Chapitre 33 : Roman

⚠️🔥 Ce chapitre contient une scène sensuelle/érotique. 🔥⚠️


L'ambre de ses iris s'illumina telles des flammes incandescentes. Ce feu que je perçus chez Jay n'était pas seulement le fruit de son désir charnel, je devinais plus que ça. Je soupçonnais des sentiments forts, purs. Son visage exprima toute sa gratitude face à mon abandon. Il me fixa longuement, suspendu à ma promesse sans oser bouger. J'aimais le voir ainsi. Chamboulé par ce qu'il ressentait. 

Déjà, lors de notre dîner, j'avais observé cette hésitation, ce malaise qui indiquait qu'il ne maîtrisait pas ce qui se passait, qu'il ne connaissait pas les codes, les règles de la situation. Les rendez-vous au restaurant ? Cela ne faisait clairement pas partie de sa vie. Les sentiments amoureux ? Visiblement, il ne connaissait pas non plus.

Et mon cœur se gonfla à cette idée. En constatant que je serais celui qui lui montrerait à quel point il est incroyable de se sentir aimé. Parce que oui, ce que j'éprouvais au fond de moi était bel et bien les prémisses d'un amour sincère. Je ne savais pas où il me mènerait, mais j'étais prêt. 

Alors d'une voix douce, mais assurée, je délivrai une vérité qui me prit au dépourvu :

— J'ai confiance en toi, Jay.

Jay ferma les yeux un instant et frotta sa joue contre ma main. Ses gestes sur mon érection s'étaient interrompus, pour autant, j'étais toujours aussi excité. Peut-être même plus à présent que je me sentais prêt pour la suite.

Jay remonta sur mon corps et posa ses douces lèvres sur les miennes, m'offrant un baiser incroyablement tendre. Lorsqu'il se recula, nos souffles se mélangeaient, nos odeurs s'harmonisaient.

— Est-ce que... débuta-t-il d'une voix chevrotante avant de se reprendre, est-ce que tu es d'accord alors ?

J'étais à la fois affolé et serein. J'en avais tellement envie, au fond de moi, je ne demandais que ça, pouvoir le toucher, être plus proche de lui. Mes désirs s'imposaient de plus en plus et la conversation avec Théo n'avait rien estompé à ça, elle n'avait fait que conforter ma culpabilité.

Peut-être était-ce mal, peut-être que vu de l'extérieur je passais pour un connard, cependant, mon cœur ne se trompait pas. Il s'était entiché de Jay et j'avais envie de vivre une relation saine avec lui.

J'aurais pu tenir bon jusqu'à son anniversaire, sauf que l'amour gagnait toujours face à la raison...

Jay me voulait avec une force qui était électrisante, je partageais son jeu de taquineries pour qu'il sache que, moi aussi, j'avais des envies, malgré mes réticences. J'avais eu besoin qu'il comprenne que la flamme brûlait aussi en moi. Impatiente et dévorante.

Il n'y avait plus d'échappatoires, je devais faire face à ce que j'avais décidé. Mon corps fourmillait de désir et d'anticipation. La bouche de Jay brillait et je sentais encore sa langue sur moi, ses lèvres m'enserrant. Le plaisir avait été explosif, je voulais ressentir ça encore. J'en voulais plus. Restait-il à savoir si je parviendrais à me maîtriser...

— C'est moi qui te touche, Roman, répéta-t-il dans un souffle. Tu n'as rien à te reprocher si tu te contentes de subir, n'est-ce pas ?

Sa voix prit une note ironique et je pouffais de rire.

— Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, répliquai-je.

— Si jamais on se fait avoir, tu diras que je t'ai agressé, gloussa Jay en longeant mon corps pour revenir face à mon entrejambe.

— Et...

Ma phrase mourut à l'instant où Jay me reprit dans sa bouche. Mon sexe tressauta sous la sensation de chaleur que me procuraient ses lèvres. J'en gémis honteusement de plaisir. Jay gardait son regard rivé sur moi, me provoquant. Il osait. Et bordel de merde, il osait avec enthousiasme !

Quant à moi, ma vision se brouilla. Un autre bruit sortit de ma bouche, lorsque Jay prit plus de longueur. Une de ses mains suivait le mouvement de succion tandis que l'autre s'accrochait à ma cuisse. Quelques mèches lui tombèrent sur son front et mes doigts glissèrent jusqu'à elles pour les écarter. Je voulais voir son visage, ses yeux.

Le plaisir était dévorant, il anéantissait tout sur son passage. Ma conscience s'était terrée très loin dans un coin de mon esprit, laissant toute la place à l'excitation. Je savais qu'elle reviendrait à la charge, mais pour le moment, je me concentrais sur la bulle de confiance qui se créait subtilement entre Jay et moi à cet instant.

