Lever
L'épiderme poisseux sur les draps
Cette chaleur
Si forte
Si belle qu'on lui fait le sacrifice de dormir nu
Dans notre pudeur de petit garçon encore,
La barbe à peine perce les joues
Troue les dernières poches d'innocences sur les tempes
Les fait migrer peu à peu sous les yeux,
Infinis d'asphalte terrifiants,
Ils crient :
MATURITÉ
TRAVAIL
MAISON
MARIAGE
ENFANT
Ils crient :
MORT
Les paupières craquent le sommeil de gosse,
Celui qui lit trop tard lampe torche à la main
Celui qui risque de s'asphyxier sous les draps.
Et cette chaleur,
On étouffe
On s'habille vite
Il faut tondre la pelouse récolter le billet tant espéré payer la limonade rose et jaune à la minette à queue de cheval et joues roses là au bon endroit au bon moment puis faire le cador mettre un disque - les Beatles ou Bob Dylan peu importe tant qu'elle sourit - la faire tournoyer et s'enfuir les joues rouges c'est trop c'est trop
Dans le ciel on sent déjà la chaleur de ce jour de juillet
Digne d'un bon mois d'août dégoulinant d'ennui.
La veste attend sur le porte manteau du hall
La mère attend dans la cuisine
On s'éclipse doucement
Faire le mur en pleine journée
Comme un voleur on s'enfuit,
Billet vert dans la poche
Coeur qui bat dans le thorax
Et on marche vite,
On avance
À la poursuite du destin qui pleure et tombe
On a faim.
Et pourtant
Les jambes poussent plus vite dans les rues désertes
Bientôt midi.
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