Chapitre 17

Désolée si cela semble être long mais j'ai besoin de mettre en place l'intrigue Q-Q Nous sommes dans GoT, c'est le principe même de cette histoire pour faire de plus grands effets de surprises par la suite.

Je remercie ceux qui votent et commentent mon histoire, c'est vraiment très encourageant alors merci à vous !

Enjoy !

Chapitre 17

Les Mallister dans toute leur gloire.

Ils les attaquèrent à cheval et possédaient l'avantage de l'effet de surprise car aucun des sans Bannières n'avaient prévus une attaque imminente au sein de cette forêt habituellement calme. Comment avaient-ils su qu'ils étaient là ? Soit c'était de la mal chance ou soit quelqu'un jouait à faire l'espion au sein du groupe ...

Sandor reprit rapidement sa hache en se tournant à temps pour la planter dans la jambe d'un homme à cheval avant que celui-ci n'engage la moindre attaque sur lui. Il grogna puis le tira sur le sol et planta sa hache à plusieurs reprises dans sa tête, fou furieux, le visage livide et une envie meurtrière rongeant farouchement ses viscères.

Il récupéra promptement la longue épée que le cavalier dorénavant en morceaux possédait puis courut vers un autre homme qui se battait avec l'un des sans Bannières. Il le transperça d'un coup net et précis avant de la balancer dans le ventre d'un autre qui tentait de mettre un terme à son existence d'un coup de lame bien placée. Le sang s'écoula à flot hors de ses lèvres avant qu'il ne tombe lourdement sur le sol mort, les boyaux dehors.

Le sans Bannière remercia sciemment Sandor puis courut vers un autre soldat à terre pour se battre avec lui. Les hommes se rouaient de coups et les ordres venant de Béric Dondarrion pleuvaient sur ses hommes pour qu'ils ne perdent pas la main face aux Mallister plutôt nombreux.

Thoros de Myr utilisait une lance qu'il avait récupérer sur un cadavre pour abattre ses ennemis avec une certaine facilité et maitrise. Il l'utilisait avec élégance et dynamisme car il savait parfaitement comment se battre avec une arme comme celle-ci. Après avoir failli frapper Sandor par inadvertance, il fondit en hurlant sur d'autres hommes dorénavant à terre.

Pendant tout ce temps Emerys tenta bien que mal de rester cacher derrière un arbre loin de la tuerie qui se déroulait actuellement dans la forêt, juste sous ses yeux impuissants. De temps à autre elle jetait quelques petits coups d'œil à la scène mais plus particulièrement à Sandor qui se battait hargneusement, la peur au ventre de le voir mourir.

Elle déglutit difficilement puis se colla du mieux qu'elle pouvait contre la cime de l'arbre, les yeux hermétiquement fermés et le cœur martelant furieusement dans sa poitrine. Elle ne devrait pas rester cacher ici alors que les hommes courageux se battaient ! Elle pourrait donner un petit coup de pouce, il lui fallait juste une arme entre les mains.

Mais Emerys n'avait jamais appris à se battre et ce fut à cet instant précis qu'elle comprit la nécessité de le faire. Au moins une fois dans sa vie elle aurait dû apprendre les bases du maniement des lames tranchantes. Sandor avait tenté de lui apprendre quelques astuces et coups lorsqu'Arya faisait sa dance de l'eau mais elle avait refusé, ce qu'elle regrettait énormément à présent. Elle se sentait si stupide, se forçant à ne pas craquer et libérer sa fureur pour si peu.

Le bruit des sabots d'un cheval qui s'approchait créa un vent de panique en Emerys qui rouvrit immédiatement les yeux tout en resserrant sa prise sur l'écorce de l'arbre. Il fallait qu'elle bouge de là si elle ne voulait pas se retrouver confronter à l'un des cavaliers Mallister ... Ces piètres hommes sans honneur ni vertu.

Ravalant nerveusement sa salive, elle tourna légèrement la tête et vit qu'il s'agissait d'un homme en habit noir avec un heaume en forme de rapace recouvrant son visage. Elle plissa les yeux à l'homme qui ne l'avait pas encore remarqué sur son cheval mais il semblerait qu'il recherchait quelqu'un ou quelque chose car il tournait en rond en zyeutant minutieusement les environs.

