Chapitre 10
Nouvelle découverte, nouvelle conversation et ... Lire pour le savoir XD un chapitre que j'affectionne beaucoup personnellement.
Merci à tous ceux qui laissent des commentaires et des votes, vous êtes adorables ! Ça fait toujours très plaisir à lire et de savoir que vous appréciez cette histoire.
Sur ce je vous souhaite bonne lecture !
Chapitre 10
Cette nuit-là, Emerys peinait à s'endormir. Quelque chose la tracassait, l'empêchait de prendre du repos.
Elle prit une profonde inspiration puis se tourna sur le dos, les mains sur sa poitrine et les yeux fixés sur le plafond de pierres polies noires. C'était dans cette position en particulier qu'elle arrivait le mieux à se détendre, surtout lorsqu'elle était en compagnie de Sandor et que l'homme devenait grincheux sans aucune raison apparente.
Un petit sourire joua à ses lèvres à la simple pensée de lui. Il lui manquait terriblement. Ce voyage devenait bien trop long pour elle de supporter mais elle n'avait pas malheureusement pas le choix si elle voulait soutenir la Mère des dragons. Si elle voulait en venir à ses propres fins, ce pour quoi elle était là.
Pour le moment elle n'avait pas eu l'occasion de revoir la Reine ni même Tyrion ou encore Varys. Ils étaient tous très occupés avec Jon Snow et ses hommes à faire de nouveaux plans et concessions. A trouver des arrangements qui plaisent à tout le monde. Ce n'était décidément pas facile et Emerys était soulagée de ne pas faire partie de ces réunions.
Ses paupières commencèrent à devenir lourdes, les muscles de son corps se détendant peu à peu sur le matelas douillet de son lit à baldaquin. Elle pouvait sentir les plumes douces de son oreiller sous sa tête, le poids de son propre corps ainsi que les battements réguliers de son cœur. C'était une sensation agréable car elle avait l'impression de flotter, son esprit libre de toutes pensées. Sa respiration s'aplanit mais jamais elle ne s'endormit.
Emerys, venez à moi.
Il y eu un flash lumineux derrière ses paupières puis elle sentit une drôle de chaleur engloutir son corps par vague sans fin. Elle voyageait par la pensée mais elle ignorait où exactement, elle n'avait pas le contrôle sur elle-même. Cette voix, elle l'avait déjà entendu dans un rêve, elle connaissait son origine et son identité.
Il sait qui vous êtes. Il vous attend.
Emerys rouvrit les yeux.
Elle était de retour dans sa chambre à Peyredragon, n'ayant pu terminer son voyage astral à cause d'un bruissement inconnu qui la sortit de sa rêverie passagère. Tout doucement elle se redressa sur son lit puis fronça lentement les sourcils au silence pesant dans la pièce froide. Il n'y avait personne mais pourtant elle sentait une présence physique avec elle.
Pensant d'abord qu'il ne s'agissait que d'un mauvais tour de son esprit, Emerys soupira faiblement mais quelque chose de l'autre côté de la porte attira soudainement toute son attention. Cette impression de ne pas être seule venait de là précisément. Il y eu ensuite un autre bruit de froissement après un moment silencieux, comme si quelqu'un se frottait contre le bois de la porte massive.
Ses sourcils se creusèrent d'avantage mais au lieu d'en avoir peur elle s'en retrouva intriguée, se demandant qui pouvait bien être à la porte à cette heure aussi tardive de la nuit ... Certainement pas une menace, sinon elle n'aurait pas fait autant de bruit jusqu'à l'alerter de sa présence. Mais alors qui pouvait bien être éveillé maintenant et à sa porte de chambre ?
Plissant les yeux à ladite porte, Emerys se glissa furtivement hors de son lit puis croisa les bras sur sa robe de nuit blanche tandis qu'elle s'avançait silencieusement sur la pierre froide sous ses pieds engourdis. Elle prit la poignée dans sa main droite, se mordilla la lèvre inférieure puis l'ouvrit d'un coup sec en sursautant quelque peu lorsqu'elle vit de qui il s'agissait. Surprise de le voir mais ravie.
Tyrion trébucha sur ses pieds lorsque la porte s'ouvrit brutalement en face de lui. Il n'avait pas prévu d'y frapper, du moins son courage l'avait pitoyablement abandonné avant même qu'il ne réussisse à lever la main contre le bois. Il se décala mal à l'aise d'une jambe à l'autre puis se racla nerveusement la gorge en levant timidement les yeux vers le visage confus d'Emerys anciennement Raven.
«Bonsoir Emerys. Je ... Pardonnez-moi cette escapade nocturne, je me sens ridicule. J'étais sur le point de partir.» Bégaya-t-il tout à coup en serrant les poings à ses côtés, embarrassé et le cœur battant la chamade d'avoir été pris en flagrant délit.
Il se sentait vraiment très petit sous son regard d'acier, l'ironie.
Emerys ne dit rien à cela mais leva un sourcil et se mit à lui sourire gentiment en ouvrant la porte un peu plus en grand, un bras autour de son ventre et l'autre tenant la porte ouverte. Elle lui fit un petit signe invitant de la tête vers l'intérieur de la chambre et sans attendre de réponse, elle s'éloigna pour se rapprocher ensuite de la petite table ronde au coin de la pièce.
