I
Le soleil. Je déteste ça.
Je me demande encore pourquoi j'y vais. J'aurais dû rester dans ma chambre...
Ferme la, Aima. Tu dois le faire.
J'enlace mon corps. Non pas parce que j'ai froid, mais parce que j'ai envie.
Je regarde mon téléphone, m'indiquant que je suis bientôt arrivé à ma destination.
Je regarde les gens autour de moi. Est-ce qu'il me jugent ? Des nains, des lamias, même des tréants !
Je me demande quels goûts ils ont, ces arbres.
Je secoue la tête, avant de décaler mes cheveux violets s'étant mit devant moi. Faudrait que je les coupe un peu, mais j'ai pas les moyens.
J'ai si soif.
Un petit bruit résonne sur mon téléphone. D'après ce dernier, je suis arrivé.
Je lève la tête. Arrivant devant une porte d'un appartement. Un appartement comme tous les autres à Greystone. Si ce que m'a dit l'infirmière est vrai, je me demande comment il peut avoir des clients, il n'est même pas recensé sur le web.
Je reste un petit moment à regarder la porte en bois, le mur, les marches et les fenêtres, essayant de trouver un signe de vie ou juste un panneau pour vérifier que je suis bien arrivé...
Rien.
Et cette faim qui me démange...
J'approche mon poignet de mes lèvres, piquant de mes canines un endroit pour boire un peu de mon sang.
Sang toujours aussi infâme. Du sang au goût de cendre. Le sang de vampire à toujours était dégueulasse, mais j'ai envie.. TELLEMENT envie.
Puis après un moment de doute, secouant ma main mordillée, je tape à la porte.
J'attends quelques instants...Puis elle s'ouvre.
Je tombe sur un étrange individu. Un homme devant avoir plus de la vingtaine, des vêtements casuels de marque. Au début, j'aurais pensé à un Kraken, avec ses « cheveux » n'étent qu'un amas de tentacules arrivant pour la plupart au niveau de son cou et cachant une partie de son visage, cachant même un de ses yeux verts.
Il me fixe. L'ambiance est lourde. Très lourde. J'ai l'impression que mon horrible mal de crâne s'accentue. J'ai un mouvement de recul. Je suis en danger...
Puis, soudainement, au même moment que l'homme prend un air aimable, cette pression disparaît.
-Oh, bienvenue ! Vous devez être... Aima ?
-Oui. Ça se prononce « é-ma ».
-Oh, désolé ! Venez !
Il se décala, me laissant entrer. Un couloir, des meubles en bois avec plein de décorations venant de différentes ethnies... Bien que ce soit assez hétérogène, c'était étonnamment propre. De plus, en entrant, la température avait monté d'un coup. L'homme aux tentacules me demande de tourner à gauche, je m'exécuta.
-Vous... avez à boire ? Fis-je faiblement.
-Bien sur, que voulez-vous ?
-Du sang.
Il resta silencieux un moment, puis soupira.
-Je vais voir si on a ça qui traîne.
« On » ? L'homme partit ailleurs, me laissant seule dans une grande pièce. Un énorme tapis rouge sur le sol, pleins de décorations, voir même une statue de Bakeneko, des morceaux d'or, un miroir brillant.
Où ai-je atterrit ? Je regarde les choses s'y trouvant, approchant du miroir, soupirant de ne toujours pas me voir.
Et j'ai encore soif. Qu'est ce qu'il attend, putain ??
Puis, ma vision périphérique, j'aperçois un truc vraiment bizarre :
Plusieurs gravures et photographies, représentant un homme. Bien que chacune est une coupe et une carrure différente, c'était toujours la même personne, accompagné à chaque fois de femmes de races différentes.
Je suis tombé sur un coureur de jupon. Cette Futakuchi-Onna m'a piégé !
-Oh, désolé du retard !
Je fais volte face. Ce n'était pas la voix de l'homme m'ayant ouvert la porte.
Un jeune, ne devant pas encore avoir la majorité, des cheveux orangés aux pointes rouges relâchés et courts, des yeux écarlates. Il portait de simples vêtements, mais en ayant mis un tablier devant lui.
-Mademoiselle Aima ?
-Oui.
J'ai chaud. Non, pas parce que je le trouve mignon, je ne suis pas une prédatrice de gosses, mais...
L'air semble s'être réchauffé.
-Enchanté ! Fit-il poliment. Je suis le Phénix !
Je restais circonspecte un moment.
Il plaisantait, non ?
-Ah...C'est une blague ? Qu'est ce que le légendaire Phénix ferait dans une ville perdue ?
-Le loyer n'est pas cher. Soupira-t-il. Et au moins, personne ne vient me harceler !
Le Phénix.
Si je me souviens de mes cours d'histoires, depuis « La Divine Comédie », quand les dieux, horripilés par les humains, leur déclarèrent la guerre pour sauver les autres races, et gagnèrent, nous perdîmes tous l'immortalité. C'est pour ça que les clichés des elfes de trois-milles ans ou des dragons millénaires sont devenus juste des critiques gratuites des abrutis ivres-morts.
Mais seuls les fantômes, issus de pacte nécromantique ou je ne sais quelle sorcellerie, et le légendaire Phénix, gardèrent cette capacité.
Ouah, pour une fois qu'un de mes cours me fut utile.
-...Mademoiselle ?
Je sors de mon cours mental, observant le petit bonhomme qui venait sûrement de me dire quelque chose d'important. Il soupira
-Comme je disais, je ne suis pas un médecin orthodoxe. Mais je pense pouvoir vous aider.
-...Qu'est ce que vous allez faire ? Demandai-je, méfiante.
