Chapitre 16

GOT !!!!! *-* Bientôt la fin, bruh, tristesse. J'adore les trois derniers épisodes, surtout la Longue Nuit !

Et vous ? Qu'en avez-vous pensé ?

Bonne lecture !

Chapitre 16

Les jours suivant après cette petite mise au point, les sans Bannières, Sandor et Emerys repartirent sur les routes sinueuses de Westeros en direction du Nord. Ils marchaient la plupart du temps dans la forêt afin d'éviter de croiser la route des soldats Lannister ou même d'autres maisons, pour une question de sécurité.

Les deux premiers jours, Emerys ne parlait quasiment pas. Bien que Sandor reste toujours proche d'elle et qu'il essaie, à sa façon, de lui remonter le moral elle refusait catégoriquement de sourire ou même de lui parler comme elle le faisait autrefois. Ce qui l'énervait, la plupart du temps. Ce long silence constant le rendait triste d'une certaine manière car il aimait quand sa femme lui faisait la conversation. Même si le reconnaître demandait des efforts considérables, surtout à l'égo.

Emerys ne lui en voulait pas évidemment, rien de tout cela n'était de sa faute. Mais au fond d'elle, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir cet immense poids compresser son cœur à ce qui était arrivé à leur village bien aimé dans les Eyrié ainsi qu'à ses amis. Elle affectionnait énormément ses gens-là en fin de compte mais plus que tout, la Paix qui y régnait. Des promesses silencieuses que les jours suivants ne seront plus aussi sombres que les précédents. Que l'avenir ne pouvait être prédit, que toute cette politique stupide ne les rattraperait jamais dans un endroit comme celui-ci. Loin de tout, loin de la guerre.

A quel point tout cela n'était qu'une illusion.

Les jours suivants Emerys se détendit enfin et s'autorisa même à rire à l'une des farces de l'archer. Bien que Sandor haïsse jalousement cet homme et tous les autres de la bande d'ailleurs, il était au moins soulagé qu'elle se remette à rire après cet épisode des plus traumatisants ... Même s'il n'était pas à l'origine de son rire. Cette dernière pensée lui donna un terrible pincement à la poitrine, presque inconnu pour quelqu'un comme lui mais cela affecta grandement son moral qui retomba subitement. Il se renfrogna comme à l'habituel.

Malheureusement sa jalousie s'approfondie d'avantage lorsque Thoros de Myr, le fichu Prêtre rouge, commença à tourner autour d'Emerys. Les deux discutaient souvent ensemble et l'homme avait toujours ce maudit sourire malicieux aux lèvres quand il posait ses yeux bleus réfléchis sur elle. C'était sa femme bon sang ! Personne n'avait le droit de flirter avec elle et certainement pas un pauvre type tel que lui !

Sandor soupira bruyamment puis se laissa retomber contre la selle de son cheval tandis que son regard lassé fixait l'arrière de la tête de Thoros devant lui qui était à côté d'Emerys. Le Prêtre lui parlait de la nature et de la force qu'il y avait en chacun des êtres vivants reliés à la terre ... Quelque chose comme ça, sans réelle importance comme à l'accoutumer. Il allait devoir donner un morceau de son esprit à cet imbécile avant qu'il ne reçoive sa hache entre les deux yeux pour effacer ce maudit sourire niais.

Même Béric Dondarrion s'y mettait par moment. Qu'il pouvait haïr tous ces hommes ... Mais lui restait toujours en tête de liste depuis qu'il avait essayé de l'abattre mais sans succès. Souvent, il allait voir Emerys puis commençait à lui parler vivement sur des sujets de conversation absolument pas intéressants, ce n'était qu'un pitoyable petit jeu pour se rapprocher d'elle. Sans doute pour soutirer des informations à son sujet ou bien la tourmenter. C'était un homme sournois quand il s'y mettait alors cette dernière possibilité ne semblait pas du tout erronée.

Du moins, c'était ce que ressentait Sandor. Il n'était pas quelqu'un de jaloux à l'origine, cette jalousie accrue était apparue depuis qu'il avait fait les serments devant le Septon ... Non, depuis qu'il côtoyait Emerys en réalité. Mais il ne pouvait s'empêcher d'en ressentir en voyant le sourire d'Emerys à chaque fois que l'un d'eux parlait avec elle.

