Chapitre 6
Les doutes s'installent ... Mais tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir !
Chapitre 6
Quelque chose secoua la grande pyramide de Meereen au beau milieu de la nuit.
Tyrion sortit difficilement de son lourd sommeil en ravalant la bave qui s'écoulait hors de sa bouche et sur la table en verre sur laquelle il dormait profondément. Il plissa les yeux, gémissant alors qu'il essayait de sortir de son état d'ébriété accru. Son verre de vin avait été renversé sur le verre et le liquide coulait sur le sol à ses pieds.
Il grimaça puis apporta sa main à sa tête où le mal de crâne tambourinait contre ses tempes sans aucune pitié. Quelque chose l'avait réveillé, mais de quoi cela pouvait-il bien s'agir ? Il regarda autour de lui, essayant de concentrer sa vue double pour ne pas qu'il trébuche sur le sol puis marcha en titubant jusqu'à son balcon.
«Argh ...» Gémit-il encore en se laissant tomber contre le petit muret garde du corps, une main dans ses cheveux humide.
Il soupira longuement puis tenta de se remettre à ses pieds sans qu'il ne perde l'équilibre. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas autant bu et qu'il se sentait aussi misérable ! La dernière fois remontait à son arrivé ici, après avoir voyagé pendant des jours au bord d'un bateau avec Varys. Il grimaça amèrement à l'épouvantable souvenir.
Une sueur froide glissa le long de son dos lorsque quelque chose grogna au-dessus de lui. Ce n'était pas trop fort et ressemblait plus à une respiration bruyante qu'un grognement mais néanmoins, quelque chose était en haut de la tour. Tyrion leva la tête en reposant son corps contre le muret puis plissa les yeux à la noirceur de la nuit. Pas même les grands flambeaux autour de la tour ne suffisaient à éclairer pour tenter de voir de quoi il s'agissait.
Pensant avoir rêvé à cause de l'alcoolémie, Tyrion haussa nonchalamment les épaules puis bailla fortement tout en levant les bras pour s'étirer après avoir sommeiller aussi longtemps dans une mauvaise posture.
Mais à cet instant précis, il sentit un énorme souffle d'air le balayer de ses pieds suivit d'un rugissement bestial qui lui coupa net la respiration, le cœur battant la chamade dans sa poitrine. Il leva à nouveau les yeux mais il était trop tard, quelque chose de très grand s'envola dans les cieux et descendit en pique sur la ville de Meereen.
«Qu'est-ce que c'est ...» Chuchota Tyrion, les yeux larges et complètement dégrisé à présent. Il se pencha sur le muret puis regarda en contrebas où l'immense forme draconienne planait tranquillement avant de donner un puissant coup d'aile et de disparaître dans la nuit noire.
Ce n'était pas Drogon, ce dragon n'avait pas la même forme que ceux de Daenerys. Tyrion cligna rapidement des yeux comme pour effacer cette image mais ce fut bien la vérité, il avait bel et bien vu un autre dragon. La Mère des Dragons avait bien trois dragons mais celui-ci n'avait pas du tout la même corpulence que les autres ... A moins qu'il n'ait rêvé ou juste mal regardé.
«Non, c'est impossible.» Tyrion se mit à rire bruyamment puis secoua avidement la tête pour effacer son esprit en conflit. D'un petit reniflement, il passa sa main sous son nez et rentra calmement dans ses quartiers pour tenter d'oublier.
Au passage, il jeta un regard noir à son verre de vin renversé puis marcha rapidement vers son lit où une bonne nuit de sommeil l'attendait patiemment et que peut-être grâce à elle, son esprit sera un peu plus clair.
Mais ce qu'il ignorait, c'était que Daenerys Targaryen avait elle aussi vue ce qu'il avait aperçu depuis ses propres chambres. Elle resta tranquillement planter sur son balcon, les yeux bleus perdus dans cet océan de noirceur en se demandant comment était-ce possible.
Les dragons avaient tous disparus ...
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Sandor avait attendu pendant un long moment maintenant mais la fatigue de la journée le rattrapa et le fit sombrer dans un sommeil sans rêve. Il attendait Emerys depuis près de trois heures depuis qu'elle était partie avec le Septon Ray dans la forêt du Sud, à la recherche de baies médicinales.
A présent, il faisait nuit noire et la plupart des villageois dormaient tout comme lui. Ce n'était pas la première fois qu'Emerys partait aussi longtemps avec Ray et bien qu'au début il se demandait souvent jalousement pourquoi elle allait avec lui, maintenant cela était devenu tout à fait normal et dans son quotidien. Elle revenait toujours, même si Sandor n'était pas tout à fait d'accord avec ses escapades.
