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Si je ne le connaissais pas, j'aurais pu croire qu'il était agacé, tant son visage est impassible. Mais je sais que ce n'est pas du tout le cas.

Il est affligé, mais aussi amusé. 

Je perçois même un peu d'anxiété, même si je ne sais pas du tout pourquoi.

             

_ Tu es content de retrouver ton meilleur ami ? m'écris-je, pour parler au-delà du bruit que fais le sèche-cheveux.

_ Oui, ça faisait longtemps, dit-il, au creux de mon oreille.

              

Dos à moi, sa main glisse encore et encore dans ma tignasse de plus en plus sèche, et je suis attristé de ce constat.

J'aurais aimé qu'ils mettent plus de temps à sécher.

Sa présence dans mon dos me rend nerveux, mais j'adore ça.

             

Enlace-moi, embrasse ma nuque, chuchote-moi combien tu m'aimes.

            

_ Je suis content aussi, ça fait longtemps que je n'avais plus vu Kyun, expliqué-je, la voix craquant par moments, peu habitué à élever la voix. Il partage les mêmes cours que Joo, donc on se voit rarement. Je l'aime bien, il est sympa. Et Hoseok aussi est quelqu'un de chouette, ajouté-je, content de passer un moment avec eux. On va bien s'amuser.

_ Oui. Voilà, tu peux y aller.

           

Souriant, je m'éloigne et le remercie, avant de rejoindre le séjour.

            

_ C'est parti ! s'écrie Joo, on me voyant arriver.

_ Yep !

_ N'oubliez pas vos écharpes, nous rappelle à l'ordre le rabat-joie.

_ Oui, papa, levé-je les yeux au ciel, heureux de le voir si protecteur.

_ Bon, cette fois-ci, on y va vraiment ! s'écrie chéri, en quittant la maison, trottinant presque.

                   

D'un rire discret, j'offre un dernier regard à Hyunwoo, avant de suivre le plus jeune, emmitouflé confortablement dans une grande écharpe.

Rien ne vaut la chaleur émanant des deux hommes de ma vie, mais malheureusement pour moi, je ne peux pas les enrouler autour de moi. Bien dommage, d'ailleurs.

          

_ Vous discutiez de quoi pendant que j'étais sous la douche ? posé-je, empli de curiosité.

           

Je n'aurais pas survécu sans rien autour du cou, et surtout, les cheveux mouillés.

Qu'est-ce que je ferais sans lui ? Sans eux ?

               

Le vent froid qui passe en dessous de la capuche, c'est l'une des pires sensations au monde.

Je déteste tellement avoir froid.

            

_ Rien de spécial, baragouine-t-il, nonchalant, en avançant à pas rapides, les mains dans les poches, et la tête cachée dans un bonnet, des trucs banals, style le travail, les cours, ce genre de choses.

             

C'est amusant qu'il pense encore pouvoir me cacher des choses.

Il ne sait pas mentir, c'est amusant et affligeant à la fois.

Je laisse passer pour cette fois, chéri.

              

_ Ça va mieux, vous deux ? questionne-t-il ensuite, en parcourant de long en large les allées de la supérette.

_ Ça va, marmonné-je, en regardant un peu partout à la recherche de grignotages intéressants. C'est calme, lent, discret. Je n'attends rien de plus, alors, c'est ok.

             

D'un haussement d'épaules, l'air sérieux, je tente de le convaincre par ce simple geste. 

Le convaincre lui, comme moi-même.

          

_ Si tu as besoin de moi, n'hésite pas, conclut-il, simple, d'un sourire rassurant. Tout ce que je te demande, c'est de toujours faire attention.

_ Je sais, chéri, souris-je à mon tour. Promis.

_ Ne traînons pas. Il fait super froid, et j'ai la dalle.

              

           

· • —– ٠ ✤ ٠ —– • ·

              

                

_ Salut, mes amours, souffle d'un sourire éblouissant, le meilleur ami de Hyunwoo.

                  

Main dans la main, notre couple d'amis passe la porte, heureux comme jamais je n'ai pu les voir.

