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_ Quand j'avais dit qu'il allait s'éloigner, je n'aurais jamais cru que ça pourrait être à ce point-là, marmonné-je, allongé en étoile de mer dans mon lit, à côté d'un Jooheon, positionné de la même manière dans le sien. Il m'évite totalement. Quand on est dans le salon, il ne s'assied plus à côté de moi, même chose pour les repas en famille. C'est limite s'il nous conduit à l'unif parfois, et il s'en fiche complètement de mes repas du matin, râlé-je, attristé, en fixant le plafond.
_ Il sait que je te ferai un chocolat chaud si ce n'est pas lui, tente-t-il, délicat, en posant son téléphone verrouillé sur son ventre. Vous l'aviez conclu à deux, pas vrai ? Le mieux dans ce genre de situation, c'est de s'éloigner. Il respect ça. Il veut t'aider à l'oublier.
_ Oui, bah je retire ce que j'ai dit. Comment veux-tu qu'on s'éloigne en vivant sous le même toit ? C'est impossible. Honnêtement, depuis qu'il m'évite, c'est devenu pire qu'avant, marmonné-je, frustré et blessé. Ça m'obsède, cette histoire me bouffe de l'intérieur. Ça n'a fait qu'empirer les choses, j'ai l'impression que je ne fais que penser davantage à lui.
_ Qu'est-ce que tu veux que je te dise, chéri ? pose-t-il alors, peiné et découragé. C'est tellement compliqué... Il fait tout ce qu'il faut, même si ce n'est pas facile. Tu ne peux pas lui en vouloir. Tu t'attendais à quoi ? Qu'il te dise qu'il était amoureux, lui aussi ? C'est pas facile, vraiment pas facile.
_ Je sais, mais ça me fait si mal, avoué-je, en jouant maladroitement avec mes doigts. Je n'aime pas le voir loin de moi. Il me manque. Je ne veux rien de plus que son amour fraternel. Je lui ai dit en plus, que je ne voulais que ça. Je n'aurais rien dû dire, conclus-je, les yeux humides et un mal de crâne arrivant bien trop vite. J'ai l'impression d'en souffrir bien plus maintenant.
_ Chéri, continue-t-il de soupirer, impuissant. Tu sais qu'il ne t'oublie pas, mmh ? Il fait simplement ce qu'il pense être juste. Mais il pense à toi, sourit-il, tristement, tu restes quelqu'un d'important pour lui. Vous vous connaissez depuis longtemps, ce n'est pas une relation qu'on peut oublier d'un claquement de doigts.
_ Justement. Le voir s'éloigner alors qu'on s'apprécie, ça me tue.
À présent silencieux, de nombreuses minutes s'écoulent avant qu'il ne se décide à parler, après ce qui semblait être une intense réflexion.
_ Tu savais qu'il avait demandé ses impressions sur toi, à Hoseok ?
_ Ah bon ? Qui t'a dit ça ?
_ Chan.
_ Chan ? dis-je, étonné.
_ Mmh, répond-il, en hochant la tête. Ils sortent ensemble.
_ Sérieux ? Depuis quand ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ? m'écris-je, heureux. Il faut que je le félicite ! Ils étaient si mignons la première fois qu'ils se sont rencontrés, ça ne m'étonne pas vraiment en fait. Tout semblait si simple quand on les regardait. Ils semblaient liés l'un à l'autre par je ne sais quoi. Mon Dieu, c'est trop adorable, je veux les voir, Chan et Min me manquent, déballé-je, le souffle coupé par mon si long monologue.
_ Calme, calme, pouffe-t-il, enjoué de me voir agir ainsi. Ils te raconteront tout eux-même quand on les verra, patience !
_ Tu sais du coup ? Ce qu'à dit Hyunwoo à Hoseok, et inversement ? m'enquis-je ensuite, perturbé et curieux.
Soupirant discrètement, il prend le temps de réfléchir, sans doute pour peser le pour et le contre, et s'élance enfin au bout de longs instants.
_ Il a expliqué que tu l'aimais, et que c'était difficile pour lui de s'éloigner de toi, mais qu'il devait te respecter et le faire. Il a beaucoup de mal, et t'aime énormément, mais il n'a pas le choix. Hoseok lui a dit qu'il avait raison, et que c'était respectueux de sa part de faire et penser comme ça. Ensuite, il a aussi expliqué à Hyunwoo que Kyun et lui avait trois ans de différence, et que l'âge n'égalait pas la maturité. Il a aussi dit que tu étais un homme beau et très intéressant, et que tu devais sans doute être fou de lui pour refuser les avances de bon nombre de prétendants et prétendantes.
