- Chapitre 4 : Gabriel -
Le garçon secoua la tête en repensant à ce qu'il venait de dire. Il se désespérait. Un simple "ok". Il aurait pu lui parler, comme il voulait le faire depuis trois ans, mais une raison mystérieuse l'en avait empêché. Trop de fierté sûrement.
Il s'éloignait lentement de Juliette et Roxanne, mais ne pût s'empêcher de leur jeter des coups d'oeils de temps à autre. La brune s'esclaffait tandis que la blonde souriait en racontant quelque chose. Le garçon sourit à son tour ; il ne savait pas de quoi les filles parlaient, mais le rire de Juliette était communicatif.
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En rentrant chez lui, Gabriel trouva l'appartement vide. Il en profita pour travailler au calme. Généralement, il s'avançait sur ses devoirs à la pause midi, dans la bibliothèque. Il se rendit donc vite compte qu'il n'avait rien à faire. Il descendit donc dans l'atelier de son père, et se dirigea vers l'arrière boutique. Le garçon s'apprêtait à prendre une toile quand la clochette du magasin lui annonça que quelqu'un entrait. Il ne réagit pas, puis se souvaint que son père était absent. Il traversa donc la pièce pour aller dans la boutique. Il eut un mouvement de recul en voyant la personne. Juliette se tenait à quelques mètres de lui, et Gabriel crut qu'elle ne l'avait pas vu. Cependant, elle se tourna vers lui et lui montra une toile.
- C'est toi qui a peint ça ?
Le garçon hocha la tête.
- Ça se reconnaît. Tu as une façon de peindre particulière... C'est un compliment, ajouta-t-elle en voyant la mine que faisait Gabriel.
Le jeune homme la remercia d'un geste de tête, et hésita à lui demander ce qu'elle faisait ici. Était-ce malpoli ? Il n'eut pas besoin d'hésiter, Juliette lui dit :
- Je passais pour qu'on parle de notre projet. Je n'ai pas ton numéro de téléphone, et j'avais envie de marcher un peu.
Gabriel se gratta la nuque, gêné. Devait-il la faire entrer dans l'arrière boutique ? Allaient-ils commencer leur projet ?
En voyant l'hésitation du garçon, Juliette sourit. Elle s'assit sur un tabouret qui se trouvait dans la pièce.
- Bon ! Si j'ai bien compris, on doit faire un truc sur la peinture nan ? T'as une idée ?
Gabriel secoua la tête.
- Si tu ouvres pas la bouche, on va pas aller bien loin tu sais, plaisanta la jeune fille.
Le garçon n'avait pas du tout envie de rire, cela lui arrivait très rarement, mais il se força à ricaner. C'était déjà un grand effort pour lui.
- J'y ai pas encore trop réfléchi... Je me disais qu'on pourrait faire une peinture rassemblant tous les mouvements : cubisme, impressionisme, pop art...
Juliette hocha la tête. Elle était plus occupée à regarder des peintures autour d'elle qu'écouter Gabriel. Elle se trouvait dans le monde de la peinture. On pouvait observer toutes sortes de toiles, de tailles et couleurs différentes. Elle remarqua que le garçon lui faisait signe et elle se reconcentra sur lui.
- On va dans l'arrière boutique ?
Juliette hocha la tête et les adolescents s'enfoncèrent dans la pièce. Si le magasin était le monde de la peinture, alors l'arrière boutique en était le paradis. On pouvait à peine circuler entre les pinceaux et les toiles, et une odeur de peinture embaumait la pièce. C'était une petite pièce, lumineuse, assez pour pouvoir peindre. L'adolescente s'y sentit tout de suite à l'aise. Gabriel fouilla dans une boite et en ressortit un livre épais : Les mouvements artistiques, du Moyen-Age au XXIe siècle. Le garçon feuilleta avant de tomber sur la page qu'il cherchait. On pouvait y observer une frise chronologique des différentes techniques. Juliette lui lança un regard interrogateur, ne sachant pas ce qu'ils allaient faire avec. Gabriel s'expliqua :
- On pourrait faire un dégradé des différents mouvements en fonction de leur époque.
La jeune fille fit la moue, d'un air pensif, puis sourit.
- C'est pas une mauvaise idée. Tu sais utiliser lesquels ?
- Cubisme, et pop art, j'imagine. Je n'ai jamais testé les autres, mais je pense pourvoir faire quelque chose avec un peu d'entraînement.
Tous deux restèrent silencieux, mal à l'aise. Finalement, Juliette décida de partir. Lorsqu'elle se retrouva enfin dans la rue, elle souffla un grand coup. Ce projet d'art promettait...
Gabriel resta assis sur un tabouret quelques instants. Ça ne s'était clairement pas passé comme il l'aurait voulu. Il aurait aimé qu'elle l'apprécie, qu'elle rit avec lui. Il fallait se rendre à l'évidence : il était le mec le plus ennuyeux possible.
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Juliette rentra, exténuée. Evidemment, l'atelier de la famille Rey n'était pas du tout sur son chemin. L'envie de lui parler l'avait prise sur un coup de tête, elle y était donc allée. Cela avait rajouté une demie-heure à son temps de trajet habituel, mais elle ne regrettait pas le détour.
La jeune fille ouvrit donc la porte de son grand appartement, et un son de violon emplit ses oreilles. Agathe pratiquait son violon. Elle jeta son sac près de ses chaussures avant de se souvenir que son père allait râler. Il détestait avoir des choses dans les pattes. L'adolescente pénétra dans sa chambre, et déposa son sac au pied de son lit. Pour la première fois depuis une heure, elle put enfin s'asseoir.
Juliette essaya de travailler, mais le violon l'en empêchait. Elle ne pouvait pas demander à Agathe d'arrêter, mais son père rentrait dans vingt minutes, et elle n'avait rien fini. Au bout de quelques minutes, elle abandonna et commença à préparer le repas. La jeune fille devrait travailler le soir, lorsque sa soeur serait couchée. Alors qu'elle s'affairait à mettre des tomates dans une salade, Juliette entendit la porte claquer. Renaud Lorca était rentré. Le son du violon cessa et les filles déposèrent leurs lèvres sur la joue de leur père, avant de s'attabler. Celui-ci leur fit un rapide débrief de sa journée, et son habituelle leçon sur Shadow, ce méchant tagueur qui attaque les gentils riches. La jeune fille avait l'impression d'entendre un conte pour enfant, où tout était soit blanc, soit noir. Cela ne lui plaisait pas.
Lorsqu'Agathe fut couchée, Juliette put enfin travailler. Cependant, elle était épuisée, et s'endormit sur ses cours.
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Hey ! J'espère que ça vous a plu ( d'autant plus que je suis en retard, oops ).
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Sur ce je vous fait de gros bisous, et vous dit à très bientôt !
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