«Une coupe de vin ?» Proposa-t-elle en levant la cruche remplie et en se servant un verre. N'obtenant aucune réponse de la part de son invité surprise, Emerys leva curieusement la tête vers Tyrion qui venait à peine de franchir le pas de la porte, les mains croisés devant lui.
«Hum, volontiers. Vous savez me prendre par les sentiments.» Plaisanta-t-il dans le but de se détendre un peu. Il acquiesça puis sourit nerveusement à la belle femme lorsque celle-ci lui servit une généreuse coupe de vin.
Tyrion prit cet instant de répit pour jeter un petit coup d'œil à la chambre et remarqua qu'elle n'était pas très grande mais assez confortable pour y vivre. L'intérieur sentait le Lys blanc, un rappel constant d'Emerys. Il se souvint l'avoir déjà senti lorsque la jeune femme fut balancée dans la cellule à côté de la sienne sous le Donjon rouge et sans s'en rendre compte, il sourit timidement.
Emerys revint avec la coupe de vin et la tendit au demi-homme avant de s'installer sur le bord de son lit, Tyrion en face d'elle et demeurant silencieux. Il zyeuta la femme assise qui était dans une petite tenue du soir, les jambes dévêtues ballantes au bord du lit. Il ne savait que dire alors il prit une grande gorgée de sa boisson alcoolisé dans une piètre tentative de calmer sa nervosité passagère.
Bon sang, mais qu'avait-il en tête ? Il se frappait mentalement de s'être glisser hors de son lit et de ne pas avoir attendu le lendemain pour lui parler en privé. Il ne savait pas ce qu'il espérait d'elle ni dans quel but néanmoins il avait une peur atroce, celle du rejet.
Pourquoi cette soudaine peur idiote ? Elle lui avait montré qu'elle l'appréciait beaucoup sur la plage en lui offrant une accolade chaleureuse, alors pourquoi cette crainte d'être rejeter ? Pourtant ils avaient vécus des expériences qui les avaient rapprochés d'une certaine manière. Peut-être parce qu'il ne la connaissait pas vraiment et qu'il se faisait des illusions, comme beaucoup avant elle. C'était douloureux à admettre.
«Je suis désolé pour cette intrusion tardive. Les deux derniers jours ont été animés pour chacun de nous. J'espérais trouver un peu de bonne compagnie en cette soirée relativement calme pour partager quelques souvenirs mémorables.» Tyrion haussa malicieusement les sourcils puis leva sa coupe en signe de santé vers Emerys qui ne put se retenir de sourire.
«Eh bien sache que je partage cette envie, mon vieil ami.» Rit-elle de bon cœur en faisant trinquer son verre contre le sien avant d'en prendre une gorgée.
«Tu m'en vois ravi !» Répliqua Tyrion d'un clin d'œil amusé et d'un sourire narquois, acceptant le tutoiement comme une preuve d'amitié sincère et une aubaine pour détendre l'atmosphère.
Les deux replongèrent dans leurs verres respectifs tout en s'autorisant quelques regards indiscrets, masquant leurs sourires grandissants derrière cette coupe de vin. Aucun ne savait quoi dire après tout ce temps et toutes ces mésaventures depuis la dernière fois qu'ils s'étaient parlé dans la prison sous la capitale de Port-Réal. Un long chemin en effet.
«Te souviens-tu du jeu que tu m'avais proposé de faire dans les cachots ?» Rappela soudainement Emerys en levant le menton au drôle de souvenir qui venait de refaire surface dans sa mémoire, un léger sourire méditatif aux lèvres.
«Mais nous n'avions pas de vin sous la main à cette sombre époque. Ce fut rude.» Finit Tyrion d'un haussement de sourcils et d'un léger rictus amer.
«Beaucoup de choses se sont produites, n'est-ce pas ? Pour en arriver là aujourd'hui.» La jeune femme déglutit sur son lit puis baissa les yeux sur sa main qui tournoyait le verre à moitié plein. C'était une question silencieuse pour que Tyrion raconte ses exploits. Ce qu'il fit sans plus tarder mais non sans une touche de lassitude.
«Oui, effectivement. J'ai parcouru Essos à la recherche de notre Reine légitime. J'ai été enlevé et vendu aux enchères aux côtés d'un homme exilé. Je suis devenu main de la Reine, faillit mettre une ville en péril et mourir dévorer par un dragon. Des épreuves, mais nous en ressortons plus fort que jamais.» Le nain leva les yeux vers Emerys pour lui donner un sourire absurde mais sentit un pincement au cœur en voyant son expression s'assombrir, il retint son souffle puis poursuivit.
«Dorénavant c'est du passé et nous devons nous concentrer sur l'avenir. Nous avons une nouvelle Reine qui saura gouverner en toute justice avec d'aussi bons conseillers que nous.» Dit-il d'un clin d'œil ludique à Emerys en mettant l'accent sur le «nous» avant de reprendre une gorgée de son vin.
«Nous, vraiment ?» Ricana abruptement la femme platine qui croisa ensuite les jambes sous elle.
