Chapitre 24

«Tu es la fille la plus compliquée du monde Waller

Point de vue de Justin.

Il était là. Il avait eu le culot de se pointer chez moi, cet endroit où il n'y avait clairement pas sa place. Mes poings se serrèrent impromptement et je sentis la main d'Abigail caresser l'une de mes mains pour essayer de m'attendrir mais cela ne fonctionnerait pas.

- Justin, s'il te plaît, j'aimerais qu'on parle sérieusement, me dit-il. Seul à seul. Comme on avait l'habitude de le faire.

Depuis quand se permettait-il de me tutoyer ? Ce n'était pas parce qu'il se tapait ma mère qu'il faisait déjà parti de la famille.

- J'accepte juste parce que je ne veux pas blesser ma mère, me sentis-je obligé de me justifier.

Il hocha la tête. Je pris la décision de quitter l'appartement pour pouvoir parler tranquillement sans ma mère et Abigail qui restaient des filles et donc qui se seraient arrangées pour nous écouter si nous étions restés.
Nous descendîmes les marches en silence jusqu'à nous retrouver dehors en bas de l'immeuble.

Je ne comptais pas à ce qu'on en vienne aux mains. Je voulais juste discuter pour le moment.

- Je voudrais commencer, me dit-il. Je sais que tu te sens trahi ou pris pour un con comme tu le dirais mais nous ne te l'avons pas caché pour de mauvaises raisons. Tu aurais arrêté les séances si tu avais su ce qu'il y avait entre ta mère et moi et ça aurait été un échec pour nous.
- Un échec ? Je ne suis pas un psychopathe, j'aurais très bien pu me passer de ces séances. Le problème est que je me suis confié et que j'ai dit des choses que je n'aurais jamais dites à personne en temps normal parce que je pensais que ça ne sortirait pas d'ici mais...
- Je n'ai rien dit à personne Justin. Je suis très professionnel et ta mère n'a pas du tout le droit à un compte rendu après chaque séance.
- Ce qui me dérange c'est que vous connaissez tout sur moi. Vous savez ce que je pense de ma mère, de ma soeur, des filles et même d'Abigail. D'ailleurs elle est là et le fait que vous êtes au courant de tout ce qu'on a fait ensemble ne me plaît pas.
- Je comprends que ça puisse te gêner mais tu sais que je ne te juge pas. Ni toi, ni Abigail ni personne d'autre pour ça.
- Non. C'est impossible. Putain ! Il n'y a que moi qui ne trouve pas cette situation normale ou quoi ? élevai-je la voix.

Je fis un pas en arrière et lui tournai le dos. Je soufflai et passai mes mains sur mon visage. Je n'arrivais pas à accepter ce qu'il se passait entre lui et ma mère et je crois bien que je ne l'accepterais jamais.

- Alors c'est elle Abigail, changea-t-il de sujet. Elle est très belle, vous allez très bien ensemble. Ta mère m'a dit que vous l'hébergez jusqu'à ce que son père se réveille et tu as vraiment fait le bon choix Justin.

J'étais toujours dos à lui et je ne comprenais pas ce qu'il cherchait à faire en me parlant de Waller.
Néanmoins, je lui fis face à nouveau.

- Son père vient de se réveiller. Elle part à Harvard la semaine prochaine et le temps qu'elle revienne, il sera de retour chez eux, dis-je.
- Elle n'a toujours pas dit la vérité à la police ?
- Elle ne veut pas. J'ai essayé de la convaincre de le faire mais ça n'a pas marché.
- Mais qu'est ce qui t'énerve dans le fait qu'elle va retourner chez elle ? Qu'elle va peut être subir les coups de son père à nouveau ou qu'elle te laissera seul ?

Je baissais les yeux. Ce mec me connaissait trop bien, c'était flippant. Il me posait des questions comme s'il était redevenu mon psy et je ne savais pas comment je devais y répondre.

- Qu'elle va de nouveau subir les coups de son père, répondis-je.

En réalité, c'était pour les deux raisons et plus la deuxième que la première bien qu'il était hors de question pour moi qu'elle subisse mes coups de son père encore une fois. Deux semaines c'était long et je n'étais pas certain d'être en mesure de me passer d'elle aussi longtemps.

