Chapitre 2

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Chapitre 2

Sandor s'était rendormi avec Emerys dans son lit mais lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, il était tout seul dans sa chambre. Il devait être très tôt car il pouvait voir les formes des arbres à l'extérieur de la fenêtre en face de son lit.

Il soupira longuement tout en passant une main contre son visage fatigué. Il sentit à quel point sa barbe avait poussée et se demanda vaguement combien de temps avait passé depuis qu'il était dans ce lit, agonisant.

«Trois longues semaines de combat, je ne pensais pas vous voir éveiller de sitôt !»

Sandor se crispa dans son lit à la voix masculine à sa droite, les yeux légèrement écarquillés. Il ne s'attendait pas à ce que quelqu'un soit là avec lui dans la chambre. S'agissait-il de l'homme qu'il avait entendu plusieurs fois au cours de sa maladie ?

Il descendit la main de son visage puis regarda sur le côté à l'étranger qui lui avait parlé. C'était un homme d'âge mûr avec des cheveux bouclés grisonnant, une courte barbe et des yeux gris. Il lui souriait sciemment alors qu'il était assis sur la chaise à côté de son lit en tenant un seau et un linge.

«T'es qui toi ...» Marmonna d'une voix rocailleuse, Sandor. Il grimaça puis avala à la douleur prononcée dans sa gorge lorsque ses mots sortirent. Il n'avait plus utilisé sa voix depuis si longtemps qu'il avait un peu de mal à s'exprimer.

«Je suis le Septon Ray. C'est Emerys qui vous a amener jusqu'à moi.» Répondit Ray en se levant de sa chaise et en posant le seau d'eau sur le côté.

Sandor le suivit silencieusement du regard alors que l'homme récupéra des bandages et retira la couverture de ses jambes. Il l'aida à se réinstaller contre les coussins dans une position redresser afin qu'il puisse travailler sur sa jambe blessée.

Ce fut là qu'il vit l'étendu des dégâts à sa jambe non couverte. Un immense pansement recouvrait la totalité de sa cuisse et il pouvait y voir beaucoup de traces de sang, même sur le matelas sous lui. Sandor renifla puis détourna un instant les yeux lorsque le Septon Ray délia le bandage.

«Ce n'est pas très beau à voir mais la plaie guérit assez bien. Vous avez eu beaucoup de chance vous savez ! Vous êtes un sacré combattant, je ne pensais pas pouvoir réussir à vous faire rester en vie.» Avoua Ray en riant légèrement tandis que ses doigts travaillaient rapidement sur le tissu.

«Faut croire que la vie s'accroche à moi.» Répondit calmement Sandor en posant la tête en arrière contre le mur. Il baissa les yeux sur sa jambe et laissa paraître une petite grimace dégoûtée à son apparence répugnante.

«Ou que vous teniez précieusement à elle ! Je n'ai jamais vu un homme comme vous, si désespéré de continuer. Je n'avais peut-être pas grand espoir mais la jeune femme croyait en vous.» Continua le Septon Ray en jetant le bandage au sol.

Sandor fronça les sourcils puis grinça des dents lorsqu'il ressentit une pointe de douleur dans sa jambe. Cela lui faisait nettement moins mal qu'auparavant mais il avait toujours quelques petites douleurs de temps en temps, surtout lorsqu'il la bougeait. La peau avait été recousue et les gros fils noirâtres ressortaient avec du sang séché dessus mais au moins l'os avait été remis en place. La couleur de sa peau autour de la plaie était ce qui l'inquiétait le plus, jaunâtre avec des touches violacées. Pas étonnant qu'il avait déliré pendant si longtemps lors de son stade de guérison !

«Qu'est-ce qui vous a donné l'envie de vous battre ?» Demanda soudainement Ray en prenant le seau sur la commode et en y trempant le linge dedans.

«La haine, la colère ... Où sommes-nous ?» Sandor changea rapidement de sujet et plissa un peu les yeux lorsqu'il sentit le linge humide contre sa jambe et sur la blessure. Ray leva quelques secondes les yeux de son travail pour regarder ceux luisant de fatigue du Limier puis les rabaissa avec un léger sourire aux lèvres.

«Nous sommes dans un petit village non loin des Eyrié. Il s'agit d'un lieu de recueillement où nous n'avons pas recourt à la violence. Nous vivons ici en parfaite harmonie et je veillerais à ce que cela reste ainsi.» Expliqua Ray en retirant les restes du sang loin de la blessure. Il n'avait pas besoin de refaire les coutures car sa jambe allait se remettre d'elle-même à présent.

«Un endroit sans violence ... En voilà un lieu paradisiaque !» Dit sarcastiquement Sandor en levant les yeux au ciel. Il n'y croyait absolument pas qu'un village puisse être sans violence ni aucune forme de méchanceté car le propre de l'homme était d'être cupide et égoïste.

