Chapitre 31

«Content de savoir que tu n'es pas une fille coincée

Point de vue d'Abigail.

Nous étions dimanche et ma première semaine à Harvard était en train de s'achever. Je ne pouvais pas dire que c'était la meilleure semaine de ma vie bien que j'étais en train de réaliser mon rêve. J'espérais que les choses s'arrangeraient et que je serais plus détendue la semaine prochaine.

Zac m'avait encore une fois sauvé la mise quand j'avais été prise après être sortie de sa chambre. Je n'aurais jamais cru qu'il le ferait après que j'ai refusé d'aller plus loin avec lui. Il était vraiment sympa.

D'ailleurs, j'allais le retrouver pour travailler sur le programme de première année. Je ne me sentais pas mal à propos du fait que je fréquentais Zac. Mais Valentin avait clairement essayé de me faire passer pour coupable au téléphone. Je ne comprenais pas pourquoi il avait fait comme si je ne savais pas ce que je faisais et qu'on ne pouvait pas me faire confiance.

J'étais certaine qu'il était allé raconter cela à Justin car quand je l'avais appelé, il m'avait paru ailleurs comme si quelque chose n'allait pas. Je pensais qu'il m'aurait vanné, qu'il se serait moqué du fait que j'avais craqué. Je pensais que quand je lui aurais dit que j'avais du mal avec les cours, il m'aurait dit qu'il aurait réussi haut la main le programme s'il avait été moi et que j'étais nulle. Je pensais simplement qu'il m'aurait taquiné. Mais il n'avait rien fait de tout ça. Il avait à peine parlé. Il était évident qu'il était contrarié.

Ainsi, j'aurais préféré ne pas l'appeler au lieu d'avoir ce genre de discussion avec lui. J'étais maintenant inquiète qu'il ne me fasse plus confiance et qu'il veuille se venger d'une chose que je n'avais pas faite.

...

J'avais passé deux heures à travailler avec Zac - et seulement travailler. Il y avait toujours une bonne entente entre nous. Grâce à lui, j'avais tout compris sur ce qu'on avait fait pour l'instant ici. J'étais confiante pour la semaine qui allait arriver.

- Au fait Abigail, il y a une soirée ce soir à côté du campus, tous les élèves d'Harvard y sont invités. Ça te dit de venir ?

Il me souriait gentiment pour m'inciter à accepter.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée, grimaçai-je.
- Pourquoi ? Tu es au point sur le programme maintenant.
- C'est vrai... Tu as raison, souris-je. Pourquoi pas.
- Cool. Je viendrais te chercher.
- Merci.

Je commençai à ranger mes affaires.

- Et est ce qu'il y a une tenue particulière à mettre ?
- Viens léger. C'est toujours plus agréable pour danser.

J'aquiesçai. Finalement, ce n'était pas une mauvaise idée d'y aller. Une soirée universitaire avant l'âge, c'était à ne pas rater. J'avais hâte de voir comme ça se passerait.

Et puis, nous ne serions pas seuls alors cela m'étonnerait que Zac essaye à nouveau de m'embrasser. Je croyais bien qu'il avait compris que je n'étais pas intéressée.

...

«Maman,
Est ce que tu vas bien ? J'espère que tu es fière de ce que tu vois encore une fois. Je suis enfin à Harvard, cette école que tu as toujours voulu que j'intègre un jour. Même si tu n'es pas là physiquement à mes côtés pour partager cette nouvelle expérience avec moi, je sais que tu me regardes. Je pense à toi quand ça ne va pas et que j'ai envie de baisser les bras. Je sais que tu es là d'une manière ou d'une autre et ça m'aide.
J'espère que tu veilles aussi sur papa. Je veux retourner à la maison avec un père en forme et en bonne santé. Je ne pourrais pas faire tout ça toute seule.
Je t'aime. Tu me manques.»

Je refermai mon carnet et au même moment, Zac toqua à ma porte pour venir me chercher. Il était effectivement vingt et une heures. Je quittai donc ma chambre pour le rejoindre. Il était habillé normalement comme moi. Je lui souris. Il m'informa que nous devions rentrer vers vingt trois heures, avant que le campus ne ferme. Nous allions donc rester deux heures là bas. C'était suffisant pour moi.