Finalement l'homme retira son heaume puis passa une main dans ses cheveux noirs courts avec un soupir, son autre main tenant fermement les rênes de son cheval. Emerys ignorait son identité mais par l'aspect de celui-ci, elle en conclut qu'il n'était pas du tout commode.

Le bruit des hurlements et des épées qui s'entre choquaient détourna quelques instants l'attention de l'homme, ce qui par chance, permit à Emerys de tenter de fuir plus profondément dans la forêt. Elle attendit que l'homme en question ne tourne la tête en arrière vers la bataille qui se déroulait puis se décolla rapidement de l'arbre pour courir à toute vitesse entre les arbres.

«Hey !» Hurla le cavalier qui la remarqua instantanément, à son plus grand malheur.

Emerys ne se retourna pas et poursuivit sa course en travers la forêt comme si sa vie en dépendait car effectivement, c'était le cas ! Elle frappa les branches loin d'elle puis gémit lorsque son pied se prit malencontreusement dans une racine et qu'elle dévala une petite pente boueuse. Elle roula plusieurs fois sur le sol en laissant sortir un hurlement de douleur lorsque son poignet craqua durement sous le poids de son corps.

Pas de temps pour cette blessure mineure. Le cavalier la poursuivait, elle pouvait entendre le galopement effréné du cheval dans son sillage. Elle n'aura aucune chance si elle restait dans la forêt parce que l'homme à sa poursuite était nettement plus rapide qu'elle ! Regardant quelques secondes autour d'elle à bout de souffle pour s'assurer que personne d'autre n'était là, Emerys aperçut la rivière entre les arbres. Une issue de secours.

Grimaçant à la douleur atroce dans son poignet dorénavant tordu, elle le plaqua contre sa poitrine puis courut le plus rapidement possible vers l'eau en espérant que l'homme n'arriverait pas à l'attraper jusqu'à ce qu'elle atteigne l'autre côté de la rivière. Ses pieds s'enfoncèrent dans le gravier de la berge et au moment où elle commença à marcher dans l'eau peu profonde, le cavalier surgit d'entre les arbres, l'épée fièrement brandit.

«Tu ne pourras pas m'échapper !» S'écria-t-il.

Emerys l'ignora puis continua de marcher le plus vite possible dans la rivière en essayant d'arriver de l'autre côté de la berge et peut-être réussir à semer cet imbécile ... L'eau arrivait à hauteur de ses mollets et malheureusement, avec sa fatigue de plus en plus forte, elle perdit de la distance avec le cavalier qui finit par la rattraper.

Elle se baissa de justesse avant que l'épée ne lui tranche la tête. Emerys trébucha dans l'eau avec un gémissement, une grimace aux lèvres lorsqu'elle sentit le goût familier cuivré du sang dans sa bouche qui venait d'une plaie à sa tempe dû à sa terrible chute. Son cœur menaçait de sortir de sa poitrine aux affreuses images qui flashaient dans son esprit, lui rappelant sans cesse ce que lui avait fait subir Cersei à cause de Barry Mallister. Si seulement elle n'était pas aussi faible ... Si seulement, elle pouvait se libérer de ce mal qui la ronge constamment. Sa colère dévastatrice serait la seule solution. L'unique solution, malgré les conseils avisés de Lord Varys.

L'homme perché sur son cheval noir commença à rire méchamment tout en tournant autour de la femme apeurée qui ne savait même plus où aller, heureux d'avoir réussi à la coincer aussi facilement. Il reprit une bonne prise sur son épée mais au lieu de la lui jeter comme précédemment il la rabaissa contre sa jambe et continua de tourner autour d'elle comme un loup affamé qui tourne autour de sa future proie.

«Tu es à moi, petite salope ! Tu es jolie, tu me plais bien. Malheureusement mon Maître refuse que l'on épargne les femmes. Dommage pour toi ! Tu ne connaîtras jamais le bonheur d'être avec un homme comme moi.» Se vanta l'homme en riant plus fort.

«Ne m'approchez pas ...» Chuchota Emerys entre ses dents, à bout de souffle.