Ce fut à cet instant-là que l'ancien chien du Roi se rendit compte à quel point la tranquillité du village lui manquait. D'être avec sa femme et d'avoir des projets de vie lui manquaient de plus en plus au fur et à mesure qu'ils avançaient vers le Nord mais jamais il ne le dirait à personne car sa fierté légendaire lui en empêchait, sentiments ou non.

Donc il reflua en lui ce qu'il souhaitait exprimer en coups de haches ainsi qu'en violentes insultes pour le bien-être mental d'Emerys. Au moins le temps qu'elle se sente mieux et qu'elle reprenne confiance en elle. Après il avisera. C'était extrêmement difficile pour être honnête, sa main démangeait à chaque fois que l'un des sans Bannières ouvrait la bouche pour dire une ânerie de plus.

En fin de matinée, le groupe s'arrêta près d'une grande rivière peu profonde pour donner à boire aux chevaux mais également se reposer un peu avant de reprendre la longue et pénible route. Certains hommes s'occupèrent du feu tandis que d'autre partirent dans la forêt pour une chasse rapide.

Emerys descendit de son cheval brun puis s'étira doucement en appréciant le bruit de craquement que produisait son dos au mouvement lent. Elle lissa sa robe plus tellement blanche à corsage en cuir noir puis bascula ses cheveux sur une épaule, un sourire aux lèvres alors qu'elle s'approcha de la rivière pour se rafraîchir un peu. Elle se mit à genoux dans la terre puis plongea ses mains dans l'eau glacée en fermant les yeux à la sensation doucereuse sur sa peau ...

«J'aime voir cette expression sur le visage d'une femme, cela me rappelle une certaine époque où je ne vadrouillait pas encore avec la Confrérie. Pas d'inquiétude. Je ne fais que remplir ma gourde.» S'exclama un Thoros souriant derrière elle en s'accroupissant devant la rivière pour recueillir de l'eau.

«Il y a fort longtemps dans ce cas. Ça ne date pas d'hier.» Renifla d'amusement Emerys en s'asseyant sur le sol en tailleur, les mains sur ses genoux et les yeux rivés sur le visage de Thoros de Myr. Le Prêtre lui accorda l'un de ses fameux sourires malicieux puis prit la même position qu'elle sur le sol, la gourde tenue fermement dans sa main droite.

«Peut-être bien. Vous pourriez être surprise ma chère. Vous savez, j'aimerais savoir ce que ça fait d'être une femme au moins une fois dans ma vie ! Je pense que cette expérience serait tout à fait amusante.» Se moqua-t-il en prenant une gorgée de son eau translucide.

«Non, vous ne voudriez pas, croyez-moi.» Répondit Emerys d'une voix ferme et sans joie, ses yeux noirs froids dans les siens.

Personne ne voudrait être une femme à cette époque-là. Le risque était bien trop important malheureusement. Thoros leva les sourcils puis s'installa en arrière tout en regardant pensivement les arbres de l'autre côté de la rivière, les chevaux hennissant dans le lointain. Tout en tournoyant sa gourde d'une main, il laissa sortir un petit soupir de contentement alors qu'une nouvelle pensée apparue dans son esprit complexe.

«Certes. Pas à votre place en tout cas, loin de moi l'idée. Je me demande encore comment vous faites avec cette brute de Clegane. Heureusement que vous possédez un pouvoir de guérison ... Je n'ose m'imaginer les dégâts irréparables.» Charia le Prêtre qui en contrepartie de sa moquerie subtile reçut un regard perplexe de la femme platine à côté de lui. Bien-sûr, il ne faisait que de la chercher un peu.

«Qu'est-ce que vous insinuer ! Qu'il me frappe ? Me bat ? Sandor est quelqu'un de bien contrairement à ce que vous tous pensez de lui. Il a toujours été très doux avec moi et je lui suis redevable pour tout ce qu'il a fait.» Répondit abruptement Emerys, agacer que chaque personne qu'elle croisait essayait de rabaisser le Limier d'une quelconque façon.

«Je vois.» Marmonna finalement Thoros en regardant longuement Emerys.

Elle le protégeait c'était évident, mais avait-elle conscience de quoi il était capable ? Ce qu'il avait fait ? Plus il la regardait et plus il avait l'impression que oui, elle était au courant de ses actes passés. Quelque chose que personne d'autre en ce monde aurait été capable de faire. Alors peut-être qu'effectivement, c'était elle la solution. Les deux retombèrent dans un silence gênant, les yeux dans les reflets apaisants de la rivière jusqu'à ce que la femme ne rouvre la bouche.