Après une dizaine de minutes de marche, nous arrivâmes devant la grande maison. Nous pouvions entendre la musique qui se jouait à l'intérieur d'ici.

- Wow... fis-je.

Je pouvais déjà deviner que cette soirée serait mille fois plus déjantée que celles de Valentin. Nous nous faufilâmes à travers la foule pour regagner l'intérieur. Il n'y avait pas une seule parcelle du sol découverte. Nous enjambions les gobelets et les bouteilles, les mégots de cigarettes, les paquets de chips vides et tout un tas d'autres cochonneries. J'étais impressionnée mais je ne savais de quelle façon.

- Cette maison appartient à un élève d'Harvard ? demandai-je.

Nous étions obligés de crier pour nous faire entendre. La musique transperçait nos tympans.

- Oui, me répondit Zac.
- Et tous ces gens font aussi partie de...
- Oui Abigail, me répondit-il directement.

Il traversa la maison comme s'il la connaissait par coeur et je le suivais de très près. Nous arrivâmes à l'arrière de la demeure. Il y avait encore plus de monde. Il se trouvait ici une grande piscine enterrée dans le gazon. Nous n'arrivions même plus à voir la couleur de l'eau avec le nombre de personnes qui se trouvaient dedans. Je n'avais vu ce genre de chose que dans les films.

Un garçon de l'âge de Zachary vint à notre rencontre. Il portait seulement un caleçon mouillé sûrement par l'eau de la piscine. La bosse de son anatomie était bien visible. Cela me rendit quelque peu gênée. Il tapa dans la main du garçon avant de me sourire.

- Alors c'est elle la nouvelle que tu nous as ramenée ?
- Oui.
- Abigail, me présentai-je.
- Marco. Le propriétaire de cette baraque.

Une voix féminine l'appela. Il se retourna vers elle pour acquiescer.

- Bon, je dois vous laisser. Éclatez vous. Faîtes comme chez vous... Ou presque.

Et il s'en alla aussi vite qu'il était arrivé. J'affichai un rictus sur mes lèvres à Zac.

- Bon qu'est ce qu'on fait ?
- On se jette à l'eau, proposa-t-il.

Il se mit à ôter ses vêtements me rendant confuse.

- Qu-Quoi ? Non ! Fais pas ça, je n'ai pas de maillot.
- Qui a des maillots ici Abigail ?

Il continuait de retirer ses vêtements et je restais bête à le regarder. Il était un garçon, c'était sûrement moins gênant pour lui de se baigner en sous vêtement mais moi ? Je n'allais quand même pas faire ça. Je n'étais certes pas coincée et j'aimais tenter de nouvelles choses mais me retrouver en sous vêtements devant plus d'une centaine de personnes que je ne connaissais pas, ce n'était pas mon délire.

- Allez Abigail, me poussa Zac pendant qu'il retirait son jean.

Il était désormais seulement vêtu de son boxer et ma bouche s'entrouvrit sans échapper un son. Je n'aurais jamais cru le voir si rapidement ainsi. J'étais impressionnée. Il était super bien foutu pour quelqu'un qui étudiait tout le temps. Je me demandais où il trouvait le temps de perdre ses kilos et de rester en forme avec la tonne de travail qu'on avait.

- Ferme la bouche sinon tu vas te mettre à baver et déshabille toi, me sortit-il de mes pensées.

Il attrapa ses vêtements et les rangea soigneusement dans un coin pour pouvoir les retrouver après et je me remis à réfléchir. C'était ma première fois dans une soirée pareille, autant faire les choses à fond non ? Et puis ça n'allait pas me tuer. Mais Bieber va très mal le prendre s'il apprend ce que tu es sur le point de faire.

Peu importe, j'avais fait pire. J'avais quand même couché dans un placard à balais et dans une cabine de piscine. Pourquoi me prenais-je la tête pour une chose si futile ?

- OK, dis-je.

