Coupable ou innocent ?
Six semaines. Six effroyablement longue semaine pendant lesquelles Aziraphale n'eut aucune nouvelles à toutes les lettres qu'il envoyait à son meilleur ami. Voir la chaise vide dans le fond de la classe lui serrait douloureusement le cœur et se tordait d'inquiétude. Débuter une semaine sans rien savoir de son ami et amant rendait Aziraphale malade. Avant le repas, Albus Dumbeldore alla le trouver avant qu'il ne prenne place à table à côté de Norbert.
- Il y a un problème ? Demanda t-il rapidement. Vous... vous savez quelque chose au sujet de Rampa ?
- Oui, répondit simplement son professeur.
- Et c'est mauvais ? Souffa Aziraphale d'une voix tremblante.
- Je préfèrerais t'en parler en privé mon grand, suis moi je te prie.
Cette phrase ne rassura pas Aziraphale une seconde. Il suivit donc son professeur dans le couloir pour arriver dans le grand bureau. En soupirant, Albus fit le tour du bureau pour attraper un journal. Il le tendit à Aziraphale.
- Ce sera publier dès demain, dit-il. J'ai juger préférable de t'en parler en privé.
Le titre de l'article était clair. "Un élève de Poudlard assassine son père de sang-froid." Juste en dessous, il y avait la photo de Rampa se mouvant comme pour fuir ou se cacher, du sang sur les mains et sur le visage. le Poufsouffle ne sentait que battre son cœur avec force dans sa poitrine. Il n'arrivait pas à se concentrer pour lire les lignes suivantes et rendit le journal à Albus, les mains tremblantes.
- Je... Je n'y comprend rien, souffla l'adolescent. Rampa n'aurait jamais fait une chose pareille. Vous le savez.
- Je pensais qu'il n'irait jamais jusqu'à franchir cette limite, répondit l'adulte. Cependant, sa mère a été témoin de la scène. Savais tu qu'il était un animagus ?
- Oui, avoua le jeune homme en baissant honteusement la tête. Il m'as fait promettre de ne pas le dire. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Après le match de quiddich, je l'ai laissé en compagnie de sa mère avec qui il est reparti en Irlande quelques jours. Seulement, j'ai appris le soir-même que son père s'était évadée et l'avait retrouvé.
- Il leur a fait du mal ? S'exclama Aziraphale d'un air choqué.
- Il les a attaqués en effet et blessé gravement sa femme. Il a voulu la tuer quand Rampa s'est interposé.
- Il a été blessé ?
-Non, je t'en prie calme toi .
- Me calmer ? Répéta le Poufsouffle en faisant les cents pas. Mon am... meilleur ami a été attaqué... a tué et je devrais rester calme ?
-Oui, lui dit fermement Albus. Parce que du peu que j'ai réussi à apprendre de sa mère avant qu'elle ne soit envoyée à l'hôpital est qu'il l'avait défendue.
- En se transformant ?
- En effet, sous l'effet de la colère et de la peur, il a pris sa forme de serpent mais presque deux fois plus grande qu'un homme adulte et a comme intercepter plusieurs sorts avant de... de le mordre à plusieurs reprises. Les blessures n'étaient pas fatales mais le poison oui.
- Le poison ? Répéta le plus jeune. C'est un serpent venimeux ?
- Il paraitrai en effet, soupira Albus en s'appuyant sur son bureau.
- Ou est-il maintenant ? Je veux le voir.
- Au ministère, répondit son professeur. Malheureusement, personne n'a le droit de voir les... les criminels.
La fin de la phrase lâcha un silence lourd sur la pièce. Aziraphale eut du mal à accepter ces mots. Il savait que dès que le journal allait sortir, l'école toute-entière allait considérer le Serpentard comme un vrai meurtrier. Non seulement la maison du serpent allait acquérir une réputation plus sombre encore, mais l'angelot n'osait pas imaginer ce que le monde des sorciers allaient penser de Rampa.
Albus ne rajouta pas un mot de plus sur Rampa, ce n'était pas nécessaire. Il promit simplement de faire part au jeune homme personnellement s'il apprenait quelque chose d'important à son sujet.
Aziraphale repartit au bord des larmes. Ses pas le conduisirent vers son dortoir ou il s'effondra dans son lit. Jamais il n'aurait eu le courage de retourner en cours après une telle nouvelle. A peine fut-il sur le matelas qu'il fondit en larmes en serrant fort contre lui la peluche que son serpent adoré lui avait offerte à Noël.
Quand il s'était retrouvé dans la cellule avec, les aurors eurent vite fait de le priver de sa baguette. Rampa n'avait fait que crier à l'injustice. Son père avait tenté de les tuer, lui et sa mère. Il n'avait voulu que la défendre mais même s'il l'avait tué, il ne le regrettait pas.