La porte de la chambre s'ouvrit dans un grincement et Emerys passa rapidement à l'intérieur de la pièce en la refermant doucement derrière elle, une grimace aux lèvres lorsque le bois craqua. Elle soupira puis retira soigneusement sa robe pour se mettre dans ses sous-vêtements et se glisser dans son lit pour un peu de sommeil. La journée avait été longue et surtout très ennuyante ... Elle aimait Septon Ray mais il était extrêmement bavard.
Souriant doucement à la forme endormie du Limier, elle se glissa sous les couvertures puis se pencha au-dessus de lui pour le regarder. L'homme était dos à elle et respirait bruyamment, signe de son assouplissement. Il y avait encore une bougie allumée au coin de la pièce et cela ne devait pas faire très longtemps qu'il dormait car les couvertures n'étaient pas encore chaudes.
Emerys pencha la tête puis continua de le regarder longuement, un sourire jouant à ses lèvres. Elle leva sa main puis glissa ses doigts sur l'épaule non couverte du Chien en traçant pensivement avec son index, une longue cicatrice s'y trouvant à cet endroit.
«Où étais-tu ?» Grommela Sandor d'une voix grave remplie de fatigue. Il ne bougea pas de sa position ni même ouvrit les yeux mais il était maintenant réveillé.
«Dans la forêt avec Septon Ray. Je suis désolée du retard, nous avions encore parlé du Sanctuaire !» Dit-elle rapidement en levant les yeux au ciel, amusée. Il avait finalement réussi à la convaincre de construire ce monument en lui donnant l'espoir qu'une sorte de justice existait réellement quand on priait les anciens et les nouveaux Dieux.
«Encore cette histoire ... Tout ça, c'est des conneries.» Répondit catégoriquement Sandor en soupirant bruyamment, appréciant le toucher d'Emerys sur son épaule. Il la sentit se crisper derrière lui et pendant un moment, il pensait avoir dit la mauvaise chose mais soudainement elle se mit à rire à gorge déployée.
«Tu ne seras pas obliger de prier, rassure-toi ! Il suffit juste d'y croire un peu. Tu as déjà fait un énorme sacrifice en me demandant en mariage, alors nous ne te demanderons pas de venir faire des prières pour des Dieux qui n'existent même pas.» Rigola Emerys en posant son menton sur l'épaule du Limier et en encerclant ses bras autour de lui.
Immédiatement après que ses mots quittèrent sa bouche, Sandor se retourna brutalement et la plaqua sous lui à l'aide de son corps, les bras autour d'elle et le visage près du sien. Ses cheveux lui chatouillait le visage et incita Emerys à rire de la situation compromettante. Il ne mettait pas tout son poids sur elle mais suffisamment pour qu'elle ne puisse plus bouger.
«Qui t'as dit que c'était un sacrifice ?» Demanda Sandor en fronçant les sourcils. Il s'amusait avec elle, cela était évident mais il voulait tout de même connaître sa réponse.
«Toi en l'occurrence, mon cher. Tu nous rabâchais sans cesse les oreilles à moi et à Arya comme quoi tu ne voulais pas faire de vœux à la con qui engageaient pour la vie ! Car tu trouvais cela stupide et dénué de sens, qu'un homme fasse des promesses qu'il ne pouvait pas tenir ...» Expliqua Emerys en levant les sourcils lorsque Sandor serra la mâchoire.
«Et c'est vrai, je maintiens ce que j'ai dit. Je n'ai jamais voulus faire de vœux sur l'honneur mais ça, c'était avant que je te connaisse. Maintenant, je n'accepterais pas une seule petite pute contre cette belle femme coincée sous mon aine palpitante ...» Grogna-t-il en prenant les poignées de la femme dans ses mains.
«Oh ? Toujours les mots qu'il faut, à ce que je vois. C'est un plaisir de recevoir un compliment, Chien.» Répondit sarcastiquement Emerys d'un haussement de sourcil provocateur, un sourire narquois aux lèvres.
«Ne m'appelle plus jamais comme ça ! Je déteste ce nom de merde !» S'énerva faussement le Limier en collant son visage dans son cou pour respirer son parfum si unique. Il était vrai qu'il haïssait ce nom, mais curieusement sortit de la bouche de sa femme dans cette condition était plutôt ... Jouissif.
«Pardonnez-moi, Chevalier !» S'esclaffa Emerys mais elle fut brusquement couper lorsque Sandor grogna puis colla ses lèvres sur les siennes pour qu'elle se taise et ne sorte plus de bêtise avant le lever du jour.