Je m'empressai de me déshabiller. Je ressentis une étrange satisfaction à cela. Mes vêtements rejoignirent ceux de Zac. Ce dernier me lança un sourire qui semblait me complimenter en scannant du regard mon corps.

- Content de savoir que tu n'es pas une fille coincée, me dit-il.

Puis il sauta dans la piscine déjà pleine de monde. Je le rejoignis en faisant de même. L'eau était tiède mais plus froide que chaude. Je frissonnai. À la surface, je retrouvai le visage de Zac complètement mouillé et ses cheveux bruns en bataille. Il passa une main à l'intérieur pour les remettre en place. Je le copiai.

- Alors ? Tu regrettes ta décision ?
- Non.

Nous decidâmes de faire comme tout le monde et de danser au rythme de la musique. Zachary se retrouvait parfois à saluer des personnes qu'ils connaissaient. Puis au bout d'une demi-heure peut être, nous sortîmes de l'eau pour nous asseoir sur des transats miraculeusement libres. J'avais soudainement froid.

Heureusement pour moi, mes sous vêtements étaient noirs alors on ne pouvait pas voir à travers. On nous amena deux serviettes pour nous réchauffer et nous sécher et je me sentais beaucoup mieux après ça.

- Au moins, même si tu ne reviens pas à Harvard l'année prochaine, tu sauras quand même ce que c'est une soirée universitaire.

J'hochai la tête. Je regardais autour de moi. Bizarrement, je ne reconnaissais aucun visage. Comme si ces personnes ne partageaient en réalité pas la même école que moi.

- Tu es sûr qu'ils sont tous d'Harvard ?
- Il doit y avoir des incrustés comme à chaque fois.
- C'est bizarre, je ne me rappelle d'aucun visage.
- Non, il n'y a pas d'élèves du programme de pré rentrée ici. Tu es certainement la seule. Ils ont tous peur ceux là.
- Peur de quoi ? Je ne devrais pas être là ? fronçai-je les sourcils.
- Peur de ne pas supporter le réveil le lendemain. Ne t'inquiète pas, tu n'es pas en infraction.

J'espérais vraiment qu'il disait vrai. Je ne pensais pas pouvoir échapper une nouvelle fois au renvoie. J'avais déjà eu assez de chance comme ça.

Marco revint nous voir avec des gobelets à la main. Il nous les tendit et nous en prîmes chacun un. Puis, il donna une cigarette et un briquet au brun aux yeux bleus qui les prit. Il le remercia puis Marco s'en alla.

- Tu fumes ? lui demandai-je surprise.
- Seulement en soirée.
- Comme si ça changeait quelque chose, ris-je.

Il rit aussi.

- Et ton ami Peter c'est ça ? Il n'est pas là ?
- Si mais sûrement déjà entouré de beaucoup trop de filles.
- C'est marrant ça, on est censé être l'élite de ce monde ou de ce pays au moins mais on se retrouve à faire des choses que des personnes comme nous ne sont pas censées faire.
- On est obligé avant d'être totalement submergé par le boulot. On a le droit nous aussi de nous amuser.

Je bus d'une traite l'alcool dans mon gobelet pendant que Zac fumait et buvait en même temps. Cela lui donnait tout de même un côté attirant mais pas assez attirant pour que j'ai envie de finir la soirée dans un lit avec lui. J'avais encore et toujours Justin en tête.

Marco revint une nouvelle fois nous voir avec une bouteille entière. Il semblait s'y connaître en tant qu'organisateur de soirée, il arrivait toujours au bon moment. Il nous donna la bouteille puis se plaça debout en face de nous pour discuter un peu.

- Alors cette soirée pour l'instant ? me demanda-t-il.
- C'est sympa.
- Tu comptes revenir l'année prochaine si tu es prise ?
- Je pense oui.
- Tu verras, les fêtes de fin d'année et celles de rentrée sont encore pires. Là c'est plutôt gentil.
- C'est déjà quand même pas mal.

Je n'osais même pas imaginer ce qu'étaient ces fêtes qu'il disait "encore pires".