«Bien entendu ! Daenerys Targaryen est tombé sous le charme de la ravissante et mystérieuse Emerys Raven ou devrais-je plutôt dire, d'Emerys Clegane ?» Tyrion pinça les lèvres pour faire une tête ridicule tandis qu'il alla récupérer une chaise pour s'assoir juste en face du lit. Il sentit son cœur se soulever lorsqu'il entendit un autre rire.
«Varys et sa langue bien pendue ... Décidemment il ne manque pas de culot.» Emerys leva les yeux au plafond puis secoua la tête, son sourire malicieux la trahissant.
«C'est exacte. Lui et moi ne sommes pas en de très bons termes depuis mon sauvetage surprise lors de mon dernier jugement après la mort d'Oberyn Martell.» Avoua Tyrion une fois assis. Au regard incertain d'Emerys, il se décida de lui dire la vérité car elle le méritait après tout.
«Je ne lui ai toujours pas pardonné de t'avoir laissé à Port-Réal. J'ignorais absolument tout du plan de Varys, même celui de mon propre frère. Je n'avais qu'une seule obsession, faire payer à mon père ce qu'il m'avait fait subir. Les humiliations quotidiennes, de ne pas avoir pris ma défense et ...» Il se résigna de justesse avant de mentionner la trahison de Shae mais la douleur sur son visage suffisait à Emerys pour comprendre qu'il s'agissait de cette femme.
«J'étais dans l'incapacité de comprendre. J'avais l'impression que c'était ce qu'il voulait depuis le début. Que tout faisait partie de son plan. Mais si seulement j'avais réagi plus tôt ... Je-» Tyrion ne put finir sa phrase comme une vague de culpabilité se déferla sans pitié sur lui, entrainant avec elle des larmes naissantes.
Il s'en voulait terriblement de ne pas avoir pu sauver Emerys des griffes de sa sœur quand il en avait l'occasion. Elle était devenue une amie chère à ses yeux déjà parce qu'ils se comprenaient mutuellement mais aussi parce qu'elle faisait partie des rares personnes à l'accepter tel qu'il était. Elle le voyait comme un homme, un être humain qui cherchait à améliorer les qualités de vie de chacun. Pas le petit monstre ni l'erreur de la nature.
Si seulement il pouvait remonter le temps ... Avant de suivre aveuglément Varys jusqu'au bateau, il aurait d'abord vérifié que la jeune femme innocente faisait partie du plan de secours de l'eunuque manipulateur.
Pourquoi Lord Varys n'avait-il pas prit Emerys en compte cette nuit-là ? Pourtant il protégeait farouchement cette dernière. Cette question lui revenait régulièrement à l'esprit et le torturait d'une certaine façon. Il n'aimait pas rester dans l'incompréhension aussi longtemps.
Le demi-homme en conflit interne se pinça les lèvres pour empêcher les larmes de regrets de déborder lorsqu'Emerys tendit une main et la posa affectueusement sur son avant-bras. Immédiatement la chaleur de son toucher doux s'imprégna dans la couche de vêtement et lui donna une source de réconfort, l'apaisant malgré les remords. Cela lui rappelait la toute première fois qu'elle l'avait touché dans les cachots.
«Ce n'est pas de ta faute. Ce n'était la faute de personne. Varys a fait ce qu'il pensait être bon en sauvant le brave petit homme d'une mort certaine et atroce. De toutes les personnes que je connaisse tu es sans doute la plus lucide, valeureuse mais aussi la plus diplomate. Tu es primordial car tu es celui qui guidera la Reine vers la victoire.» Emerys sourit au moment où elle vit l'émotion luire dans les yeux bleus larmoyants du nain. Elle finit d'un ton plus doux en se penchant vers lui ; «et tu es un ami précieux.»
S'en était trop pour Tyrion, trop de compliments d'un seul coup. Cette fois-ci il laissa les larmes courir librement sur ses joues balafrées. Il tapota gentiment sa main sur celle d'Emerys toujours posée à son bras, le menton tremblant sous le poids des émotions qui se mélangeaient dans son cœur. Le contact était tendre et sincère, quelque chose qu'il n'avait pas pour habitude de ressentir sauf avec son frère Jaime lors de rares occasions.
Finalement sa main retomba mollement contre sa cuisse au moment où Emerys se leva pour aller récupérer la cruche de vin sur la table derrière lui. Il se racla bruyamment la gorge puis passa sa manche sous ses yeux rougis pour effacer les restes de larmes s'y trouvant jusqu'à ce que la jeune femme ne réapparaisse avec la cruche en main.
D'un sourire rassurant, elle proposa silencieusement une autre coupe que Tyrion accepta volontiers avant de s'en servir une autre également. Dans des moments comme ceux-là l'alcool aidait grandement à se sentir mieux et à effacer certains souvenirs douloureux. Les deux avalèrent goulument leur boisson en faisant basculer leurs verres à la verticale, à l'unisson. Il y eu un petit soupir à cause de l'aigreur du vin puis le demi-homme reprit la parole, la mine renfrognée.
