15 🎸 Ma faute...
• Woosung - Phase me •
Quand j’ouvre les yeux, ceux de Taehyung me lorgnent déjà. Notre position n’a pas changé mis à part ses doigts qui maintenant dessinent des ronds invisibles sur ma mâchoire. Je me demande s’il a dormi ? Dans cette position, difficile. Taehyung a des cernes et me voilà rassuré de savoir qu’aujourd’hui, il ne travaille pas. Je vais le laisser se reposer.
— Tu es réveillé, constate-t-il.
Le contact de sa main sur ma peau m’envoie des décharges. J’en rirai presque.
— Oui.
Taehyung est surpris autant que moi en m’entendant parler. Ce mot m’a glissé des lèvres et je n’ai pas eu à pleurer pour cela. Je ne peux pas baisser les bras. Pas après tous mes efforts. Alors qu’importe comment, aujourd’hui, je dois trouver une manière de laver mon image.
— Tu as l’air d’aller mieux. Je te prépare quelque chose à-
— Non merci Tae, tu devrais aller te reposer maintenant.
En y repensant, le rouge me monte aux joues. Il s’est occupé de moi toute l’après-midi hier et j’ai monopolisé ses jambes toute la nuit. Il a dû me voir comme une personne capricieuse et ridicule. Sur le coup, j’en avais besoin mais maintenant, la honte prend le dessus.
— Ne m’appelle pas Tae.
Je fronce les sourcils, incapable de comprendre.
— Je t’ai dit que c’étaient mes amis qui m’appelaient comme ça.
Quand ? Je ne peux me remémorer un moment où il me l’a dit.
— Mais on est amis toi et moi maintenant. Pas vrai ?
Je crois voir passer dans ses yeux un éclair de frustration. Ne me considère-t-il pas au moins comme un ami ? Ce sentiment fort avec lui, ça doit être comme on se sent avec un nouvel ami, voilà tout. Même si pour Nam et Jenn ça ne m’avait pas ravagé ainsi.
— Ça doit être ça.
Sa main me quitte aussi vite qu’elle m’a été confiée. Il déglutit donc je me redresse. J’ai l’impression d’avoir dit une bêtise mais me retrouve incapable de la localiser.
— Je devais voir des amis à moi aujourd’hui. Si tu veux, je peux annuler.
En y pensant bien, je n’ai jamais rencontré l’entourage de Taehyung. Sauf Liz et Zhang Hao mais eux travaillent avec lui.
— Parle-moi de tes amis ?
Ma question le surprend. Sa réponse ne me parvient pas du tac au tac mais il finit par déclarer, hésitant :
— Il y a Chris. Il tournait un reportage sur la manière dont nous les coréens nous voyons les noirs ou les étrangers simplement en Corée du sud. Après avoir répondu à ses questions, le feeling est passé. Il m’a présenté Anaé, sa copine et je passe pas mal de temps avec eux. Anaé est en échange scolaire. Elle devrait retourner dans son pays d’ici l’année prochaine. Pour Chris, il vit ici depuis un moment maintenant. Après, il y a aussi Sang-Hwa. C’est un ami avec qui je voyage énormément. Ou plutôt avec qui je voyageais pas mal. Pour des questions financières, j’ai dû réduire les vacances improvisées.
L’entendre parler aussi librement me berce presque. J’ai envie de l’écouter parler pendant des heures.
— Hier Chris est rentré de son voyage en Thaïlande. Je les ai laissé se retrouver avec Anaé. On s’est donné rendez-vous aujourd’hui pour qu’il me raconte son voyage et qu’on garde Snow. Le chien de Sang-Hwa.
L’idée de le laisser partir n’est pas agréable. Pourtant, le savoir en compagnie d’amis à lui me réjouit. Qu’il sorte un peu la tête de mes problèmes.
— Alors vas-y. Je vais rester à la maison toute façon. Ou peut-être passer voir Namjoon. D’ailleurs, tu sais où est mon portable ?
— Il est là où tu l’as laissé. Dans le studio. Je me suis permis de répondre à un appel de Namjoon juste pour lui dire de ne pas s’inquiéter et que tu allais le rappeler sous peu.
Et je l’en remercie. Je n’aurais pas eu la force de voir mon ami tambouriner à ma porte. Namjoon est gentil mais il est un peu bourru sur les bords. Il n’aurait pas compris mon silence. M’aurait probablement forcé à parler.
— Tu es sûr que ça va Jungkook ? Ça ne me dérange vraiment pas de rester avec toi.
— J’insiste, vas-y Taehyung. Merci.
Merci pour tout.