Ses yeux noirs haineux se levèrent dans le visage du cavalier et elle dû réprimer un grognement de dégout lorsqu'il la regarda de haut en bas avec un plaisir maladif. Elle passa sa langue sur ses lèvres puis se redressa dans l'eau avec une pierre dans sa main droite cachée derrière son dos pour ne pas alerter l'homme répugnant.

«J'ai dit, ne m'approchez-pas !» Hurla-t-elle du haut de ses poumons puis tout à coup, elle lui jeta la pierre dans la figure. L'homme se couvrit immédiatement le visage avec son bras et gémit de douleur lorsque le caillou entra brutalement en contact avec sa joue, au plus grand plaisir d'Emerys surtout quand le sang se mit à couler d'une entaille.

«Je vais te faire la peau !» Pesta le cavalier en relevant son épée puis en s'approchant d'elle avec son cheval, ses yeux rougies par la colère et les dents serrées.

Mais avant qu'il ne fasse quoi que ce soit d'autre, une flèche venue de nulle part traversa rapidement l'air et vint se planter dans la tête de l'homme. Son visage se figea dans le choc total puis son corps tomba lentement hors de la selle de son cheval et dans l'eau de la rivière, une mare de sang autour de lui sous les yeux ébahis d'Emerys.

Elle reprit enfin son souffle. La pression retombait peu à peu après cette angoissante mauvaise passe, le regard rivé sur le corps qui flottait dans l'eau muni d'une flèche dans le crâne. Emerys tourna la tête vers la berge où elle vit l'archer avec son arc toujours tendue vers sa position. Il lui hocha respectueusement la tête puis remit son arc sur son épaule, Béric et Sandor apparaissant derrière lui couvert de sang. Ce fut là qu'elle se rendit compte que la forêt était à nouveau silencieuse, signe que la tuerie avait enfin cessée et que les Mallister avait été défait. Pour cette fois.

Emerys trébucha dans l'eau puis se traîna péniblement jusqu'à la berge où Sandor la récupéra contre lui pour l'emmener à l'abri sous les arbres. Elle reprenait tout doucement son souffle tandis que le Limier l'auscultait sous toutes les coutures pour voir quels genres de blessures elle avait reçu, un visage perplexe en voyant tout le sang sur son visage qui appartenait au cavalier.

«Ce petit enfoiré t'as fait du mal ?» Demanda Sandor en passant deux doigts contre le sang sur sa joue, les sourcils froncés d'inquiétude.

«Je suis tombée, il n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit.» Répondit honnêtement Emerys qui regardait l'archer discuter vivement avec Béric et Thoros derrière Sandor.

«Il a eu de la chance que ce n'est pas moi qui l'ai tué ! Je l'aurais étranglé avec ses propres boyaux puis crever les yeux avant de lui arracher la gorge.» Grogna-t-il entre ses dents, le visage encore plus sombre à cause du sang qui le recouvrait. Il passa grossièrement sa main sur son visage puis attrapa le poignet d'Emerys qu'elle tenait d'une manière protectrice contre elle.

«Ce n'est rien, vraiment. Argh !» Glapit-elle de douleur lorsqu'il le tourna dans tous les sens. Sandor leva quelques secondes les yeux dans les siens puis jeta sa tête en arrière vers Béric et le Prêtre rouge.

«Thoros de je ne sais plus trop d'où, Emerys a besoin de soin !» Aboya-t-il amèrement en empêchant sa femme de retirer son poignet de sa main.

«Il y a sans doute des hommes avec de plus graves blessures ! Je n'ai pas besoin d'aide, je peux me débrouiller toute seule !» S'énerva Emerys en mettant son autre main sur le bras de Sandor et en le tirant fortement pour qu'il la lâche avant que Thoros ne vienne.

«T'es pas un homme et tu n'es pas l'un de ses foutus combattants ! Alors ravale ta putain de fierté de femme et laisse faire le Prêtre pour une fois qu'il servira à quelque chose !» Réprimanda sévèrement le Limier en tirant Emerys proche de son visage et en resserrant d'avantage sa prise sur son poignet blessé.

