Chapitre 1
Bonjour ! Avant toute chose, une note d'auteur qui me semble importante aux vues des circonstances.
Je vous préviens tout de suite d'entrée, cette histoire ne suivra pas le dénouement final. Pour des raisons qui me semblent évidentes lol
Petite réaction à la dernière saison :
Je ne spoilerais rien du tout mais pour ma part je suis assez déçue de la fin de GoT. Je m'attendais à quelque chose de beaucoup mieux et plus inattendu que ça. Des mystères importants résolus, des prophéties, peut-être un peu plus de magie, des morts qui n'avaient pas lieu d'être ... Honnêtement, c'était tellement prévisible. Quelque part ça gâche toute la construction autour des personnages durant ces sept saisons sans parler de la menace des marcheurs blancs. Je pense sincèrement qu'ils méritaient mieux et que nous aussi en tant que spectateurs. Je n'aime pas cette note d'injustice qui règne dans cette saison. Trop courte sans doute ?
Néanmoins cette saison reste très spectaculaire niveau visuel avec un dragon bien féroce comme on les aime et des retournements de situations à la Game of Thrones. Les personnages sont fidèles à eux-mêmes ou presque dans leur totalité et cela jusqu'à la fin. La bande son est impeccable, Ramin Djawadi est sensationnel. J'en ai versée des larmes de tristesse mais aussi de frustration T-T Je pense que je ne m'en remettrais jamais mdr
Bien évidemment, il ne s'agit là que de mon opinion personnelle.
M'enfin c'est pour cela que la fanfiction existe x) des morts seront bien sûr épargnés et certaines «injustices» corrigés. Rien de bien méchant en réalité, mais je ne suis pas totalement satisfaite donc je vais utiliser Emerys pour arriver à mes fins.
Et je vous dis que ça va barder !
Résumé : En route pour le grand Nord, Emerys, Sandor ainsi que les sans-Bannières cherchent des réponses à toutes leurs questions existentielles. Durant leur périple au travers les montagnes enneigées, des secrets seront dévoilés tandis que d'autres mystères verront le jour. Emerys devra faire un choix crucial qui la mènera vers d'autres horizons. Plus sombres ou plus prospères, cela dépendra. Mais la menace derrière le mur est bien réelle et ce n'est plus qu'une question de temps à présent.
Suite des trois précédents volets : Un bout de chemin ensemble, Dans les griffes du Lion et La voie de la guérison.
Chapitre 1
«Buvez mes enfants ! Vous qui m'avez aidé à massacrer les Stark, lors des Noces Pourpres !»
Les Frey festoyaient dans cette salle où avait été donnée la mort à d'innombrables innocents. Les Stark Catelyne et Robb, saignés sous les yeux de ce vieux Walder Frey tandis que ses hommes et les Bolton tuaient les autres sans aucune pitié.
Ils faisaient la fête aujourd'hui, mais cette fête qui était censé réunir leur famille tournait lentement au drame.
Les hommes assis aux tables commencèrent à s'étouffer bruyamment après avoir bu une coupe de vin à la santé de leur maison. Ils tombèrent mollement au sol tout en se tenant la gorge en gémissant de douleur, une douleur atroce qui rongeait leurs viscères, certain crachant même du sang.
«Vous n'avez pas éradiqués tous les Stark ... Vous avez commis une erreur.»
Walder Frey se mit à sourire vicieusement, les mains à plat sur la table d'honneur et les yeux rivés sur les hommes qui s'étouffaient juste sous ses yeux. Les chandelles tombèrent sur le sol, les chaises se renversèrent ainsi que les tables. Seules les deux femmes présentes dans la salle n'avaient pas touchés au vin empoisonné sous les ordres du vieux Frey.
Sa jeune et nouvelle femme qui était à ses côtés leva son regard craintif à son visage ridé puis sentit son souffle se prendre dans sa gorge lorsqu'il leva la main et qu'il tira sur la peau sous son cou. Elle tournait presque de l'œil quant d'un mouvement lent, il arracha son visage pour y dévoiler une toute autre personne se cachant ci-dessous.
Arya Stark souriait face au silence de mort qui régnait maintenant, les corps jonchant le sol. Elle tourna son visage impassible vers celui de la femme à côté d'elle puis lui chuchota calmement ;
«Quand on te demandera ce qui s'est passé ici, tu répondras que le Nord s'en souviens.»