Il accéléra le mouvement, déclenchant une vague de chaleur dans mon bas-ventre. Petit à petit, il poussa plus de gémissements que moi, son regard noisette luisait de contentement et j'adorais voir cette expression sur son visage. Un souvenir s'imprima sur mes rétines, celui d'un Jay perdu dans l'extase lorsqu'il avait joui sur moi. Il était si beau.

Les succions se firent plus pressantes, sa langue s'agitait dans tous les sens et mon bassin fit un mouvement instinctif. Ma hampe s'enfonça davantage dans sa bouche et je vis ses yeux s'agrandir sous la surprise. Putain ! 

Je n'arrivais pas à rester calme, maître de mon désir. Le feu me ravageait, le laisser faire n'était clairement pas la solution. Pas si je voulais éviter de finir fou.

D'une main sous son menton, je lui fis relever la tête. Jay fronça des sourcils, mais me libéra dans un son mouillé.

— Quoi ? demanda-t-il immédiatement.

— Approche, quémandai-je.

Il mit plusieurs secondes avant d'obéir et de ramper sur moi pour venir à hauteur de mon visage. Naturellement, nos corps s'épousèrent comme la fois précédente et Jay comme moi, gémit à la sensation.

— Pourquoi tu m'as arrêté ?

Sans répondre, je happai ses lèvres avec envie. J'adorais son goût et mon putain d'esprit pervers se demandait quelle saveur aurait sa jouissance. J'avais tellement envie de lui, tout mon corps me faisait mal à rester immobile sur ce foutu lit !

La bouche de Jay était trop pour moi, s'il continuait, je risquais de dépasser les bornes. Je n'étais pas si fort pour lui résister. C'était une vraie torture.

Jay s'abandonnait à notre baiser sans protester, mais j'avais reconnu son ton désapprobateur, il s'inquiétait de me voir reculer. Encore.

Mon cœur battait avec frénésie. Mes mains courraient sur sa peau douce, appréciant chaque courbe sensuelle de son corps fin et nerveux. Même si c'était trop peu, je me contentai de flatter sa silhouette puis sans prévenir, je nous fis basculer pour me retrouver au-dessus de Jay.

Un son étouffé franchit ses lèvres avant que je ne l'aspire avec ma langue. Mon corps s'écrasa sur le sien, voulant l'envelopper, me confondre en lui. La sensation était si dingue, enivrante. J'avais besoin de le toucher.

Lui faire confiance, c'était bien, mais me faire confiance était encore mieux. Alors comme pour me prouver que je pouvais contrôler la situation, ma bouche s'arracha à celle de Jay pour lécher son torse avec soin. Je me répétai en boucle mes limites : pas de pénétration, pas de fellation. Encore et encore, comme un mantra, je répétai ces directives tandis que ma langue tournoyait autour de ses tétons, mes oreilles captant les geignements subtils de Jay.

Ses mains fines s'accrochèrent à moi, mes épaules, mes bras, mes cheveux, elles glissaient sur moi, me délivraient des milliers de frissons. Perdu dans l'instant, je ne remarquais que tardivement que les jambes de Jay étaient enroulées autour de ma taille.

— Roman, gémit-il dans un souffle.

Ma langue reprit possession de sa bouche, imposant un silence qui m'était salvateur pour le moment. Concentré sur les sensations de mon corps, sur le désir, mais également sur mon mantra. Je l'embrassai plus profondément et une petite main s'immisça entre nos deux corps pour s'emparer de mon sexe.

Un court-circuit grilla quelques neurones dans ma tête. Cherchant à obtenir plus sans dépasser les limites, ma main rejoignit la sienne alors que je me surélevai sur mon autre bras. Ensemble, comme d'un accord, nos doigts s'entrelaçaient autour de nos érections, les frictionnant l'une contre l'autre.

Pour la première fois de ma vie, ce moment fut... tendre. Jamais auparavant, cet acte n'avait été si sensuel, si chargé de tension sentimentale.

Je me reculai pour pouvoir observer Jay. Lorsqu'il me rendit mon attention, ses yeux reflétaient tout ce que je voulais voir. Le plaisir, l'émotion.

Le rose de ses joues allait si bien avec celui plus foncé de ses lèvres charnues. Ses traits fins étaient le reflet parfait de sa lumineuse beauté, délicate et innocente. Quelque chose de pur qui contrastait avec le caractère bien trempé de Jay. Pour autant, je voyais cette pureté en lui aussi, bien caché sous l'arrogance et l'humour.