«Je n'ose imaginer ce que ma sœur t'as fait subir.» Maugréât-il en roulant sa langue dans sa bouche, le regard perdu sur le mur de pierre derrière la femme platine à nouveau assise en tailleur sur son lit.
«Elle m'a vendue à la Montagne.» Révéla Emerys d'une petite voix tremblotante. Pas à cause de la peur mais plutôt de la haine.
La gorge de Tyrion s'assécha si brusquement à ces aveux terrifiants qu'il sentit même son estomac se tordre douloureusement rien qu'à l'image insoutenable qui fleurissait dans son esprit. C'était atroce, inhumain. Il prit une profonde inspiration puis baissa les yeux sur son verre de vin tandis qu'il pinçait les lèvres à la soudaine colère qu'il ressentait envers sa monstrueuse sœur.
Emerys fit de même que le nain dorénavant écœuré qui évitait son regard. Elle sentait les larmes lui piquer les yeux mais jamais elle ne les laissa sortir, voulant à tout prix rester forte et ne plus montrer ses faiblesses aussi facilement. Elle attendait patiemment que Tyrion ne dise quelque chose. D'une certaine façon, elle voulait voir la déception gravée sur son visage. La culpabilité et la haine, car cela lui apporterait une petite source de satisfaction.
De voir le visage tombant d'un Lannister.
«Ma sœur est un monstre, elle l'a toujours été. Je ne peux le nier malheureusement. Envers le peuple, envers ses ennemis et même sa propre famille. Je suis vraiment navré Emerys. Tu ne méritais certainement pas un pareil traitement.» La fin de la phrase de Tyrion sortit dans un chuchotement, incapable de trouver les bons mots pour exprimer son émoi.
Ne supportant plus le regard accusateur d'Emerys il préféra baisser tristement les yeux au sol, son visage s'assombrissant considérablement au fur et à mesure qu'il s'imaginait les atrocités de sa sœur Cersei. Il se sentait pris au piège avec ses sentiments. Elle n'avait pas besoin de lui dire quoi que ce soit d'autre sur son emprisonnement ou sur sa séquestration, il le savait déjà rien que par son expression.
Mais malgré tout, malgré toutes les choses horribles que Cersei Lannister avait faites au cours de son existence au sein de la capitale, il ne pouvait s'empêcher de ressentir de l'amour fraternel à son égard.
Tyrion avait honte de sa famille mais gardait toujours espoir qu'un jour il arriverait à les faire changer ou au moins les sauver du sort qui les attendait. Toutefois son cœur courant méchamment dans sa poitrine à l'image d'Emerys battue à mort sur le sol à cause de Cersei, criant à l'agonie dans l'ombre de la Montagne. Il n'osait imaginer le sadisme de Gregor et ce qu'elle avait vécu par sa main jusqu'à ce que le Chien n'intervienne. Un très beau combat d'ailleurs d'après les dires de Westeros.
Il ne fut pas véritablement surpris par la cruauté de sa sœur mais ce qu'il ne comprenait pas c'était l'absence de son frère Jaime dans toute cette histoire tordue. Pourtant l'homme en question lui avait promis de garder un œil sur elle malgré la menace de Cersei. De nouvelles questions lui brûlaient dorénavant les lèvres mais pour le moment il les gardait pour lui.
«Je suis vraiment désolé.» Insista-t-il, le front sillonné, espérant faire passer son message.
Ce fut tout ce qu'il réussit à dire pour le moment. Il hésita un instant puis posa finalement l'une de ses mains sur le genou d'Emerys qui refusait toujours le contact visuel avec lui. Sous ses doigts, le muscle se tendit. La jeune femme passa sa langue sur ses lèvres sèches avant de lever les yeux vers le nain assis sur la chaise devant elle, l'air soucieux.
«Elle mérite de mourir, Tyrion. Ses crimes ne peuvent restés impunis. Pour toutes ses mauvaises actions délibérées ou non. Non seulement pour moi et les Stark mais aussi pour toutes les injustices qu'elle t'a fait subir ! Tant qu'elle sera au pouvoir, l'anarchie règnera en ce monde. Il n'y aura pas d'autre solution.» S'exclama Emerys d'une légère secousse désespérée de sa tête.
«Quand viendra l'heure, je me chargerais d'elle.» Murmura-t-elle résolument, une lueur sombre dans ses yeux qui promettait qu'elle tiendra parole. Elle reposa sa main sur celle du demi-homme d'apparence perplexe par sa réponse crue.
«Un jour elle sera puni pour tous ses crimes, si les Dieux le voudront bien. Il en est de même pour la Montagne. Les mauvais actes finissent toujours par être payés, d'une façon ou d'une autre.» Répondit-il à la légère d'un haussement de sourcils. Il se sentait désorienté par la conviction d'Emerys mais elle ignorait encore à qui elle avait à faire visiblement et il craignait que cela lui retombe dessus.
Emerys vit que Tyrion n'était pas du tout sûr de lui contrairement à l'habituel et qu'il n'était pas prêt à voir sa sœur mourir. Mais cela ne l'empêchera en aucun cas de la tuer de ses propres mains, si personne d'autre ne s'en chargeait avant elle. Notamment une petite louve du nom d'Arya Stark. Et pour Gregor Clegane ... Elle connaissait déjà son destin.