«Je suis bien plus forte que tu ne le penses, Sandor ! J'ai toujours fait face seule aux difficultés bien avant que tu ne commences à te soucier de ma misérable petite vie ! Alors lâche-moi !» Rugit-elle à son visage, courbée pour sortir de l'emprise sur son bras, la respiration erratique.

Sandor resta là, bouche béate à la regarder dans les yeux. Il était véritablement surpris par son éclat et la soudaine force qu'elle exerçait sur son bras pour qu'il la lâche. D'où sortait-elle cette force ? Il n'en avait pas la moindre idée mais c'était vraiment inattendu. Il referma lentement la bouche puis laissa sortir un petit soupir exaspérer, un pincement au cœur à ses mots froids et durs comme de la pierre. Puis finalement après quelques petites hésitations, il la relâcha puis se redressa lorsqu'Emerys prit la fuite loin de lui et des autres hommes.

«Peut-être devrais-je la voir plus tard ... Je pense que la belle Dame a besoin d'un peu de temps seule. Loin de toute cette agitation. Cela ne lui fera pas de mal, Clegane. Elle est forte.» Ricana Thoros derrière le Chien, les bras croisés sur sa poitrine et le regard rivé sur la forme raide d'Emerys qui disparaissait entre les arbres.

«Ta gueule.» Grommela Sandor, les yeux remplis de culpabilité.

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Les nuages chargés de pluie finirent par craquer sur la contrée de Westeros et attristèrent le paysage déjà bien grisonnant au fur et à mesure qu'ils s'approchèrent du Nord. Les sans Bannières n'allaient pas très vite, ils ne semblaient pas pressés d'atteindre le froid mordant.

Béric Dondarrion, en tête du groupe du cortège, parlait avidement avec Thoros de Myr et l'archer tandis que Sandor et Emerys traînaient à l'arrière avec deux autres hommes plus silencieux. Le couple ne s'était plus adresser la parole depuis l'attaque surprise des Mallister. Pas depuis la petite querelle inhabituelle.

D'ailleurs ils ne comprenaient toujours pas pourquoi ces hommes-là avaient attaqués si loin au Nord et surtout pourquoi ils avaient défiés les sans Bannières alors qu'ils étaient sans l'ombre d'un doute en en sous nombre comparer à eux. Le Limier en revanche n'eut pas trop de mal à s'imaginer que ce fut Barry Mallister qui était à l'origine de toute cette affaire foireuse. Le salopard, il aurait tant voulu le liquider de ses propres mains quand il en avait l'occasion. La petite vermine avait dû entendre parler du sauvetage d'Emerys.

Sandor grogna fortement au fin fond de sa poitrine tout en resserrant sa prise sur les rênes de son cheval. Rien que de se remémorer les mauvais moments qu'il avait passés aux mains des Mallister lui donnait l'envie furieuse de faire marche arrière et de tous les massacrer les uns après les autres. Du moins les quelques survivants qui avaient fuis la queue entre les jambes.

Il vit Emerys le regarder du coin de l'œil puis se redresser contre la selle de son cheval comme si de rien était, son poignet tenu soigneusement contre sa poitrine dans un bandage rapide à l'aide d'un vieux tissu. Il savait qu'elle le boudait mais pour une raison qui lui échappait encore. Ce qu'elle lui avait jeté au visage sans le moindre scrupule lui glaçait le sang. Il ne l'avait jamais vu agir de cette façon. Ses yeux noirs, cette expression froide et la douleur dans sa voix ...

Peut-être qu'il ne savait pas encore tout sur elle tout compte fait. Peut-être que le Prêtre rouge et se vieillard d'Edmund Burton lui disait la vérité. Il était vrai qu'au tout début de leur rencontre Sandor ne l'appréciait guère et ne se souciait absolument pas de son bien-être ni de se qu'il lui arriverait mais bien-sûr, tout cela était de l'histoire ancienne. Et tout le monde savait que le Chien n'avait aucun sentiment positif et encore moins de l'empathie pour qui que ce soit.

Mais c'était du passé à présent. Maintenant il aimait tendrement sa femme et ne supportait pas de la voir aussi distante avec lui après tout ce qu'ils avaient vécus ensemble. Tous les sacrifices et toutes les peurs vaincus par leur amour qui ne pouvait être décrit par de simples mots. Il l'aimait et la protégeait comme un véritable Clegane le ferait.