                

_ Bonsoir ! nous écrions-nous, joyeux.

_ Bonsoir, souffle Kyun, plus calme.

                          

Si envieux de leur petite bulle de bonheur, je les observe, silencieux, la poitrine tantôt douloureuse, tantôt apaisée.

               

_ Assieds-toi, hyung, propose Jooheon, en tapotant la surface du canapé. Kyunnie, mets-toi là, indique-t-il ensuite, en montrant la place libre à ses côtés, sur le parquet en face de la table basse.

                   

Les sourcils froncés, une moue boudeuse, ce dernier s'exécute, en regardant son petit ami, qui prenait doucement conscience de la situation.

Toujours debout, près de la cuisine, je continue de ne rien faire et dire, et les regarde, amusé et un peu jaloux.

                      

_ Mon KyuKyu ! pleurniche Hoseok, en regardant son amoureux, bien trop loin de lui.

_ Sois patient, hyung, râle mon meilleur ami, profite de ton ami, on profite du nôtre !

               

Boudeurs, ils finissent néanmoins par se dérider petit à petit.

Rapidement assis les uns à côté des autres, Chan nous explique avec le sourire la façon dont ces deux-là se sont mis en couple, et la soirée se passe ainsi à merveille, dans cette atmosphère légère et paisible.

Épuisés, après ces quelques heures à rire et discuter, nous nous affalons tous sur et près du canapé.

Kyun et Seok se sont retrouvés sans notre consentement et se câlinent à présent adorablement durant un film.

                

Comme une situation bien trop prévisible, assis l'un près de l'autre, par terre, appuyés contre le canapé, au bout d'une longue heure de visionnage de Black Panther, nous les retrouvons enlacés, bouche contre bouche.

Inconsciemment, tous nos regards se dirigent vers eux, et lorsque les langues s'emmêlent, nous détournons la tête, gênés.

Les caresses finissant par s'ajouter, Jooheon se lève en quatrième vitesse, et tape dans ses mains, tout en se raclant la gorge.

                     

_ Bon, bon ! s'écrie-t-il alors. La fatigue est présente, allons dormir !

                    

Quelque peu perturbés, nos deux âme-soeurs se lâchent enfin, et se lèvent, encore un peu étourdies.

                   

_ Kkukkung et moi, on va rentrer, signale le musclé, en souriant, d'un air fatigué.

_ Vous êtes sûr ? On a bu pas mal, ce n'est pas prudent, s'inquiète Joo.

_ Seokkie n'a bu que deux bières, il ne boit pas énormément, pour ainsi dire jamais.

                     

Leurs doigts de nouveaux liés, nous acquiesçons, et après quelques accolades et remerciements, nous les laissons partir.

Après avoir débarrassé en quatrième vitesse, mort de fatigue, sans avoir la force d'attendre le retour des parents encore coincés au restaurant, je monte me coucher.

De longues minutes plus tard, alors que j'allais m'endormir pour de bon, le Dieu vivant qui me sert de bouillotte s'approche d'une démarche indélicate, et s'allonge rapidement à mes côtés.

                

_ Tu as passé une bonne soirée ? murmuré-je, couché sur le flanc, les paupières de plus en plus lourdes.

                   

Un sourire tendre aux lèvres, il hoche la tête, avant de garder un contact tendre avec moi, durant une éternité.

Alors que son pouce vient timidement caresser ma joue, mon souffle commence d'ores et déjà à s'emballer.

Nerveux, je ne dis et fais rien de plus, et attends patiemment une quelconque suite.

                

Comme une réponse à mes prières, son doigt se déplace, frottant à présent celui-ci contre mes lèvres. Je me sens si faible face à ses gestes. Ces gestes inédits, que je n'aurais jamais cru recevoir de sa part.

Le coeur battant bien trop vite, je l'observe approcher son visage du mien. Son souffle chaud s'échouant sur ma peau me fait violemment frissonner, et enfin, comme un miracle, sa bouche se pose sur la mienne.

Des milliards de gargouillis étranges et agréables dévorent mon estomac, comme si c'était la première fois qu'on s'embrassait.