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Il y avait une tempête par-delà le Mur et quelque chose se rapprochait. A petit pas, silencieusement et insensible au froid intense du Nord. Ils étaient des centaines de milliers à marcher dans la tempête glaciale.
Des créatures maléfiques aux yeux bleus lumineux et à la peau blanchâtre.
Silencieux comme la mort.
Brann reprit lentement conscience. Il fixa le ciel grisonnant au-dessus de lui, un étrange poids mort sur sa poitrine après avoir eu une vision des plus effrayantes. Celle des marcheurs blancs qui se rapprochaient de plus en plus du Mur et qui trouverons sans aucun doute un moyen de passer, tôt ou tard.
Mais il y avait autre chose également, quelque chose d'encore plus terrible.
Ses visions n'avaient jamais été aussi claires que maintenant. La menace venait-elle réellement du Night King ? Les doutes commençaient sérieusement à lui faire pression, petit à petit. Certaines vérités devaient voir le jour sur le champ, cela ne pouvait plus attendre désormais. Des révélations tournantes autour d'une personne à la chevelure platine qui pourrait être la clé d'une guerre ravageuse ou alors tout le contraire, suivant son influence.
Lui et Meera venaient d'arriver devant l'immense porte menant à Château Noir et furent rapidement accueillis par des Corbeaux mais pas par celui qu'il cherchait.
Jon Snow.
Il fallait qu'il le voie pour lui dire que quelque chose de très grave allait se produire.
Avant qu'il ne soit trop tard.
«Emerys Raven. Venez à moi.»
oOoOoOoOoOoOoOoOoOo
«Emerys !»
«Réveille-toi !»
«Je crois qu'elle reviens à elle ...»
«Voilà doucement, respirez. C'est ça, tranquillement.» Chuchota une voix à son oreille qu'elle reconnut étant celle de Béric Dondarrion.
Le souffle d'air glacial qu'elle prit subitement ressemblait à du feu dans ses poumons privés d'oxygène depuis plusieurs longues secondes interminables. Lorsqu'elle reprit conscience et que sa vue s'adapta à nouveau pleinement à la luminosité, Emerys pensait d'abord qu'elle était morte mais la douleur aigue à l'arrière de sa tête lui en disait autrement.
«Que s'est-il passé ...» Gémit-elle d'une voix râpeuse en plissant les yeux. Aux premiers abords Emerys vit qu'elle était sur le sol et que le froid l'engourdissait au niveau des bras, des mains et des pieds. Le ciel gris au-dessus d'elle ainsi que les flocons blancs emportés par le vent lui rappelèrent petit à petit les derniers instants.
«Vous êtes tombé du cheval, ma grande. Une sacrée chute si j'ose dire.» Répondit nonchalamment Thoros à ses côtés en se redressant à ses pieds puis en prenant une gorgée de sa gourde.
La femme sur le sol déglutit, un goût amer en bouche. Sa tête tournait, son esprit s'embrumait, elle avait l'impression d'être constamment en mouvement alors qu'elle ne bougeait absolument pas d'un poil. La sensation d'assèchement dans sa gorge ne voulait pas disparaître malgré ses déglutissements répétitifs. Elle gémit à nouveau lorsque Sandor l'aida à se redresser dans une position assise en la maintenant contre son torse, une main tenant fermement son bras pour qu'elle ne tangue pas dans le sens inverse.
D'un rapide coup d'œil examinateur, elle vit qu'il était inquiet pour elle et cherchait toutes éventuelles blessures sur son corps emmitouflé qui l'aurait conduite à cette chute. Ses sourcils étaient froncés, ses yeux bruns agacés dans ceux de Thoros qui avait dû dire une idiotie à son sujet. Il y avait même du givre dans sa barbe et ses cheveux à cause des températures extrêmes et si elle n'avait pas autant mal actuellement, Emerys lui aurait joyeusement fait la remarque.
«Je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m'a fait tomber. Je ... Peut-être que je manque un peu de sommeil ou de nourriture. Nous marchons depuis des jours dans ce froid glacial ! Je ne sens presque plus mes mains.» Dit-elle sur le ton de l'humour en baissant timidement la tête lorsque Thoros plissa les yeux à elle.