Le lendemain matin, Ray donna les nouvelles instructions aux villageois pour construire le fameux Sanctuaire qu'il désirait tant faire. Ce village paisible avait besoin d'un lieu de recueillement et de prière afin de ne plus avoir de terreurs inutiles. Le monde était déjà bien assez moche pour en rajouter d'avantage.
«Mettez-vous au travail, jeunes gens !» S'écria joyeusement Ray en faisant de grands signes aux hommes forts du village. Il avait réussi à convaincre les habitants sans trop de difficultés et il en était plutôt fier.
Emerys se fraya tranquillement un chemin jusqu'au Septon en esquivant doucement des enfants qui couraient et s'amusaient. Elle lui sourit sciemment lorsque celui-ci se tourna vers elle et lui donna un bref signe de tête poli accompagné d'un salut matinal habituel, un large sourire sincère aux lèvres.
«Plaisir de te voir Emerys. J'espère que ta nuit n'était pas trop courte.» Rit Ray en croisant les bras dans son dos, un petit haussement de sourcil significatif.
«Avec un homme comme le Limier pour compagnie, je pense que vous devriez savoir à quoi s'attendre ...» Plaisanta Emerys lorsqu'elle arriva à côté de lui en mettant ses mains sur ses hanches, reprenant son souffle.
«Je n'en doute pas. Viens avec moi Emerys, je dois absolument te montrer quelque chose !» S'écria-t-il en lui prenant le bras. Ils se mirent à rire puis marchèrent tranquillement dans le village en discutant des nouveaux projets que le Septon Ray allait instaurer pour la Paix.
Il la conduisit tranquillement jusqu'à la petite colline où les préparatifs pour la construction du Sanctuaire débutait d'ores et déjà. Les hommes sur place la saluèrent respectueusement puis s'invitèrent dans la discussion animée tout en partageant leurs propres avis sur la question. Emerys prit quelques secondes pour prendre un peu de recul.
Elle sourit d'un air nostalgique en regardant autour d'elle et au petit village ici-bas. Ils n'étaient pas beaucoup ici et le manque d'arme pourrait poser un réel problème à l'avenir ... Si personne ne savait se battre, comment allaient-ils se défendre des éventuels agresseurs ? Pas un seul homme mise à part Sandor ne savait se battre ! Qui protégera les femmes et les enfants ?
Elle leva les yeux un peu plus haut sur les collines qui cachaient bien du monde extérieur, la vie et la prospérité du petit village isolé. Ils étaient dans une cuvette entourée par des forêts assez loin du Dôme Arryn et encore plus loin de Port-Réal et des Lannister ... Mais les menaces pouvaient aussi venir d'ailleurs.
«Emerys ? Tout va bien ?» Questionna Ray en se penchant vers elle, un visage soucieux. Il posa une main sur son épaule pour attirer son attention sur lui puis plissa ses yeux gris lorsqu'elle mit un certain temps à lui répondre.
«O-oui ... Je vais bien.» Balbutia-t-elle en posant ses doigts contre son front, soudainement très mal à l'aise.
Elle s'excusa auprès du Septon et des hommes, puis marcha rapidement en bas de la petite colline vers le village. Elle n'avait plus envie de sourire ni même de rire car elle venait à peine de se rendre compte à quel point c'était dangereux de vivre ici.
Elle s'arrêta brusquement dans ses pas lorsque des enfants passèrent devant elle en riant pour rejoindre leurs mères qui les attendaient au pas de la maison. Une boule se forma dans sa gorge alors que l'une des mères encercla ses bras autour de ses deux jeunes enfants, laissant des baisers sur leurs fronts, un grand sourire aux lèvres.
Emerys détourna les yeux puis déglutit difficilement, ne voulant pas laisser ses larmes de terreurs coulées hors de ses yeux noirs. Elle garda la tête basse, de plus en plus inquiète et un sentiment inconfortable dans le creux de son estomac. Elle cherchait quelqu'un, mais elle ne le voyait nulle part ! Une petite panique se fraya un chemin en elle alors que ses yeux cherchaient dans le paysage pour trouver la personne qu'il lui fallait.
Finalement, elle le vit en train de donner des leçons à de jeunes hommes sur comment couper le bois.
«Pas comme ça. Tu tape comme une fillette qui vient d'avoir ses premières saignées ! Il faut viser, avant de frapper !» S'agaça le Limier alors que le jeune garçon tremblait avec sa hache dans ses mains. Il leva les yeux au ciel puis soupira exagérément, les bras le long du corps puis incita une nouvelle fois le garçon à frapper sa hache dans le bois.
