Chapitre 28

«Les filles sont toutes folles.»

Point de vue de Justin.

Abigail était partie. Je ne la reverrais plus avant longtemps. J'avais eu à peine le temps de me réveiller qu'elle s'en était déjà allée. C'était dur à avaler encore plus avec la gueule de bois que j'avais. Il fallait que j'aille en cours et supporte le fait qu'elle n'était plus là, que sa chaise était vide et que le professeur ne pouvait plus l'interroger.

Je pris un cachet pour arranger mon état puis allai au lycée. Pourquoi avais-je l'impression d'être perdu ? C'était comme si je me demandais "qu'est ce que j'allais faire maintenant ?". Pourtant j'avais eu une vie avant elle et j'en aurais une après alors pourquoi était-ce comme si je ne m'étais jamais séparé d'elle jusque là ?

Je rejoignis Valentin qui m'attendait devant le lycée. Il remarqua directement ma mauvaise mine. Il grimaça.

- Ça, ça veut dire que Waller est partie, me dit-il.
- Ou qu'on a pas beaucoup dormi.
- Aussi, rit-il.
- Ça craint.
- Elle revient dans deux semaines, c'est pas dramatique mec.
- Non je veux dire, ça craint que ça me fasse chier.
- Vous vous kiffez, c'est normal.

Je ne dis rien et nous entrâmes dans le bâtiment.

- Alors qu'est ce que tu vas faire ? Tu vas l'attendre sagement ou t'amuser ?
- Ne commence pas déjà à me tenter, ris-je.
- En tout cas, tu sais qu'il y en a une qui t'attend les bras ouverts.
- Fennell, devinai-je.

En parlant du loup, cette dernière se mit sur notre chemin avec son amie.

- Justin, sourit-elle.
- Clara...

Elle me prit dans ses bras avant de m'embrasser la joue.

- Ça te dit qu'on déjeune ensemble à midi ?
- Oh... Euh... Ouais... OK... fus-je pris au dépourvu.
- Cool !
- Mais que tous les deux ou...?
- Oh... Oui tous les deux mais si tu veux que Valentin se joigne à nous, il n'y a pas de problème. Julia viendra aussi, dit-elle en pointant du doigt la fille à côté d'elle.
- OK. On verra.
- D'accord ! Bon je te laisse ! À tout à l'heure !

Elle me salua de la main puis s'en alla. Si Waller avait assisté à cette scène, elle m'aurait étranglé.

- Elle attaque vite cette Clara, me dit Valentin amusé. Tu devrais bien te tenir si tu ne veux pas briser le coeur d'Abigail.
- Ne t'inquiète pas, je sais ce que je veux.

Nous regagnâmes notre salle de classe et retrouvâmes Kenneth qui était déjà assis à sa place. Le cours commença. Évidemment, Abigail n'était pas là. Sa chaise n'avait pas d'occupant. Briana était seule devant. Bien fait pour elle.
Toute la classe était bien sûr au courant de la raison pour laquelle la fille aux yeux bleus et aux fossettes n'était pas là mais personne ne s'en préoccupait pas.

Il n'y avait sûrement que les professeurs, Briana et moi qui devions en être attristés.

- Ça fait bizarre sans Waller. D'habitude elle prend toujours la parole et vous vous provoquez tout le temps, me chuchota Valentin pendant que je sortais mes affaires.

J'approuvais. Ça faisait bizarre.

- Tu es enfin tranquille maintenant que Waller est partie, me dit Kenneth. C'est pas une bonne nouvelle ça ?
- Ferme la mec, lui dit Valentin. Tu sais pas de quoi tu parles.
- Quoi ? fit-il confus.

Je secouai la tête et me mis à jouer avec un stylo. Les deux semaines allaient être longues, très longues.

...

Kenneth avait décidé de manger avec cette fille avec qui il traînait très souvent depuis maintenant quelques jours et qui devait sûrement être sa copine. Valentin lui devait se rendre au planning familial avec Elizabeth. J'étais donc contraint de manger avec Clara. Je n'avais jamais mangé avec d'autres personnes que mes potes ici et l'idée de me retrouver à manger seul avec une fille devant tous les élèves du lycée ne me plaisait pas trop.

De plus, j'étais certain que Briana me surveillerait du coin de l'oeil et s'empresserait de balancer à Abigail ce qu'il se passait. Et même si Waller se retiendrait de m'envoyer un message, je comprenais bien qu'elle m'insulterait de tous les noms dans sa tête.