«Il suffit d'y croire ! Vous ne pouvez pas encore le comprendre mais je suis sûr que vous suivrez un chemin différent à présent. De plus, vous avez une excellente compagnie !» S'écria Ray en remettant la couverture sur la jambe blessée de Sandor.

Le Chien ne répondit pas comme il le dévisagea un court instant, pas totalement sûr de comprendre où le vieillard voulait en venir. Il n'avait pas confiance en lui et encore moins à son histoire de Paix à la mords moi le nœud.

Le Septon Ray cacha un autre de ses sourires en se levant de la chaise et en plaçant le seau à côté de la petite commode. Il attendit quelques instants en regardant pensivement le plafond puis finit par se rassoir avec un petit soupir fatigué.

«Vous avez énormément de chance avec elle, une femme si douce et si intelligente. Elle n'a pas quitté une seule fois vos côtés durant votre lourd traitement. Elle craignait que si elle s'éloignait, vous pourriez vous réveiller ou pire, mourir. Cette idée lui faisait si peur, je vois encore son visage.» Dit-il en levant une main vers son propre visage alors qu'il se souvenait ; «Elle vous aime et c'est tout ce qui compte finalement.»

«Je me demande encore comment une femme comme elle à atterrit avec vous et surtout dans son état. Vous étiez au bord de la mort mais Emerys n'avait pas fière allure non plus.» Ray descendit ses yeux sur le visage perplexe de Sandor qui écoutait attentivement.

«C'est une bonne personne. Une fille forte qui ne méritait pas toutes ses horreurs.» Répondit-il dans un soupir. Il y avait de la douleur dans sa voix et il dût déglutir à la sensation désagréable dans sa bouche. Non seulement il avait soif mais il avait aussi une remontée de culpabilité dans sa poitrine.

«Qui peut dire qui mérite quoi dans notre monde ... Même en vous amenant ici dans son piteux état, elle ne voulait pas se faire guérir tant que vous n'étiez pas entre de bonnes mains. Je me suis beaucoup battu avec elle puis lorsque vous ne souffriez plus, elle a accepté que je l'examine.» Finit d'un air sombre Ray en baissant la tête, le sourire mourant lentement de ses lèvres.

Sandor décida de ne rien dire et laisser l'homme bavard lui dire ce qu'il avait derrière la tête. Il grimaça lorsqu'il essaya de se remettre un peu mieux en arrière dans les oreillers sans se faire trop mal. C'était fou à quel point il se sentait fatiguer après tout ce temps à dormir ! Il soupira puis laissa ses bras tomber à ses côtés, les yeux parcourant la fenêtre en face de lui.

Le ciel était grisonnant et sans prévenir, la pluie tomba doucement à l'extérieur. Il se demanda brièvement où était Emerys et si elle allait bien ... Il avala puis leva les yeux vers le Septon Ray qui évitait son regard, les bras derrière son dos. L'homme reprit une profonde inspiration puis leva le menton en laissant un petit sourire triste sur ses lèvres.

«Je lui demandais sans cesse d'où venaient toutes ses blessures ... Et comment avait-elle pu y survivre car aucune femme n'aurait survécu à cela.» Il s'arrêta comme pour effacer ses pensées puis se racla la gorge en regardant Sandor droit dans les yeux.

«Elle refusait de me dire quoi que ce soit, me répondant simplement qu'elle irait bien maintenant et que ce n'était qu'une question de temps. J'ignorais de quoi elle parlait, mais je l'ai vue. Quelque chose dans ses yeux était mort. Peut-être la joie ou bien même l'étincelle de vie mais je savais que quelque chose de terrible allait se produire.» Il se rassit calmement sur la chaise en mettant ses coudes sur ses genoux, les yeux montant pensivement le long du mur.

«Je ne comprenais pas pourquoi ce regard me terrifiait tant, ni même pourquoi cette femme avait autant souffert mais je voulais l'aider. J'ai appris à la connaître pendant ses trois semaines difficiles. J'ai guéris toutes ses blessures et elle en a guérit d'autres ... Je suppose qu'elle vous avait déjà fait ce petit tour de passepasse, non ?» Sourit Ray en levant les sourcils au Limier.

«Ça putain de magie.» Grommela-t-il au souvenir.

«Exactement ! Une femme incroyable avec un pouvoir de guérison, même aussi petit soit-il ! Elle ne le contrôle peut-être pas, mais elle contrôle autre chose de bien plus important qui pourrait changer toute la donne.» Continua Ray en plissant les yeux, mais ne s'arrêta pas là.

«Emerys est une femme très douce avec qui j'ai appris beaucoup de chose mais qui garde une rancœur profonde en elle. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé et même si je suis persuadé que vous le savez parfaitement, j'attendrais qu'elle me le dise de son propre chef !» Ray se posa en arrière contre le dossier de sa chaise en laissant sortir un soupir.