Sandor se tourna lorsqu'il entendit l'approche rapide de quelqu'un. Il vit qu'il s'agissait d'Emerys et que la femme avait l'air d'avoir vu Joffrey en personne. Il n'eut pas le temps de demander ce qu'il se passait qu'elle entra durement en contact avec sa poitrine, le visage enfouit dans ses vêtements. D'abord il ne fit rien, mais ensuite il encercla son bras autour des épaules de sa femme en donnant un regard noir aux jeunes hommes qui les dévisageaient.
«Qu'est-ce que tu as ...» Pressa le Limier en prenant les avant-bras d'Emerys et en la sortant de sa poitrine pour voir son visage. Elle était très blanche et tremblait comme une feuille, les yeux rougis par les larmes qui menaçaient de tomber. Il s'inquiéta et pensa d'abord qu'elle était blessée mais il ne vit aucune blessure sur elle.
«Emerys, bordel de merde qu'est-ce qu'il se passe !» S'inquiéta Sandor en se penchant en avant pour mieux voir son visage. Il resserra son emprise sur ses bras puis la secoua un peu lorsqu'elle ne le regarda pas dans les yeux.
«J-J'ai cru voir quelque chose ... Nous ne sommes pas en sécurité ici ! Personne ne sait se battre, et-et si quelqu'un venait ?! Un jour nous serons pris aux pièges, Sandor.» Hésita Emerys en levant les mains, l'air désespéré et le cœur battant dans sa poitrine.
Sandor pinça les lèvres puis prit la femme un peu plus loin à part du village pour que personne n'entende ce qu'il avait à dire. Il soupira longuement par le nez puis rouvrit les yeux pour la regarder dans les yeux, une petite pointe de douleur à l'expression qu'elle arborait. Il voulait la réconforter et lui dire que rien n'arrivera, mais ce ne serait que mensonge.
«Ecoute-moi. Personne ne te fera du mal, tu m'entends ? Tu sais de quoi je suis capable et j'empêcherais quiconque de te toucher, tu as ma parole Emerys. Si ce jour vient, nous devons être prêts, et nous défendre avec ce que nous avons. Plus personne ne te toucheras ...» Finit-il en prenant rapidement Emerys contre lui et en posant son menton sur le haut de sa tête.
Il sentit les bras de sa femme serpenter autour de lui et son corps tremblant se presser dans sa poitrine, ravagée par les larmes de peur. Il essayait lui-même de se convaincre mais il avait aussi peur qu'elle, si pas plus encore. Que deviendrait-il, s'il échouait à sa promesse ? Il ne préféra pas y penser et serra Emerys plus proche de lui en fermant doucement les yeux, écoutant sa respiration pour se calmer.
«Ce qui est arrivé à Port-Réal ne se produira plus de mon vivant.» Conclut-il en déposant un baiser sur la tête d'Emerys, prit d'une furieuse envie de la protéger du monde extérieur.
Cette époque était révolue et plus jamais il ne laissera quelqu'un l'emmener loin de lui.
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Plus tard dans la journée et après avoir été réconforté par Sandor, Emerys retourna à ses activités mais cette fois-ci loin des autres femmes. Elle avait énormément de mal à s'intégrer à leur groupe car à chaque fois qu'elle les regardait, elle avait l'impression d'y voir de la moquerie dans leurs yeux.
Peut-être qu'elle se l'imaginait ou peut-être qu'elle devenait un peu trop paranoïaque, Emerys n'était pas sûre, mais elle n'avait tout de même pas envie de parler aux femmes du village ni même à personne d'autre aujourd'hui.
Elle soupira puis continua sa couture assise sur un tronc d'arbre renversée, les sourcils froncés et la langue collée au coin de sa bouche. Elle pouvait entendre les rires des autres femmes derrière elle et se demanda brièvement de quoi elles pouvaient bien parler pour rire autant ... Une ombre plana au-dessus d'elle et lorsque ses yeux se levèrent, elle vit qu'il s'agissait de Ray.
Il ne dit rien mais s'assit à côté d'elle en croisant les bras sur ses genoux, les yeux plissés au soleil de plomb dans le ciel. Il la regarda un instant sans rien lui dire puis se mit soudainement à sourire, rendant Emerys à la fois mal à l'aise et curieuse.
«Qu'y a-t-il ?» S'interrogea-t-elle sans lever les yeux de son travail, faisant mine de ne pas être intéresser par le Septon à côté d'elle. L'homme ricana puis secoua rapidement la tête en passant une main dans ses cheveux grisonnants et bouclées.
«Je suis un peu inquiet pour toi Emerys, est-ce que tout vas bien ? Tu m'as l'air un peu perturbée en ce moment.» Dit-il en penchant la tête vers elle, vraiment inquiet pour son bien-être.