Munis de nos plateaux, nous prîmes place à une table et comme convenus, nous n'étions que tous les deux.

- Ça va ? commença-t-elle. Tu dois être content qu'Abigail soit partie, je sais que vous ne vous entendez pas trop. Ça doit te faire des vacances non ?
- Ça va, j'ai appris à vivre avec elle.
- Elle n'est pas très sociable non ?
- Elle a juste sa meilleure amie et ça lui suffit.
- C'est Briana Chambers, c'est ça ?

J'acquiesçai.

- Elle est plutôt sociable elle. Je l'ai vu à plusieurs soirées.
- Oui, elle est moins timide.
- Quand est ce qu'Abigail va quitter ton appartement définitivement ? Son père est toujours à l'hôpital ?
- Je ne sais pas. Je ne m'en soucie pas.

Je ne voulais pas parler du père d'Abigail à Clara et lui dire ce que je savais parce que cela ne se faisait pas. Je n'aurais pas aimé qu'Abigail parle de ma famille à quelqu'un derrière mon dos.

- Vous dormez dans la même chambre ?
- Non, je dors sur le canapé, mentis-je.
- Oh c'est sympa de ta part de lui avoir laissé ton lit. Surtout que tu ne l'aimes pas.

Je me contentai de piquer dans mon assiette et de ne pas ajouter quelque chose parce que c'était faux. Au contraire, je me rappelais avoir refusé de dormir sur le canapé.

- Par contre, continua-t-elle, je ne sais pas si elle, elle ne t'aime pas vraiment. Elle avait l'air jalouse quand on se parlait à la soirée.
- Non c'est impossible.
- Je te jure, quand elle arrivée soudainement et qu'elle a interrompu notre discussion, j'avais l'impression qu'elle voulait me tuer.

Je ris. C'était le cas. Elle avait voulu la tuer à ce moment là.

- En plus, elle est arrivée quand j'avais ma main sur ton cou. C'est évident qu'elle était jalouse, ajouta-t-elle.
- Peut être.
- Tu n'as jamais été attiré par elle ? C'est une belle fille.
- Non, secouai-je la tête. Ce n'est pas mon genre.
- Et c'est quoi ton genre ?
- Les filles qui savent s'amuser. Tu le sais bien.
- On est sur la même longueur d'onde, sourit-elle.

Nous terminions tranquillement de manger. Les discussions avec Clara n'étaient pas les mêmes que celles avec Abigail. Avec cette dernière il y avait toujours un peu de provocation, c'était plus gentil avec Clara mais ça ne me dérangeait pas.

...

Je marchais tranquillement dans les couloirs avec Valentin pour regagner notre salle de classe. Il me racontait ce qu'ils avaient fait avec Elizabeth au planning familial quand Chambers se présenta face à nous. Nous arrêtâmes alors nos pas.

Elle me sourit faussement avant d'attraper le tissu de mon t-shirt violemment et de me plaquer contre les casiers. Là, je comprenais pourquoi Abigail et elle étaient amies, elles étaient toutes les deux sauvages. Mon sac à dos amortit le choc. Elle me lançait un regard noir. Ça aussi Waller le faisait.

- Je ne sais pas à quoi tu joues mais je te surveille. Tu n'as pas intérêt à briser le coeur de ma meilleure amie sinon tu auras à faire à moi, me dit-elle sèchement.

Elle me lâcha et s'en alla. OK... Je réarrangeai mon haut et regardai Valentin avec un air amusé et surpris.

- Tu es prévenu, rit-il.
- Elles sont folles. Les filles sont toutes folles.

Bien sûr comme je l'avais deviné, Briana avait comme d'habitude mis son grain de sel. Et elle n'était pas prête à me laisser tranquille de sitôt. Mais je me demandais pourquoi elle ne me laissait pas faire ce que je voulais. Si je flanchais, je lui donnais raison et n'était-ce pas ce qu'elle avait toujours cherché ?

...

De retour chez moi, il n'y avait personne. C'était bizarre l'appartement sans Waller, c'était vide. J'allai dans ma chambre pour y poser mon sac et m'allongeai sur le lit. Je soufflai et frottai mon visage. Je n'aimais vraiment pas cette situation. Il y avait encore son odeur sur l'oreiller, il fallait que je le change.