D'un petit sourire évasé, elle tapota la main du nain puis lui resservit une coupe de vin en même temps que la sienne. Il ne fallut pas moins de deux verres de plus pour que l'atmosphère entre eux se détende enfin suffisamment pour commencer les plaisanteries et les petites taquineries insensées. Emerys lui demanda comment il avait réussi à fuir Port-Réal, ce dernier lui expliqua tout dans les moindres détails, de son frère corrompu au meurtre de son père dans les toilettes.
Ils en rirent de bon cœur, heureux de s'être retrouver après tout ce temps chacun de leur côté. Un sentiment de sérénité qu'ils n'avaient plus ressentis depuis des lustres.
Tyrion lui expliqua qu'après qu'il ait tué Shae, la putain menteuse, il s'était enfuit de la capitale avec Varys vers les villes libres d'Essos. Une fois là-bas, Ser Jorah Mormont l'avait capturé et voulait l'emmener à la Khaleesi pour se faire pardonner de ses erreurs.
Emerys fondit dans un rire incontrôlable tandis qu'il lui expliquait avidement comment les deux s'étaient retrouver comme des esclaves, attaquer par des hommes de pierres puis finalement perdus sur des terres inconnues.
Ils finirent par jouer au jeu de la devinette.
L'un devait essayer d'en apprendre plus sur l'autre en émettant des hypothèses et si elles s'avéraient véridiques l'autre devait boire une gorgée de vin. Emerys était celle qui réussissait le mieux le jeu absurde jusqu'ici mais ce n'était pas étonnant étant donné que Tyrion était déjà bien alcoolisé lorsqu'ils débutèrent le jeu. De plus Emerys n'était pas facilement lisible alors il échouait constamment. Ou presque.
Le nombre de fois où Sandor essayait de la comprendre rien qu'en la regardant ... Le pauvre n'y arrivait quasiment jamais ! En revanche, lui se lisait comme un livre ouvert même si l'homme en question le démentait. Il avait toujours ce regard qui disait exactement ce qu'il ressentait en contradiction avec sa gestuelle ainsi que ses paroles.
Le vin s'enchaîna jusqu'à ce que la grande cruche soit vide et que les deux s'endormirent, complètement saouls. Emerys s'étendit de tout son long sur le lit douillet tandis que Tyrion s'engouffra dans l'une des chaises en bois autour de la table en verre, la joue sur la vitre et ses bras en guise d'oreiller improvisé.
Le lendemain aux aurores, le premier à se réveiller fut le nain groggy. La première chose qu'il fit lors de son réveil était de gémir à sa gueule de bois. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus eu une cuite pareille ! Après tout Ver Gris et Missendei n'étaient pas très friand du vin et donc par conséquent il était difficile pour lui de trouver un partenaire à la hauteur de ses espérances.
Hors là il n'avait absolument pas été déçu.
Tout doucement mais surement, il releva sa tête d'une grimace à la douleur vive dans sa nuque à force de rester dans la même position inconfortable. Sa vision était floue et sa bouche sèche. Le côté gauche de son visage était humide, certainement dût à la condensation ou alors de la bave, il n'en savait rien à l'heure actuelle.
Tyrion soupira de lassitude tout en se frottant les yeux avec son index et son pouce, chassant les restes du sommeil qui le berçait dans une sorte de béatitude. Son estomac pesait lourdement mais ce n'était rien comparé à sa vessie qui menaçait d'éclater. Quand il retrouva enfin sa vision momentanément perdue, il se sentit soudainement très confus.
Il ne reconnaissait pas la chambre dans laquelle il se trouvait. Il lui fallut quelques coups d'œil de plus ainsi que beaucoup de volonté de la part de sa mémoire pour se remémorer la soirée qu'il avait passé en compagnie d'Emerys. Son cœur manqua un battement agréable. Hier soir ils avaient longuement discutés sur des sujets sérieux mais aussi bien moins sérieux voir même embarrassants mais très drôles avec un peu d'alcool dans le système.
Il sourit à lui-même alors qu'il glissa sa main dans ses cheveux bouclés, plissant les yeux à la douleur lancinante à l'avant de sa tête qui tambourinait jusque dans ses tempes. La charmante Emerys dormait encore à point fermé sur le grand lit à baldaquin, les bras et les jambes légèrement écartés et la couverture emmêlée dans ses membres.
Se levant difficilement hors de sa chaise Tyrion se dandina vers le lit en posant une main sur le matelas mou pour le soutien jusqu'au chevet de la jeune femme endormie. Il cligna plusieurs fois des yeux puis resserra sa prise sur la couverture à cause des fourmillements dans ses petites jambes. C'était de sa faute après tout. A priori il n'avait pas à dormir dans la chambre d'une dame et encore moins une dame marié ! Il ne recevait que ce qu'il méritait.
Finissant de se gronder intérieurement, le nain fatigué recentra son attention vers Emerys. Sa tête était tournée vers lui, ses longs cheveux platine étendus autour d'elle, sa poitrine montante et descendante régulièrement. Elle paraissait si paisible lors de son sommeil ... Un sourire fantomatique aux lèvres.