— Mais avant ça… Le mois de février est terminé, alors pour l’argent, tu préfères un virement ou de l’espèce ?
Taehyung me regarde avec des grands yeux puis il se met à rire discrètement. Il se lève embrasse ma joue et ajoute juste :
— Je rentre vite mon ange.
Comme ça, Taehyung va se préparer. Je ne comprends rien à ce qui vient de se passer. Je lui parle d’argent et il rit ?
La question me turlupine même après son départ.
Je finis par abandonner mon canapé pour le studio. J’y récupère mon téléphone avec peu de batterie. J’envoie juste un texto à Namjoon et j’éteins l’appareil. Si je regarde internet de suite, je finance une corde et une poutre.
Ce n’est pas mon but. Du moins pas aujourd’hui.
Une heure après, mon ami tape à ma porte. Je suis déjà entièrement habillée. Je n’ai pas chercher compliquer, un jean et un pull en laine ont suffi aujourd’hui.
L’inquiétude sur son visage me peine autant qu’elle me fait chaud au cœur.
— Je suis vraiment désolé pour toi Jungkook. Tu sais ça ?
Je referme la porte derrière lui et il me prend dans ses bras. Je hume cette odeur de gingembre et de vétiver que je connais si bien.
— J’aimerais qu’on aille chez ma mère.
Namjoon me relâche comme si me regarder l’aiderait à mieux comprendre mes dires.
— Je vais poursuivre ce Jimin ou je ne sais pas qui en justice pour diffamation. Mais avant ça, je veux retrouver mes bulletins pour prouver que je n’étais pas violent. Il y a des bilans de mes professeurs et des traces de mes remontrances.
Le seul endroit où je peux trouver ça, c’est chez ma mère. Dans sa maison à Séoul. Je n’y vais pas souvent mais cette maison tout comme sa fortune m’appartient.
— Ok et tu voudrais y aller quand ?
— Maintenant. Sauf si tu n’as pas mangé bien sûr.
Il ne faut pas rendre les armes avant d’avoir combattu avec. Même les doigts sanglants, je vais continuer à me battre. Tant qu’on ne m’aura pas tué je vais continuer à me battre. Parce que cette carrière qu’est la mienne, je l’ai bâtie avec mes mains et ma sueur. Alors personne ne va la détruire à ma place.
Ce Jimin se croit dans une tour de kapla. Il pense avoir tiré le bon bâton pour que la tour s’effondre mais je vais lui montrer qu’il s’est trompé. Bien qu’instable, la tour perdure.
— J’ai mangé, on peut y aller.
🎸
La visite chez ma mère a été des plus rapides. Elle a toujours été une femme très organisée et dans les placards, elle gardait soigneusement chaque étape de ma vie. J’ai trouvé mes photos de classe et j’y ai reconnu ce Jimin. Il était avec moi en dernière année de collège et en première année de collège. Je confirme que je ne lui ai pas parlé. Pas une fois dans ma vie. Les reports dans mes carnets de comportements ne le concernent nullement.
Je me demande juste si c’est suffisant ?
Rien ne démontre dans ces carnets que je l’ai attaqué mais rien ne prouve que je ne l’ai pas fait. Je suis complètement paumé.
Après avoir récupéré les preuves, Namjoon m’a ramené à la maison. Depuis, je tourne en rond. Puis-je seulement faire quelque chose ? J’ai essayé de me connecter à mes réseaux sociaux mais ma main est restée bloquée à chaque fois.
Je suis terrorisé.
Terrorisé à l’idée de lire ce qui se dit sur moi. Même la télé je n’ose pas l’allumer sur les chaînes d'infos. Je suis condamné à tourner en rond. Jennie m’envoie des messages pour m’encourager à ne pas regarder mais Namjoon dit que je devrais le faire pour «arracher le pansement d’un coup».
Moi je n’en sais trop rien.
Et si j’avais reçu un mail des SAA pour annuler ?
Non.
Impossible.
En vitesse, je me dirige vers ma cuisine. Je sors des placards un saladier, de la farine, du sucre, des œufs, de la levure et tout ce qui sera nécessaire pour noyer ma peine. Sans grand sens, je verse les ingrédients. Je mélange tentant de donner vie à ce gâteau mais à l’évidence, il ne sera pas un délice. Le but n’est pas de le manger mais de me canaliser.
Je touille encore et encore si fort que la cuillère finit par me glisser des doigts. Je pousse un gémissement de frustration.
— Pourquoi tout foire aujourd’hui putain!
Je donne un coup dans le bol et ce dernier s’explose au sol. La pâte se répand à mes pieds et les larmes coulent. J’en ai foutu partout. Mon bol transparent est brisé. Ma vie entière est brisée.
