous explique l'utilité de tous les gadgets de notre combinaison. Le vaisseau sera manœuvré par deux professionnels formés pour cela qui partirons donc en mission avec nous. Les explications et les tests étant terminés, on nous convoque à un repas à la table du chef plus tard dans l'après midi.
Je me change donc d'un tee-shirt brodé d'un logo à l'effigie de l'Arche et d'un jeans simple pour me rendre plus tard au dîner.
Je passe les deux prochaines heures à regarder la Terre par la petite fenêtre de mon ancienne cellule. J'essaie de m'imaginer à quoi elle ressemblera une fois que j'aurais le pied sur sa surface. J'ai confiance en tous les calculs que ma mère a fait et je sais que dans tous les cas, l'air sera respirable pour l'homme.
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J'arrive sur le lieu de la réception en même temps que Simon qui me fait signe de m'assoir à côté de lui. Zayn est déjà présent à l'extrémité de la table et nous surplombe de sa chaise semblable à un trône royal.
Lorsque les hommes de la mission sont tous présents, Zayn fait rebondir son couteau contre son verre dans un léger tintement.
_«Je tiens à tous vous remercier d'avoir répondu présent à mon invitation ce soir. Comme vous le savez, c'est votre dernier repas sur le vaisseau de l'Arche et je tenais à ce qu'il soit en ma présence. Prenez le maximum de forces possible dans ce repas, Dieu sait s'il y en aura d'autres sur Terre.»
Sur ces mots il se rassoit sur sa chaise et donne l'ordre aux serveurs de déposer les plats sur la table.
Chacun se souhaite un bon appétit et nous entamons le repas, peut être le dernier que nous partageons.
À la fin du repas nous devons nous rendre dans le SAS afin de nous équiper. Nous traversons les couloirs en silence, chacun semble concentrer et apaiser. Lorsque nous arrivons dans le SAS, chacun s'approche de son siège et fait les branchements nécessaire.
Nous enfilons nos combinaisons avec l'aide de plusieurs superviseurs et nous répétons ensembles les règles de sécurité pour la descente.
La navette spatiale qui nous ramènera chez nous se trouve juste derrière la vitre qui nous sépare du SAS et de son entrée. Elle semble assez large pour la vingtaine de personnes formées pour notre mission.
Simon assit à côté de moi semble anxieux et n'arrête pas de gigoter dans sa combinaison.
_«Simon qu'est-ce qui te prends, t'as peur?»
Il me lance un regard effrayé et hausse les épaules tant bien que mal à travers l'uniforme.
_«Je stress un peu sûrement.» me répond-il.
J'hoche la tête peu convaincu et regarde les portes du SAS s'ouvrir sur l'entrée de la navette.
En même temps, la porte du SAS s'ouvre et Zayn entre pour saluer chacun d'entre nous avant le départ. J'aperçois sa mère a l'entrée du couloir, les mains dans le dos tandis que Zayn serre les mains de tous les hommes. J'aperçois Simon se déplacer vers Patricia lorsque Zayn s'approche de moi pour le saluer. Je détourne le regard vers lui et lui sourit.
_«On dirait bien que tu es sur le point de réussir à y parvenir.» me lance-t-il.
J'hoche la tête et sourit d'un air fière. Zayn m'embrasse sur la joue tandis que mes coéquipiers commencent à entrer dans la navette.
_«Prend soin de toi Hailey, j'espère que ce n'est pas un adieu.» me susurre-t-il au creux de l'oreille.
Mon regard se porte derrière son épaule et en cet instant, tout semble se passer très vite. J'aperçois Patricia pousser Simon avec qui elle discutait vers l'entrée de la navette et pointer un pistolet vers moi. Zayn remarque mon air effrayé et se retourne pour voir sa mère possédée par son envie de meurtre.
L'action semble être en accéléré lorsque d'instinct, voyant Patricia hésiter trop longtemps; je saute dans la navette. Seulement une fois à l'intérieur je remarque que son pistolet est toujours pointé en face d'elle, visant son fils. Zayn. Tout s'éclaire soudainement en moi. Je ne suis pas la cible. Zayn l'est. Alors sans réfléchir plus longtemps, lorsque j'aperçois les doigts de Patricia se resserrer sur la détente et les portes de la navette se refermer; je tend mon bras le plus loin possible et tire d'un coup sec Zayn à l'intérieur de la navette. Les portes se referment derrière lui en un bruit sourd, le bruit d'un coup de feu.
Zayn est allongé au centre de la navette, le souffle court et le bras en sang. Je me jette à genoux à côté de lui et regarde son bras.
_«Dieu merci, la balle t'as juste effleuré.» dis-je en apercevant la légère coupure sur son bras.
Les conducteurs ont l'ordre de démarrer directement et la navette s'engage donc à une petite vitesse dans une descente qui s'annonce périlleuse.
Mon regarde se tourne vers Zayn. Il semble être perdu dans un univers parallèle, son regard est vide et c'est alors que je me rend compte qu'il n'est pas équipé d'uniforme et qu'il est encore habillé de sa combinaison de chef.
Mon regard fait le tour de la navette et je me précipite vers les combinaisons de secours. J'en retire une et je prend plusieurs minutes à soulever Zayn qui ne répond plus d'un mouvement.
J'aperçois Simon attaché à son siège plus loin et je le supplie de venir m'aider seulement, il semble ne pas entendre sous le bruit de notre descente.
Je parviens finalement seule à lui enfiler et je le force à se relever tout seul pour qu'on s'attache à un siège et que l'on sauve nos vies par la même occasion.
Je l'entend hurler par dessus le bruit alors que je ferme l'attache de sa ceinture.
_«Hailey qu'est-ce que tu as fait.»
Sa question qui n'en est pas vraiment une me bouleverse. Mon regard se plonge dans le sien pendant quelques secondes, assez pour que je sentent les secousses de l'engin se faire de plus en plus importantes. Je tente de me reprendre rapidement et je me retrouve en difficulté pour attacher la ceinture de mon siège. Après quelques secondes, je parviens à entrer l'attache et je me tourne vers Zayn pour lui hurler à mon tour.
_«Excuse-moi d'avoir sauvé ta vie, pauvre crétin.»
Zayn à mes côtés semble ruminer dans son coin lorsqu'un bruit de combustion nous parvient à tous, c'est la traversée dans l'atmosphère. Finalement, la navette est équipée pour que nous soyons tous sain et sauf à l'intérieur, et même si nous ressentons les secousses la chaleur ne nous atteint pas.
Les conducteurs nous informent dans notre oreillette que nous sommes sur le point d'atterrir dans l'eau, l'atterrissage sera donc moins dangereux. Les bouées automatique de la navette se déploie automatiquement lorsque nous tombons à grande vitesse sur l'eau.
Nous venons d'atterrir tant bien que mal, sain et sauf sur Terre.
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