«Tu te fous de moi ou quoi ? T'étais complètement partie tout à l'heure ! Impossible de te faire revenir sur terre, à croire que t'avais disparue. C'était presque flippant de te voir comme ça.» Confia Sandor en récupérant ses mains froides dans les siennes couvertes pour essayer de lui apporter un semblant de chaleur. Il reprit d'un grognement anxieux ; «tu monteras avec moi maintenant. Jusqu'à que tu puisses à nouveau tenir correctement les rênes.»
Sans rien dire, Emerys lui accorda un bref sourire puis se laissa emmener vers le cheval du Limier qui attendait sagement à côté d'eux. Ses mains se resserrèrent automatiquement autour du bras de Sandor quand il lui accorda un autre de ses regards soucieux, cherchant à amoindrir son inquiétude pour elle. Elle connaissait ce regard mieux que quiconque désormais. Pas évident de le lire à la perfection mais elle s'améliorait de jour en jour car son masque de brute insensible finissait par tomber.
Emerys accepta d'un petit remerciement l'eau gracieusement offerte par le Prêtre rouge puis s'empressa de boire quelques gorgées pour atténuer le goût sablonneux dans sa bouche avant de la lui remettre. Cela faisait du bien, de ne plus ressentir cette sensation de flottement. Son cœur battait dans sa poitrine à un rythme normal et la chaleur rayonnante du Limier lui procurait une source de chaleur réconfortante.
Béric suivit du regard la jeune femme d'apparence calme mais intérieurement en détresse monter sur l'animal devant Clegane. Roulant pensivement sa langue dans sa bouche, il hocha doucement la tête aux pensées qui fleurissaient dans son esprit. Cette femme était tellement étrange ... Elle dégageait une bien curieuse aura. Il jeta ensuite un coup d'œil curieux au Prêtre qui n'avait plus dit un seul mot, il se contentait simplement de tenir sa gourde et de sourire contre son cheval.
«Bon, très bien. Dans ce cas nous continuons ! Pas la peine de mourir dans ce froid mortel. Nos vies ne finissent pas ici.» S'exprima finalement Béric en remontant sur sa propre monture et en donnant l'ordre d'avancer à ses troupes.
Tout le reste du trajet Sandor veilla à ce qu'Emerys reste bien contre lui pour éviter un nouvel accident, ne souhaitant pas la voir tomber une seconde fois car cela lui rappelait de mauvais souvenirs de l'époque où il était un grand solitaire. Lorsqu'il claqua les rênes pour suivre le mouvement, il baissa ses yeux inquiets sur sa femme puis resserra ses cuisses ainsi que ses bras autour d'elle, voulant à tout prix lui procurer un peu de chaleur en travers ses nombreuses couches de vêtements.
Déjà une semaine qu'ils montaient vers Nord et pas une seule fois cette foutue neige n'avait pris fin !
Emerys referma lentement les yeux, un soupir silencieux sortant de ses lèvres gercées. Son dos rencontrait la poitrine solide du Chien, le soutien dont elle avait besoin pour ne pas glisser de la selle une fois encore. Elle était morte de fatigue. Ses souvenirs n'étaient pas encore tous revenus mais elle savait que ce n'était qu'une question de repos.
Les mains sur l'encolure du cheval pour tenter de prendre un peu de chaleur sur l'animal transpirant, elle profita de la proximité qui lui avait terriblement manqué depuis le village. Son dos se pressa plus profondément dans le torse de Sandor et elle sourit lentement lorsque celui-ci posa son menton sur sa tête, une main s'enroulant autour de son genou d'une manière protectrice. Il lui offrit une pression réconfortante au moment où son souffle se bloqua dans sa gorge avec la réalisation.
Oui, elle avait bien eu une vision.
C'était pour cette raison précise qu'elle était tombée de son cheval en pleine marche. Elle avait été prise par de soudain spasmes violents jusqu'à ce que ses yeux ne se révulsent à l'intérieur de sa tête, la privant un instant de sa conscience tout en la plongeant dans l'un de ses rêves éveillés ... Ou cauchemars, cela dépendait de la vision.
C'était sans doute la toute première fois qu'une chose pareille était arrivée, du moins aussi longtemps qu'elle s'en souvienne. Habituellement elle vivait ce genre de vision la nuit lorsqu'elle dormait à point fermer et qu'elle faisait des cauchemars mais cette fois-ci c'était bien différent, à bien des égards. Car elle avait été plus ou moins éveillée.