Je ne pouvais pas rester chez moi seul sans rien faire. Il était mieux pour moi que je sorte. J'appelai Valentin puis Clara et nous décidâmes de passer la soirée au bowling. Le métisse avait choisi d'emmener Elizabeth mais cela ne me dérangeait pas.

Nous nous retrouvâmes donc là bas, dans le centre ville. J'avouais ne pas être dans ma meilleure forme, je venais à peine de me remettre de ma gueule de bois.

À mis parcours, je menais, évidemment. Valentin était juste derrière moi et les filles sans grande surprise étaient à la ramasse en dernière place. Nous nous amusions bien.

Clara vint s'asseoir à côté de moi pour entamer une discussion tandis qu'Elizabeth et Valentin étaient assis en face de nous deux mètres plus loin. Clara posa sa main sur ma cuisse attirant étrangement l'attention de mon pote.

- Eh Fennell ! Enlève ta main de là !
- Quoi ? demanda-t-elle confuse en la retirant. Qu'est ce qui te gêne ?
- C'est mon pote et c'est entre lui et moi. Il sait de quoi je parle. Ne l'approche pas de trop près.
- Quoi vous êtes gays ? dit-elle amusée.
- Non, ne l'écoute pas, ne t'inquiète pas tu peux m'approcher, lui dis-je.

Je savais très bien ce qu'il cherchait à faire. Mais il devait me laisser faire mes propres choix. Si je voulais bien que Clara pose sa main sur ma cuisse, personne ne l'en empêcherait.

Valentin se leva car c'était à son tour de jouer. Je décidai de le rejoindre pour lui parler.

- Mec, ne fais pas des choses comme ça, lui chuchotai-je arrivé à sa hauteur.
- C'est vraiment pas cool pour Abigail.
- Mais je ne vais pas me priver alors qu'elle est peut être déjà en train de se taper un de ces mecs beaux et riches d'Harvard !
- Tu rigoles ou quoi ? Ça fait même pas un jour qu'elle est là bas. Elle doit être en train de psychoter à l'heure qu'il est avec ce que Briana a du lui dire à propos de ce midi !

Exact. C'était possible que ce soit le cas. Je me tus et m'assis en face des deux filles puisque Clara avait rejoint Elizabeth pour s'asseoir à côté d'elle.

Peut être que j'avais peur aussi que ce soit elle qui aille voir ailleurs. Certes, je m'étais toujours trouvé trop beau et trop intelligent mais je ne faisais pas le poids face aux gens d'Harvard. Alors peut être, pour ne pas être celui qui finirait pris pour un con, je me rapprochais de Clara.

Valentin finit son tour et vint s'asseoir à côté de moi. Clara se présenta devant la piste.

- J'aurais trop aimé que ce soir Waller à la place de Fennell, dis-je.
- Ah, sourit-il, mon pote est amoureux.
- Non.
- Je te jure, on dirait moi avec Elizabeth. Pourquoi tu ne lui envoies pas un message ?
- Je ne peux pas. On a décidé qu'on ne s'en enverrait pas. Je ne veux pas être le premier qui craque.
- Pourquoi c'est toujours une compétition entre vous ? On dirait des bébés.
- On arrive pas à faire autrement.
- Tu veux que moi je lui parle ?
- Non c'est bon. Je vais bien réussir à survivre.

Je me levai. C'était à mon tour.
Le reste de la soirée se déroula dans la bonne humeur. Il semblerait que Clara et Elizabeth étaient devenues de futures meilleures amies. Je rentrai chez moi fatigué mais toujours avec ce sentiment de manque et de vide. Je retrouvai ma mère qui m'informa qu'elle était allée rendre visite au père d'Abigail et qu'il se portait bien. Je m'en fichais qu'il se portait bien, je voulais qu'il se porte bien avec sa fille.

Je retournai dans ma chambre et attrapai mon téléphone. Aucun message. Aucun appel. Elle n'avait pas craqué. Il fallait donc que je me retienne.
Ça faisait à peine un jour et j'avais déjà l'impression de ne plus tenir.

Mais quel mec étais-je devenu ? Le genre indépendant et accro à une fille, ce n'était pourtant pas moi. Il fallait que je prenne une décision, soit je me la sortais de la tête, soit je m'accrochais à elle.

...