Cependant, blotti dans le fond de la cellule, il luttait de toute ses forces contre ses larmes. Il avait froid, la faim le tiraillait et ses nouvelles lunettes que son angelot lui avaient offerte étaient brisées devant lui. A la seule pensée de son adorable petit ange rondouillard, un sanglot lui échappa.
Aziraphale devait être terrifié pour lui et devait le croire pour un meurtrier. Il n'allait plus lui faire confiance à présent. Il entendit soudainement un claquement métallique. En voyant des aurors s'approcher en ouvrant la porte, il se transforma par peur. Devenu serpent, il siffla férocement devant eux.
- Je vous l'avait dit monsieur le ministre, il est plus puissant qu'il n'en n'a l'air, souffla un homme. Devenir un animagus à dix-sept ans seulement.
- On dirait qu'il est fort en effet, reprit un homme.
Le regard doré de Rampa se fixa sur un homme vêtu d'une longue robe de sorcier et le ridicule chapeau de magicien. S'il y avait bien une chose que le jeune Serpentard avait toujours trouvé hideuse, c'était bien ce chapeau pointu de clown qu'on forçait les élèves de premières années à porter lors de l'entrée à Poudlard.
- Envoyez le à Azkaban immédiatement, dit-il d'une voix sèche.
Les yeux de serpent s'écarquillèrent d'effroi. Azkaban. La prison à la plus sinistre réputation. Il avait jamais voulu tuer son père. Ils n'allaient quand même envoyer un mineur en prison ? Si ? Son cœur battait avec tant de force dans sa poitrine qu'il aurait pût lui briser les côtes.
- Monsieur le ministre, reprit une auror restée en retrait. Ce n'est encore qu'un adolescent. De plus, je pense que Dumbeldore s'y opposera.
- Dumbeldore, maugréa le ministre en reculant. Faites le venir. Qu'on mette les choses au clair à ce sujet.
Rampa se retrouva seul un instant et souffla en reprenant sa forme humaine. Si son professeur venait, il avait une chance de sortir de cette cellule. Il faisait noir. Le manque de lumière lui rappelait les dortoirs de Serpentard, sombre mais chaleureux. Et il n'y avait aucune chaleur ici, son côté serpentin frisonna au courant d'air. Il était devenu plus sensible au froid depuis sa première métamorphose.
Le temps sembla passer si lentement en étant enfermé. Rampa essaya d'utiliser sa magie sans baguette mais en vain. Les lieux étaient blindés de tant de sortilèges pour garder les prisonniers en cellule. Il tenta d'utiliser sa forme animagus pour se faufiler entre les barres mais elles semblaient se resserrer automatiquement ou lui envoyait une décharge électrique douloureuse.
Alors qu'il était en train de grignoter un morceau de pain de sa gamelle, un bruit de pas attira son attention. Il ne bougea pas d'un poil et resta attentif. C'était pas des aurors qui serraient lourd et brutaux. Il se releva et regarda autour de lui avant de discerner une silhouette avancer vers sa cellule.
- A ce qu'on dit, commença une voix profonde et grave. J'ai affaire à un meurtrier mais je ne vois qu'un gamin. Je suis assez déçu.
- J'suis pas un meurtrier ni un gamin, rétorqua Rampa en sortant sa langue de serpent par la même occasion.
L'inconnu eut un léger rire et avança de manière à ce que le jeune sorcier puisse le voir. Ses vêtements étaient sombre mais seyant. Ses bottes noires donnaient l'impression à Rampa d'avoir affaire à un soldat ou un officier. Une petite chaîne sortait de sa poche et devait certainement être reliée à une montre à gousset. Cependant, c'est son apparence unique qui surpris le plus le serpent. Ses cheveux étaient d'un blanc si pâle qu'ils faisaient penser à de la neige fraîche. Ses yeux étaient tout aussi fascinant avec un bleu clair et l'autre d'un blanc presque laiteux, digne d'un aveugle.
- Je m'attendais à voir quelqu'un de plus moche que ça, lâcha le plus jeune en réussissant à surprendre le plus vieux l'espace d'un instant.
- Ravi d'être mieux que ton imagination petit, reprit le sorcier.
- M'appelez pas petit, j'ai un prénom, Anthony J. Rampa.
- Tout comme moi, Gellert Grindelwald mon grand.
- Ouais, j'ai déjà entendu parler de vous. Entre nous, vous correspondez bien mieux à la dénomination de meurtrier et criminel, lâcha t-il en reprenant un sourire narquois au coin des lèvres.
- Disons que certains ne comprennent pas le vrai but de mes actions Anthony, je ne veux que le bien des sorciers, y compris toi.
- Alors pourquoi venir jusqu'à moi ? Siffla le jeune homme avec méfiance.