J'ai changé d'avis sur cet homme.
Il est trop proche de Hyunwoo à mon goût, mais ce n'est pas grave.
Désormais, je l'aime.
_ I-Il a répondu quoi ? hésité-je, la cage thoracique martelée par mon organe vital.
Soupirant toujours, attristé de peut-être dire des choses qui me donneront à nouveau de l'espoir, il continue néanmoins.
_ Qu'il s'en voulait de n'avoir rien vu, et de s'être même autorisé à être plus proche de toi depuis quelques mois. D'après lui, il a tout fait de travers avec toi, et jamais il ne pourra se le pardonner.
_ Fait chier ! grogné-je, en me levant dans la seconde.
Debout, statique, j'attends quelques secondes que les tournoiements de ma tête se stoppent, avant de filer vers le couloir, d'une démarche déterminée.
_ Tu vas où, Hyungwon ? entends-je hurler plusieurs fois, avant que le silence me guide jusqu'à sa chambre.
La respiration saccadée, et le crâne pulsant violemment contre mes tempes, j'entre après un simple coup contre la porte.
Étonné, le plus vieux m'observe de son regard perdu et inquiet, et pose son téléphone sur le lit.
_ Hyung, soufflé-je, les larmes aux yeux, le souffle court, debout comme un idiot devant la porte refermée.
Vêtu d'un simple short gris, il est ainsi couché sur le dos, un bras derrière la tête, une jambe quelque peu remontée.
_ Qu'est-ce que tu fais là ? pose-t-il, d'une voix basse et calme.
_ Tu m'as toujours dit de ne jamais hésiter, confié-je, mon coeur dictant mes gestes et paroles, alors me voilà.
_ Comment ça ? hésite-t-il, inquiet des choses que je pourrais dire ou faire.
_ Je veux un chocolat chaud et un câlin, hyung, marmonné-je, comme un enfant capricieux et fatigué.
_ Hyungwon, souffle-t-il, désemparé.
_ Lequel d'abord ? insisté-je, larmoyant.
Après une éternité, perdu dans ses pensées les plus profondes, il capitule, et d'un sourire tendre et discret, ouvre les bras.
Heureux et apaisé, un sourire jusqu'aux oreilles, j'accours et plonge au creux de ceux-ci, dans un élan désespéré.
Sa chaleur, son odeur, son sourire, ses attentions.
Mon Dieu, ça m'avait tellement manqué.
_ Merci, marmonné-je, les bras enserrant sa taille, alors que les siens enlacent enfin mes épaules. Merci.
_ Il est tard pour un chocolat chaud, confie-t-il alors, avec tendresse.
_ Alors je veux un câlin plus long pour compenser.
_ Dors ici cette nuit, propose-t-il, comme simple réponse.
Les joues légèrement, très légèrement humides, je resserre mon étreinte, et le remercie silencieusement d'un baiser dans le cou, le visage bien calé contre celui-ci.
_ Tu m'as manqué.
_ Toi aussi.
· • —– ٠ ✤ ٠ —– • ·
Il faudrait que j'apprenne à me lever plus tôt. Ça me permettrait de voir plus souvent un Hyunwoo endormi.
_ Chéri !
_ Bonjour.
_ Bonjour, place le lève-tôt, d'un sourire discret me faisant fondre comme glace au soleil. Bien dormi ? s'enquit-il ensuite, après s'être assis à son tour, poussant une tasse que j'imagine chaude contenant ma boisson sucrée devant moi.
_ Mieux que jamais, dis-je, au comble du bonheur, et toi ?
_ Moi aussi, confie-t-il, serein.
Les oreilles rougies, et le coeur en fête, je souffle timidement sur ma boisson après l'avoir remercié.
_ Yes, moi aussi j'ai bien dormi, ajoute le cadet, vexé mais heureux de nous voir nous reparler de manière naturelle. Bon, les gars ! s'écrie-t-il peu après. On est samedi, qu'est-ce qu'on fait ?
_ Comme d'hab ? proposé-je, nonchalant.
_ Je veux que ça pète plus que d'habitude ! On n'est pas des petits vieux, changeons notre manière de vivre, de fêter la vie !