Il était trop niais pour être bon. De plus, j'ai pas suivi attentivement les cours sur la guerre des Hommes, mais je crois que ce volatile légendaire avait affaire avec ces types infâmes.
-J'ai soif !
Je sursaute. Bordel, je l'ai dit à vive-voix. Le gosse semblait lui aussi surpris. Il se mit à réfléchir.
-Désolé !
L'autre individu arrivait, tenant dans...
Du sang.
Du sang.
Du sang !!
J'approche de lui, il semble légèrement intimidé même si sa carrure est supérieure à la mienne mais je m'en branle.
Donne-moi ce sang.
Du sang de quelle espèce ? Phénix ? Kraken ? Du sang d'autres races qu'ils ont volé ?!
J'attrape le verre et bois immédiatement le contenu, laissant couler par mégarde le liquide écarlate sur mon menton, tombant sur mon corps généreux, voire même sur leur tapis.
Une fois la boisson ter-
Non... encore ! C'est si bon le sang !!!
Je m'incline, ignorant les deux chtarbés, et j'essaye de sucer les quelques gouttes ayant heurté le sol. Faisant fit de la matière pour seulement aspirer le sang.
Encore...J'en veux encore !!
Les deux me regardent. Des idées tordues leur traverse l'esprit ?! Qu'est ce qu'ils vont me faire ! Personne ne se souviendra de moi de toute façon !
-...Nyno... ?
L'homme aux tentacules observa son petit camarade, tenant une seringue entre ses mains. Ils veulent me droguer ?! Me vendre en esclave ? Devenir leur jouet ?!? J'ai encore soif ! Ce sang était si frais.
-...Tu es sûr, Nyx ?
Ce dernier présenta son bras aux couleurs pâles, posant son doigt au niveau du poignet.
-Merci. Fit amicalement le sociopathe.
Il planta délicatement la seringue sur son compagnon, extrayant du sang noir pendant que son ami grimaçait.
Du sang. Sang d'être des profondeurs, j'espère que c'est bon !
-A moi.
Je me relève, observant le liquide se trouvant dans sa seringue. Le fameux Phoenix attrapa l'endroit de la piqûre de son ami. Sa main prit une teinte écarlate. Le fameux « Nyno » resta impassible pendant qu-
ON S'EN FOUT !!
Mon corps tremble. J'ai encore soif ! Je le veux, j'approche du jeune homme, devant à peine arrivé à la hauteur de mes seins. C'est qu'un gamin, il ne peut rien contre moi !
Sentant que s' il ne donnait pas immédiatement le contenu, j'allais le réduire en charpie, le docteur de mes deux me présente la seringue.
-Tu aurais pu attendre que je le mette dans un verre.
Rien à foutre.
Je prend la seringue, brise cette maudite aiguille et tète le morceau de verre comme un biberon !
Il est frais, voire même froid. Mais..
Att..
Qu
Ce
J'..
J'ai maltrèsmal.
Autour de moi, des ombres. Le monde s'écroule sur lui-même, je suis seule au milieu des ténèbres. Des ombres approchent. Des humains ? Des géants ? Je n'arrive pas à discerner leurs formes.
Qu'est c...Lâchez moi ! Non ! Arrêtez ! Pitié !
Je les sens. Leurs mains puissantes, ils m'agressent, me plaquent au sol.
Non, ce ne sont pas que des humains. Mes parents ! Mes anciennes camarades, profs, infirmières, docteurs, passant.
Je serre les cuisses et je me recroqueville, tentant de les frapper, mais rien ce fait. Mes oreilles sifflent, mon sang sort de ses pores. Les oreilles, les yeux. Partout j'ai mal pitié arrêtez !
J'ouvre les yeux. Et immédiatement, j'ai vomi sur le côté.
-...Merde, à coté.
Le temps que mes esprits et ma fièvre soudaine me laissent comprendre la situation, j'arrive à émerger.
Je suis dans un lit, dans une chambre tamisée, remplit encore de tableaux de décor merveilleux, ou d'artistes de rues aux différentes ethnies.
J'ai changé de vêtements, ayant une tenue de nuit plus adéquate... Attends, est-ce qu'ils m'ont changé ?!
A côté de moi est assis le Phénix, luisant très légèrement, observant la marre de gerbe sur le parquet, à côté d'un pot de chambre vide et propre.
-Vous allez mieux ?
Il se pencha au-dessus de moi, posant un doigt chaleureux sur mon front, puis le retira.
-Q...Qu'est ce que c'était que ce bordel ?
-Du sang de Grand Ancien. Les noms de Cthulhu ou Nyarlathotep vous disent quelque chose ?
-Ça existent vraiment ces merdes ?
Phénix tilta à l'insulte gratuite que je venais de proférer. C'est bien mérité après le delirium que j'ai traversé.
-Vous m'avez piégé ! Qu'est ce que vous m'avez fait ?!
-Nous t'avons changé et posé sur un lit, c'est mieux que te laisser baver dans tes excréments au milieu du salon...
Ah ouais, super le premier rendez-vous.
Puis le gosse sortit quelque chose de sa poche. Une petite éprouvette au contenu écarlate.
-Argh ! Pas encore !
Son visage s'illumina, il me regardait en souriant.
-Excellent !
Après un petit moment, je fixais mieux le liquide.
C'était...
Du sang.
Je serrais les dents. J'aurais bien voulu le goûter, mais après cette phase infâme, non merci !
-Au moins ta soif de sang a été tarit pour un moment !
...
L'enfoiré.
Je le regardais, enfin, j'essayai malgré les larmes qui coulaient de mes yeux. Son sourire laissa place à de la tristesse.
-....Merci.
Il gloussa, puis sourit à pleine dent.
-C'est mon travail, mademoiselle !
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