Même durant son sommeil elle souriait, ce qui la rendait aussi belle qu'éveillée. C'était captivant. Tyrion se demanda vaguement si le Chien était celui à l'origine de son sourire. La rendait-il heureuse ? C'était assez difficile à croire avec ce qu'il connaissait de cet homme impitoyable et rustre aux manières déplorables. Et pourtant ... De ce qu'elle lui avait raconté, elle était heureuse avec lui.
Une femme aussi délicate aux mains d'un mercenaire tel que le Limier. C'était absurde. Elle méritait tellement mieux.
Il ferma un instant les yeux et s'arrêta de sourire à la soudaine douleur aigue dans sa poitrine. Il se sentait coupable de ressentir et de penser cela mais il ne pouvait s'en empêcher en la regardant dormir paisiblement.
«Peut-être qu'un jour, c'est moi qui produira vos héritiers.»
«Peut-être dans une autre vie Emerys. Je ne peux pas prétendre à un cœur qui est déjà pris.»
Emerys appartenait déjà à quelqu'un et cette personne, où qu'elle soit actuellement, l'aimait déjà bien assez pour cette vie.
Inconsciemment, Tyrion tendit une main et caressa du bout des doigts une mèche de cheveux platine qui se trouvait à sa portée. Dès lors qu'il effleura ses cheveux il sentit des picotements dans sa main qu'il ne saurait expliquer. Agréable mais aussi quelque chose d'autre. La texture était douce et soyeuse entre ses doigts, des brins si fins et pourtant si robustes.
Il était vrai que cette chevelure ressemblait à celle de la Targaryen néanmoins celle-ci avait quelque chose de particulier. La couleur était légèrement plus claire que la Reine Daenerys. Mais le nain avait l'impression que les cheveux d'Emerys renfermaient un pouvoir sacré. Il aurait tant aimé pouvoir emporter une mèche avec lui pour qu'une partie d'elle soit à lui et à lui seul mais ce ne serait pas correct.
Elle ne lui appartenait pas et ne lui appartiendra jamais. Il en avait bien conscience et c'était pour cette raison qu'il mettait tout de suite les barrières car de toute manière elle était déjà prise et lui ne voulait plus de tout ça.
Retirant sa main comme s'il avait été brûlé par un feu imaginaire, Tyrion avala durement la boule qui s'était formée dans sa gorge puis secoua rapidement la tête pour effacer ses pensées conflictuelles. Le vin ne faisait pas bon ménage avec lui ces temps-ci. Il devrait peut-être se calmer un peu au risque qu'il soit à nouveau terriblement déçu.
Une autre peine de cœur qui ne valait pas la peine d'être souffert.
Une belle amitié et il en prendra soin. Retrouvant un sourire désillusionné, le nain sortit discrètement de la chambre d'Emerys puis se dirigea vers ses propres quartiers. Il avait besoin d'un bon bain ainsi qu'un rasage afin d'être présentable et qu'il puisse aller rencontrer la Reine pour la conseiller comme il était censé le faire.
Aujourd'hui, des décisions devaient être prises.
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Les deux derniers jours avaient été mouvementés maintenant que la Reine Daenerys Targaryen avait accepté de leur venir en aide avec le verredragon. Son extraction n'était pas évidente mais grâce aux hommes du Roi du Nord et des Dothraki, ils en possèderont bientôt une quantité décente pour faire partir le premier bateau vers Winterfell.
Et durant les prochains jours d'étroite collaboration, Emerys remarqua la petite lueur naissante dans les yeux de Daenerys et de Jon Snow. C'était subtile mais bien là. Elle n'y croyait pas au coup de foudre jusqu'à ce qu'elle se rende compte de cette façon qu'ils avaient de se regarder, de se sourire, de se parler. Tout l'inverse de leur toute première rencontre qui ne présageait rien de pertinent, pour personne.
La vie pouvait se montrer très étrange par moment.
Jon avait découvert de curieux dessins représentant l'armée des morts dans une grotte lors de ses recherches autour du périmètre du château. Et grâce à eux, il avait convaincu la Mère des dragons de lui donner le précieux verredragon.
Bien que d'abord la Reine refusait catégoriquement toute coopération tant qu'il ne pliait pas le genou elle avait finalement accepté de lui venir en aide. Mais pas à contre cœur évidemment. Toutefois elle avait pris conscience du danger imminent en voyant les créatures horrifiques peintes sur la pierre noire.
Et la mauvaise nouvelle tomba.
Les Lannister avait attaqués les armées de Daenerys et priver de nourriture une partie de ses Immaculés. La Targaryen souveraine était tiraillé entre la tristesse, la culpabilité et la rage. Mais bien que ses conseillers essayaient de lui faire entendre raison, elle était déterminée à se venger de cet acte abominable par tous les moyens. Donc elle préféra abandonner le plan initial et faire route vers Castral Rock.
Au plus grand étonnement de tous, la Reine s'entretenue avec Emerys pour connaître son point de vue sur la question. Un point de vue qui était vraisemblablement semblable au sien. Massacré l'armée des Lannister au grand damne de Tyrion et de Ser Davos qui pensaient que cela ne ferait qu'empirer les choses.