— Pourquoi, je murmure alors que mes larmes ne font plus qu’un avec ma vue.
Il y a du chocolat sur mon pull blanc.
J’aimais beaucoup ce pull blanc. Tout comme mes fans m’aimaient beaucoup avant de se mettre à me cracher dessus sur les réseaux sociaux.
Comment je nettoie ça ? Mon pull… Ma carrière… Je nettoie tout ça comment ?
— Jungkook ?
La voix de Taehyung me sort de ma torpeur. Mes yeux humides rencontrent les siens. J’ai de la chance que les sanglots restent coincés dans ma gorge sinon j’ignore dans quel état il m’aurait trouvé. Il s’approche et regarde avec effroi le bordel à mes pieds.
Il ne devrait pas être de retour aussitôt. Il est à peine 16 heures.
— J’ai pas fait exprès. Je vais nettoyer, je-
— Non, laisse moi plutôt faire ok ? Va te nettoyer et rejoins moi au studio, ok ?
J’ignore pourquoi je m’excuse. C’est mon bol et c’est ma cuisine. Pourtant, j’ai l’impression que Taehyung est comme un colocataire à moi à présent. Il ne paye pas de loyer mais l’aide qu’il m’apporte compense largement.
— Donne-moi tes mains.
J’obéis. Il m’aide à éviter les bouts de verre et de moi même je retire mes chaussettes pleines de chocolat.
— Prends ton temps. Je te rejoins dans le studio d’ici dix minutes.
Je n’ai pas la force de protester ni de lui expliquer que je me sens incapable de composer quoi que ce soit. Pas même avec lui. Je file dans la salle de bain pour mieux nettoyer mes pieds et passer un peu d’eau sur mon visage. J’abandonne mon pull dans le bac à linge après avoir passé un peu d’eau sur la tâche. Je me change avec tee-shirt noir et un gilet gris sombre à capuche.
Le temps de rejoindre le studio, Taehyung est déjà installé. Il a ramassé les bouts de verre très rapidement.
— Attends, je vais ramener ça dans la cuisine.
Il reste près de la console des emballages de gâteaux ou de briquettes de jus. Avec Taehyung nous n’avons pas pris soin de nettoyer après notre dernière séance. J’amène le tout à la poubelle avant de revenir.
— Pourquoi on est là ?
— Pour faire de la poterie, viens t’asseoir là.
Je lève les yeux au ciel à sa remarque mais finis par prendre place à ses côtés.
— Quand je vais pas bien, je vais dans la cuisine et je fais un bon gâteau moi aussi. Sauf que je renverse pas les trois quart au sol. Si c’est tombé c’est que c’était pas la bonne manière de te canaliser. Moi, je pense que tu as besoin de musique.
Je le lorgne peu convaincu mais prêt à écouter ses suggestions.
— On va composer la chanson dans laquelle tu voulais inclure du rock alternatif. Il n’y a que comme ça que tu pourras focaliser ton énergie, Jungkook.
{ Chase Atlantic - Meddle About. (Changez la musique vous le regretterez pas ^^ }
Le titre phare de mon album. J’étais tellement ailleurs que j’y ai peu pensé. Un jour où l’autre je vais devoir le soumettre au SAA.
— Je ne suis pas sûr que-
— Essaye Jungkook. Essaye au moins. Je te l’ai dit et redit, il n’y a rien de figé. Tu peux commencer et t’arrêter. Tout n’a pas toujours besoin d’être définitif.
Cette manière qu’il a de changer les «non» en «oui» finira par me perdre. Un jour je vais me retrouver en haut du falaise prêt à sauter à l’élastique parce qu’il m’aura sorti son «Rien n’est définitif» ou son «Essaye».
— Ok, on peut toujours tenter.
Sans trop d’entrain, je sors mon calepin. Je vais à la page cornée et lui tends.
— Le morceau pour lequel j’avais besoin des baguettes, c’est ma title.
Taehyung ouvre grand les yeux. «Ose, c’est même pas ta title», c’est ce qu’il m’a dit au magasin.
— Du rock ?
— Alternatif. Je veux que ce morceau parle de…
Je commande une claque. Je veux être claqué. Parce que devant Taehyung j’agis comme si j’étais un putain de gamin. Je n’ai plus seize ans. Le sexe n’est pas un tabou, pourtant je n’arrive pas à le dire clairement.
— Un son qui parle de cul ? Complète-t-il pour moi.
Heureusement ma capuche camoufle ma gêne.
— Ouais, c’est l’idée ouais.