- Tu m'as dit qu'elle était intelligente, elle ne se laissera pas marcher sur les pieds une nouvelle fois.
- Je ne sais pas. Elle est tellement imprévisible. Mais on ne parlait pas d'elle au départ, repris-je mes esprits.
- Alors qu'est ce que tu souhaites ? Que je quitte ta mère ?
- Je ne sais pas. Pourquoi vous êtes avec elle ?
- Parce que je suis amoureux d'elle. Je ne me suis jamais marié, je n'ai pas d'enfant et je veux vraiment construire une famille avec vous si tu le veux bien.

Pourquoi ne lui laisserais-je pas une chance ? Je serais égoïste de ne pas le faire. Il semblait être un bon gars et je connaissais ma mère, si elle avait mis autant de temps à retrouver quelqu'un c'était qu'il devait être très bien choisi.

- Promettez moi que vous ne lui ferez aucun mal.
- Je te le promets Justin. Ce n'est pas mon inttention.

Je lui tendis ma main et il la serra comme d'un commun accord.

- Une seule condition, vous renoncez à être mon psy, ajoutai-je.
- D'accord. Il n'y a pas de problème et de toute façon, je pense que tu n'as plus besoin de mes séances. Mais sache que je suis là si tu as besoin de me poser des questions.

J'acquiesçai. Le conflit était terminé.

Nous retournâmes dans l'appartement. Abigail et ma mère avaient fait la table. Découvrant quatre assiettes disposées dessus, je compris que Thomas mangerait avec nous. Ainsi, nous nous installâmes. Je m'assis à côté d'Abigail et en face de ma mère.

J'étais nettement plus détendu maintenant que tout semblait réglé.

- Tout s'est bien passé ? nous demanda ma mère.
- Oui, on a bien parlé, répondit Thomas.
- Tout va bien alors, conclut-elle.
- Oh pardon Abigail ! se leva le copain de ma mère. Je n'ai pas pu te dire bonjour et me présenter.

Il lui tendit la main et elle se leva pour la serrer. Ils échangèrent un sourire et il se présenta à elle. La tournure des événements était bizarre pour moi. J'avais l'impression que nous étions désormais à une réunion de famille - bien qu'il manquait Jazmyn - et le fait que les deux personnes avec qui je n'aurais jamais cru créer des liens soient chez moi ce soir me perturbait un peu.

Ma mère nous servit et Thomas entama la discussion.

- Justin m'a dit que ton père s'est réveillé.
- Oui. Enfin.
- Ah bon ? fit ma mère surprise.
- Il s'est réveillé aujourd'hui, Justin et moi sommes allés le voir.
- Comment il va ?
- Bien. Étonnement bien.
- Et quand est ce qu'il sortira de l'hôpital ?

Je mangeais en les écoutant discuter. Je ne voulais pas me mêler à cette discussion sur ce sujet là.

- On ne sait pas encore. Il a fait des tests. On m'appelera sûrement pour me donner les résultats et il se peut qu'il aille en cure de désintoxication, expliqua Abigail.
- En cure de désintoxication ?
- Pour son alcoolisme.
- Il faudra payer cette cure ? lui demanda Thomas.
- Je ne sais pas mais je m'en occuperai.
- Non, Pattie et moi pouvons nous en occuper.
- Vous payez déjà les frais médicaux. Je ne peux pas vous en demander plus, refusa Waller.
- Et tu as pu lui parler ? changea ma mère de sujet.
- Oui.

J'avalai ce que j'avais dans la bouche et décidai d'intervenir.

- Il s'est excusé pour tout le mal qu'il a fait, dis-je. Il a pris un air de chien battu et il a fait comme s'il était désolé pour tout.
- Justin ! Parle correctement du père d'Abigail ! me corrigea ma mère.

Waller ne disait rien à côté de moi. Je ne lui jetai aucun regard. Elle savait déjà ce que je pensais de tout ça.

- Il joue la comédie, c'est tout, continuai-je.
- Tu ne le connais pas personnellement, tu ne peux pas le juger.