«J'aimerais revenir en arrière et avoir le pouvoir de tout changer. Réécrire l'histoire à mon image et faire des choix différents. Sauver des vies, d'innombrables vies innocentes ... En enlever certaines. Prendre d'autres décisions qui auraient peut-être conduits à un meilleur avenir. Pour tout le monde.» Elle s'arrêta subitement en pinçant douloureusement les lèvres entre elles, les yeux baissés à ses mains nouées.

Thoros de Myr ne dit rien mais se contenta de la regarder fixement. Elle se battait intérieurement et bien qu'il ne sache pas ce qui lui était arrivé avant leur rencontre il pouvait voir qu'elle essayait de cacher quelque chose. Il avait une petite idée sur la question grâce à ses croyances. Des choix différents pour un avenir différent. Chaotique ? Il soupira fortement puis se redressa pour se mettre à côté d'Emerys, leurs hanches se frôlantes un peu.

Soigneusement, il lui prit la main gauche dans la sienne et l'ouvrit paume face au ciel pour examiner l'intérieur de cette dernière. Il vit du coin de l'œil Emerys confuse ouvrir et refermer la bouche mais il continua d'observer minutieusement les traits qui recouvraient l'intérieur de sa main en passant son index sur une longue ligne au milieu de la paume, légèrement rougis à cause des rênes de son cheval.

«Vous voyez cette ligne ?» Dit-il en pointant la ligne en question. Lorsqu'elle hocha la tête, il continua ; «c'est votre ligne de vie. Plus elle est courte et plus votre vie l'est. Mais là en revanche cette ligne est longue et donc vous n'êtes pas encore sur le point de rejoindre le créateur. Vous savez ce que cela signifie ?» Emerys fronça les sourcils puis secoua rapidement la tête dans la négation, ce qui entraina un petit sourire sur les lèvres de Thoros.

«Que vous pouvez encore changer les choses. Faire les bons choix car rien n'est certain Emerys. Nous devons tous prendre une direction, celle qui vous semble la plus juste. Alors n'écoutez que votre cœur, ne soyez pas influencer par de mauvaises âmes, de sombres idéologies qui pourraient entraîner votre perte. Ou pire encore.» Finit-il d'une voix sérieuse en tenant fermement la main de la femme dans la sienne sans rompre le contact visuel avec elle.

Aussitôt dit Emerys déglutit puis le fixa intensément, l'étudia quelques instants pour tenter de comprendre où il voulait en venir exactement. Sa veine à la tempe ressortait légèrement alors qu'il plissait les yeux, cherchant à transmettre un message silencieux rien que par le regard. Finalement après plusieurs longues secondes interminables il la relâcha puis se leva en tendant poliment sa main pour aider Emerys à se redresser avec lui.

«Vous êtes quelqu'un d'étrange ...» Rit nerveusement Emerys en secouant vaguement la tête et en repoussant une mèche de cheveux platine loin de ses yeux.

«Pas autant que vous.» Répondit sans humour Thoros en arrêtant subitement de sourire. Il regarda Emerys dans les yeux et pendant un instant elle crut y voir une lueur de curiosité mélangé à de la méfiance en eux. Il se détourna rapidement d'elle puis repartit vers le campement provisoire, sa gourde en main et son manteau dans l'autre.

Il agissait si étrangement par moment ... Emerys ne savait pas ce que cet homme cherchait à faire avec elle mais à chaque fois qu'il lui parlait ou la regardait elle avait l'impression qu'il essayait de voir à travers son âme. Qu'il cherchait à connaître tous ses secrets les plus sombres. De comprendre ses origines. Il la testait, mais pourquoi ?

A son retour au campement dans la forêt, Thoros se dirigea vers Béric Dondarrion non loin des chevaux mais il fut rapidement confronter à l'imposant Sandor Clegane, sa hache tenue fermement dans sa main droite et ses yeux bruns habituellement tristes débordant de colère à peine contenue.

«Clegane.» Dit-il par pure politesse avec un léger rebond, surpris de le voir.

«Qu'est-ce que tu lui a raconté encore, Prêtre de mes couilles !» S'agaça rapidement Sandor en levant sa hache près du visage de Thoros pour le menacer. Cela incita l'homme plus court à rire puis à lever les sourcils au visage furieux du Chien.