Il y avait ... Ces choses. Et ce jeune garçon, qui était-il ?
Emerys fronça les sourcils au souvenir puis leva les yeux vers l'avant du cortège où certains hommes ricanaient sur des sujets inutiles. Elle avait bien vu les créatures de l'autre côté du Mur mais elle avait aussi vu Brann Stark. Pas de doute à avoir car l'histoire de l'enfant qui avait été privé de ses jambes avait fait le tour de Westeros.
En quelque sorte ils avaient fait une connexion neuronale tous les deux. L'enfant voyait au travers des yeux des corbeaux tout comme les changes peaux, ce qui était plutôt remarquable au vu de son jeune âge mais ce qui dérouta le plus Emerys fut la dernière partie de sa vision, après qu'elle ait vu les marcheurs blancs.
Elle s'était retrouvée directement en face de Brann et l'enfant la regardait droit dans les yeux, un brin de confusion sur son jeune visage. Même si son corps n'était pas là auprès de lui à cet instant, elle savait qu'il l'avait vu et qu'il souhaitait lui parler. Sa voix, elle l'avait également entendue durant l'échange silencieux, comme un écho mourant à l'arrière de son esprit confus. C'était déroutant comme expérience. Pourquoi cela s'était-il produit ? Dans quel but ? Mais avant même qu'un échange entre les deux ne se fasse, Emerys se retrouva à nouveau projeter dans son corps sur le sol froid.
Elle frissonna involontairement, ce qui entraina un petit sifflement d'inconfort au froid mordant du vent qui la ramena à la réalité. Immédiatement après ça elle sentit Sandor resserrer ses jambes autour des siennes comme pour essayer de la maintenir un peu plus au chaud mais aussi en équilibre sur la selle, son souffle lui chatouillant les cheveux.
«Est-ce que ça va ?» Demanda-t-il à voix basse en penchant son visage pour tenter d'avoir un aperçût de celui d'Emerys.
La femme leva les yeux vers lui puis finit par hocher calmement la tête en s'enfonçant un peu plus dans sa poitrine, les mouvements à répétition du cheval la berçant à une légère somnolence. A vrai dire elle se sentait plutôt bien maintenant.
«Je vais bien. Juste un peu étourdie, rien de bien grave.» Répondit-elle dans le même ton que le Limier. Elle pouvait sentir les muscles de l'homme se raidir à ses mots ce qui attira un peu plus son attention sur lui, ne sachant pas ce qu'elle avait dit de mal.
«Sandor ?» Questionna-t-elle en mettant une main sur son avant-bras pour qu'il l'écoute. D'abord il ne répondit pas, mais au moment où elle leva le regard vers son visage tiré dans un rictus profond, elle y vit de la méfiance mélangé à une sorte de crainte.
«J'espère que ces adorateurs du Maître de la Lumière savent ce qu'ils font et où ils vont. Ça me ferait bien chier de passer le restant de mes jours avec cette bande de dégénérées.» Grogna finalement le Limier d'un soupir contrarié, la tension dans l'intégralité de son corps.
«Où pourrions-nous aller de toute façon ... Nous n'avons plus de chez nous.» Marmonna tristement Emerys avec une légère moue et un douloureux pincement au cœur. La poitrine de Sandor se serra elle aussi à ses mots car la vérité était toujours encore difficile à accepter, même pour quelqu'un comme lui qui s'était habitué à ce style de vie.
Ils avaient tout ce qu'il fallait dans ce village paisible loin de la fureur et de la guerre. Une vie, de la tranquillité, une maison, des gens différents des autres, un moyen de recommencer à zéro et d'espérer une sorte de rédemption ... Si seulement la vie n'était pas aussi cruelle. Et il fallut qu'une bande de lâches détruise tout en une fraction de seconde à peine. Il ne pouvait s'empêcher de croire que tout ça était de sa faute, que ses actes passés finissaient toujours par le rattraper d'une façon ou d'une autre pour le punir.
Pourtant elle méritait tellement mieux. Mieux qu'une épave comme lui en tout cas.