- Tu es de Boston ? me demanda-t-il.
- Oui et toi ?
- De Los Angeles. Je voulais intégrer Stanford avant de finalement choisir Harvard.
- Et qu'est ce qui t'a fait changer d'avis ?
- L'envie de découvrir la côte Est peut être.

Je n'aurais jamais cru que quelqu'un d'autre ici pourrait me faire sentir encore plus petite que Zac ne l'avait déjà fait. Marco avait eu le choix entre Stanford et Harvard et en plus de cela il avait fait son choix sur une chose futile ! Il n'avait pas dû choisir entre le coût des études, les matières que les deux universités proposaient mais sur quelle côte il voulait habiter. J'avais l'impression d'halluciner.

Nous continuions de discuter et j'avais complètement oublié que j'étais encore vêtue seulement de mes sous vêtements. Ils savaient mettre les gens à l'aise malgré tout et j'espérais faire partie intégrante un jour de leur communauté.

....

Nous venions de quitter la soirée. Il fallait qu'on rentre pendant qu'il en était encore temps. Zac avait largement beaucoup plus bu que moi. Il tenait à peine debout. J'étais obligée de l'aider à marcher. Il empestait l'alcool. J'espérais que personne ne nous surprendrait.

- Heureusement que Marco habite juste à côté, dis-je. Sinon on n'aurait pas pu rentrer.
- On aurait trouvé quelqu'un pour nous ramener.
- Ils étaient tous soûls. Sauf moi. Et je n'ai pas le permis.

Il ne dit rien. Il commençait à se faire lourd sur mes épaules mais nous avions encore des marches à monter. De plus, nos vêtements étaient encore humides et je détestais cette sensation de tissu qui collait à ma peau.

- Je te ramène devant ta chambre, me dit-il.
- Non. Et tu vas faire comment après ?
- Ça va. Je sais marcher Abigail. Je suis un mec, c'est de principe, je raccompagne toujours la fille que j'ai emmenée.
- OK...

Ainsi, nous prîmes le chemin de ma chambre. Et après d'interminables minutes, nous arrivâmes enfin devant la porte. Je lâchai Zac qui réussit à tenir debout et me plaçai face à lui.

- Merci, c'était sympa. Même si j'ai pu te voir dans presque tous tes états, ris-je.
- Presque oui.

Il s'avança subitement vers moi, attrapa ma nuque avant de plaquer ses lèvres contre les miennes. Ma respiration se coupa, je restai stoïque le temps d'une seconde ne réalisant pas ce qu'il venait de faire. Puis, je le poussai avant de heurter durement ma main contre sa joue.

Il me regarda surpris. Je le fus soudainement aussi. Sa joue avait pris une couleur rouge. Je ne l'avais pas loupé.

- Pardon, dis-je complètement embarrassée.
- Non c'est moi. C'est de ma faute. Je vais te laisser c'est mieux. Bonne nuit Abigail.

Il partit et je me dépêchai de rentrer dans ma chambre sans faire de bruit car Lily devait dormir. Merde. Merde. Merde. Zac m'avait embrassé. Contre mon gré, certes, mais il m'avait quand même embrassé. Comment allais-je annoncer ça à Justin ? Ce n'était qu'un baiser oui mais c'était suffisant pour que Justin me déteste de nouveau.

Je m'effondrai sur le lit et mon coeur se mit à battre très rapidement. J'étais en panique totalement. Ce baiser venait de donner raison à Valentin et je passais en plus de cela pour une conne. J'avais peur que cette connerie mette fin à quelque chose qui comptait beaucoup pour moi.

Je ne pouvais pas cacher ça sinon j'étais hypocrite avec moi même. Putain. Justin était déjà assez irrité comme ça et j'allais en rajouter une couche. Mais quelle idiote. Pourquoi n'avais-je pas vu ce baiser venir ?

Je me mis stupidement à pleurer. Et je me sentais encore plus idiote de pleurer pour ça. Pourtant, je n'arrivais pas à m'arrêter. Puis, j'entendis le lit de Lily bouger. Je l'avais réveillé. Je vis sa silhouette se lever et partir allumer la lumière. J'essuyai mes larmes ne voulant pas qu'elle me voie dans cet état là. Mais elle le vit quand même et me fit une grimace.