                

Mais c'est normal, pas vrai ?

C'est la première fois que cet homme m'embrasse de lui-même, sans reproches ni soupirs désapprobateurs.

                   

Les bras entourant fermement sa nuque, j'ondule de moins en moins timidement contre son corps, alors que ce baiser s'intensifie déjà. Ses doigts agrippent avec pression mes hanches, et mes frissons ne font que quintupler lorsque je le sens pousser sa langue contre mes lèvres.

La poitrine s'affolant, la tête tournant affreusement vite, et l'esprit embrumé, j'entrouvre la bouche et le laisse insérer son muscle rose à l'intérieur de celle-ci.

                   

J'ai envie de pleurer tellement je me sens bien en cet instant.

Plus de crainte, plus d'inquiétude, que du bonheur, à cent pourcent.

             

Le torse plaqué contre le sien, les doigts tiraillant les petits cheveux disposés sur sa nuque, je participe enfin à ce baiser intense et passionné.

Nos langues tournoient sensuellement, sa salive inonde ma bouche, et ses doigts s'enfoncent de plus en plus dans ma peau.

Je suis accro à cet instant irréel.

Son bassin se frotte discrètement au mien, et de le sentir si faible contre moi, suffit à faire réellement couler les larmes.

             

À bout de souffle, alors que je prenais plaisir à mordiller sa lèvre inférieure, il s'éloigne, le souffle court, et pose son front contre le mien.

                     

Je n'arrive même pas à sourire. Je ne suis que larmes. Il a aspiré toutes les forces qu'il me restait en stock.

            

Les yeux entrouverts, je le vois m'observer, d'un visage sérieux et inquiet, et à bout de forces, je niche mon visage contre son cou, les mains plaquées contre son haut. 

Automatiquement, ses bras enlacent mon corps, avant de glisser ses doigts, tantôt dans ma tignasse, tantôt le long de mon échine.

            

D'habitude, c'est moi qui fais le premier pas, et il se laisse toujours faire, par obligation et envie à la fois. Mais cette fois-ci, non seulement c'est lui qui a orchestré ce baiser tout bonnement parfait, mais en plus de ça, il a été bien plus entreprenant que je n'ai pu l'être.

                  

Comment ne pas avoir de l'espoir, alors qu'il agit de la sorte ?

J'aimerais qu'on en parle, qu'on mette certaines choses au clair, mais je n'ose pas.

Je ne veux pas le brusquer, pour qu'il se braque et envisage de s'éloigner.

Je ne veux plus qu'il prenne peur et se mette à fuir.

               

Non, peu importe, je ne veux pas discuter. 

Je veux juste profiter de ce qu'il a à m'offrir.

              

          

· • —– ٠ ✤ ٠ —– • ·

          

        

_ Bien dormi, les garçons ? demande papa Son, en dégustant son café du matin, placé derrière l'îlot central de la cuisine.

              

La tête dans le brouillard, tout trois assis devant ce même îlot, sur les chaises hautes, nous tentons difficilement d'émerger, tout en hochant la tête face à l'aîné.

          

_ Tu ne travailles pas aujourd'hui, fiston ? pose-t-il à nouveau, en voyant son plus vieux fils encore présent à la maison.

_ Non, grogne le concerné, en buvant à son tour son café, ma collègue me remplace aujourd'hui.

_ Elle te remercie de cette façon pour toutes les fois où tu l'as aidé ? demande Joo, curieux.

                

Son frère hoche à nouveau la tête, et termine son repas du matin.

Attendri par son air enfantin, les cheveux en bataille et ses lunettes rondes le rendant adorable, je souris de façon, j'en suis certain, très niaise, tout en caressant doucement sa tignasse désordonnée, pour tenter de la dompter un minimum.

            

_ Vous vous entendez bien en ce moment vous deux, souffle, touchée, Jin-ri, en arrivant dans la cuisine. Vous êtes adorables, mais attention, réprimande-t-elle, mon Heonnie est très jaloux.

