Danse avec les stars
<Shawn et le coach de danse en média>
Aujourd'hui, on est samedi et cela va donc faire une semaine que nous sommes à Séoul, coincés entre les quatre murs du studio de danse. Nous y passons nos journées entières sans vraiment pouvoir visiter la ville durant nos courtes pauses. Seul Shawn a l'autorisation de sortir de temps en temps, mais uniquement pour aller à ses interviews.
Le défi qui nous a été lancé s'avère être plus dur que prévu. Notre coach, engagé spécialement pour nous apprendre la chorégraphie, a rapidement compris qu'il était face à une bande de bras cassés. Si chacun s'en sort individuellement, lorsqu'il s'agit d'être coordonné avec le groupe c'est une autre histoire. Rien qu'hier, la main de Mike a fini sur le visage de Ian dans un « clac » monumental. Sachant que la représentation est ce soir, nous sommes donc très loin d'être prêts.
- C'est la semaine la plus éprouvante que j'ai jamais passé ! Il y a des muscles dont je ne connaissais même pas l'existence, suffoque Mike.
Allongé sur le sol, le t-shirt imbibé de sueur, on pourrait presque croire qu'il a rendu son dernier souffle. Si je n'étais pas dans le même état que lui, j'aurais certainement ri de la situation.
- Moi je les connaissais mais je ne savais pas que j'en étais dotée, plaisantais-je en m'affalant à ses côtés.
- Je peux confirmer que je déteste la danse, finit par avouer Shawn en venant nous écraser.
Tel un manchot glissant sur la banquise, il s'étale de tout son long sur nos corps déjà meurtris par la danse. A l'unisson, Mike et moi gémissons de douleur alors que le canadien écrase sans ménagement nos abdomens.
- Et encore, ce n'était pas un jive ou un quickstep. Là tu aurais eu vraiment mal, dis-je en grimassent de douleur.
Comprenant qu'il nous gêne, Shawn finit par se relever. A peine son corps loin du mien que mes poumons prennent des grandes bouffées d'oxygène. Je peux enfin respirer convenablement.
- C'est quoi ça ? M'interroge-t-il.
Je me redresse difficilement et m'assoie en tailleur. J'ai terrible chaud dans ce legging noir qui me colle à la peau. Je ne souhaite qu'une seule chose, c'est de l'enlever pour aller prendre une bonne douche bien fraiche.
- Ce sont des danses de couples où il y a des portés et tout le tralala.
- J'aimerais beaucoup avoir une démo ! Me supplie Mike.
D'un ton aussi enjoué que son ami, Shawn me quémande une petite représentation. Je suis loin d'être une experte en la matière, je connais seulement les quelques pas appris grâce à mes grands-parents paternels.
- Il va me falloir un partenaire par contre.
Les deux garçons se regardent, attendant que l'un d'eux se dévoue. Ils tournent même la tête en direction de Liam et Ian qui discutent avec le coach, mais se ravisent de les appeler.
- Ne me dites pas que vous avez peurs ?
- Disons que t'es pas la plus douce des filles, me fait remarquer Mike.
Les mains sur les hanches, j'attends que l'un d'eux se décide, levant les yeux au ciel face à la remarque du pianiste. Répondre à son petit pic ne mènerait à rien alors j'abandonne rapidement l'idée.
- Allez, je me dévoue.
Comme s'il allait sauver le monde, Shawn s'approche de moi la tête haute et les pectoraux en avant. Le pire dans cette démarche ridicule, c'est qu'il ne le fait même pas exprès. Il n'en a d'ailleurs pas conscience vu son visage gêné lorsque Mike lui fait remarquer qu'il joue au coq. Ce n'en est que plus amusant.
- Je suis vraiment nul, m'avoue-t-il embarrassé.
- Ça va aller ne t'en fais pas.
Mes paroles rassurantes l'aident à se détendre. Ses muscles se décrispent, je peux prendre ses mains et en amener une sur mes hanches tandis que l'autre est au creux de ma paume. Je lui explique ensuite les différents pas de base, mimant avec mes pieds ce qu'il devra faire par la suite. Il se montre très attentif à tous mes conseils et cela me fait très plaisir. J'ai toujours aimé partager mes connaissances, échanger avec les autres, c'est donc plaisant de lui apprendre à danser ces danses de salon.
- Souriez parce que je vous filme ! Nous prévient Mike.
Contre toute attente, Shawn ne fait même pas attention à la remarque de son ami et continue a essayé de reproduire mes pas. Malgré qu'ils soient abominables, il y met tout son cœur alors pour moi, ils sont parfaits. La technique peut être médiocre mais quand l'amour y est, tout devient plus beau.