Les yeux de Sandor se baissèrent sur Emerys lorsqu'elle passa soudainement un bras autour de son dos sous la cape et que sa joue se pressa sous son menton, en équilibre sur le garrot du cheval. Elle s'installa un peu mieux contre lui puis referma les yeux lorsqu'elle trouva une bonne position un peu plus confortable, un sourire conquis aux lèvres. Quelque chose se resserra dans la poitrine du Chien, un léger sourire au sentiment agréable qui se propagea en lui rien que par cette action innocente mais rempli d'amour.
Il n'avait pas tout perdu, il lui restait la personne qu'il aimait le plus au monde.
Environ une bonne heure plus tard, Emerys reprit son cheval brun après avoir reposée ses yeux mais resta proche de Sandor pendant qu'ils marchaient en travers la tempête de neige glaciale. Le paysage se ressemblait, l'herbe était bleuâtre par le givre et le vent frappait les visages déjà bien endoloris par le froid hivernal.
Finalement Sandor rattrapa Thoros de Myr ainsi qu'un autre sans-Bannière qui marchaient tous les deux sans ouvrir la bouche une seule fois, Emerys suivant tranquillement derrière eux. Elle essayait de ne pas claquer des dents ni même de gémir lorsque ses doigts et ses jambes criaient à la morsure du froid. Elle leva les yeux vers Béric Dondarrion en tête du groupe avec Anguy l'archer, eux aussi silencieux en travers cette épaisse neige.
«Sale temps pour dormir dehors ...» Commenta Thoros en se secouant sur la selle de son cheval pour retirer la neige de ses épaules. Il enfonça ensuite son menton dans ses peaux de bêtes qui lui servaient de couverture.
«T'as de sacrés pouvoirs magiques pour deviner ça. C'est le Maître de la Lumière qui te l'a soufflé à l'oreille ? Humpf, encore un qui parle à des choses qui n'existent même pas.» Se moqua Sandor en tournant la tête vers le Prêtre congelé.
Il faisait allusion à quelqu'un en disant cela. Il se souvenait surtout de la fois où Emerys lui avait raconté qu'elle pouvait entendre les nouvelles dans le monde grâce au vent ... Il se mit à ricaner bêtement puis secoua la tête avant de reprendre la parole, clairement amusé maintenant. Tous des fous dans ce monde !
«Il neige Thoros ! Il y a du vent, la nuit va être glaciale !» Continua sarcastiquement Sandor d'un ton moqueur en regardant le Prêtre en question qui se retenait de rire à côté de lui. Il entendit Emerys également se mettre à rire derrière lui et lorsqu'il se tourna vers elle, elle le fixait avec un large sourire et des yeux brillants amusés par son humour spontané.
«Tu ne devrais pas te moquer, Sandor. Nous n'avons pas tous la même perception des choses. Crois-moi, tu ne sais pas tout et ce n'est pas donner à tout le monde. Apprends à être ouvert d'esprit pour commencer et alors seulement tu comprendras notre sagesse.» Corrigea la femme en calmant son rire à un simple reniflement. Elle vit Thoros hocher furieusement la tête puis pointer son index vers le Limier exaspéré à côté de lui.
«Tu vois, même ta femme est plus ouverte que toi ! Tu devrais l'écouter, elle a raison. J'aime ton sens de l'humour, il a toujours été d'une grande aide dans des situations comme celle-ci. Mais tu es un ours mal lécher Clegane.» Réprimanda Thoros, haussant les sourcils à son compagnon de route grognon qui se contenta de lever les yeux au ciel en réponse.
«Un peu de Rhum ?» Proposa-t-il en tendant sa gourde pleine vers Sandor. Celui-ci tira sa cape plus fermement contre lui puis secoua rapidement la tête, la mine renfrognée.
«De la pisse de chat, trop doux !» Critiqua ce dernier en accélérant le pas de son cheval pour dépasser le Prêtre pénible et être tranquille à l'avant du groupe. Thoros le regarda faire sans rien dire, un léger sourire aux coins des lèvres lorsqu'Emerys vint prendre la place du Chien et qu'elle accepta la gourde volontiers.
«Alors ? A votre goût, ma chère ?» Thoros renifla d'amusement lorsqu'elle rabaissa la gourde avec une grimace, les joues rougis par le froid ou l'alcool, il n'était pas sûr. Elle hoqueta puis couvrit sa bouche avec sa main au moment où le liquide chaud décida de se glisser dans sa gorge.
