Chapitre 19
Dernier chapitre de cette deuxième partie.
Le combat et les retrouvailles qui s'annoncent ici ! *-*
Je vous rappelle que cette histoire est dramatique et sombre (et que nous sommes dans une fanfiction GoT) noté T/UA pour la violence et le sang, vous savez ce qui peut se produire généralement n'est-ce pas ? Bien.
Alors bonne lecture :)
Chapitre 19
C'était le grand jour.
Toute la cité avait été mise au courant du combat judiciaire qui allait débuter en cette fin de matinée. Une opposition entre l'ancien bouclier juré du défunt Roi Joffrey et de la terrible Montagne. Les deux derniers Clegane dans un combat à mort.
Il n'y avait plus eu de combat pareil entre des membres d'une même famille depuis des lustres. Le dernier combat, celui qui opposait le Prince Oberyn Martell et Gregor Clegane avait vite été terminé et n'avait pas fait beaucoup d'échos.
Lorsque Sandor s'avança près des portes de Port-Réal, il ne savait pas comment il fallait qu'il se sente. Devait-il être fier ou plutôt inquiet ? Il ne doutait pas sur ses capacités au combat bien au contraire mais en revenant là où il pensait ne jamais remettre les pieds le laissait un peu incertain.
Il avait haït cette capitale depuis que la maison Clegane était entrée aux services des Lannister.
Tout cela pour une stupide question d'honneur ... Voilà pourquoi Sandor était écœuré des serrements à la con qui, un jour ou l'autre, finissaient par être brisés. En tout homme sommeille une bête et il suffit de lui donner une arme pour qu'il montre sa vraie nature. Et il faisait partie de ses nombreux hommes qui avaient faits les mauvais choix.
Il soupira lorsqu'il traversa le chemin de pierre menant jusqu'au Donjon Rouge, quatre gardes Lannister qui l'accompagnaient. Comme s'il ne connaissait pas déjà le chemin de merde ! Il se retenait de ne pas leur crier dessus de le laisser faire et de surtout lui foutre la Paix. Sans le vouloir, une petite crainte se glissa au creux de son estomac.
Oui, il passait par l'un de ses rares moments où il n'était pas si sûr de lui. Ce n'était pas vraiment sa vie qui l'importait mais plutôt celle d'Emerys s'il venait à perdre contre son frère. Il avait attendu ce moment depuis si longtemps et maintenant qu'il allait y faire face, Sandor devait prendre quelques instants pour se redonner le courage nécessaire.
Il ne pouvait pas se permettre de perdre contre la Montagne, c'était une question d'orgueil avant tout mais aussi une question de vengeance personnelle. Pour tous ce qu'il lui avait faits, à ses parents, sa sœur et tous les innocents. Si une personne méritait de mourir aujourd'hui ce fut bel et bien Gregor Clegane et Sandor allait s'assurer que ce soit le cas.
Il traversa tranquillement Port-Réal, la poitrine serrée d'impatience et une envie immense de grogner d'agacement. Il avait tant envie de revoir Emerys en vie et de la sortir d'ici ! Son visage et sa douceur lui manquaient plus qu'il ne se l'était imaginé ... Un sentiment vraiment inconfortable et qui alimentait d'autant plus son envie de remporter le combat.
Pour elle, pour lui.
Ce n'était plus qu'une question de minutes avant que le cours des choses risque d'être changé radicalement. Si les Dieux le veulent, Sandor sera épargné ainsi que la vie d'Emerys Raven.
Les gardes l'emmenèrent dans les vestiaires où son armure ainsi que son heaume l'attendaient patiemment. Sandor refusa de les porter, il préférait rester dans son armure actuelle sans aucun casque car il n'avait pas besoin de toute cette mascarade inutile pur battre son frère. Peut-être avait-il un peu trop d'estime mais à cet instant il ne pouvait tout simplement plus se permettre d'hésiter ni de faire machine arrière.
Non pas qu'il veuille le faire !
«Ser Jaime Lannister a insisté pour que vous portiez une protection !» Commanda l'un des gardes en pointant son doigt sur l'armure neuve sur le banc.