_ Pas de sortie en boîte, décide le plus vieux, sans laisser place au marchandage.
_ Bien, de toute manière, j'avais plutôt pensé à une soirée tranquille, comme l'a suggéré Wonnie, mais en mieux ! On va inviter les garçons ! Plus on est de fous, plus on rit, pas vrai ? s'emballe-t-il, euphorique.
_ Oui, c'est pas une mauvaise idée, dit Hyun, mais je suis déjà allé chez Seok. Je ne tiens pas à ce qu'une fois ici, Kyun et lui s'embrassent toute la soirée, râle-t-il, la bouche pleine de céréales.
_ Mouais, c'est pas faux, moi non plus, grommelle Joo, beaucoup moins enjoué.
_ Faisons une soirée entre célibataires dans ce cas, conclus-je, sérieux. Invitons juste Min.
_ Bonne idée.
_ Ok, faisons ça, officialise Joo, mais s'ils le savent, on est mort. J'vais m'habiller et filer chez lui directement, comme ça on ira faire quelques courses pour la soirée, avant de revenir, conclut-il, en lavant son bol en deux temps trois mouvements. Vous deux vous n'avez qu'à, marmonne-t-il, proche du couloir, j'sais pas trop, vous êtes des adultes, faites ce que vous voulez, tant que vous saccagez pas la maison.
_ Promis, papa, réponds-je, en levant les yeux au ciel, stressé de rester seul avec son grand frère.
Amusé, le sourire aux lèvres, ce dernier nettoie à son tour ses couverts, en n'oubliant pas de prendre ma tasse vide, sous mon regard amoureux.
L'esprit fourmillant sous mes pensées fusant trop rapidement pour moi, je me lève, et le rejoins.
Les jambes tremblantes, je tente désespérément de paraître nonchalant.
_ On fait quoi ? demandé-je, assis sur l'îlot central, les jambes se balançant dans le vide.
_ Je peux tenter de préparer des muffins, marmonne-t-il, face à l'évier. Tout le monde aime ça, mais personne ici n'en fera, alors autant que je m'y colle.
_ Bonne idée ! m'exhalé-je, satisfait. Je serai ton commis ! Je vais chercher après une recette, conclus-je, souriant, en faisant déjà les recherches sur mon téléphone.
_ Ok, entends-je pouffer.
_ J'y vais ! crie le petit dernier. Je vous aime, à tout à l'heure !
_ On t'aime aussi, baragouiné-je, concentré.
_ À tout à l'heure !
_ J'ai trouvé ! m'écris-je, après quelques minutes.
Une fois la tête relevée, j'observe la moue boudeuse du chef cuistot, les mains se débattant avec le tablier qu'il vient d'enfiler.
_ Attends, pouffé-je, en tendant les bras, viens ici, je vais te le faire.
La bonne humeur retrouvée, il s'approche, se tourne, et attend sagement que je le lui noue.
_ Je t'écoute, dit-il ensuite, un bol, une balance et un fouet déjà placés sur le plan de travail.
· • —– ٠ ✤ ٠ —– • ·
_ Hyung, soufflé-je, à nouveau assis sur l'îlot, alors que la première partie des muffins est enfin au four.
_ Mmh ? répond-il distraitement, en fixant l'intérieur de celui-ci.
_ Est-ce que tu crois que je devrais retourner à l'internat ?
Tourné vers moi avec lenteur, il m'observe de ses prunelles emplies de tendresse, et d'inquiétude.
_ Tu vas de nouveau être seul, alors que tu n'aimes pas ça, surtout pour dormir, et tu vas avoir froid. Ce n'est pas ce que je veux.
_ Comment sais-tu tout ça ? placé-je, estomaqué.
_ Comment ? répète-t-il, une expression bien trop sérieuse sur le visage. Parce que tu es l'ami de Joo depuis des années maintenant, et parce que j'essaye de prendre soin de vous du mieux possible. Tu fais partie de la famille Won. Tu es important pour moi, j'espère que tu n'en as jamais douté.
La gorge nouée, et la respiration saccadée, je l'observe me regarder, avec tout l'amour du monde.
Il tient à moi, et je tiens à lui.
Je l'aime tellement.