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? C'est un garçon qui te fait pleurer ?

J'entendais sa voix pour la première fois. J'étais contente de constater qu'elle n'était finalement pas muette. Elle vint s'asseoir à côté de moi.

- Oui. Enfin je ne sais pas, répondis-je.

Elle rit.

- Voilà pourquoi je n'aime pas les garçons, parce qu'ils sont tous des cons.
- Oh...

Était-elle lesbienne ? Était-ce bien ce qu'elle venait d'insinuer ?

- Mais ne t'inquiète pas, je ne suis pas attirée par toi, rit-elle à nouveau. J'ai déjà une copine. Je ne viendrais pas te violer dans la nuit.

Je ris. Elle était bien plus sympa que je ne l'aurais jamais imaginé.

- Alors ? Pourquoi tu pleures ?
- J'ai fait une connerie.

Je décidai de tout lui raconter et nous passâmes ainsi quasiment toute la nuit à discuter et à échanger à propos de nos vies personnelles. Je me demandais pourquoi elle n'avait pas été comme ça avec moi dès le premier jour. On avait une super entente pourtant. Et je n'étais pas effrayée par le fait qu'elle était lesbienne.

Elle avait réussi à me remonter le morale et j'avais finalement eu la meilleure colocataire qu'il soit.

...

Nous étions lundi et ma deuxième et dernière semaine à Harvard avait débuté. J'avais passé la matinée sans encombre ayant bien fait de choisir de ne pas boire trop d'alcool. Je pensais à Zac et il devait lui être dans un piteux état.

Il fallait que je règle les choses avec lui une bonne fois pour toutes. Je ne pouvais pas le laisser avec une gifle même si je lui en voulais d'avoir fait ce qu'il avait fait.

Je lui envoyai un message et lui demandai de me rejoindre à la bibliothèque à la fin de la journée. J'avais déjeuné avec Lily qui était devenue en un rien de temps la personne que j'aimais le plus ici. Elle ne changeait pas vraiment de Briana sauf qu'elle ne me parlait pas de garçons mais de filles.
À l'heure convenue, j'allai à la bibliothèque. Je m'assis à la même table et attendis Zac. Pendant qu'il arrivait, je sortis mes livres pour réviser.

- Hey Abigail, l'entendis-je.

Je levai ma tête et le vis. Il avait des cernes atroces et une mine fatiguée. Il s'assit en face de moi après avoir posé son sac par terre.

- Hey, lui dis-je en retour. Je voulais m'excuser pour hier.
- T'excuser de quoi ? C'est moi qui t'ai embrassé. C'est de ma faute, j'ai trop bu et je n'ai pas réfléchi.
- Je n'aurai quand même pas dû te gifler.

Je posai mes lunettes sur la table et passai une mèche derrière mon oreille.

- Alors, dis moi tout, reprit-il, si tu as refusé deux fois de m'embrasser c'est que tu es prise.
- Qui te dit que je ne suis juste pas intéressée par toi ? souris-je.
- Sans être arrogant, m'embrasser n'a jamais posé problème à aucune fille jusqu'à toi.
- Je vois.
- Alors ?
- Oui je suis prise. Enfin, mon coeur. Pas moi.
- Tu veux dire que tu es amoureuse ?
- Oui, répondis-je.

Il semblerait bien, oui, que j'étais amoureuse de Justin. Ça ne pouvait être que l'amour. Mais je n'avais aucune idée de si c'était une bonne chose ou non.

- Et c'est réciproque ?
- Je ne sais pas. On a toujours été en compétition tous les deux alors on n'aime pas trop montrer ce qu'on ressent vraiment pour l'autre, expliquai-je.
- Est ce qu'il t'appelle ? Est ce qu'il prend de tes nouvelles ? Ce sont des choses qui montrent qu'il est amoureux lui aussi.
- Non. J'ai dû l'appeler moi pour avoir des nouvelles. Tu as déjà été amoureux toi ?
- Oui mais je n'ai jamais pu lui dire. J'étais trop mal dans ma peau pour dire une chose pareille et puis elle ne savait même pas que j'existais, c'était peine perdue.
- Tu penses qu'on ne dit pas ce qu'on ressent quand on est mal dans notre peau ?
- Je pense oui. C'est pour ça que les actions parlent pour toi parfois.