«Ton armure tu peux te la mettre dans le cul ! Je ne porterais pas cette connerie, j'ai besoin d'avoir mon armure légère.» Expliqua Sandor en roulant ses épaules blindées. L'armure que Jaime voulait qu'il porte semblait très lourde et surtout trop doré à son goût ... Même pas en rêve. Ce temps-là était révolu.
«Le Prince Oberyn n'avait pas porté d'armure et il est mort. Voulez-vous cela, Chien ?» Dit un autre sur un ton agressif en prenant un pas menaçant vers Sandor.
«Tu vas encore longtemps me casser les couilles ?! J'ai dit que je ne porterais pas cette armure alors vas aller balancer tes conseils à la con à quelqu'un d'autre !» Grogna le Limier en faisant signe avec sa main vers la sortie des vestiaires.
Les gardes se regardèrent bêtement mais ne dirent rien de plus au ton froid du Chien. Sandor détourna les yeux d'eux puis commença à prendre plusieurs profondes inspirations. Il fallait absolument qu'il canalise son impatience en force ou il risquerait de commettre une erreur fatale ! Il ne pouvait pas se le permettre, il y avait bien trop d'enjeu et ses deux imbéciles n'aidaient en rien les choses !
Il pouvait entendre les voix des gens à l'extérieur qui commençaient à prendre place dans les tribunes pour admirer le combat qui allait se dérouler. Cela ajouta une petite pression en plus sur lui, il ne voulait pas se décevoir ni décevoir Emerys.
Elle devait être là, dehors à attendre. Cette petite pensée donna un élan de courage à Sandor qui, d'un coup de bras, sortit sa longue épée. Il la tournoya dans ses mains démunis de ses gants puis la bougea lentement d'un côté à l'autre, s'échauffant pendant que le public prenait place.
Il n'était pas heureux de revoir Cersei ni l'un de ses foutus Lannister mais au moins il avait pu compter sur Jaime pour qu'il puisse passer sans se faire piégé aux portes. Sandor s'était un petit peu attendu à un coup foireux de sa part mais finalement il était agréablement surpris de cet homme. Il pensait qu'il était comme le reste de la bande, ingrat, prétentieux et imbu de sa personne.
Sandor balança son épée le long de son bras gauche en prenant appuis sur sa jambe droite, le souffle rapide avec l'exercice. Il n'avait pas le droit à l'erreur car c'était soit lui ou soit la Montagne. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres en s'imaginant d'ores et déjà Gregor se tordre de douleur lorsqu'il lui enfoncera lentement son épée dans le ventre ... L'image était très agréable en effet.
A l'extérieur, Tommen, Margaery, Lady Olenna, Cersei, Ser Loras ainsi que le reste de la cour s'installèrent dans les tribunes Royales. Ils étaient aux mêmes emplacements que la fois d'avant avec le Prince de Dorne qui combattait pour sauver Tyrion.
Cersei sourit doucement en se rappelant de ce jour. Elle avait tant apprécié de voir le visage de son frère se décomposer lorsque la Montagne explosa le crâne du Prince après lui avoir crevé les yeux. Ce jour-là, Oberyn n'avait pas fait long feu face à Gregor. Il lui avait certes infligé quelques dégâts mais pas suffisant pour le faire tomber et le tuer.
Elle plissa les yeux lorsqu'elle vit en contre bas à sa droite Ser Meryn Trant traîner quelqu'un sous la tente qui avait été mise en place pour cette occasion très spéciale. Elle releva les yeux puis s'installa un peu mieux dans son siège à côté de son fils Tommen qui lui n'avait pas l'air aussi heureux qu'elle.
Jaime arriva un peu en retard mais se fraya tout de même un chemin en travers la tribune pour rejoindre sa sœur et le Roi au centre. Il prit sa position sur la gauche de Tommen puis lâcha une petite excuse pour son retard. Il arrêta immédiatement de sourire et un vent d'effroi se fraya un chemin sur son visage lorsque ses yeux se posèrent sur Emerys sous la tente.