Sandor était encore plus confus qu'il ne l'était auparavant. Bien qu'il aime entendre cela d'Emerys, le vieillard l'énervait plus qu'autre chose à parler sans arrêt alors que tout ce qu'il voulait à présent s'était de dormir ! Il grogna sous son souffle puis joua avec ses doigts sur la couverture, patientant sagement que l'homme le laisse enfin tranquille.

«C'est tellement dommage mais je suis sûr qu'elle aurait fait une très bonne mère.» Ray s'arrêta lorsque la tête de Sandor claqua dans sa direction, les yeux larges à ses mots.

«Oh, excusez-moi je pensais que vous étiez au courant, mon jeune ami. Emerys portait un enfant mais malheureusement il était bien trop tard. Je n'aurais rien pu faire et elle non plus.» Dit-il calmement en baissant les yeux sur le sol, pas très fier de lui et de ses aveux.

Sandor était sans voix, la bouche à moitié ouverte et ses yeux fixés sur l'homme dans la chaise à côté de son lit. Emerys ... Avait porté un enfant. Il ne savait pas comment il devait se sentir ni même comment réagir à cette néfaste nouvelle. Il était perplexe, les idées pas clair et une horrible envie de vomir le peu de nourriture qu'il avait mangé.

Un dégoût profond s'empara de lui en s'imaginant juste Barry ou son frère avec elle. Il ressentait une colère vive ainsi qu'une douloureuse tristesse dans sa poitrine quand les mots qui paraissaient faux de ce trou du cul de Mallister résonnèrent dans sa tête. Se pourrait-il qu'il ne lui avait pas menti ?

Et si c'était la Montagne, son propre frère qui avait ... ? Sandor respira fortement par le nez tout en serrant les yeux fermés alors que des images terribles passèrent dans son esprit. Il se revoyait en train de tuer Gregor mais de plusieurs autres façons toutes pires les unes que les autres en veillant à ce qu'il souffre pour ce qu'il avait fait.

Juste à un petit moment dans sa panique il se demanda s'il était à l'origine de cet enfant mais il repoussa rapidement l'idée. Il ne pouvait pas l'être, elle lui aurait certainement dit lorsqu'il se réveilla. Mais alors devait-il être en colère contre elle ou au contraire, devait-il être désolé ?

«Je ne voulais pas vous créer un conflit interne, les mots m'échappent quelques fois. Si je peux vous rassurez d'une façon ou d'une autre, Emerys voulait vous en parlez lorsque vous serez à nouveau sur pied. Maintenant je dois vous laisser vous reposer avant que l'on vous apporte le repas !» S'écria le Septon Ray en riant et en claquant ses paumes sur ses genoux lorsqu'il se leva.

Sandor le suivit du regard mais ne dit rien, la respiration rapide et l'envie de meurtre. Il haïssait ce vieux, il haïssait tout le monde et ressentait l'envie monstre de laisser sortir sa colère au grand jour. Mais à la place, il se ravisa puis ouvrit la bouche pour demander une dernière chose au Septon.

«Comment sommes-nous arriver là en si peu de temps ?» Il fronça les sourcils, vraiment curieux de la réponse qu'il avait à lui offrir. S'ils étaient tous les deux en danger de mort, Emerys ne pouvait pas se permettre de faire une semaine de route jusqu'ici.

Alors, comment ?

Ray s'arrêta devant la porte mais ne se retourna pas comme il réfléchissait à une réponse correcte. Il resta sur le seuil à contempler la porte puis finit par se tourner lentement vers Sandor sans l'ombre d'un sourire sur son visage, l'air sérieux.

«Je lui ai promis que je ne vous dirais rien et ce n'est pas à moi de le dire.» Répondit l'homme en levant les sourcils. Il jeta un dernier regard sur la forme du Limier puis sortit de la chambre, le laissant seul face à ses pensées.

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Emerys revint lui rendre visite bien plus tard, après que le soir soit tombé sur la région. Elle se sentait nettement plus légère et arborait un large sourire sur ses lèvres, un air de nostalgie en elle. Elle avait passé la journée à l'extérieur en visitant le village qu'elle n'avait même pas encore vue depuis ses trois dernières semaines.

Elle n'avait pas pu, pas vraiment. Depuis qu'Emerys était ici avec le Limier, elle n'avait pas pris une minute pour elle-même. Alors elle avait visité l'endroit luxuriant, fait connaissance avec les habitants du village et surtout eu besoin d'être un peu seule.

Lorsqu'il commença à pleuvoir, Emerys ne se précipita pas à l'intérieur comme avait fait les femmes et les enfants du village. Non, elle jouissait de l'eau et resta donc un long moment à profiter de la fraîcheur de la pluie sur son visage et son corps.