Taehyung pousse sa chaise roulante et se dirige vers mes instruments. Il attrape la guitare électrique noire et blanche. L’air pensif, je le regarde l’accorder.
— Prêt ?
Je hoche la tête. Il se met à jouer sur la guitare des accords différents. Ils me plaisent mais aucun ne me transcende.
Je le laisse faire pendant près de dix minutes et refuse chaque proposition. Taehyung reste patient. Il essaie encore et encore jusqu’à ce que-
— Attends, refais ça ?
— Et bah enfin…
Taehyung s’exécute. Il gratte les cordes et le son qui en ressort est mesquin. C’est le bon mot. On dirait de la provocation à l’écoute. Et ça c’est exactement ce que je recherche.
— C’est ça.
Je sors mes mains de mes poches et me redresse pour être plus attentif.
— D’abord juste la guitare comme ça. Ensuite, on l'accompagne d’un son que j’ai dans mon ordi. Un peu comme un sifflement. Attends, je te montre.
J’allume mon ordinateur et farfouille dans mon application à la recherche de la bonne piste. Dès que je le lance, Taehyung s'y accommode et ça sonne à la perfection.
— La batterie ce sera, un deux pause, un deux pause, un deux trois. On la fait durer jusqu’à la fin du refrain. Arrivé le second couplet hum… On baisse les instruments au maximum pour faire ressortir ta voix. Voix qu’on augmente à nouveau dans la seconde partie du couplet en question.
Je note chacune de ses paroles et lui joue. Il ne s’arrête pas. Cet air mesquin, sensuel, entraînant, m’enivre. Mon esprit est pendu à sa guitare, je ne peux empêcher mon pied de taper au sol.
Par dessus sa guitare, il se met à marmonner en yaourt quelques mots. C’est homogène avec ce qu’il joue. Alors, je reprends par dessus avec :
— Bébé montre moi ce que tu vaux. Dis le moi si ce n’était que du faux.
Mes mots installent cette lueur de défi dans ses pupilles. Celle que j’adore. Il s’approche avec l’instrument en répétant mes mots dans le rythme. Il les répète en boucle et son timbre de voix me plaît bien. Quelque chose de plus grave que sa voix habituelle.
J’arrête de taper du pied lorsque Taehyung se laisse tomber à genoux devant moi.
— Mets moi à genoux devant toi. Marre du semblant, je veux transpirer pour de vrai.
Et bien qu’essoufflé, il continue de gratter les cordes. Je ricane en le voyant dans cette position. Je ricane pour masquer mes réelles envies. Bordel, Taehyung est à genoux devant moi.
— Arrête un peu de jouer, je peux pas tout noter sinon.
C’était mal le connaître. C’est à peine s’il n’augmente pas le son de son instrument. Je lui pousse l’épaule et note les paroles qu’il m’a soufflées. Je reprends l'air. Encore et encore, jusqu’à en être convaincu.
Taehyung passe derrière pendant que j’inscris les paroles sur le carnet et il me chuchote à l’oreille :
— Bébé n’arrête pas, remue encore et encore en moi.
Et il sait. Je peux jurer qu’il sent les frissons sur ma peau à des kilomètres. Je parierai même que c’est ce qui lui donne l’inspiration pour continuer.
— Donne-moi ce que les autres n’ont pas.
Je ferme les yeux. Je sens ses cheveux dans mon cou, juste là. C’est contre ma peau que Taehyung chante. Mon ventre remue comme sa voix vibre sur mon corps.
— Rends moi coupable de cette sueur.
Je transpire. Intérieurement, extérieurement. Peu importe. Je transpire d’envie de l’attraper et de l’embrasser. Ça me bousille.
J’ajoute «Ma faute», un peu comme une réponse à ce qu’il vient de dire et le tout se mêle comme une évidence.
Bébé, montre moi ce que tu vaux.
Dis moi si ce n’était que du faux.
Mets moi à genoux devant toi.
Marre du semblant,
Je veux transpirer pour de vrai.
Bébé n’arrête pas,
Remue, encore et encore en moi.
Donne-moi ce que les autres n’ont pas.
Rends moi coupable, de cette sueur.
— Ça te plaît ?
Je perds sa chaleur. Il recule pour se rasseoir sur sa chaise et le son se coupe. Ce mec me plaît, c’est indéniable. Les paroles se répètent encore et encore, je tressaille.
— Oui. Ça me plaît. Écris-le là.
Je lui laisse le calepin et me concentre sur son visage. Taehyung est une harmonie à lui tout seul. On dirait que son visage a été sculpté pendant des jours entiers. Quelque chose de sublime, de somptueux. Et-
— Tiens, c’est écrit Jungkook. On part pour les instruments ?