Il serra la mâchoire, les yeux devenant un peu plus grand alors qu'il prenait sur l'apparence de la jeune femme. Il tourna brutalement la tête vers Cersei puis passa derrière le trône de Tommen pour glisser un mot à sa sœur souriante.
«Que lui as-tu fait ?!» Siffla-t-il pas trop fort en regardant à son visage.
«Non, toi que lui as-tu fait ?» Répondit-elle en levant les sourcils à son frère et amant.
Jaime ne répondit pas comme il retourna à sa place aux côtés de Tommen. Elle vit également que son fils refusait de la regarder dans les yeux, mort de trouille apparemment. Elle arrêta un peu de sourire puis se détourna de lui en baissant les yeux vers le Mestre Pycell qui débuta son discours ennuyeux en face des tribunes.
Tout le monde cessa de parler alors qu'il expliquait les règles du combat. Le vieil homme ne parlait pas très vite et cela agaça rapidement les spectateurs ainsi que Sandor qui attendait patiemment de pouvoir faire son entrée et en finir avec toute cette merde. Il roula une dernière fois ses épaules en gardant une prise ferme sur son épée puis prit une dernière petite gorgée de son vin avant de la jeter sur l'un des gardes à côté de lui.
Pycell se retira de la place centrale pour laisser venir les deux combattants. Sandor ne perdit pas une seule seconde et bouscula les gardes pour passer et se présenter à la vue de tous. Il fronça les sourcils aux rayons du soleil puis s'installa rapidement en face de la tribune Royale en donnant une brève révérence au Roi.
Il revit avec dégoût intense Cersei, la femme qui le regardait froidement avec cet air hautain qu'elle avait depuis toujours. Puis il vit le jeune Roi ainsi que Jaime Lannister. Il y avait d'autres personnes dont l'un deux qu'il reconnut être le Chevalier des roses qu'il avait sauvé d'une mort certaine aux mains de son frère à un tournoi. Mais au moins il n'y avait plus cette espèce de débile mental de Joffrey ...
Sandor se redressa puis prit quelques pas en arrière pour laisser la place à Gregor. L'homme était dans son armure noire de combat et portait un heaume carré qui lui donnait un air beaucoup plus menaçant. Il le suivit du regard jusqu'à ce qu'il soit devant lui, la bouche dans une grimace énervée.
Mais alors ses yeux se posèrent sur la personne qu'il cherchait depuis longtemps.
Les bruits autour de lui moururent et la seule chose qu'il pouvait encore entendre fut les battements de son cœur dans ses oreilles. Il était incapable de bouger, les yeux sur la forme de la femme à peine à quelques mètres de lui.
Emerys était vivante, mais en très mauvais état.
Ses yeux noirs fixaient le sol comme si elle n'était plus là, à genoux et enchaîner comme un animal. Un grand collier de métal noir autour de son cou qui reliait ses poignées par des chaînes et l'empêchait de faire quoi que ce soit.
Son visage pâle était couvert de bleus et de sang, sa lèvre inférieure fendue et son œil droit au beurre noir. Il y avait du sang dans ses cheveux platine et ils étaient légèrement emmêler mais le pire du pire fut le reste de son corps.
Les doigts de sa main gauche pendaient mollement vers le sol comme s'ils avaient étés brisés à plusieurs endroits et sa robe couleur rouge et or masquait la plupart du sang dans le tissu qui recouvrait ses côtes, son ventre, ses jambes et ses bras. Un lion avait été cousu sur l'épaule gauche pour la ridiculiser d'avantage, la rabaissant à un simple animal de compagnie appartenant au Lannister.
Le cœur de Sandor manqua un battement lorsque ses yeux rencontrèrent enfin ceux d'Emerys. La femme avait finalement reconnue qu'il était là et avait levé les yeux vers lui, le visage vide d'émotion. Lorsque leurs yeux se croisèrent, un courant électrique passa dans le corps du Limier. Elle avait le regard le plus froid et vide qu'il n'avait jamais vu, ses yeux noirs entourés par de grandes cernes creuses.