J'haussai les épaules et terminai mon assiette pour éviter que ma mère me prenne la tête.

Le repas s'était déroulé plutôt correctement. Les deux adultes s'étaient attardés sur Abigail et son avenir à Harvard pendant que je les écoutais, pas vraiment intéressé par ce qu'ils se disaient.

Abigail et moi n'avions pas échangé un mot du repas. J'avais donc compris qu'elle m'en voulait pour avoir mal parlé de son géniteur.

Thomas partit de l'appartement libéré de tout conflit. J'allai dans ma chambre après avoir pris une douche. Waller me rejoignit après avoir aidé ma mère à débarrasser. Elle se déshabilla sous mes yeux et enfila un short de sport et un débardeur sans me lancer un seul regard puis plongea dans le lit en me tournant le dos.

- C'est bon Abigail, tu ne me fais quand même pas la tête pour ce que j'ai dit.
- Quand tu comprendras que ça me blesse, on reparlera.
- Je n'allais quand même pas dire que j'étais content de...
- Je ne te demande pas de faire l'hypocrite, me coupa-t-elle, juste de garder ton avis pour toi.
- OK. Je saurais pour la prochaine fois.

Je soupirai. Je n'aurais pas le droit à un super réveil demain.

...

Nous étions dans la voiture en direction du lycée. Après n'avoir échangé aucun mot, aucune tendresse cette nuit, nous avions fait de même ce matin. Je ne comptais pas laisser la situation ainsi, j'avais déjà une idée en tête pour qu'elle arrête de me faire la tête.

Elle rejoignit Briana quand nous arrivâmes à l'Imperial School et je continuai mon chemin seul. Je cherchais Valentin et Kenneth du regard quand je tombai sur Monsieur Beaton.

- Monsieur Bieber, vous voilà, me dit-il. Nous devons discuter.
- J'ai cours de maths là.
- Ça prendra deux minutes. Vous pouvez bien m'accorder ça.

Il replaça ses lunettes rondes sur son nez et posa sa mallette à ses pieds pour être à l'aise.

- Je suis en train de lire vos prises de notes. J'ai fixé la date de votre devoir deux jours avant les examens finals.
- OK.
- Est ce que tout s'est bien passé avec mademoiselle Waller ?
- Oui.
- Au delà de vos cours qui sont très bien rédigés donc bien dictés, est-elle une bonne professeur ?
- Oui. Je n'aurais pas continué les cours si elle n'en était pas une.
- Très bien. Elle mérite donc que je lui mette un A ?

J'haussai les sourcils. Je ne pensais pas qu'il me laisserait le choix de la note. C'était une bonne opportunité pour moi de finir premier de classe si je la baissais. C'était bien pour ça qu'on avait commencé à se fréquenter non ?

- La note au dessus même, répondis-je.

Mais à défaut de ne pas savoir si je pourrais lui offrir le A en sport que je lui devais et donc ne pas la trahir, je devais bien lui attribuer un A+ en philosophie avec toutes les heures qu'elle avait endurées avec moi.

- Bien. J'espère que vous obtiendrez la même note quand je corrigerais votre devoir, finit-il. Nous nous reverrons dans trois semaines Monsieur Bieber. Bonne continuation.

J'hochai la tête puis lui tournai le dos pour continuer ma route. J'allai directement en salle de classe où le cours de mathématiques avait presque débuté. Je m'assis comme d'habitude à côté de mes deux potes et sortis mes affaires.

- Tout le monde semble déjà avoir oublié que tu vies avec Waller. Je t'avais dit que ce n'était pas grave, me dit Kenneth directement.
- C'est parce qu'ils sont tous focalisés sur ce qu'il se passe entre Clara et moi.
- D'ailleurs, tu comptes te mettre avec elle ?

Valentin et moi, beaucoup plus proches ensemble qu'avec Kenneth, nous nous étions bien évidemment mis d'accord pour le garder dans l'ignorance de ce qu'il se passait avec les filles qui nous plaisaient. Il ne savait donc pas que Waller et moi avions des rapports étroits, que Valentin était amoureux d'Elizabeth et que cette dernière était enceinte de lui.

- Peut être, mentis-je.
- Elle serait parfaite pour toi.