- Parce que tu es puissant, je le sens, répondit le mage noir. Peu importe ta relation avec ton père, lui et ses ancêtres, comme ceux de ta mère, ont toujours été de puissants sorciers. Tout deux étaient des sang-purs.
- Je le sais ça, souffla Rampa en se rasseyant au sol.
- J'aimerais te proposer un marché.
- Quel genre de marché ? Demanda Rampa.
- Tu me rejoins dans ma... mes actions, disons le ainsi, et tu me jure ta loyauté, honnêteté et tout le reste, commença Grindelwald en se mettant accroupi avant de sortir la baguette noire du jeune homme de la poche de sa veste. En échange, je te fais sortir d'ici.
Le jeune homme fit de grand yeux en voyant sa baguette si proche. Comment cet homme avait-il réussi à la récupérer ? Il en oublia ses questions et attendit que Grindelwald termine sa phrase.
- Si tu refuses, tu rejoindra la prison d'Azkaban, j'y veillerai personnellement.
Le silence régna un court instant entre eux. Cependant, à voir le regard du prisonnier, Gellert connaissait déjà la réponse et esquissa un sourire de vainqueur.
Dans l'esprit de Rampa, une seule pensée venait de lui rendre le sourire. S'il sortait, il suivrait cet homme. Cependant, il pourrait aussi revoir Aziraphale, s'excuser et tout lui expliquer en face. Il se leva brusquement et avança le plus près possible de Gellert malgré les barreaux.
- Qu'est-ce que j'ai comme garantie que je serais toujours libre et pas un esclave pour vous ? Demanda t-il en le fixant de ses grand yeux de serpent.
- Ce que je veux, c'est ton aide. Et ta confiance, dit-il en lui tendant la main. Je te jure que je ne te ferais pas le moindre mal. Tu as ma parole Rampa. Tu restera libre, d'une certaine manière.
Rampa n'hésita que quelques secondes avant de lui serrer la main en retour. L'instant d'après, Grindelwald transplana avec son nouvel associé dans une tourbillon de couleur aveuglante.
Ils apparurent dans la cour d'un château aussi grand que magnifique. Les montagnes autrichiennes s'étendaient à perte de vue autour d'eux. La vue lui coupa le souffle et Rampa en oublia tout ses problèmes l'espace d'un instant. II entendit le sorcier noir venir à ses côtés.
- Tu apprécie le paysage ? Demanda t-il d'une voix calme.
- J'avais jamais été dans les montagnes auparavant, répondit Rampa avant qu'un vent froid ne lui fasse frotter ses bras avec vigueur. Maudit vent froid.
- Je me doutais bien que le froid te poserait certainement problème, souffla Grindelwald en le menant doucement vers la porte, d'une main sur l'épaule. C'est pour ça que j'ai pris la liberté de choisir ta chambre.
C'est avec un regard suspicieux de la part du jeune homme aux yeux de serpent que Gellert le mena dans les couloirs richement décoré mais toujours dans les tons sombre.
Après ce qui semblait être un dédale interminable, Grindelwald s'arrêta devant une porte qu'il ouvrit pour laisser Rampa entrer en premier.
Ce dernier eut un soupir de soulagement en sentant la chaleur de la pièce. Un feu ardent brûlait dans une cheminée. Une fenêtre large lui donnait une vue imprenable sur les flancs enneigés des montagnes. En dessous, il déglutit nerveusement en ne voyant que du vide.
- C'est foutrement haut.
- En effet, soupira Gellert. Au moins, tu apprécie la vue.
- C'est magnifique, dit-il en regardant le plus vieux. Merci... pour tout.
- Tu es quelqu'un d'intelligent Rampa. Je suis sûr d'avoir fait un bon choix en te sortant de cette prison.
Finalement, Grindelwald le laissa seul dans sa chambre. Avant de profiter du confort du matelas moelleux qui l'appelait, Rampa se laissa glisser dans un bain bien chaud.
Même s'il savait avoir été chanceux que Gellert le sorte de prison, une vague de regret l'envahit soudainement et il dû se retenir de pleurer.
Il n'avait plus eu aucune nouvelle de sa mère suite à l'attaque de son père et l'arrestation qui avait suivit. Peut-être était morte ou s'inquiétait pour son fils. Il avait aussi la nette sensation d'avoir déçu Albus Dumbeldore. Ce dernier n'avait jamais été dur, méchant ou même distant avec lui et n'avait jamais hésiter à offrir de l'aide à un de ses élèves.
Cependant, en revoyant le tendre sourire d'Aziraphale, il se sentait horriblement mal. Non seulement il lui manquait à en mourir après plusieurs semaines sans le voir, mais son angelot le croyait certainement être le pire des criminels. Il se promit de lui envoyer un message et de le voir le plus vite possible. Il se devait de tout expliquer à Aziraphale.
-Sir-Galahad
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