Chapitre 7
Au bout d'un moment, mes larmes finirent par se tarir. Je me redressai, le regardai. Je ne me sentais pas gênée parce ce qu'il venait de se passer. Il me comprenait, je le savais, et il ne me jugerait pas pour ça.
Il esquissa un sourire triste, se releva, regarda la photo à nouveau, puis me tendit la main et m'aida à me relever, sans un mot.
J'essuyai mes larmes et nous descendîmes, toujours sans rien dire.
En bas, Callia était assise sur un grand canapé bordeaux, et était en train de s'amusait avec une guitare électrique, qui n'était pas branchée. Je dis s'amuser, car étant pianiste, je savais reconnaître quand quelqu'un savait jouer d'un instrument ou pas. Ce n'était pas le cas de Callia, pas avec une guitare du moins.
-Callia, soupira Alex en confirmant mes pensées. Arrête de jouer avec ma guitare...
-Tu joues de la guitare ? demandai-je en tournant la tête vers lui.
-Ouais, fit-il, désinvolte.
-On lui joue un petit truc ? lui demanda Callia.
Je fronçai les sourcils :
-On ?
-Oui, je joue du violon, moi.
-Trop bien ! Bah oui, jouez moi un truc !
Elle tendit la guitare à Alex, qui l'attrapa en soupirant, avant de s'approcher d'un... piano, où étais posée la housse d'un violon. Tandis qu'Alex commençait à s'accorder et qu'elle sortait son violon, je m'approchais et demandai :
-Et il y en a un de vous qui joue du piano ?
Elle regarda le piano d'un air triste. C'était un bel instrument, noir, grand, qui avait l'air de produire un beau son.
-C'était mon père, me répondit-elle, en effleurant le piano. Il arrivait à faire des trucs si beaux...
Je hochais la tête, désolée d'avoir posé la question.
Callia finit par aller se placer debout à côté de son frère.
-On joue quoi ? lui demanda celui-ci sans la regarder.
-Someone You Loved ?
-Ça me va.
Alex ferma les yeux et commença à jouer les accords. Quand le violon commença à jouer, je m'assis sur le siège du piano. Ils jouaient bien, c'était indéniable. Je fermai à mon tour les yeux, laissant les notes de Someone You Loved, de Lewis Capaldi, m'infiltrer, me réconfortait. Sans rouvrir les yeux, je cherchai les touches du piano, sans jouer pour les déranger, juste les sentir sous mes doigts.
Quand les deux jumeaux finirent de jouer, je ne voulais pas laisser le silence s'installer.
J'appuyai instinctivement sur les touches, et commençai à jouer Nuvole Bianche, de Ludovico Einaudi. J'entendis en fond Callia demander à son frère ce que je faisais, mais elle n'obtint pas de réponse.
Je continuais à jouer. J'avais arrêté les cours de piano après la mort de ma famille, et bien que je continuais à jouer, cette musique était la dernière que j'avais joué. La dernière que ma famille m'avait entendu jouer. J'essayai de retrouver les sensations que j'avais quand c'était eux qui m'écoutaient. Et une seconde, ce son familier ramena l'odeur de Thalia, qui penchée au dessus de moi, me regardait jouer.
Quand j'arrêtais de jouer, il y eut un petit silence, puis j'entendis la voix de Callia demander :
-Mais tu joues du piano ?!
-Oui, répondis-je en rigolant de l'évidence de ma réponse.
-Mais c'est incroyable ! On devrait jouer un morceau ensemble !
Je tentai de sourire. Tentai d'oublier que la dernière personne avec laquelle j'avais joué, c'était ma mère, qui jouait de l'accordéon.
-Ouais ! Oui si vous voulez, déclarai-je avec un sourire forcé. En tout cas le piano est génial, j'en ai jamais eu un aussi bien !
Alex sourit en le regardant, avant de dire :
-S'il te plaît, tu pourrais revenir jouer de temps en temps.
Je haussai les sourcils en souriant.
-C'est une invitation ?
Il me regarda avec un sourire :
-Tout dépend de comment tu l'interprètes.
-Oui ! Ce serait génial que tu reviennes ! s'enthousiasma Callia.
Je souris. Puis, je me tournai à nouveau vers le piano et demandai :
-Bon alors, vous savez jouer quoi ?
Callia se mit à réfléchir, puis demanda finalement :
-Vous connaissez quoi, de Coldplay ?
Je réfléchis à mon tour, puis répondit :
-Euh, je peux faire A Sky Full of Star, ou alors, Viva La Vida...
Elle se tourna vers Alex et demanda :
-'Lex, tu te souviens de Viva La Vida ?
Il hocha la tête et elle m'interrogea du regard. J'acquiesçai, et on commença à jouer.
Les deux heures de musiques qui suivirent furent plus que merveilleuses. Peut-être même les plus heureuses que je passais depuis l'accident.
Au fond de moi rôdait toujours la tristesse qui avait failli me faire sauter, mais je l'avais enfoui tout au fond. Sans doute finirait-elle par rejaillir, mais pour l'instant, j'allais mieux.
Et étonnement, c'était grâce à eux.
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Juste pour vous dire que je vous mets les liens des bonnes musiques jouées avec les bons instruments aux endroits où ils commencent à la jouer !
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