«Allons Clegane, as-tu si peu confiance en ta propre femme ? Arrête un peu avec cette jalousie absurde. Je lui ai parlé de sa ligne de vie, si tu ne me crois pas va donc le lui demander ? Je pense que vous avez des choses à vous dire. Beaucoup, de choses. Des secrets qui doivent être révéler avant qu'il ne soit trop tard.» Thoros se pencha en avant et baissa la voix à la fin de sa phrase. Il contourna lentement le Chien enragé puis déambula jusqu'à Béric qui discutait avec l'un de ses hommes à côté de son fidèle cheval.

Prit d'agacement par les petites devinettes inutiles du Prêtre rouge, Sandor leva ses yeux ennuyés sur la forme d'Emerys au loin toujours proche de la rivière qui se préparait pour une petite baignade bien méritée. Les mots mystérieux de Thoros avaient déjà étés dits par une autre personne et cela le déroutait quelque peu.

Après mainte réflexion, il planta sa hache dans la cime d'un arbre puis alla récupérer sa sacoche sur la croupe de son cheval.

Un peu plus tard et aux alentours de midi, Emerys revint au campement encore toute humide par son bain puis s'installa confortablement sur le sol près du feu crépitant pour se réchauffer et éventuellement sécher. Elle frissonna involontairement, les dents serrées lorsqu'un coup de vent serpenta le long de son corps froid. D'un grognement, elle jeta un petit coup d'œil autour d'elle et vit que Sandor n'était nulle part en vue.

«Où est Sandor ?» Demanda-t-elle à Béric lorsque l'homme vint pour lui tenir compagnie.

«Ne vous inquiétez pas pour lui Emerys. Je l'ai vu proche des chevaux tout à l'heure, il va bien. Il s'inquiète beaucoup pour vous.» Rétorqua-t-il soudainement en s'asseyant à côté d'elle avec un soupir las.

«Pourquoi ai-je cette impression qu'à chaque fois que vous parlez de lui c'est pour vous moquer. Que vous as-t-il fait exactement Béric ?» Questionna Emerys en le regardant de haut en bas, s'arrêtant quelques secondes sur l'entaille horrible à son cou.

«Il m'a tué.» Répondit tout naturellement l'homme mais lorsqu'il vit l'expression choquée d'Emerys, il rit et poursuivit en désignant les cicatrices sur son visage ; «Mais Thoros m'a ramener à la vie, plusieurs fois. Car comme il le dit si bien, le Maître de la Lumière a encore besoin de moi. Ma quête en ce monde est inachevée.»

«C'est ridicule. Pourquoi aurait-il fait une chose pareille ?» Pressa Emerys à la fois soucieuse et à la fois exaspérée, le front sillonné. Elle décida d'ignorer la fin de sa phrase pour l'instant même si cela entraîna un titillement familier dans son cœur.

«Il devait être jugé pour tous ses crimes abominables. La Maison Clegane n'est pas très bien vue dans nos régions, surtout dans le Nord. Son frère a été le premier à me tuer d'une lance dans le cœur et de cela beaucoup d'autre on suivit.» En lui répondant il désigna son œil couvert, son entaille sous le cou ainsi que l'horrible cicatrice parcourant sa clavicule.

«A l'époque, Sandor Clegane était un combattant qui obéissait bien sagement aux ordres, même si certains allaient à l'encontre de son honneur. Comme par exemple tuer un petit garçon innocent pour satisfaire ses Maîtres. Faire le sale boulot à la place des autres. Un tueur né, un sang-froid inégalable. Voyez-vous Emerys, je ne le pensais pas capable de changer et pourtant le voici ... Avec vous.» Béric désigna Emerys toute entière avec sa main puis reprit dans ce même ton fasciné.

«Je ne sais pas si le Maître de la Lumière est le seul et unique qui aide Clegane avec son destin mais je peux dire avec certitude que vous Emerys, vous y êtes pour quelque chose. Rien ne se passe par hasard en ce monde.» Admit-il en baissant légèrement la tête sans rompre le contact visuel avec la femme platine.

«Pensez-vous que je sois un obstacle ?» Demanda soudainement Emerys, la bouche entre ouverte et les yeux perdus dans le vide.