Malheureusement, le chanteur a surévalué son niveau. Au moment où je m'y attends le moins, il attrape ma taille afin de me faire passer par-dessus son épaule. J'ignore d'où cette envie soudaine de porté lui vient, mais il aurait mieux fait de s'abstenir. Je n'ai pas eu le temps de réagir alors évidemment, mon corps est tombé comme une masse sur le parquet de danse, mes fesses n'amortissant pas assez le choc.
- Oh merde, Mélanie je suis vraiment désolé !
Paniqué à l'idée que je me sois cassée quelque chose, il se précipite sur moi. Son regard est rempli d'inquiétudes que je calme en posant ma main sur la fameuse épaule où je devais passer.
- Je n'ai rien, ne t'en fais pas, le rassurais-je malgré une douleur au niveau de mon sacrum et remontant jusqu'à ma région lombaire.
- Viens, on va quand même aller te mettre une poche de glace en bas du dos.
Il m'aide à me relever alors que la douleur se fait plus vive. Il a raison, une petite poche de froid ne me fera pas de mal. Nous abandonnons Mike qui s'est empressé d'aller montrer sa vidéo aux autres garçons, s'en fichant complètement de savoir si je vais bien ou non.
Je suis donc Shawn dans la petite loge, adjacente à la salle de danse, dans laquelle nous avons mis toutes nos affaires. Quelque part, cachée sous des vêtements et sacs, il sort une grosse trousse rouge à pharmacie. Il en extirpe un patch qui, en premier lieu, me fait penser à une serviette hygiénique. L'image de Shawn avec une protection féminine en main me provoque un fou rire incontrôlable. Malgré la douleur qui me lance quand mes muscles se contractent en rigolant, je ne m'arrête pas.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Son air perplexe ne fait qu'attiser un peu plus ma crise de rire. J'en viens même à ne plus pouvoir respirer.
- Tu t'es cognée la tête ?
Je pose une main sur la table se trouvant à ma droite et baisse la tête pour ne plus l'avoir dans mon champ de vision. Ainsi, j'arrive à me calmer.
- C'est juste qu'on dirait que tu tiens une serviette hygiénique.
- Quoi, c'est que pour ça ? Allez enlève ton t-shirt au lieu de rire pour de la merde.
L'envie de sourire me passe en une fraction de seconde. Sa phrase bouscule mon corps qui se met en alerte. Je relève rapidement la tête dans sa direction afin de voir s'il plaisante ou non, mais rien sur son visage n'indique une quelconque blague.
- Alors on va se calmer, l'arrêtais-je. Ce n'est pas parce que tu aimes être torse nu que c'est pareil pour moi.
- Et comment je vais te mettre ton patch sinon ?
- Je soulève simplement mon haut.
- Comme tu veux. Ils disent que ceux-là sont plus efficace à l'air libre mais c'est toi le médecin ici, hausse-t-il les épaules.
Il enlève les bandes du patch et s'approche de moi pour me le coller dans le dos. Dès l'instant où ses doigts agrippent le bas de mon t-shirt, je tente de m'échapper.
- Tu fais quoi là ?! Criais-je.
- Je te le mets alors arrête de gesticuler !
- Je suis une grande fille, je peux le faire seule !
- C'est de ma faute si tu t'es fait mal alors laisse-moi t'aider. En plus, ce n'est pas la région la plus simple à atteindre.
Il me force à me retourner, attrapant mes hanches fermement. Ce geste me fait frissonner d'embarras alors que cela ne semble absolument pas le gêner. Il me touche comme si nous étions proches, des amis de longue date pour qui nous n'avons aucun secret. Cependant, ce n'est pas le cas. Ses gestes me paraissent déplacés alors lorsqu'il pose sa main sur mon épaule droite pour que je penche en avant, je ne me laisse pas faire.
- Ça suffit, donne-moi ce patch que je me débrouille seule ! Criais-je en tentant de me retourner.
- Mais merde, tiens-toi tranquille deux minutes !
Me donnant presque une claque dans le dos en y posant le patch, un cri de douleur s'échappe de mes lèvres. En plus d'être dans une position tendancieuse d'un point de vu extérieur, il me fait un mal de chien.
- Désolé si je t'ai fait mal mais c'est parce que t'as bougé sans prévenir !
- Shawn, si tu ne me lâches pas sur le champ je te jure que tu vas le regretter !
- Je colle comme il faut les bords et je te laisse.
- Non, j'ai dit maintenant !
Violemment, je le repousse loin de moi. Me retourner de cette façon si brutale a aggravé mon mal de dos mais je m'en fiche, au moins il n'a plus ses sales mains sur moi. J'avais l'impression de me faire tripoter sans aucune gêne, à croire que tout était normal dans le plus banal des mondes. Son attitude me dégoute, je lui lance un regard noir avant de quitter la loge d'un pas pressé.