«De la bonne pisse de chat, j'aime ça. Merci beaucoup.» Complimenta-t-elle en rendant la gourde à son propriétaire. Sandor devant eux grogna au ton de voix qu'empruntait sa femme pour se moquer de ce qu'il avait dit, ce qui suscita un rire collectif d'Emerys et de Thoros mais également de deux autres hommes à leurs côtés.
«Pourquoi tu es toujours d'une humeur de chien !» Renchérit le Prêtre rouge en regardant fixement le Limier devant lui. Il accéléra le pas de son cheval pour rejoindre l'homme et observer son visage impassible comme toujours malgré qu'il y voie une faille dorénavant. Sans doute grâce à Emerys.
«L'expérience.» Gronda-t-il en retour, gagnant un regard en coin de Béric Dondarrion.
Emerys déglutit nerveusement puis baissa les yeux sur ses mains tenant les rênes de son cheval. Il avait toujours été comme ça. Froid, grincheux, distant et très triste. Même après qu'ils se soient mariés et qu'elle fut capable de lui redonner le sourire par moment, Sandor Clegane restait un homme malheureux. Du moins c'était ce qu'il faisait ressentir aux autres. Ce qu'il lui faisait ressentir ... C'était extrêmement douloureux à admettre.
Peut-être était-ce une simple façade ? Qu'après tant d'années à vivre une vie de misère, de douleur et de violence, l'homme n'arrivait tout simplement plus à se débarrasser de cet air triste qui le suivait comme une ombre ? Emerys espérait qu'au fond de lui, il n'était pas totalement malheureux et que sa présence changeait quelque chose, même un petit peu. Elle priait pour que ce soit le cas avec chaque fibre de son être car il le méritait plus que quiconque aujourd'hui.
Béric tira les rênes de son cheval blanc pour l'arrêter puis plissa son œil à une petite chaumière en contre-bas. Il n'y avait pas de fumée qui sortait de la cheminée ni même des animaux dehors, ce qui le laissait croire que les propriétaires avaient abandonnés l'endroit il y a bien longtemps.
«Voilà un bon endroit pour passer la nuit.» Dit-il sans se retourner vers les autres.
Sandor se décala mal à l'aise sur la selle de son cheval et détourna honteusement les yeux de la chaumière familière, ce qui ne passa pas inaperçu à Thoros à côté de lui qui leva curieusement les sourcils à son drôle de comportement.
«Je pense pas qu'on sera bien accueillis ...» Rétorqua le Limier en haussant les épaules pour remettre sa cape correctement, invraisemblablement embarrasser. Il craignait surtout la réaction d'Emerys lorsqu'elle reconnaîtra enfin l'endroit regorgeant de souvenirs pas forcément bons.
«Cela me semble désert ? Pas de bétails, pas de fumée sortant de la cheminée. Rien qui indique qu'il y a de la vie là-dedans.» Commenta Béric, surpris par la réticence du Chien pour aller à cette petite chaumière.
«Il a raison. Si le paysan est là, nous ne serons pas bien accueillis.» S'exprima froidement Emerys en dépassant le cheval de Sandor pour suivre Béric qui descendait la petite pente menant à l'habitation plongée dans le noir.
Le Chien leva les yeux vers le visage chagriné d'Emerys puis sourit tristement lorsqu'elle ne lui accorda aucun regard, ses yeux noirs impénétrables regardant fixement la maison plus bas et la bouche tirée dans une ligne mince. Sa gorge se noua. Elle se retenait de dire quelque chose de cinglant, cela se voyait à sa façon de réagir, mais il ne pouvait pas lui en vouloir après tout. Ils retraçaient le passé dorénavant.
«Elle sait quelque chose que nous ne savons pas, Clegane ?» Demanda avec amusement Thoros qui renifla lorsque le Limier le dévisagea longuement pour son commentaire inutile.
Suite à cela le Prêtre rit de bon cœur puis rattrapa rapidement Béric et Emerys en tête de groupe avant que l'homme ne lui saute à la gorge pour son audace. Sandor quant à lui soupira. D'une grimace douloureuse, il observa attentivement la chaumière au loin ainsi que sa femme réagir comme elle le faisait. Pourquoi fallait-il qu'ils repassent par-là ?! N'y avait-il pas d'autre chemin pour aller plus loin dans le Nord ?