Cersei avait réussi à la briser, elle avait brisé Emerys Raven.
Une colère insupportable se déferla sur Sandor Clegane dès cet instant précis. Il n'avait jamais ressenti une pareille émotion de toute sa vie. Une rage si intense et violente ainsi qu'un sentiment terrible d'impuissance, il se sentait capable de tuer n'importe quel homme pour soulager sa douleur et sa tristesse.
Mais alors qu'il continuait de fixer Emerys, il vit un éclat d'espoir luire dans ses yeux. Elle semblait enfin revenir à elle-même car son expression vide changea en quelque chose de beaucoup plus chaud et heureux. Oui, le mot exact était heureux car elle n'arrivait pas à croire qu'il était là pour elle.
Emerys cligna des yeux puis pencha légèrement la tête sur le côté, la bouche entre ouverte et la respiration sifflante. Son corps lui faisait mal par les heures de tortures mais son esprit se sentait apaiser maintenant qu'elle revoyait le Limier. Elle n'avait plus d'espoir lorsque Cersei la donna à la Montagne et ne pensait même pas survivre jusqu'à ce combat mais il était là, et il allait se battre pour elle.
Les quelques secondes de regards intenses se terminèrent lorsque la Montagne se retourna vers son plus jeune frère, épée sortie et près à engager le combat. Sandor reprit ses esprits puis reprit une bonne prise sur son épée en prenant place devant son frère.
Il voyait rouge. Sa respiration était profonde de rage et de la sueur perla sur son front à cause de la chaleur et de sa fureur. Gregor tourna calmement autour de Sandor sans jamais le quitter des yeux, cherchant un moyen de commencer le combat à son avantage.
«Nous y voilà mon frère.» Grogna le Limier en esquivant un coup de la Montagne.
Gregor ne répondit pas mais se mit à rire bruyamment, un large sourire mauvais sur ses lèvres. Il jeta une nouvelle fois son épée vers Sandor mais il l'esquiva comme sa première attaque. Il savait que son petit frère n'allait pas être facilement déstabilisé mais il savait comment exploiter son point faible.
«Comment trouves-tu mon nouveau jouet ?» Demanda Gregor en pointant son pouce derrière lui vers Emerys. Sandor hurla puis jeta son épée sur son frère qui contrit rapidement le coup et le repoussa sans trop d'encombres.
Emerys sentit son souffle se prendre dans sa gorge puis leva les yeux vers les tribunes où Cersei regardait avec plaisir morbide le combat se déroulant sous ses yeux. Elle avait mis tous ses espoirs sur son garde fidèle et elle avait confiance en lui, cela se voyait à son visage mesquin. En revanche, Tommen ne semblait pas du tout apprécier le combat entre les deux frères ni même Margaery.
«Que lui as-tu fait !» Hurla Sandor en frappant son frère dans le dos puis en pivotant pour lui planter l'épée dans les côtes mais il repoussa la lame avec son bras.
«Tu aurais dû l'entendre crier ... Il n'y a pas plus grand plaisir que d'entendre une femme hurler à l'agonie.» Se vanta Gregor en frappant Sandor dans le visage avec son poing. Immédiatement le Limier répliqua en lui fonçant dans l'estomac puis en plantant son épée dans son pied.
Gregor grogna puis empêcha de justesse l'épée de son frère lui couper un bras. Effectivement, Emerys était son meilleur point faible car il se battait encore plus férocement et ce fut exactement ce qu'il lui fallait.
Les chocs d'épées s'échangèrent violemment puis les coups ainsi que les insultes. Sandor fatiguait doucement face à son frère imposant et puissant mais il n'allait pas se laisser faire ni même lui donner une chance de lui porter le coup de grâce.
Il trébucha sur ses pieds lorsqu'il reçut un coup de coude dans le visage et se baissa à temps pour ne pas recevoir la lame de Gregor en travers le cou. Les spectateurs huèrent lorsque Sandor frappa le pommeau de son épée dans le dos de la Montagne et le mit à genoux.