Elle demanda même des conseils de Jon Snow mais l'homme fit de même que les autres, lui dire la vérité si elle faisait ce qu'elle avait prévu de faire. Elle ressemblerait à tous les autres monarques avant elle alors qu'elle avait donné l'espoir à tant de peuple que peut-être il existait autre chose que la tyrannie.
Et même si les mots du Roi du Nord semblaient se frayer un chemin en travers son cœur, elle partit tout de même vers Castral Rock avec Drogon et son armée de Dothraki, laissant derrière elle un énorme doute plané. Tyrion la suivit également pour s'assurer que rien ne lui arriverait durant cette escapade risqué ou plutôt que rien n'arriverait à son frère Jaime sans doute sur les lieux.
Puis ensuite un bateau arriva à l'horizon de Peyredragon.
Les voiles noires et le calamar géant ne laissait aucun doute sur l'identité de la maison, il s'agissait des Greyjoy. Et Jon avait un frère, Theon Greyjoy. Mais celui-ci avait trahi tous les Stark en se retournant contre eux et en tentant de prendre Winterfell pour lui, ce qui échoua lamentablement.
Aujourd'hui, Theon était devenu un tout autre homme méconnaissable. Pâle, couverts de cicatrices et d'une démarche chancelante, il ne regardait plus droit dans les yeux. Constamment en soumission, ses tremblements lorsque l'on haussait la voix ou quand on lui posait une question banale témoignaient de son supplice par la main des Bolton et plus particulièrement le défunt Ramsay.
Emerys, qui était descendue sur la plage avec Jon et Anguy observa silencieusement, en retrait, l'échange entre le Roi du Nord et son ancien frère. Des retrouvailles très tendues, sans surprise.
Le premier contact fut des plus froids. Un échange de regards, le silence et l'expression grave des visages. Puis lorsque Jon empoigna violemment Theon, Emerys craignait que les deux hommes ne puissent pas faire la paix. Mais au bout de quelques minutes intenses elle se détendit nettement en voyant Jon donner une tape amicale sur l'épaule de Theon.
Il ne pardonnait peut-être pas mais il donnait un espoir à son frère perdu.
Theon était venu pour plaider de l'aide à Daenerys Targaryen car sa sœur était retenue captive aux mains de son oncle. Euron Greyjoy, rien que le nom donnait des frissons de dégouts. Malheureusement pour lui, la Reine avait d'autres projets bien plus importants et il allait devoir patienter son retour, au plus grand désarroi de Jon.
Lorsqu'ils retournèrent tous vers le château, Emerys fut surprise de voir Ser Davos la suivre sur la plage. Le chevalier oignon, comme la plupart des gens aimaient l'appeler, ne lui avait pas encore parlé une seul fois en tête à tête. Alors elle se questionnait sur ce qu'il voulait lui dire maintenant.
Les deux marchaient tranquillement sur le sable humide de la plage, les bras croisés dans le dos. Les vagues s'écrasaient non loin de leurs pieds, brisant le silence. L'homme plus âgé à côté d'elle paraissait décontract en sa présence contrairement à plusieurs jours auparavant où il l'observait toujours de loin. Emerys esquissa un petit sourire timide lorsqu'il se racla la gorge puis attendit qu'il ne dise les premiers mots qui briseront la glace, aimant son allure désinvolte.
«Je me suis toujours demander ce que ça ferait de voler, pas vous ?» Commença-t-il d'un froncement de sourcils drôle.
«Un jour peut-être que vous le pourriez ? Voyez-vous, notre Reine possède trois dragons. Je pense que l'un d'eux vous laissera lui monter sur le dos pour un tour. Il suffit juste de leur demander !» Taquina Emerys en tapotant sa tempe avec son index d'un sourire espiègle.
«Vous avez l'air bien confiante à ce sujet. Mais ce sont des créatures sauvages et nous leur devons tout le respect. Je ne suis pas très à l'aise avec l'idée de me faire brûler vif rien qu'en essayant de négocier.» Rétorqua Davos d'une pointe d'amusement dans sa voix, ne prenant pas la conversation au sérieux.
«Je pense que vous avez raison.» Accorda Emerys, riant sous son souffle à l'image comique qu'elle se faisait de l'homme essayant de négocier un tour avec l'un des dragons.
«Emerys Raven ... Ce nom ne me dit rien. J'ai beau chercher mais je n'arrive pas à savoir d'où vous venez. Je pense que je me fais de plus en plus vieux.» Ricana Davos d'une secousse de sa tête. Néanmoins il était très sérieux cette fois-ci et regarda même sévèrement Emerys lorsque cette dernière ralenti à côté de lui.
«Est-ce pour cela que vous étiez aussi distant ?» Demanda la jeune femme confuse d'une touche de reproche.
«J'aime analyser les gens avant d'établir le moindre contact. J'ai toujours fonctionné ainsi et jusque-là cette technique m'a gardée en vie. Je me demandais pourquoi vous vouliez venir avec nous vers le Mur. Un endroit rempli de divers dangers. Qu'y a-t-il à cet endroit pour vous ?» Interrogea ensuite Davos véritablement curieux sur la question.