La troupe s'arrêta après quatre longues heures insupportables de marche pour dormir. Ils avaient encore une très longue route à faire avant d'atteindre le Nord et il valait mieux pour tout le monde de prendre un peu de repos et de force pour la suite de leur aventure qui s'avérait palpitante.

Béric leva la main en l'air pour faire stopper les chevaux derrière lui puis la rabaissa vers une petite clairière à sa droite, signe pour ses hommes de s'arrêter ici. Il y avait beaucoup de forêt et de collines autour d'eux mais au moins ils étaient en hauteur et pouvaient voir si un ennemi s'approchait, pas comme avec les Mallister. Une fois mais pas deux, hors de question de se laisser berner aussi facilement.

Les hommes s'activèrent tous pour installer les chevaux, le nouveau campement provisoire et établir un périmètre de sécurité tout autour. Le Limier se fraya un chemin entre les chevaux pour suivre trois hommes qui s'éloignèrent dans la forêt à la recherche de bois et d'animaux comestibles, laissant Emerys seule avec Béric, Thoros et les deux autres gars de tout à l'heure.

La femme en question se laissa glisser contre la cime d'un arbre puis grimaça fortement lorsque son poignet lui donna une vague de douleur atroce dans l'ensemble de son bras. Il était tordu, c'était évident mais elle n'avait pas encore eu le courage ni la force de le remettre en place. Elle passa une main dans ses cheveux platine humides de sueur puis posa sa tête en arrière contre l'écorce tout en fermant les yeux, écoutant attentivement les voix des hommes autour d'elle ainsi que le vent qui soufflait dans les feuilles.

«C'est bien vilain. Il faut soigner ça, si vous ne voulez pas risquer une infection.»

Emerys rouvrit lentement les yeux pour voir le Prêtre alias Thoros de Myr accroupit en face d'elle avec un petit sourire goguenard aux lèvres, les sourcils levés à l'expression épuisée de cette dernière. Il donna ensuite un petit coup d'œil significatif à son poignet puis releva les yeux dans les siens en haussant nonchalamment les épaules.

«Je sais. Je suis prête.» Acquit-elle doucement en laissant sortir un souffle faible hors de ses poumons puis en détendant ses jambes.

Thoros tendit la main vers elle pour récupérer son poignet endoloris entre ses doigts en attendant de recevoir un signe positif comme quoi elle était vraiment prête comme elle l'affirmait. A peine elle lui hocha la tête que le Prêtre craqua son poignet et remit rapidement l'os en place. Un petit cri involontaire s'échappa des lèvres d'Emerys mais elle referma aussitôt la bouche en se mordant fortement l'intérieur de la joue, les yeux a mis clos tandis que de la sueur perlait sur son front chaud.

«Cela va enfler. Il ne faudra pas trop le bouger pendant quelques temps.» Expliqua Thoros en fouillant dans son sac et en sortant une petite substance blanchâtre et gluante d'une poche. Il prit doucement le poignet douloureux d'Emerys pour y déposer délicatement la crème sur l'ensemble de la peau rougeâtre. Il se racla la gorge puis reprit d'un clin d'œil ludique ; «Essayer de minimiser les mouvements mais ... Je ne m'inquiète pas pour la guérison.»

Pendant tout ce temps, les yeux sombres d'Emerys étaient constamment sur le visage de Thoros de Myr en se posant de multiples questions sur cet homme mystérieux qui semblait en savoir beaucoup sur elle. Comment était-ce même possible ? Elle ne l'avait jamais rencontré auparavant, cela semblait impossible et pourtant ... Il était si différent des autres. Le regard ne trompait pas, il savait. Elle laissa un soupir de contentement sortir de ses lèvres lorsque la crème réchauffa sa peau et apaisa temporairement la douleur dans son poignet en feu.

«Voilà tout est terminé. Ce n'était pas si grave, non ?» Commenta humoristiquement Thoros en penchant la tête sur le côté, les mains sur ses hanches.