Cersei se crispa un peu sur son siège mais se détendit quand Gregor repoussa le Chien en lui tranchant la joue. Elle pouvait sentir un lourd regard pesant sur elle et lorsqu'elle tourna la tête vers les tribunes à sa droite elle vit qu'il s'agissait de Lady Margaery.
La fille tenait fermement le bras de sa grand-mère tout en pleurant silencieusement mais ce qui rendit perplexe Cersei fut ses yeux bleus haineux qui la regardaient intensément. Elle lui en voulait d'avoir fait cela à Emerys. Tommen se pencha vers elle puis lui chuchota quelque chose à l'oreille qui lui redonna un peu le sourire.
Cersei le regarda pensivement, sentant de la jalousie envahir son cœur en voyant l'échange entre son fils et cette petite peste. Elle rabaissa immédiatement les yeux lorsque le public laissa échapper des cris. La Montagne tournait autour de Sandor qui venait de tomber à genoux en lui criant des atrocités.
«Oui ! Lorsqu'elle m'a supplié je la frappais encore et encore et passait mes mains autour de son cou fragile ! Je ne l'ai pas tué pour qu'elle puisse te voir mourir ! Mais lorsque j'en aurait fini avec toi, elle sera à moi.» Ria Gregor en levant les bras vers les tribunes pour être acclamer.
Mais Sandor dans sa rage aveuglante bondit sur ses jambes puis transperça le côté droit de la Montagne. Il ressortit rapidement son épée puis voulut la replanter près du cœur mais Gregor contrit l'attaque avec sa propre lame avec un hurlement. Il repoussa le Limier puis se releva en mettant le plus de force possible dans ses coups, tout aussi fou que son frère.
Finalement il réussit à blesser grièvement Sandor en enfonçant sa lame dans son épaule puis en lui claquant son poing dans le visage ce qui le fit voler en arrière sur le sol.
Grognant de douleur et crachant la grande quantité de sang dans sa bouche à côté de lui, Sandor se redressa à bout de souffle et reprit son épée dans ses mains, tremblant mais pas sur le point d'abandonner. Le sang coulait de sa tempe et dans ses yeux mais il n'en avait toujours pas fini avec la Montagne. Il attendit que son frère se rapproche pour lui couper le mollet et le faire tomber à côté de lui.
Dans sa chute, Gregor perdit son heaume et donna un libre accès à Sandor qui monta sur lui et commença à le ruer de violents coups. Ses jointures s'ouvrirent à force de cogner et le nez de Gregor se fissura dans un craquement écœurant mais cela ne lui suffisait pas pour étancher sa soif de vengeance.
Il passa ses mains autour du cou de Gregor et serra en grognant de toutes ses forces, voulant à tout prix décrocher sa tête et la jeter sur les genoux de Cersei Lannister. Jaime déglutit alors que le Limier prenait l'avantage et osa même donner un coup d'œil à sa sœur pour voir sa réaction. Elle avait l'air inquiète mais pas plus que cela.
Emerys sourit de soulagement en voyant Sandor prendre le dessus mais son moment de joie fut de courte durée car la Montagne reprit ses esprits et jeta son frère loin de lui. Elle sentit comme de l'eau froide couler sur sa peau chaude et douloureuse lorsque Gregor donna un puissant coup de pied dans le fémur du Chien et que l'os se brisa net en coupant la peau.
Il hurla de douleur mais referma aussitôt la bouche, une main serrant sa plaie ouverte. Il n'allait pas donner la satisfaction à Gregor ou à Cersei en hurlant de douleur ! Il plissa les yeux en travers sa douleur atroce puis leva la tête vers Emerys, à bout de souffle et à bout de force, la vision se troublante peu à peu.
Elle le regardait avec horreur et tristesse, les larmes coulantes silencieusement sur ses joues meurtries et sales. Elle s'était penchée vers l'avant pour mieux le regarder, les mains jointes et les dents serrés de peur. Son corps tremblait spasmodiquement alors que ses grands yeux regardaient la Montagne s'approcher du Chien.