Finalement, après une après-midi entière à se prélasser et à visiter, Emerys rentra dans la petite maison un peu en retrait des autres habitations qui appartenait au Septon Ray. Elle appréciait énormément l'homme. Il les avait aidés sans même les connaître et pour cela, elle lui en était grandement reconnaissante.

Leurs chemins s'étaient croisés tout à fait par hasard et s'il n'avait pas été là, elle et Sandor seraient déjà morts à l'heure qu'il était.

Frissonnant involontairement à la pensée, Emerys passa la porte de la maison en apportant avec elle un bol de soupe chaude ainsi que de la boisson. Les filles du village avaient fait un grand plat pour tout le monde et même si elle aimait leur compagnie, Sandor avait besoin d'attention et d'un peu de nourriture.

Elle entra tranquillement dans la maison, cherchant du regard si le Septon Ray était dans les parages. Elle l'appela mais elle n'eut aucune réponse donc elle en déduisit qu'il n'était pas présent dans la maison. Emerys poussa la porte de la chambre avec son épaule tout en faisant équilibrer le bol de soupe ainsi que le verre dans ses mains.

Sandor ne dormait pas, il était redresser contre les oreillers et la regardait silencieusement entré dans la pièce. Il ne l'avait plus vu depuis la nuit dernière et avait même pensé un moment qu'elle ne reviendrait plus. Même si l'idée le dérangeait assez, il garda une expression brute sur son visage.

Leurs regards se croisèrent et immédiatement Emerys lui sourit sciemment en déposant le bol de soupe sur la commode à côté de lui. Elle s'essuya les mains sur un linge puis en récupéra un autre dans un seau d'eau propre.

«Pardon pour le retard ! Je vous ai apporté du vin.» Dit-elle rapidement en lui haussant les sourcils, espérant que cette nouvelle lui procurerait une certaine joie.

Mais le Limier ne dit rien comme il continuait de la dévisager longuement sans rien dire, les bras croisés sur sa poitrine. Cela déconcerta un peu Emerys mais elle ne dit rien de plus en se penchant en avant pour essuyer le font encore fiévreux de l'homme sur le lit. Sandor s'écarta loin d'elle mais la femme réussit tout de même à lui essuyer le front.

«Ne faites pas l'idiot Sandor ! Vous avez encore beaucoup de fièvre et si nous ne descendons pas -» Emerys s'arrêta lorsque le Limier la coupa brusquement en grognant.

«Tu prends encore ton travail de femme très à cœur ! Je n'ai pas besoin d'être pris en charge toutes les cinq putain de minutes !» Il claqua durement au visage d'Emerys, agacé par son comportement.

Non seulement il détestait quand il était assister mais il haïssait encore plus entendre un vouvoiement de la part d'Emerys après tout ce qu'il s'était passé. C'était vraiment exaspérant ! De plus, cette histoire de gamin lui trottait sans arrêt dans la tête mais il se mordit l'intérieur de la joue pour ne rien dire.

«Oui, je le prends à cœur en effet ! Excusez-moi de vouloir vous sauver la vie !» Cracha aussi froidement que possible Emerys en perdant son grand sourire. Le changement d'atmosphère choqua un peu Sandor mais il ne le montra pas pour autant.

Elle reprit le bol en main puis s'assit sur le bord du lit en tendant une cuillère au Chien. Lorsqu'il ne fit rien pour manger, elle leva un sourcil puis lui lança un regard menaçant ce qui suffit à l'homme pour obéir et prendre la cuillère. Heureusement qu'ils étaient seuls ou sinon il serait en train de chier la honte ...

Il mangeait autant qu'il le pouvait mais au bout d'un moment, il toussa et sentit une horrible douleur se frayer un chemin dans sa poitrine en feu. Il toussa encore et encore en se penchant en avant puis gémit lorsque le rapide mouvement lui envoya une vague de douleur atroce en travers sa jambe.

«Septon Ray viendra bientôt changer vos bandages.» Dit plus calmement Emerys en gardant son expression froide. Elle était en colère et ne comprenait pas pourquoi le Limier se comportait aussi mal avec elle.

Elle essayait de se remémorer à quel moment elle avait fait quelque chose de mal mais elle ne trouva rien qui aurait pu les conduire à cet impasse. Après tout, il s'agissait de Sandor Clegane et tout le monde savait que c'était un homme grognon et de mauvaise humeur.

«Bonne nuit.» Emerys soupira puis après avoir une dernière fois essuyer le front fiévreux de Sandor, elle se leva et partit sans un mot.

Peut-être que le lendemain sera beaucoup mieux.

A suivre ...

Désolé pour l'attente, j'essayerais de mettre à jour plus rapidement :)

A bientôt, VP



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