Emerys déglutit puis secoua la tête dans la négation en remettant son poignet contre sa poitrine, les jambes repliées contre elle et un visage fatigué. Elle remercia vaguement le Prêtre qui avant de se relever la regarda longuement comme s'il attendait à ce qu'elle dise quelque chose. N'importe quoi, mais rien ne vint sauf une chose qu'il ne s'attendait certainement pas à entendre d'elle.

«J'aimerais apprendre à me battre. Apprenez-moi !» Demanda soudainement Emerys en le suivant du regard lorsqu'il se leva.

«Cela ne s'apprends pas en quelques jours. Il faut des années d'entraînement et surtout savoir reconnaître ses erreurs et vivre avec elles le restant de sa vie. La guerre et la violence ne sont pas faites pour les femmes, non. Laissez donc ça aux hommes cupides qui se disent intelligents ma belle Dame. Il y a assez de morts inutiles en ce monde.» Thoros sourit tristement à la femme assise.

«Les femmes peuvent aussi apprendre à se battre pour défendre leur vie ! Je veux apprendre à manier une épée. J'en ai assez d'être un objet de plaisir aux yeux des hommes, je veux savoir me défendre convenablement !» Siffla Emerys entre ses dents dans la haine pure et simple. Elle se leva contre la cime de l'arbre puis se pencha légèrement en avant vers l'homme incertain.

«Apprenez-moi !» Renchérit-elle désespérément, s'attendant à une sorte de reconnaissance faciale de la part du Prêtre mais à la place, il rit doucement sous son souffle en détournant le regard vers le sol avant de revenir à elle. Il leva ensuite sa main pour la poser sur l'épaule de la femme en face de lui.

«Nous savons tous les deux que tu n'en a pas besoin, Emerys.» Dit-il calmement en donnant une pression sur son épaule, ses yeux bleus dans les siens et son maudit sourire aux lèvres.

A cet aveux, le rythme cardiaque d'Emerys augmenta si rapidement qu'elle se retrouva à court de mot. Sa respiration devint plus profonde, ses lèvres s'entre ouvrirent alors qu'elle comprenait enfin de quoi il parlait. Les murs qu'elle avait si difficilement mis en place durant plusieurs années s'effritaient de plus en plus. Elle perdait le contrôle d'elle-même, elle le sentait. L'homme en face d'elle en était la preuve tangible. Il savait.

«Thoros !» La voix de Béric résonna brusquement derrière le Prêtre. Thoros relâcha Emerys et se retourna vers son camarade qui plissait suspicieusement son œil à lui, les poings serrés à ses côtés.

Emerys suivit du regard l'homme s'éloigner d'elle et vers Béric Dondarrion en attente, le cœur battant dans ses oreilles et une expression confuse sur son visage pâle. Les deux hommes la regardèrent du coin de l'œil puis parlèrent à voix basse avant de partir vers le reste du groupe qui s'installait déjà pour la nuit.

Mais elle n'avait pas manqué le regard soupçonneux que lui avait donné Béric ni celui de Thoros. Sa main joua pensivement avec son poignet blessée contre sa poitrine tandis que ses yeux observaient fixement le sol à ses pieds, en pleine introspection.

Finalement elle chercha du regard où se trouvait Sandor car elle voulait lui donner des excuses pour son comportement inapproprié de tout à l'heure mais l'homme avait disparu dans la forêt pour faire le guet pendant que les autres se reposaient. Sa présence lui manquait, elle voulait vraiment le voir et s'excuser pour le mal qu'elle lui avait fait. La honte se déversait continuellement sur elle, un pincement au cœur.

Après que la nuit fut tombée sur les vastes plaines de Westeros, Emerys alla se coucher même si son esprit vadrouillait encore autour d'un certain Prêtre étrange et d'un Chien.

A suivre ...

Comme je le disais plus haut c'est assez lent mais c'est également voulu. Les autres personnages évoluent comme dans la série d'origine alors je ne ressens pas le besoin de réécrire les scènes, ce qui donne cette impression de lenteur car je me focalise sur deux personnages principaux :)

En tout cas nous approchons de la fin de cette partie ! Un dernier chapitre est à venir avant que les choses s'accélèrent.

VP


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