_ Tu crois qu'ils ont pensé à ça ? s'écrie le concerné, en croisant les bras, l'air fâché. Ça fait deux mois que Messieurs dorment ensemble, et passe tout leur temps collé l'un à l'autre, et moi, je me retrouve tout seul !

          

Amusés, Sungyun, Hyunwoo et moi nous taisons, et admirons les deux bouilles d'amour se lancer dans une conversation bien trop fatigante et inutile pour nos petites têtes encore embrouillées par notre nuit de sommeil.

        

_ Trouve-toi quelqu'un dans ce cas, mon coeur.

_ Et pourquoi ce ne serait pas à l'un d'eux de trouver quelqu'un ?

_ Laisse-les profiter ensemble, c'est toi qui sembles pressé.

_ Maman ! Tiens avec ton fils !

_ J'ai trois fils, je ne peux pas être du côté de tout le monde, je dois faire des choix.

_ Donc, tu dis clairement que je ne suis pas ton préféré ? s'égosille-t-il, alors que nous pouffons tous les trois discrètement, réellement amusés par les actions et réponses de cet enfant.

_ Non, mon fils, soupire-t-elle, en levant les yeux au ciel. J'y vais, conclut-elle ensuite, ses sacs de courses en main, bonne journée mes amours.

_ Tu ne veux pas que je vienne avec toi ? pose Hyunwoo, d'une voix si douce que mon coeur en fond.

_ Non, mon ange, c'est gentil, sourit-elle, en filant. À ce soir !

_ À ce soir ! s'écrie-t-on en choeur.

            

          

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_ Je rêve, marmonne mon ange gardien, en marchant vers l'université, après avoir été déposé par Hyunwoo.

_ Tu n'aimerais pas trouver quelqu'un ? demandé-je alors, devinant un peu de quoi il parlait.

_ Si, mais je n'aime pas qu'on me le répète. Je sais que je suis nul, pas besoin de me le rappeler, boude-t-il, vexé et attristé.

_ Tu ne l'es pas, claqué-je, agacé par ses absurdes réflexions.

_ Si, gronde-t-il. Vous deux vous êtes casés, Kyun et Seok aussi, et même Min est plus ou moins pris, parce qu'il a un crush. Il reste plus que moi.

_ Ça viendra Joo, il faut du temps, souris-je, en lui frottant le dos d'une manière réconfortante. Regarde Hoseok, il a un an de plus que nous. L'amour n'a pas d'âge, tu as encore le temps. Il faut s'avérer patient pour ces choses-là, soufflé-je, délicat, tu le sais mieux que quiconque, mmh ?

_ Moui, je sais, soupire-t-il, à moitié d'accord, en s'asseyant dans la cafétéria, un chocolat chaud en main.

_ Au fait, murmuré-je, en fixant sa boisson. C'était perturbant ce qu'a dit maman ce matin. Tu trouves pas ?

_ Par rapport à vous deux ? questionne-t-il, inutilement. C'est une maman, chéri, dit-il, en un haussement d'épaules, nonchalant. Si moi, je l'ai découvert, elle l'a peut-être découvert aussi.

_ T'es sérieux là ? placé-je, paniqué.

_ Non, je n'en sais rien chéri, je suis comme toi, tente-t-il, rassurant. Elle a sûrement dit ça pour plaisanter. Dans tous les cas, tu connais ma famille, tout se passera bien, sourit-il, tendre.

_ Oui, enfin, dit ça à Hyunwoo, baragouiné-je, en soupirant bruyamment.

_ Il a toujours été très ouvert d'esprit. Il a juste besoin d'énormément de temps pour se remettre en question. Il n'aurait jamais été aussi loin s'il ne le voulait pas, essaye-t-il de me convaincre.

_ Oui enfin, si c'est comme avec son ex, ça me sert pas à grand-chose, à part souffrir, marmonné-je, toute trace de bonne humeur évanouie en un clin d'oeil.

_ C'est totalement différent, ça, je peux te l'assurer, dit-il, transpirant la sincérité.

_ Mmh. Allons-y, soufflé-je ensuite, en me dirigeant lentement vers ma salle. Bonne journée, chéri.

_ Bonne journée, chéri !

          

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