«Ou peut-être que c'est lui l'obstacle à votre route. Qui peut en juger, ici ? Nous sommes tous des pions dans le jeu du Trône de Fer et nous avons tous une destiné que R'hllor nous trace. Quel est votre but ? Quel est le mien ?» Poursuivit Béric en se redressant puis en attrapant sa gourde à sa ceinture.

«Eh bien ... Je n'en sais rien. J'y songe, chaque jour qui passe. Pourquoi maintenant ? Tout ce que je sais c'est que je ne suis pas encore prête à mourir, pas avant d'avoir fait une dernière chose.» Emerys attrapa la gourde tendue et bu une énorme gorgée, grimaçant lorsque le vin coula hors de ses lèvres et le long de son menton en petites gouttes.

«Qu'avez-vous en tête exactement ?» Renchérit curieusement l'homme en face d'elle, l'œil plissé suspicieusement.

«Me venger de ce que l'on m'a fait subir.» Assura cette dernière d'une voix mortellement basse, les yeux noirs plongés dans les siens avec haine et rancœur.

«La vengeance n'est pas le meilleur des soulagements. Une fois que vous faite ce que vous pensez être le mieux, vous vous retrouvez avec un goût amer en bouche. Tôt ou tard les gens qui vous ont faits du mal en payeront le prix. Il suffit d'avoir un peu de patience et vous verrez. Croyez-moi Emerys.» Béric cligna de l'œil d'une manière ludique puis sourit.

«Bien que vos paroles soient bourrées de sens je ne partage pas cet avis-là. Mais je vous remercie pour vos conseils Monsieur Dondarrion.» Ricana Emerys en redonnant la gourde à son propriétaire.

«Tout le plaisir est pour moi, charmante Emerys ! Bien que j'apprécierais poursuivre cette conversation avec vous, j'ai peur de me retrouver avec une hache fermement plantée dans la tête. Et même si je suis certain que Thoros arriverait à me ramener une fois encore, je ne voudrais pas tenter la colère d'un Clegane.» S'esclaffa Béric en se levant de son siège à côté de la femme, les mains sur les genoux.

«Craignez-vous à ce point-là le Limier ?» Emerys le regarda d'un air ahuri en haussant nonchalamment les épaules.

«Quand je suis trop proche de vous, oui. Nous avons vus de quoi il était capable lorsqu'il ne vous savait pas en sécurité. Vous n'avez aucuns soucis à vous faire Madame Clegane. Tant que vous êtes avec lui, vous ne risquez plus rien.» Affirma Béric d'un sourire conciliant.

Emerys détourna les yeux mais lui rendit tout de même un sourire timide, une légère rougeur sur ses joues à l'appellation qui sonnait agréablement à ses oreilles. A vrai dire elle l'appréciait, il était quelqu'un de bien et qui savait exactement comment parler pour avoir confiance en lui. Béric lui adressa une petite révérence polie puis se détourna pour partir mais Emerys le stoppa net en s'écriant.

«Encore merci pour votre aide ! Sans vous, ces hommes auraient gagnés. J'ai une dette envers vous.» Elle déglutit puis leva les yeux au visage contemplatif de Béric Dondarrion.

«En temps voulu.» Répondit-il doucement avec un petit hochement de tête puis en reprenant une autre direction, laissant la femme perplexe assise sur le sol.

Elle laissa un souffle faible sortir de sa gorge et ses yeux s'attardés sur le dos de Béric qui s'éloignait en direction de ses hommes bavardant tranquillement. D'un froncement de sourcil, elle regarda nerveusement ses mains puis passa ensuite son regard songeur sur la dense forêt autour d'elle qui était, fort heureusement, assez loin des routes principales. Ces hommes disaient des choses vraiment très étranges ... Voyaient-ils dans l'avenir en quelque sorte ?

Emerys gloussa à cette dernière pensée, à la stupidité de ses propres questions. Bon sang, elle devait vraiment apprendre à s'endurcir et devenir un peu moins naïve à l'avenir si elle voulait espérer survivre. Comme si elle n'avait pas déjà vues et entendues des choses complètement folles ! Il fallait qu'elle apprenne. Rapidement. Le chemin risquait d'être encore très long jusqu'au face à face ultime.

Soudainement, la jeune femme entendit la grosse voix grincheuse de Sandor qui la sortie de la rêverie profonde et lorsqu'elle leva les yeux, elle le vit en train de se quereller verbalement avec l'archer qui revenait de chasse avec des lièvres accrocher à des lanières sur ses épaules. Secouant la tête aux pitreries des deux hommes, Emerys se coucha sur le dos puis posa ses mains sur sa poitrine tout en regardant la scène amusante.