Un combat perdu d'avance apparemment. Il ordonna donc à son cheval de suivre le groupe en direction de l'habitation étrangement calme pour un soir comme celui-ci. Pas une seule lumière, pas un seul bruit, rien que le silence pesant. Ils arrivèrent devant la maison et tandis que certains hommes faisaient le tour pour trouver un endroit sec pour les chevaux, Sandor se renfrogna puis soupira longuement par le nez, défaitiste.
«Je le sens pas bien là ...» Avoua-t-il en regardant nerveusement autour de lui comme s'il s'attendait à une attaque surprise.
Il vit Thoros de Myr descendre de son propre cheval à côté de celui d'Emerys qui elle ne se tourna pas vers lui quand il fit part de son inquiétude aux autres, enlevant simplement la selle de l'animal avec des mouvements saccadés mais rapides. Signe qu'elle était en colère.
«T'as vite peur pour un gros dur comme toi !» Répondit le Prêtre en levant les sourcils, une main à sa ceinture.
«Je vais te dire ce qui me fait pas peur, les demis chauves suceur de queue comme toi ! Qui tu crois tromper avec ton toupet sur le crâne ? Peau de cul va ...» S'énerva Sandor en détournant les yeux de l'homme amusé devant lui, agacé qu'il prenne ses insultes à la rigolade.
«C'est bon, vient.» Thoros désigna la porte avec sa tête tout en regardant le Limier mal à l'aise sur son cheval.
Emerys passa à côté de lui puis toisa durement Sandor avec ses yeux noirs, les mais sur ses bras pour essayer de se garder au chaud le temps qu'elle ne franchisse la porte d'entrée dorénavant ouverte. Sa patiente était mise à rude épreuve mais ce n'était rien comparer à ses nerfs. Les souvenirs qu'entrainait cet endroit étaient atroces.
«Ecoute-le. De toute manière nous n'avons pas le choix.» Insista-t-elle froidement.
Sandor la regarda rentrer dans la maison mais n'étant toujours pas convaincu que c'était la meilleure des solutions, il fusilla Béric du regard quand ce dernier lui fit signe de venir. Il hésitait longuement à descendre de son cheval pour rejoindre le reste du groupe des sans-Bannières déjà en train de faire un feu à l'intérieur.
«Si tu ne viens pas, quelqu'un d'autre sera obligé de tenir chaud à ta femme ce soir.» Charia Thoros en ricanant lorsqu'il reçut un autre des regards massacreurs de la part du Limier, ce qui était d'autant plus drôle avec sa barbe gelée.
«Même pas en rêve ! Personne ne la touchera ! Et certainement pas toi.» Sandor serra les dents, la poitrine montant et descendant rapidement avec la colère qui s'accentuait en lui. Si l'un d'eux osait même essayer quelque chose avec elle, il leur arrachera les doigts pour les enfoncer dans leurs gorges.
«Je plaisante. Mais il y a peut-être de la bière caché là-dedans ? Qui sais ?» Thoros utilisa une autre tactique pour l'amadouer mais le Chien secoua doucement la tête dans la négation, les yeux rivés pensivement sur la petite chaumière.
«Ils n'ont rien.» Dit-il dans sa voix grave et calme.
Thoros ne manqua pas la petite lueur de regret derrière ses quelques mots ni même son air craintif à l'idée de passer cette porte, comme s'il avait peur de voir quelque chose à quoi il s'attendait. Cependant Sandor finit par descendre de son cheval pour le guider à côté de celui d'Emerys en l'attachant avec les rênes à la barrière.
Il passa à côté du Prêtre sans le moindre regard puis traversa le palier de la porte avec un autre de ses profonds soupirs, un semblant de courage en lui. Thoros ne dit rien mais suivit rapidement derrière Clegane à l'intérieur de la maison.
Quelque chose s'était produit ici avec Sandor et Emerys à l'époque et peut-être qu'il le découvrira une fois à l'intérieure.
A suivre ...
Fin de ce premier chapitre. Je ne vous cache pas que j'ai les boules ... C'est très difficile, vraiment. Sandor Clegane est de loin mon personnage favori de toute la série suivit ensuite par Tyrion Lannister.
Dites-moi ce que vous en pensez, ça me ferais énormément plaisir.
VP
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