Pourquoi une femme voulait risquer sa vie au-delà du Mur de glace ? Cela le dépassait d'une certaine manière. Cependant il ne cherchait pas à la rabaisser ni quoi que ce soit d'autre, simplement comprendre le but de cette mystérieuse personne venue de contré lointaine.
Emerys prit une grande inspiration puis leva les yeux en face d'elle vers l'étendu infini de sable qui se dressait devant eux sur des kilomètres. Le ciel était grisonnant au-dessus de leurs têtes, menaçant à tout bout de champ de libérer de la pluie. Comment était-elle censée répondre à cela ? Maintenant qu'ils avaient enfin le verredragon en leur possession la prochaine étape était vers le Mur.
Vers Sandor et les sans-Bannières.
«Y retrouver quelqu'un que j'aime.» Répondit-elle simplement en espérant que cela suffise à attiser la curiosité de Ser Davos. Bien que ce fusse vrai, ce n'était pas l'entière raison.
«Cela me semble être une bonne motivation.» Renifla Davos en hochant la tête dans la compréhension, la lèvre inferieur recourbée d'amusement.
Il ne lui fallut pas plus d'explications car il n'était pas là pour ça en fin de compte. Il voulait simplement en connaître d'avantage sur cette Emerys qui avait ployé le genou devant la Reine Daenerys et devant Jon Snow. Les deux continuèrent de se parler pendant une bonne heure environ, sympathisant enfin après s'être méfiés l'un de l'autre à cause de multiples raisons évidentes.
Emerys appréciait grandement la compagnie du célèbre chevalier oignon. Il s'avérait être un personnage cultivé et avait même appris à lire grâce à la défunte princesse Shireen Baratheon, brûlée par son propre père à cause de la stupidité humaine et de ses croyances absurdes en des Dieux inexistants.
L'homme plus âgé avait aimé cette petite fille comme si c'était la sienne, ce n'était pas difficile à voir. Il en parlait avec amour malgré la douleur dans sa voix qui prouvait qu'il n'avait toujours pas fait son deuil. Il avait perdu son propre fils lors de la bataille de la Néra et rien qu'à la pensée Emerys sentit son estomac tomber. La bataille de la Néra ... Là où Sandor Clegane avait rompu sa loyauté envers les Lannister, sauver Arya et sa vie.
Leur balade touchant à sa fin, Ser Davos la salua poliment puis retourna auprès de Jon Snow qui était certainement dans le château avec Theon, laissant la femme platine seule sur la plage. Les deux dragons qui restaient dans les parages du nom de Viserion et Rhaegal tournoyaient autour des tours et au-dessus de la mer, leurs cris assourdissants résonnants dans le lointain.
Emerys ferma lentement les yeux puis respira calmement l'air marin. Elle appréciait l'odeur du sel et de l'océan, le vent frappant son visage et laissant un baiser froid sur ses joues. Un peu de calme avant la tempête. Elle aimait se recueillir ici de temps en temps pour faire le vide dans sa tête. Les mots que lui avait dits Varys la dernière fois qu'ils s'étaient vus rejouaient souvent dans son esprit.
«Parce que j'estime que vous avez assez souffert. C'est aussi simple que cela. Et je vous demanderais de l'accepter Emerys. Vous êtes forte, votre place dans la guerre est aux côtés de la Reine Daenerys Targaryen et de ses dragons.»
Elle oublia volontairement la fin de sa phrase qui parlait de son âme obscurcit. Ces paroles bourrées de sens faisaient longuement échos dans sa tête jusqu'à ce que les bruits autour d'elle s'évanouissent dans le néant. Sa respiration s'assainit, les battements de son cœur avec.
Tranquillement, elle rouvrit les yeux et tourna son regard vitreux vers l'horizon, une main tenant fermement son manteau noir.
Emerys était comme attirer ... Voulant à tout prix traverser l'immense étendue d'eau qui se dressait entre elle et la liberté. Comme un appel primitif. Elle voulait tendre la main et la saisir mais elle était bien trop loin pour l'atteindre. Puis quelque chose se souleva dans sa poitrine, il s'agissait de son instinct.
C'était très éprouvant comme sensation. Elle ne pouvait lutter contre la nature, contre sa nature. L'instinct ... Ou le devoir ?
Les bourrasques du vent soufflaient ses longs cheveux dans son dos et emmenait avec lui des odeurs venant de l'inconnu. Il fallait qu'elle y aille, ce besoin devenait vital. Avalant doucement la salive qui s'était accumulé dans sa bouche Emerys s'avança vers la mer jusqu'à ce que ses bottes ne touchent l'eau salée, les yeux rivés sur l'horizon grisonnant.
Son manteau glissa hors de ses épaules et sur le sable blanc.
A suivre ...
J'adore Tyrion Lannister. Il s'agit de mon second personnage favori de GoT. Et vous, quels sont vos personnages favoris ? Dans tous les cas merci beaucoup pour la lecture de ce chapitre ! Dans le suivant, nous suivront d'autres personnages emblématiques ;) J'ai hâte de le partager car il sera très lourd en rebondissements *-* aie aie.
Surtout n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, c'est toujours très gratifiant !
A bientôt, VP
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