Durant le trajet nous conduisant au plateau de télévision où nous allons danser, ma gorge reste nouée face au comportement grossier du chanteur. Qu'a-t-il eu du mal à comprendre dans « lâche-moi » ? Mes paroles, ainsi que mes gestes, étaient pourtant claires. Je ressens encore la pression de ses mains sur mes hanches et cela me donne la nausée. Pour la première fois depuis le début de cette aventure, Shawn me répugne.
Sur le plateau du MCountdown, un show télévisé très populaire en Corée du Sud, je n'adresse même pas un seul regard envers lui. Je reste muette, me focalisant davantage sur la prestation que nous nous apprêtons d'assurer. Ça va être étrange de me retrouver à la lumière alors que d'habitude je suis cachée dans l'ombre, tenant ma guitare fermement. Cette nouvelle expérience m'effraie un peu, j'ai peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas avoir le niveau que tout le monde attend. Et si je glissais ? Ou pire, si j'oubliais les pas de la chorégraphie ? Le stress grimpe en flèche lorsque l'un des techniciens nous informe que nous sommes les prochains à passer.
- Mélanie, je peux te parler ?
La voix de Shawn s'accompagne d'une pression sur mon bras. Il tente de me tirer doucement dans sa direction mais je me détache froidement de son emprise. Il comprend qu'insister ne mènerait à rien, il accepte donc la distance qu'il y a entre nous et reprend la parole.
- J'ai bien compris qu'un truc clochait et j'aimerais savoir ce que c'est.
- C'est simple pourtant.
- Je ne vois vraiment pas ce que j'ai fait de mal.
Il passe sa main nerveusement sur son bras opposé, le regard perdu dans mes iris austères. Il sait qu'il est coupable d'un « crime » mais il semble réellement ne pas savoir de quoi je l'accuse. Je préfère donc lui dire clairement ce qui ne va pas plutôt que de tourner autour du pot.
- Tout à l'heure avec le patch je n'ai pas apprécié ton comportement. Me tenir de cette façon les hanches et ne plus me lâcher, j'ai trouvé ça très déplacé.
Ses yeux s'ouvrent en grand, il fait un pas vers moi mais je me recule de tout autant. Il place alors ses paumes sur son visage, cachant ses expressions. J'ignore ce qu'il pense.
- Oh non Mélanie, je suis vraiment désolé ! Je ne pensais pas du tout à mal en faisant ça, j-je... bégaye-t-il en cherchant ses mots. Ça me met tellement mal à l'aise que je ne sais plus où me mettre, avoue-t-il en s'asseyant sur la chaise derrière lui.
Je réalise que comparé à moi, il n'a absolument pas le même ressenti sur cet évènement. Il y a eu un problème de compréhension entre nous.
- Pardon, je ne savais pas que tu l'avais pris aussi mal.
Je souffle longuement avant de me rapprocher de lui et d'oser poser une main sur son épaule. Instantanément, il relève la tête vers moi. Je lui accorde un léger sourire qui l'apaise, ses muscles se décontractant sous mes doigts.
- C'est bon, on ne va pas rester sur ce quiproquo.
- Je suis vraiment, vraiment, vraiment désolé.
- C'est à vous ! Nous crie le technicien.
Notre conversation personnelle étant coupée, nous reprenons notre professionnalisme. Nous reparlerons de tout ceci après notre performance. Pour l'heure, il est temps de réaliser le défi qui nous a été lancé. Je me sens prête à montrer de quoi je suis capable et surtout à m'amuser avec les garçons. La chance de pouvoir danser sur une musique de K-pop, en Corée du Sud et sur un plateau de télévision, ne se reproduira jamais. Je dois oublier mon stress et profiter de ce doux moment.
https://youtu.be/-6D1ETUXJOY
Lorsque la performance prend fin, une sensation de liberté me submerge. J'ai l'impression d'avoir réalisé quelque chose de grand, d'avoir accompli un souhait caché profondément en moi.
- Vous avez été génial les jeunes ! Nous félicite Andrew dans les loges.
A peine profitons-nous de ses compliments que le groupe EXO, celui à l'origine de la chanson sur laquelle nous avons dansé, en fait tout autant. Nos yeux d'enfants restent ébahis face à la reconnaissance de ces jeunes coréens. D'un coup de vent, j'en oublie mon mal de dos et les gestes déplacés de Shawn. Je ne parviens pas à redescendre de mon petit nuage, à tel point que j'accepte d'aller au karaoké avec Liam, Shawn et John alors que je hais du plus profond de mon cœur chanter.