Enregistrer les instruments va nous prendre du temps. Simplement parce que nous n’avons pas de base avant ce que nous venons de créer ensemble.
Mais, on le prend.
Le temps.
Moi à la batterie, Taehyung à la guitare et au début ça va. On compose ensemble le sourire aux lèvres.
L’air change quand on commence à se provoquer. J’augmente l’intensité de mon instrument, lui du sien et j’ose. J’ose créer la musique dont je rêve en jouant plus fort que lui. Ce morceau déchire tout.
Tout se joue au moment à son solo de guitare. Tout devient plus intense et c’est exaltant. Je tape tellement que je finis par vraiment transpirer.
Maintenant que l’instrumental est créé, reste à finir les paroles. Le refrain est simple. Je répète «My bad» trois fois. Pour le reste, c’est compliqué.
— Une proposition Taehyung ? Je questionne essoufflé en posant mes baguettes pour retrouver mon siège.
— J’ai toujours un tas de propositions tu sais.
J’entends la suggestion dans sa réponse mais choisis de la mettre de côté. Nous sommes à deux doigts de terminer LE morceau.
— Une suggestion pour la musique je veux dire. Moi, j’ai écrit ça, tiens.
Ma faute si tu ne connais plus que mon nom.
Fais moi chanter le tien.
Enivre mes mots,
Fais moi transpirer pour de vrai.
Taehyung lit les mots un sourire aux lèvres.
— Quelqu’un t’a déjà fait l’amour à ce point ? Au point que tu ne connaisses plus que son nom ?
Sa question m’interpelle. Depuis le début, on compose des paroles mais sans en donner le sens. La motivation derrière. Moi pour celle ci, je n’en ai pas.
— Jamais. Pas au point que j’oublie mon propre nom. Je pense pas que ce soit possible. Du moins pas au sens littéral.
Taehyung prend mes mots en compte. Il attrape le calepin et ajoute :
Laisse moi peindre en blanc,
Le rouge de ta peau.
Laisse moi peindre en blanc,
Le rouge de tes courbes.
Il lui faut une bonne dizaine de minutes pour gribouiller ça. Pourtant quand je le lis, je ne tilte pas.
— Comment ça, en blanc ?
Il pouffe de rire, son regard caressant mon visage.
— Le rouge de ta peau… Peint en blanc. Peint avec mon blanc.
La décharge se répercute directement dans mon pantalon. C’est instantané. Au moment où je comprends le sens de ses paroles, je bande. Comme un débile. Et j’ai honte. Honte de ne pas pouvoir l’arrêter.
Cette vague de désir que j’éprouve pour Taehyung.
— T’es sûr qu’on peut toujours pas négocier ?
Son regard se dirige vers mon érection. Il l’a vu venir à des kilomètres.
— Négocier pour quoi Taehyung ?
Ma voix est presque un supplice tant elle est brisée. J’ignore d’où tout cela provient.
— Pour une nuit contre toi Jungkook.
- My Bad -
Oups, du rouge,
J’ai mordu trop fort.
Marquer ton corps,
Envahi tes songes.
Bébé, montre moi ce que tu vaux.
Dis moi si ce n’était que du faux.
Mets moi à genoux devant toi.
Marre du semblant,
Je veux transpirer pour de vrai.
Bébé n’arrête pas,
Remue, encore et encore en moi.
Donne-moi ce que les autres n’ont pas.
Rends moi coupable, de cette sueur.
Ma faute,
Ma faute,
Ma faute,
Ma faute si tu ne connais plus que mon nom.
Fais moi chanter le tien.
Enivre mes mots,
Fais moi transpirer pour de vrai.
Laisse moi peindre en blanc,
Le rouge de ta peau.
Laisse moi peindre en blanc,
Le rouge de tes courbes.
(Solo de guitare électrique )
(Coupure avec batterie)
Ma faute,
Ma faute,
Ma faute,
Rends moi coupable,
Que jamais ça ne s’arrête.
🎸
Fin de chapitre 🤭.
Alors là ! Mais là ! Dans le prochain chapitre, je vous mets la musique qui m'a inspiré pour écrire My Bad !
Des remarques ??? 👀
Inutile de vous teaser le chapitre suivant, je pense que vous avez une petite idée ?? 👀.
En tous cas, nous sommes à la moitié de Good People. Il reste si je ne me trompe pas 16 chapitres avant la fin. Je vous que vous vous éclatez avec cette histoire et ça me touche vraiment, alors merci à vous.
On se dit à mercredi ?
Kiss, kiss <3
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top