Voir ses prunelles brillantes de plaisir m'envoûta, plus je le regardais et plus je me demandais comment avais-je fait pour ne jamais l'avoir remarqué avant... Tout ce temps, il était là, gravitant autour de moi à distance sans que je ne fasse attention à lui. Et à présent, sa présence prenait toute la place.

Nos va-et-vient s'intensifièrent et Jay rejeta la tête en arrière, ferma les yeux et se mordit la lèvre, retenant un gémissement tremblant. Encore une fois, il céda avant moi, se répandant sur nos doigts au moment où ses iris vinrent s'accrocher aux miens. Son orgasme me fut ainsi offert, les yeux dans les yeux, c'était comme s'il me donnait tout. Sa confiance, son corps, son cœur.

Fébrile à cette vue, ma main me délivra plus de pression, plus de force et sans jamais lâcher Jay des yeux, je finis par jouir à mon tour. Lui offrant le même cadeau. En silence.

*

Une sonnerie plus que stridente retentissait à travers ma chambre. Il me semblait que cela faisait un moment que mes oreilles la percevaient sans que je ne parvienne totalement à y faire attention. Le sommeil m'emprisonnait encore quelque peu jusqu'à ce qu'un corps chaud se drape sur moi.

Instantanément, mes yeux s'ouvrirent, chassant le sommeil. Il faisait toujours nuit, Jay dormait à point fermé et... Oh putain !

— Merde ! m'écriai-je.

Jay sursauta et ses yeux papillonnèrent.

— Jay, faut se lever !

— Pourquoi tu hurles ? gronda-t-il en se tournant sur le dos.

— Il est minuit passé ! Je dois te raccompagner !

Je me levai prestement tandis que le morveux se tourna sur le ventre, la tête sous l'oreiller. Son corps à découvert attira mon regard et aspira toute mon attention. Sa peau claire, parfaite et parsemée de grains de beauté. 

Les rétines pouvaient-elles être grillées par une trop grande splendeur ? Si j'en croyais ma propre expérience immédiate, je dirais que oui.

La sonnerie augmenta en volume, me sortant ainsi de mes pensées déviantes. Le son était si agaçant que je serrai les dents, cherchant frénétiquement mon téléphone pour l'éteindre. Heureusement que je pensais à mettre une alarme pour ne pas rater l'heure de son retour.

— Jay, lève-toi ! Je veux pas que tes parents s'inquiètent parce que tu rentres après ton couvre-feu !

— Pfff, ça va, ça m'est déjà arrivé et...

— Je m'en fous, m'agaçais-je. Pas quand tu passes la soirée avec moi.

Il grogna de plus belle et retira l'oreiller qui cachait sa tête.

— Ils savent pas que je suis avec toi, ils pensent que je suis chez Hugo !

— C'est pas une raison. Quand tu es avec moi, on respecte leurs règles.

— Et si je dis que je dors chez lui, tu me laisses me rendormir ?

— Magne-toi le cul, tu as cinq minutes ! m'écriai-je, faisant fi de sa proposition. 

Je récupérai mes affaires et m'habillai en vitesse.

Jay ne bougea toujours pas malgré mes avertissements alors en quelques pas, je le rejoignis sur le lit et claquai son petit cul rebondi.

Une plainte stridente accompagna le mouvement d'un Jay choqué. Ses yeux écarquillés me fixaient.

— Tu m'as... tu m'as claqué le cul ou je rêve ? finit-il par dire en plissant les yeux.

— Ouais, et si tu ne te bouges pas, je peux recommencer.

— J'aimerais bien voir ça.

À mon tour de plisser les yeux. 

Jay soupira puis se leva lentement, me présentant son corps trop nu pour mon propre bien. Mes yeux voulaient contempler toute cette chair offerte, mais je m'en empêchai. Avec beaucoup de hargne. Quant à Jay, ses yeux tombèrent sur mon corps, du genre vraiment plus bas que mon visage. Sur la zone à ne pas regarder ! Putain, je savais dans quel état j'étais. Mais c'était physiologique ! Pas du tout... pas du tout en rapport avec le corps nu de Jay ici présent.

Je reculai vivement pour m'échapper et secouai la tête.

Il s'habilla, sourire arrogant aux lèvres. Quelques minutes plus tard, je le déposais chez lui.

— À demain ce soir, bébé, dit-il en insistant sur le surnom avant de disparaître.

Je rentrai chez moi, les souvenirs m'assaillant de toutes parts, et avec eux, les émotions. La joie et le bonheur vinrent me réchauffer tandis que l'horrible sensation de la culpabilité tentait de l'anéantir. Cette satanée émotion ne partirait-elle donc jamais ? Ça devenait chiant.

*

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