Mardi. Deuxième jour sans Waller. Le réveil était toujours difficile. Je rejoignis ma mère dans la cuisine, lui embrassai le front et m'installai à table pour prendre mon petit déjeuner.

- Ça va ? me demanda-t-elle. Elle ne te manque pas un peu Abigail ?
- Tu connais la réponse maman.
- Allez je suis ta maman, tu peux me le dire, sourit-elle.
- Oui elle me manque, soufflai-je.
- C'est mignon !
- Maman, te moque pas de moi.

Elle rit. Je secouai la tête.

- On est en train de travailler avec Thomas pour faire revenir Jazmyn à la maison, me déclara-t-elle.
- C'est vrai ? demandai-je surpris. Comment vous allez faire ?
- Rien n'est encore fait. Il faudra passer par un juge et tout ça. Il ne faut pas s'emballer.

J'étais vraiment surpris. Ma mère n'avait plus parlé de Jazmyn depuis longtemps maintenant. J'espérais qu'ils réussiraient à la faire revenir. Ça faisait maintenant trop d'années qu'elle était partie.

- Tu y crois ? lui demandai-je.
- Oui sinon je n'aurais même pas décider de faire cette démarche.
- C'est la présence de Thomas qui va changer les choses ?
- Il en est pour beaucoup oui.
- Tu n'es pas avec lui pour ça quand même ?
- Justin ! Bien sûr que non !

Si Thomas était encore une fois le sauveur, il était certain que je me sentirais inutile mais je n'allais pas me plaindre. Je voulais juste qu'on récupère ma petite soeur.

...

J'arrivai au lycée et je vis Briana au loin. Elle était seule et utilisait son téléphone. S'il y avait bien une seule bonne chose au départ de Waller c'était la solitude de sa meilleure amie. Je la rattrapai pour lui parler.

- Eh Chambers, l'appelai-je.
- Tu veux quoi Bieber ?
- Est ce que tu as parlé à Abigail de ce qu'il s'est passé hier midi ?
- Évidemment que non. Je ne veux pas la perturber dans son programme mais tu peux être certain que je lui dirai tout à la fin des deux semaines, me répondit-elle.
- Il vaut mieux que tu t'occupes de tes affaires.
- Mais ça me regarde parce que c'est ma meilleure amie. Bon, pourquoi tu me poses cette question ? Tu as déjà couché avec Clara hier ?
- Non et même si c'était le cas, je ne te le dirais pas.

Je lui tournai le dos et m'éloignai.

- Ah bon ? me suivit-elle. Pourtant je croyais que tu n'avais peur de rien et que tu assumais tout !
- J'assumerai tout, dis-je sans me retourner.
- C'est ça, on verra. Tu sais que moi je ne te fais pas confiance.
- Je m'en fous de ta confiance Chambers.

Ses pas s'arrêtèrent et elle me laissa tranquille. Je n'aurais peut être pas du aller lui parler. Maintenant que je savais qu'elle ne dirait rien à Waller jusqu'à son retour donc que je ne lui ferais pas de mal à distance, j'étais plus tranquille et donc libre de faire comme bon me semblait sans compromettre le programme d'Abigail.

...

Clara m'avait appelé pour me demander de lui donner des cours de maths. Même si je n'étais pas certain que c'était vraiment des cours qu'elle voulait, j'avais accepté. Et en plus d'avoir accepté, j'avais dit oui pour que ces cours se passent chez moi. Elle allait donc venir dans mon appartement et serait donc la deuxième fille après Abigail que je laissais entrer ici.

Ma mère n'était pas là bien évidemment. J'attendais sagement. Pas très à l'aise à l'idée de faire venir une nouvelle personne ici. Puis au bout de dix minutes, elle arriva. Elle m'embrassa la joue sans que je m'y attende puis entra. Je fermai la porte derrière elle et l'invitai à s'asseoir à table.

Elle posa son sac dessus et s'exécuta. Elle regardait autour d'elle découvrant mon environnement bien gardé secret. Je savais bien que ce n'était pas ce qu'elle avait imaginé.

- C'est beau chez toi, me dit-elle mais je savais que c'était exagéré.
- Merci.

Je m'assis en face d'elle et posai mes bras sur la table. Elle sortit ses affaires et mit son sac à ses pieds.

- Alors qu'est ce que tu veux que je t'explique ? lui demandai-je.
- Les probabilités.
- Sérieusement ? fis-je amusé. C'est le chapitre le plus facile.
- Pas pour moi figure toi, rit-elle.