Ses paupières commencèrent à devenir lourdes et avant qu'elle ne le sache, elle s'endormit avec un léger sourire fantôme aux lèvres.

Peu de temps après quelque chose la réveilla. Sandor était assis à côté d'elle en mangeant un bout de lièvre cuit, l'odeur de la nourriture titillant ses sens. Combien de temps avait-elle dormi exactement ? Le ciel s'était légèrement assombri au-dessus d'elle, les feuilles des arbres bougeantes au vent frais. Emerys se redressa sur ses coudes puis en position assise et remarqua par la suite qu'il n'y avait qu'elle et le Limier autour du feu, les autres étaient proche de la rivière.

Elle cligna des yeux avec un gémissement mais tout à coup un morceau de lièvre lui était tendu au visage. Elle remercia poliment Sandor puis gouta la viande bien cuite en fermant les yeux au goût délicieux du lièvre sur sa langue qui apaisa rapidement sa faim.

«A ton goût ?» Questionna le Limier en se penchant vers elle pour voir sa réaction.

«Je préfère le poulet.» Répliqua-t-elle en esquissant un sourire mesquin à lui.

Ils se regardèrent quelques instants sans rien dire puis contre toute attente, Sandor se mit à rire. Pas réellement un rire à plein poumon mais plutôt un reniflement d'amusement ce qui entraîna un pincement encourageant au cœur d'Emerys. C'était très rare de le voir sourire mais encore plus rare de l'entendre ricaner.

«Moi aussi. Je préfère le poulet que cette merde.» Rumina-t-il en jetant son morceau dans le feu crépitant. Ce n'était pas forcément vrai mais pas totalement faux non plus. Certes le poulet était son met préféré, mais peut-être que le fait de savoir que c'était l'archer qui avait attrapé la nourriture la rendait moins enviable ...

Emerys se redressa sur ses genoux puis vint se mettre en face de Sandor, les mains sur ses épaules et ses yeux dans les siens surpris. Elle le regarda longuement sans rien dire puis laissa traîner sa main droite sur l'ancienne blessure au cou qu'il avait reçu il y a longtemps maintenant. La main de Sandor se leva à son corsage et il joua avec les ficelles tout en cherchant les yeux de sa femme comme pour une permission silencieuse.

«Non ! Certainement pas.» Glapit Emerys en enlevant sa main de son corset noir, son grand sourire trahissant son refus. Il se redressa pour être aux niveaux de ses lèvres puis l'embrassa, sa main descendant à ses côtes puis sur ses hanches saillantes.

Difficile de résister à ses yeux de chien battu mais ils n'étaient absolument pas seuls ! Alors elle attrapa ses mains rugueuses dans les siennes puis les serrèrent contre sa poitrine en plantant un dernier baiser affectueux sur ses lèvres, amusée par l'expression attristée qu'il lui offrait maintenant.

Emerys rit doucement puis ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais le sol sous elle se mit à trembler, ce qui remplaça immédiatement son expression sereine à quelque chose de très inquiet, en miroir avec le visage de Sandor Clegane. Il lui prit les épaules puis la redressa avec lui en la gardant fermement contre son côté gauche, les yeux cherchant frénétiquement d'où provenait ce soudain tremblement.

Sans surprise ils s'agissaient de chevaux qui galopaient à toutes vitesses vers leur position. Les sans Bannières se regroupèrent rapidement au centre même du campement provisoire et ordonnèrent de récupérer leurs armes pour le combat à venir. C'était la panique. Personne n'avait la moindre idée à quels mécréants ils avaient à faire aujourd'hui mais ils ne se laisseront certainement pas abattre.

Les cavaliers inconnus arrivèrent rapidement sur les lieux et engagèrent presque instantanément le combat en hurlant des cris de guerre multiples. Sandor poussa précipitamment Emerys derrière un arbre épais puis courut pour aller récupérer une arme et se battre avec Béric Dondarrion.

Ses yeux se remplirent de larmes d'effroi, sa gorge se serrante violemment. Emerys plaqua sa main sur sa bouche lorsqu'elle vit la bannière de la maison Mallister flotter au vent.

A suivre ...

VP

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