Gregor donna un coup de genou dans le torse de Sandor pour l'envoyer à plat sur le dos. Son armure s'était décrocher de son épaule gauche et laissait apparaître son épaule nue. Il était misérable et dans une douleur insupportable mais le regard qu'Emerys lui donnait le poussa à faire la chose suivante.
D'un cri à glacer le sang, il attrapa son épée à côté de lui puis la planta brutalement en travers la poitrine de Gregor lorsqu'il se pencha pour lui donner le coup de grâce. Sandor serraient les dents couvertes de sang frais, son visage à un pouce de celui de son frère agonisant contre sa lame.
«Les Dieux ont faits leur choix !» Cracha-t-il en enfonçant plus profondément l'épée dans la chair de la Montagne, appréciant le bruit des os qui craquent. L'homme laissa un filet de sang sortir de sa bouche lorsqu'il sourit, les yeux larges et des gémissements s'échappant de sa gorge obstruée par la substance collante.
Il tomba lourdement sur le sol à côté de Sandor lorsqu'il retira enfin son épée de son torse. Les tribunes sombrèrent immédiatement dans un silence pesant tandis que la Reine se leva de son siège avec une expression de pure surprise.
Le Limier avait triomphé de la Montagne.
La première personne à réagir fut le Roi Tommen. Le garçon se leva de son siège puis commença lentement à applaudir très rapidement suivit par le reste de la cour. Il était ému et surtout très heureux que ce soit le Chien qui avait gagné et non pas cette horrible brute. Margaery le rejoignit rapidement avec un grand sourire et les larmes aux yeux.
Les chaînes autour du cou et des poignées d'Emerys tombèrent à ses côtés sur le sol poussiéreux. Elle retint sa respiration puis donna un coup d'œil de remerciement à son ancienne servante Myra qui venait de la délivrer. Puis ses yeux tombèrent à nouveau sur la forme au sol du Limier.
L'homme restait à genoux et gardait le menton contre sa poitrine, essayant de ne pas gémir. Il avait gagné mais ses blessures étaient très graves et nécessitaient rapidement des soins s'il ne voulait pas succomber. Le corps de son frère à côté de lui se vidait tranquillement de son sang sur le sol sableux, la Montagne n'était plus.
Emerys se traîna du mieux qu'elle pouvait vers Sandor, se mordant la lèvre inférieure et se battant avec les larmes de douleur et de soulagement. Lorsqu'elle arriva à son niveau, elle trébucha sur ses pieds puis se laissa tomber à ses côtés en tentant de le regarder dans les yeux. Son visage était recouvert de sang frais et sa fracture ouverte donna un haut le cœur à Emerys.
Elle passa difficilement un bras autour des épaules de Sandor puis l'aida à se hisser sur sa bonne jambe, laissant sortir des gémissements lorsque la douleur éclata en travers toute sa colonne vertébrale. Sandor avait un poids conséquent mais une fois sur pieds, il passa son bras autour de la taille d'Emerys.
Sa tête tournait à cause de l'horrible douleur mais il pouvait néanmoins suivre les mouvements d'Emerys lorsqu'elle marcha doucement en direction de la sortit, les oreilles bourdonnantes et la vision floue. Les gardes s'écartèrent sous les ordres de Jaime Lannister puis accompagnèrent silencieusement le couple vers leur liberté nouvellement retrouvée.
La seule qui n'applaudissait pas ni ne souriait était Cersei. Elle gardait une prise ferme sur les accoudoirs de sa chaise et ses yeux restaient sur la forme immobile de la Montagne. Elle avait perdue.
Emerys boitait comme Sandor, tous les deux ayant vécus des choses affreuses qui laisseront des marques à vie. Elle garda une bonne prise sur la taille du Limier lorsque celui-ci passa son bras sur ses épaules, arrivant à mieux se tenir alors qu'il marchait difficilement dans les rues inanimées.