_ Non, jamais, souris-je, les larmes aux yeux. Tu m'as toujours protégé et chouchouté comme tu pouvais le faire avec Joo. C'est d'ailleurs avec toutes ses attentions que mes sentiments pour toi ont changés. Je suis désolé, dis-je, peiné, en fixant mes cuisses. Tu es si prévenant, si attentionné. Tu as essayé de t'éloigner de moi dans la mesure du possible. Je sais que tu ne veux me faire souffrir pour rien au monde. Je sais aussi que ça te fait du mal de savoir que je suis comme ça à cause de toi, murmuré-je, la voix tremblante, mais pardonne-moi, parce que je n'arrive à rien contrôler. Je suis désolé. Et pardonne-moi aussi de ne pas trouver la force de te laisser faire. J'ai essayé, je te le promets, mais c'était si difficile. J'aimerais pouvoir le faire, m'éloigner, pour ensuite oublier mes sentiments en trop, mais te voir t'éloigner, ça me fait si mal. J'ai besoin de toi à mes côtés, avoué-je, mes iris humides noyés dans les siens, attristés et tendres. Peu importe la façon dont tu me veux aux tiens, s'il te plaît, ne le refait plus. Reste. Je te promets de ne rien te demander de plus. Reste mon grand frère, conclus-je, timide.
Les mains bien accrochées sur le plan de travail, la poitrine douloureuse, et les joues trempées, je l'observe. Il semble si triste, si désolé. Ça me fend le coeur.
_ Hyungwon, souffle-t-il, en se rapprochant, assez pour pouvoir glisser la main dans mes cheveux.
D'un sourire discret et bienveillant, il gratte mon cuir chevelu durant de nombreuses secondes, et ce simple geste suffit à m'apaiser.
_ Tu sais que je ne pourrai jamais te dire non. Je n'ai pas du tout aimé me séparer ainsi de toi. J'essaye de faire ce qui est le mieux pour toi, mais c'est difficile, confie-t-il, d'un sourire à présent triste. Mon chaton, murmure-t-il, en me grattouillant derrière les oreilles.
Heureux et euphorique, je pouffe d'un rire timide, perdu dans tout ce bonheur, et l'attire à moi sans plus de réflexion.
Les bras fermement placés autour de sa nuque, je le colle à moi comme si ma vie en dépendait, et apprécie ses mains chaudes discrètement posées au creux de mes reins.
_ Merci.
_ On continue la préparation ? pose-t-il, calme, en se décollant avec lenteur de mon corps déjà en manque de sa chaleur.
_ Oui, faisons ça.
_ Tu as déjà des idées de chansons pour ce soir ?
_ Je crois oui, marmonné-je, en mordillant dans une pomme piquée dans le panier non loin de moi. Quelques chansons calmes, et pas mal de chansons qui bougent, pour satisfaire le déhanché de Minhyuk. Ça devrait le faire.
_ Très bon plan, souffle-t-il du nez, nonchalant.
_ Je trouve aussi.
_ On a rarement Min à la maison, je ne le connais pas très bien, confie Hyunwoo, en piquant de la pointe de son couteau l'intérieur des muffins bien au chaud dans le four, tu crois qu'il aime les films d'horreur ?
_ Oui, il aime ça, et il aime encore plus quand il peut protéger son petit Jooheonnie dans ses bras.
_ Est-ce qu'eux deux ? hésite-t-il, les sourcils froncés.
_ Je n'en sais rien du tout, haussé-je les épaules, blasé. Je pense juste que c'est de l'amitié un peu trop collante, mais rien n'est sûr. Tu connais Joo, dis-toi que Minhyuk est pire que lui.
_ Plus câlin que Joo, c'est possible ? plaisante-t-il, amusé.
_ Oh que oui, et ça s'appelle Lee Minhyuk.
_ J'ai du mal à l'envisager.
_ Tu verras ce soir, soufflé-je du nez.
_ C'est prêt, dit-il ensuite, en sortant les pâtisseries du four.
_ Parfait ! Ça sent bon ! Je vais devoir me contrôler, avoué-je, en partant vers le salon. Je vais regarder à la playlist sur mon ordi, installons-nous dans le canapé pendant que l'autre fournée cuit, proposé-je, déjà assis. À moins que tu veuilles faire autre chose en attendant ? posé-je, après réflexion.
_ Non, faisons ça, sourit-il, je vais zapper un peu à la télé pendant que tu t'occupes de ça.
_ Ok, ça marche.
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