Il avait sûrement raison. C'était mon insécurité qui m'empêchait de dire à Justin que je l'aimais.

- Si ma copine ou la fille que j'aime allait quelque part et que nous étions donc séparés, je l'appellerais tous les jours pour prendre de ses nouvelles, pour m'assurer qu'elle va bien, sans forcément lui dire que je l'aime, parce que ça serait plus fort que moi et que j'aurais constamment besoin d'entendre sa voix. Si celui que t'aime ne fait pas ça, c'est que ce n'est pas de l'amour qu'il a pour toi.

Je fronçais les sourcils tout en réfléchissant. Avait-il raison sur ce point là ? Je voulais dire, moi non plus je n'avais pas appelé Justin jusqu'à samedi. Pourtant, j'étais certaine que j'étais amoureuse de lui.

- Je ne pense pas que la fierté est plus plus forte que tout, conclut-il.
- Moi je pense que si. Il y a des fois où tu as plus peur pour ta dignité qu'autre chose et où tu serais prêt à faire n'importe quoi pour qu'on croie que rien ne t'atteint.
- Tu serais prête à laisser partir celui que t'aimes juste par peur de te dévoiler ?
- Ce n'est pas ce que t'as fait ?
- Elle ne me connaissait pas. Je savais ce qu'elle m'aurait dit si je lui avais dit que je l'aimais. Là, ce n'est pas la même chose. Tu lui as déjà parlé non ?
- Oui et on a même fait plus que parler. Mais si je comprends bien ce que tu me dis, il ne m'aime pas parce qu'il arrive à se passer de moi.
- Oui. Normalement, l'amour est plus fort que tout. Il aurait trouvé n'importe quel prétexte pour entendre ta voix s'il t'aimait vraiment mais il ne l'a pas fait.

Wow... Cela me blessa. Même si je n'étais pas entièrement d'accord avec lui, j'étais quelque peu blessée. Il venait de me faire réaliser des choses et j'avais l'impression de m'être en quelque sorte brûlée les ailes.

- Je pense que s'il ne te dit pas ce qu'il pense réellement de toi quand vous vous reverrez, tu devrais passer à autre chose.
- OK merci, je prends note. En tout cas, en plus de m'aider avec les cours, tu m'aides avec ma vie amoureuse, ris-je. Il y a un domaine dans lequel tu n'y connais rien ?
- Non, je ne crois pas, rit-il.

...

J'étais de retour dans ma chambre. Lily n'était pas là. J'en profitai pour prendre des nouvelles de mon père. Il allait bien. Il semblerait même qu'il quitterait la cure plus tôt que prévu. J'étais ravie d'entendre cela même si j'étais quand même un peu sur la réserve. Ça faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas remis un pied dans l'appartement.

Puis j'appelai Briana. Elle me dit qu'elle allait bien aussi. Je comptais donc lui révéler enfin l'existence de Zac quand elle se mit à parler de Justin et du fait que son comportement avait complètement changé. Elle me dit qu'il était à la fois ailleurs et aussi perturbateur que jamais. Il avait la tête dans les nuages puis la fois d'après il voulait faire les quatre cents coups. Elle me dit qu'il était très bizarre et que c'était comme s'il avait des périodes pour pleurer mon absence et d'autres pour s'en réjouir.

Je n'avais rien compris à cela. Pourquoi ce soudain changement ? Il s'était passé quelque chose, c'était certain, pour qu'il soit devenu ainsi. Et cela m'étonnerait que c'était le fait qu'il savait que je fréquentais Zac. J'espérais apprendre tôt ou tard ce qu'il se passait et ne pas tomber de haut.

...

Encore pardon pour le retard. Cette fois ci le processeur de mon portable a un sérieux problème et quand j'utilise Wattpad il surchauffe. J'espère que le problème va se régler.

Gros bisous !

Christel.

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