Le peuple de Port-Réal était silencieux, observant tranquillement le passage du Chien et de la femme aux cheveux platine. Les gardes veillaient à ce qu'aucun mal ne leur advienne alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie car il s'agissait d'un combat officiel. Quatre gardes qui les entouraient en gardant une bonne prise sur leurs épées, leurs visages cachés sous les heaumes dorés de la maison Lannister.
Sandor trébucha puis laissa sortir un petit cri d'agonie en sentant ses muscles se contracter par l'effort, les yeux fermés et les dents serrées. Emerys plaqua sa main non brisée contre son torse ensanglanté puis pinça les lèvres en retenant le poids de l'homme contre elle. Ils y étaient presque, plus que quelques mètres.
Les ruelles étaient si silencieuses et tous les yeux rivés sur eux. Mais le plus étonnant c'était que personne ne les huèrent ni même essayaient de les humilier car dans leurs regards on pouvait y lire du respect et de la compréhension mais aucun signe de cruauté.
Emerys leva les yeux vers les fenêtres au-dessus d'eux et y vit une femme lui hocher respectueusement la tête, un sourire douloureux sur les lèvres.
Une fois aux portes de Port-Réal, le cheval du Limier fut rendu à son propriétaire toujours encore sous les ordres de Ser Jaime Lannister. L'homme avait bel et bien tenu parole, à la grande surprise de Sandor qui ne pensait pas qu'un Lannister pouvait respecter une parole.
L'un des gardes aida Sandor à grimper sur Stranger et le stabilisa sur la selle en veillant à ce que sa jambe ne soit pas mise inconfortablement. Il se tourna vers Emerys puis la souleva elle aussi sur le cheval, donnant une bref excuse lorsque celle-ci laissa sortir un cri de douleur. Elle ferma un instant les yeux en tenant le crin de Stranger dans ses poings puis se détendit contre Sandor derrière elle.
Les gardes ne dirent plus aucun mot puis se retournèrent pour rentrer à nouveau dans la cité de la misère, laissant la femme et le Limier partir où ils voulaient. Emerys attrapa les mains de Sandor et les positionnèrent autour de sa taille pour qu'il ne tombe pas.
«Reste conscient.» Murmura-t-elle en claquant les rênes de Stranger pour qu'il parte au galop.
Etait-ce enfin bon ? Avaient-ils réussi ? Emerys n'arrivait toujours pas à y croire. Elle était enfin libre, sauver par un homme qu'elle ne pensait pas être capable de faire cela pour une femme comme elle. Libre de cette ville maudite et loin de la Reine Cersei. Loin de la Montagne et de ses tortures physiques et morales.
Des larmes coulèrent le long des joues d'Emerys alors qu'ils s'éloignaient de Port-Réal. Elle pouvait sentir le sang chaud de Sandor couler le long de sa robe déchirée et contre ses cuisses. Il n'arrivait pas à tenir sur la selle et gémissait sans arrêt qu'elle devait le tuer mais il délirait à cause de la douleur.
Un peu plus loin de la capitale, sur une petite colline proche d'une forêt, Emerys arrêta Stranger et se retourna face à son ancienne prison. Le ciel s'était assombrit à cause des nuages de pluie et la nuit tombait lentement. Les cloches sonnaient comme le soir où Tywin Lannister avait été retrouvé mort, son fils Tyrion envolé.
Elle déglutit doucement en laissant couler d'autres larmes de fureur sur ses joues meurtries. Sa poitrine montait et descendait avec la colère qui venait en elle, serrant atrocement son cœur dans sa poitrine. Son tour de vengeance viendra, il n'était plus qu'une question de temps.
«Les flammes ardentes brûleront vos âmes !» Dit-elle dans une autre langue bien plus ancienne, les yeux noirs froids rivés sur cette capitale et la mâchoire serrée.
Elle sentit Sandor bouger derrière elle mais il ne parlait plus parce qu'il essayait de retenir ses gémissements de douleurs dans sa gorge. Ils avaient encore beaucoup de chemin pour aller le plus loin possible de cet enfer.