«Oui, je vais bien tu n'as pas besoin de t'inquiéter pour moi. J'ai juste ... Des petites terreurs nocturnes, rien de plus.» Avoua-t-elle nonchalamment en haussant les épaules comme si c'était la chose la plus banale à dire.
«Est-tu sûre qu'il ne s'agit que de simples terreurs nocturnes, ou il y a autre chose ?» Continua Ray en fronçant les sourcils à la réponse de la femme à côté de lui. Il détectait parfaitement bien le mensonge derrière son visage impassible.
Il ne reçut pas de réponse de sa part, ce qui l'incita à rire de ce comportement enfantin qu'elle adoptait avec lui. Comme s'il n'avait pas appris à la connaître depuis tout ce temps ! Il savait lorsque quelque chose n'allait pas avec elle, et il savait aussi quelle méthode utilisée pour la faire sortir de sa coquille s'il le fallait ...
«Fort bien ! Admettons !» S'exclama-t-il en levant les yeux au ciel, un bras posé sur son genou replié vers lui. Il cligna des yeux puis se pencha un peu sur le côté pour demander quelque chose à Emerys à voix basse.
«Et sinon, est-ce que tout vas bien dans votre couple ? Avez-vous des activités sexuelles, régulières ?» Lorsqu'il dit cela, la tête d'Emerys se tourna brusquement vers lui avec des yeux larges et la bouche ouverte. Il rit puis leva les sourcils d'un air innocent ; «Quoi ? Je suis Septon, je dois savoir si tout vas bien ! Cela pourrait aider avec les terreurs nocturnes.»
Bien entendu, il disait cela dans l'unique but de la rendre mal à l'aise et aussi pour plaisanter. Il adorait la taquiner car il appréciait la voir aussi désemparée avec ses questions intimes qui ne le regardait absolument pas. De plus, il s'en fichait royalement de savoir ce genre de chose.
«Oui ! Tout va parfaitement bien de ce côté-là, Septon Ray ! Souhaites-tu connaître plus de détails parce que tu exerces la médecine, ou nous allons nous arrêtez là ?» S'exténua Emerys, la bouche grande ouverte et les coins des lèvres tirés dans un sourire. Elle passa ses mains dans ses cheveux lorsque Ray se mit à rire à côté d'elle.
«Je n'en doute pas, Emerys. Je vois et j'entends à quel point vous êtes épanouis.» Argumenta-t-il en riant plus fort lorsque les joues de la femme prirent feu d'embarras, contrastant parfaitement avec la couleur platine de ses longs cheveux.
Il se calma doucement lorsqu'il reçut un coup dans l'épaule de la part de la femme honteuse à ses côtés mais qui arborait quand même un petit sourire aux lèvres, ne niant pas ses propos. Ray renifla plusieurs fois d'amusement puis se détendit à nouveau sur le tronc d'arbre en regardant gentiment Emerys qui évitait son regard, les joues rougies.
Il aurait tellement voulu que Sandor soit là avec eux, pour voir sa réaction. L'homme n'aurait pas été aussi timide sur la question et il serait très certainement ressortit avec des bleus et un œil au beurre noir, mais il aurait payé cher, rien que pour voir sa tête !
«Excuse-moi, c'était plus fort que moi. Je n'aime pas voir un ami en souffrance et ne pas pouvoir lui venir en aide. Nous sommes comme une grande famille maintenant, nous nous seront les coudes et façonnons un monde meilleur. La vie peut être difficile par moment, mais sache que tu n'es jamais seule Emerys. Tu as Sandor, tu as moi et tu as tes amis.» Ray désigna grossièrement le village tout entier avec sa main.
«Je ne connais qu'Erega et Aydan ... Les autres ne m'aiment pas.» Rétorqua Emerys en baissant les yeux sur ses mains, une légère moue.
«Les gens d'ici n'ont encore jamais vu de femme aux cheveux platine. Ils se demandent d'où tu viens et s'ils peuvent te faire confiance, tout comme le Limier ! Tu devrais partir aux cueillettes et à la chasse avec les femmes du village et apprendre à mieux les connaitre. Elles ont pleins de questions à te poser.» Le Septon cligna de l'œil en posant une main rassurante sur l'épaule de la femme nerveuse.
Emerys plissa suspicieusement les yeux à lui, se demandant qu'est-ce qu'il trouvait de si drôle dans cette déclaration. Mais elle finit par lui sourire et hocher la tête en accord avec lui.
Oui, demain elle irait à la cueillette avec les autres femmes du village !
A suivre ...
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