Je souris amusé. Je n'étais pas fait pour Clara et je ne la méritais pas.

- Ce n'est pas pressé, dis-je pour écourter le sujet.
- Clara n'est pas faite pour Justin, intervint Valentin. Elle n'a pas de répondant. Il lui faut quelqu'un pour le remettre en place, rit-il.

Il n'avait pas tort. La preuve, Abigail avait suscité mon intérêt parce qu'elle ne se laissait pas faire quand je l'embêtais. Je devinais bien qu'il avait dit ça en pensant à elle. Il me fit d'ailleurs un clin d'oeil qui me le confirma. Je souris en coin.

- Tu as déjà couché avec elle de toute façon, reprit Kenneth. Tu sais si tu rates quelque chose ou pas.
- Je ne rate pas grand chose, dis-je.
- Ne perds pas ton temps avec elle alors, conclut-il.

J'ignorai ce qu'il me dit. Le cours débuta. Je décidai d'écouter.

...

Je venais de m'asseoir à table au self avec Valentin. Abigail m'avait évité toute la matinée, pas parce qu'on ne devait pas nous voir ensemble mais parce qu'elle m'en voulait toujours. Ce n'était pas grave puisque je savais qu'elle ne pouvait pas se passer de moi.

J'allais commencer à manger quand j'entendis quelqu'un prendre place à côté de moi. J'imaginais que c'était Kenneth mais quand je tournai ma tête à droite, je vis Clara. Sans son plateau ni son sac.

- Salut, dis-je en fronçant les sourcils.

Je jetai rapidement un coup d'oeil à Valentin qui se trouvait à ma gauche et qui haussa les épaules.

- Je peux te poser une question ?
- Oui ?
- Abigail sera ta colocataire jusqu'à quand ?
- Je ne sais pas pourquoi ?
- Juste pour savoir. Vous vous entendez bien ?
- On essaye.

Je ne comprenais pas pourquoi elle me posait ces questions. Cela la dérangeait que j'habitais avec Abigail ? Pourtant elle ne m'avait rien dit à propos de ça hier.

- D'accord. Bon appétit, me dit-elle en se levant.

Je la regardai confus s'en aller. Elle n'aurait pas dû me poser ces questions, je commençais désormais à croire qu'elle ne voulait pas être simplement mon amie.

- C'était quoi ça ? rit Valentin.
- J'espère qu'elle plaisantait.
- En tout cas elle a énervé Waller.
- C'est pour ça que je dois la garder près de moi, dis-je avec un sourire narquois.

Il rit et me tapa l'épaule amicalement.

- Où est Kenneth ? lui demandai-je.
- Encore avec sa pseudo copine je crois.
- C'est sa copine la fille qui vient toujours la voir ? pris-je un air étonné.
- J'imagine.

Ce mec nous cachait lui aussi des choses alors. Nous étions vraiment de mauvais potes ou des potes spéciaux.

- Alors avec Elizabeth ? Elle a avorté ?
- Je ne sais pas. Elle ne me dit toujours rien.
- Tu veux que j'aille lui parler ? lui proposai-je.
- Toi ? Elle t'appréciait mec.
- Justement, elle va m'écouter.
- Et qu'est ce que tu vas lui dire ?
- Fais moi confiance. Je suis un bon et beau parleur.

Il rit et secoua la tête. Je ris aussi puis Kenneth arriva et nous commençâmes alors à manger.
Je constatais que mon amitié avec Valentin était plus forte quand nous étions dans la même situation avec une fille. On s'entendait mieux et on se disait à peu près tout. Il ne savait pas encore que j'avais enfin couché avec Abigail mais il était fort probable que je le lui dise un jour.

...

J'avais terminé de manger depuis cinq minutes et je discutais tranquillement en attendant que mes deux potes finissent. Puis je vis du coin de l'oeil Abigail se lever sans son amie. Je la suivais du regard. Elle quitta le self avec son sac. Il était temps pour moi d'intervenir.

- J'y vais les gars, on se retrouve en cours, dis-je en me levant.