- N'oubliez pas que nous décollons à quatre heures du matin pour les Philippines et qu'il est déjà vingt-trois heures, nous avertit le manager.
Un bref « pas de soucis » et nous voilà déjà parti. Puisque les heures sont comptées, nous entrons dans le premier établissement que nous trouvons. Ce dernier est très sympathique, nous avons une salle uniquement pour nous quatre avec de grands canapés et une immense télévision.
- Shawn, à toi l'honneur, propose Liam.
- Très bien, mets ce qui te fais plaisir.
Le brun ne se prive pas pour lancer une musique qui semble être du rap. Shawn ne se démonte pas et se lance à corps perdu dans cette chanson coréenne que je ne connais pas. Nous sommes alors plongés dans un univers parallèle où le canadien chante affreusement mal et nous présente des pas de danse dignent des plus mauvais danseurs de la planète. Ce spectacle est tout bonnement incroyable, je ne regrette pas d'être venue.
Il passe ensuite le micro à Liam qui ne le lâche plus. Ainsi, il enchaine les tubes sous nos regards moqueurs. Du coin de l'œil, alors que le brun choisit une énième chanson, Shawn se rapproche de moi sur la banquette.
- J'espère que tu me pardonneras pour tout à l'heure.
- C'est déjà pardonné mais par contre ne recommence plus jamais. C'est très dégradant de se faire manipuler comme ça.
- Je ne le voyais vraiment pas sous cet angle alors maintenant que je le sais, je ne le ferai plus jamais !
- Parfait petite feuille d'érable.
Ce surnom s'échappe de ma bouche naturellement sans que je ne le contrôle. D'ordinaire, je déteste affubler les gens de surnoms ridicules mais là, j'en avais envie. Comme si cela était synonyme de retour à la normal, que notre relation avait retrouvé sa fluidité.
- Ne me dis pas que c'est comme ça que tu vas m'appeler à partir d'aujourd'hui ?
- Je crois que si.
Nous rions, heureux qu'il n'y ait plus de tension entre nous. Notre amitié vient de retrouver sa conformité et cela fait du bien.
- Oh merde ! S'égosille Liam.
Nos rires s'arrêtent et notre attention se porte sur lui. John met soudainement fin à sa chanson à peine entamée pour écouter ce qu'il se passe. Nous attendons tous les trois une réponse de notre camarade pendu à son téléphone portable.
- On a trente minutes pour chopper notre avion, débite-t-il d'un ton neutre.
A cet instant précis, nous prenons consciences de ses paroles. Nous sommes en retard et si nous ne partons pas sur le champ, notre vol nous passera sous le nez. Il est peut-être même déjà trop tard.
A la hâte, nous récupérons nos affaires pour grimper dans un taxi qui tarde à arriver. A une heure pareille, ils se font plutôt rare dans les rues de Séoul. C'est donc tant bien que mal que nous parvenons à l'aéroport après avoir essayé d'appeler Andrew sur le chemin, sans succès.
- Bonsoir madame, on est sur le vol six cent quatre-vingt neuf direction Manille aux Philippines, tente d'articuler John à bout de souffle.
- Je suis navrée, le vol est parti il y a quinze minutes.
- Fais chier ! On va faire quoi maintenant ? S'énerve Shawn, un voile de panique dans la voix.
- Le prochain vol est à qu'elle heure s'il vous plait ? Demande John.
La jolie hôtesse d'accueil cherche pendant de longues minutes qui semblent être interminables. Ses doigts pianotent sur son clavier dans un bruit raisonnant dans tout le terminal vide, puis s'arrête soudain. J'ai un mauvais pressentiment.
________________________________________________________________________________
Trailer chapitre 16 :
"Moi : "Désolée, tu ne devrais pas rester ici c'est pas très beau à voir." dis-je faiblement en m'essuyant la bouche avec un mouchoir.
Shawn : "Je suis venu pour t'aider alors je ne compte pas repartir." me sourit-il en venant s'accroupir à côté de moi."
________________________________________________________________________________
En écrivant ce chapitre je me suis imaginée Shawn danser sur la chanson que je vous ai mis en vidéo, c'était beau à voir 😂
Je voulais aussi m'excuser car depuis le début je ne sais pas ce qui se passe mais il met plusieurs fois la même photo en média alors que je la mets une fois, je ne comprends pas pourquoi et surtout je ne sais pas quoi faire pour qu'il arrête 😅 c'est que lorsque le chapitre est publié qu'il me fait ça...
J'ai fini d'écrire "all i want for Christmas is you" donc en attendant le prochain chapitre de cette fic allez y jeter un coup d'œil si vous voulez 😜😘
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top