Je me levai et restais debout à côté d'elle. Elle ouvrit son cahier et me montra les exercices qu'elle avait à faire pour demain. Je commençais à lui expliquer, mon bras appuyé sur la table et comme Abigail, elle n'avait pas l'air de suivre sûrement perturbée par ma proximité.

- Tu sais que c'est sexy un mec tatoué qui parle de maths, me dit-elle soudainement avant de mordre sa lèvre inférieure.
- Euh... Ouais... OK, me sentis-je gêné.

Je ne savais pas pourquoi cela me rendait embarrassé. J'avais pourtant l'habitude des compliments. Je savais normalement gérer ça et je répondais toujours de manière arrogante.

- Quoi ? rit-elle. Je suis certaine que tu le sais et que t'en joues.
- Non, ris-je.

Elle glissa ses doigts le long de mon bras. Je frissonnai.

- Ce n'est pas les maths qui t'intéressent, dis-je.
- Non, ni les probabilités, ni les maths, ni les cours de maths, rit-elle.

Je retirai mon bras de son touché et retournai m'asseoir en face d'elle.

- Qu'est ce que tu attends de moi ? Je croyais que tu voulais qu'on soit amis.
- Justin... C'était un prétexte pour qu'on se rapproche, sourit-elle. Je croyais que tu l'avais compris rapidement.
- Je ne sais pas si je veux être plus qu'un ami pour toi.
- On n'est pas obligé d'en parler maintenant ni de prendre une décision.

Je passai une main dans mes cheveux.

- Ouais tu as raison, soupirai-je.
- Tu sais que j'aime passer du temps avec toi et qu'on s'amuse beaucoup tous les deux. Je veux juste que ça reste comme ça.
- Je suis d'accord. Tu veux à boire ?
- Oui je veux bien s'il te plaît, de l'eau.

Je partis dans la cuisine pour écourter le sujet puis revins pour la servir.

- Ta mère travaille ? me demanda-t-elle.
- Oui.
- Elle fait quoi ?
- Oh... Euh... Elle travaille dans un bureau, mentis-je. Je ne sais pas trop.

Elle hocha la tête puis but.

- J'aimerais bien la rencontrer et ta petite soeur aussi.
- Ça pourrait se faire.
- C'est vrai ?
- Pourquoi pas.

À vrai dire, j'étais contre cette idée. Ma soeur mais aussi ma mère ne comprendraient pas pourquoi je leur présentais Clara et de plus elles ne cesseraient pas de parler d'Abigail ce qui éveillerait des soupçons quant à notre réelle relation.

Clara se leva après avoir posé son verre sur la table. Elle se retrouva à quelques centimètres de moi. Ses yeux bruns me fixaient. Je sentais son désir. Elle voulait m'embrasser.

- Tu es beau, me murmura-t-elle.
- Clara, je ne crois pas qu'on va aller plus loin ce soir.
- Je sais je voulais juste te dire que... que tu es beau, me sourit-elle. Bon je crois que je vais y aller.

Elle rangea ses affaires puis attrapa son sac.

- C'était sympa, me dit-elle. La prochaine fois, je ne chercherai pas un prétexte pour venir chez toi.
- Ouais, souris-je.

Je la raccompagnai à la porte. Elle me fit un au revoir de la main puis s'en alla. Je soufflai de soulagement puis partis m'asseoir sur le canapé. J'avais l'impression que Clara me demandait la même chose qu'Abigail. Pourquoi ne pouvait-on pas me laisser tranquille avec cette histoire de couple ? C'était comme si tant que je n'aurais pas décidé de faire l'une d'entre elles ma petite amie, je serais confronté à cet ultimatum.

Je commençais à comprendre ce que je voulais et il fallait que je fasse tôt ou tard un choix qui blesserait évidemment quelqu'un.

...

Info/Rappel : Quai 27 et Good Grades ont été inscrites aux Wattys 2016.

/!\ Je rappelle que demain, le 22 juillet à partir de 9h du matin, vous pourrez voter pour ces deux fictions sur Twitter avec le hastag #MyWattysChoice. Ça ne dure que 24h.
La fiction qui aura généré le plus de tweets gagne ! Je compte sur vous :) /!\

Je vous fais de gros bisous. La longueur de ce chapitre est volontaire au fait !

Christel.

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