Elle claqua à nouveau les rênes de Stranger puis décolla sur la route du Roi. La nuit tombait trop vite à son goût et elle savait que Sandor n'allait plus tenir très longtemps dans cette posture ni avec ses blessures. Il ne tenait déjà presque plus sur la selle et ses bras lâchaient tranquillement la taille d'Emerys. Il n'avait plus de force et vacillait au bord de l'inconscience.
Avant même qu'elle ne puisse dire ou faire quoi que ce soit, Sandor glissa de la selle et s'écrasa violemment sur le sol. Emerys arrêta Stranger en le faisant se cabrer par la force qu'elle exerçait sur les rênes puis le tourna vers son Maître agonisant sur le sol.
Elle le regarda quelques instants sans bouger, paniquée et une soudaine envie de mettre fin à son horrible supplice. S'ils ne s'éloignaient pas suffisamment, Cersei risquait d'envoyer des hommes à leur poursuite ! Ils ne retourneront jamais dans ce cauchemar, elle allait devoir faire ce qu'il fallait pour le sauver.
Emerys ferma lentement les yeux puis prit une profonde inspiration en travers ses poumons en feu, le vent se levant soudainement autour d'elle.
Sandor gémissait pitoyablement sur le sol, les yeux à demi clos alors que l'envie de mourir se faisait ressentir. Il ne voulait plus se battre, juste s'endormir et ne plus jamais rouvrir les yeux sur ce monde. Il avait sauvé Emerys et c'était tout ce qui importait, sa mission était terminée.
Avant que ses yeux ne se ferment et que son cerveau soit englouti par les ténèbres, le Limier vit une grande ombre au-dessus de lui.
Puis ce fut le trou noir.
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Cersie Lannister descendit dans les sombres couloirs menant aux salles d'expériences de Mestre Pycelle et de son assistant Qyburn. Elle chassa rapidement le vieil homme pénible puis se pencha vers le Mestre Qyburn avec une petite lueur inquiète dans ses yeux.
«Va-t-il survivre ?» Elle se retourna puis marcha autour d'une grande table où le corps d'un homme était recouvert d'un tissu blanc.
«Je fais tout mon possible votre Grâce mais ses blessures sont assez graves. Je ferais de mon mieux pour le remettre sur pied mais attendez-vous à ce qu'il ne soit plus le même après cela ...» Dit rapidement Qyburn en levant les sourcils, une fiole en main.
«Du moment qu'il survive.» Répondit Cersei en penchant la tête lorsqu'elle retira le tissu hors du visage de l'homme. Il était défiguré et saignait sur toute la table à cause de ses nombreuses blessures mais il respirait faiblement et s'agrippait à la vie.
Le Mestre acquit d'un hochement de tête puis commença son lourd travail en installant diverses machines et fioles aux côtés de la grande table en bois. Il savait ce qu'il faisait et Cersei avait confiance en lui pour qu'il réussisse son travail à la perfection.
Elle laissa un petit sourire jouer sur ses lèvres puis relâcha le tissu sur le visage de l'homme inconscient. Elle donna un petit signe de tête à Qyburn puis se retourna et partit en le laissant travailler.
Un Lannister paye toujours ses dettes, quoi qu'il arrive.
Et ce n'était que le commencement.
Fin
J'ai vraiment adorée écrire ce passage de ma fanfiction car il est à l'aube de pleins de changements dans mon histoire. Ce n'était que le commencement !
Emerys est enfin sauver des griffes des Lannister et elle compte bien se venger pour ce qu'ils lui ont faits ! Mais cette fois-ci Sandor sera avec elle, même si les débuts seront plutôt difficiles ... Bref, ceux qui ont vus la série devrait savoir de quoi je parle.
Enfin bon une partie de terminée et la troisième ne devrait pas tarder à venir ! ^^ Alors je vous remercie pour les commentaires, les votes et le soutien ! Je suis heureuse de voir que vous aimez cette histoire autant que je l'aime !
Un vrai plaisir d'écrire dans cette fandom avec une histoire et des personnages aussi intéressants, il y a de quoi faire.
Je vous dis à bientôt pour la suite !
VP
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