J'attrapai mon sac et me pressai de la rejoindre. Je la retrouvai dans le couloir vide. Elle avançait, traversait les allées jusqu'à tomber sur son casier. Je restais à l'écart, l'observant discrètement. Elle ouvrit son casier et y récupéra quelques livres et cahiers.

Je m'avançais lentement profitant du fait qu'elle avait son regard plongé dans ce qu'elle portait dans ses bras. Quand j'arrivai à sa hauteur, elle fit tomber ses affaires ce qui me fit rire.

- Bah alors Waller, on ne sait plus porter des livres, lui dis-je.

Elle leva les yeux sur moi et me lança un regard noir avant de se baisser pour les ramasser. Je posai mon sac à terre et l'aidai et elle prit un air surpris.

- Tu me fais toujours la tête ? lui demandai-je.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, me répondit-elle en se relevant.

Je souris amusé. Elle ne savait pas à quel point elle m'attirait quand elle était contrariée.
Je m'appuyai contre le casier adjacent au sien et mis mes mains dans les poches avants de mon jean.

- Tu es la fille la plus compliquée du monde Waller.

Elle leva les yeux au ciel et rangea certaines affaires dans son sac et le reste dans son casier avant de refermer ce dernier. Elle me tourna le dos mais j'attrapai son bras et la tirai vers moi. Elle posa sa main par réflexe sur mon torse pour garder une certaine distance entre nous.

- Qu'est ce que tu veux ?

Je me penchai vers elle pour l'embrasser mais elle tourna son visage.

- Arrête, on pourrait nous surprendre, me murmura-t-elle. Et en plus on a cours.
- Il nous reste dix minutes.
- Qu'est ce que tu veux dire ?

Je plaquai mes lèvres contre les siennes et elle se laissa faire. J'attrapai mon sac d'une main et sa taille de l'autre puis la poussai sans décoller nos lèvres instinctivement vers le placard à balais.

Ses pas suivaient parfaitement les miens sans trébucher. Dans la petite pièce, je lâchai mon sac et la plaquai contre la porte désormais fermée à clé. Elle se débarrassa également de son sac pour agripper ma nuque.

La température montait de manière fulgurante. Je savais qu'il était impossible pour nous de nous arrêter là.
Mes mains serraient ses hanches et les collaient contre les miennes. Le désir s'amplifiait. Mes lèvres malmenaient les siennes trahissant mon excitation.

- On n'a pas le droit Justin, me dit-elle en reprenant son souffle.
- Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas, rétorquai-je d'une voix chaude.

J'attrapai ses cuisses et la soulevai. Je la déposai violemment sur la table ce qui lui arracha un soupir. J'arrachai d'un geste son débardeur qui se retrouva au sol. J'embrassai le haut de sa poitrine avant de recoller nos lèvres. L'air se faisait rare, je ne respirais plus correctement. Je durcissais à tel point que mon érection souffrait comprimée dans mon sous vêtement.

J'ôtai mon t-shirt et elle reposa ses mains tremblantes sur ma nuque. C'était incroyable à quel point elle me rendait euphorique. Je m'occupai de déboutonner son pantalon et elle m'aida à le retirer avec sa culotte. Ses chaussures furent enlevées dans l'action.

Je cherchai rapidement dans mon sac un préservatif puis glissai mon jean et mon boxer à mes chevilles. J'enfilai la protection et tirai Abigail au bord de la table. Elle blottit sa tête dans mon cou.

- C'est complètement fou, me chuchota-t-elle.
- C'est nous, lui dis-je.

Je posai mes mains sur ses cuisses et les écartai. Je l'entendis prendre une grande respiration puis j'entrai en elle. Je fermais les yeux. Quelques petits millimètres et je sentais déjà le plaisir.
Je commençai à donner des coups de reins, ses ongles creusaient ma chair.
Ma peau brûlante, je frissonnais à chaque va et vient. Les vibrations traversaient le long de ma colonne vertébrale et se répendaient dans chaque parcelle de mon corps.

Je me tenais à ses hanches pendant que je bougeais en elle. C'était la meilleure sensation du monde. Elle vibrait aussi, sa respiration était haletante, elle était hors d'elle. J'aimais la sentir et la voir de cette manière. C'était jouissif.

- Justin... gémit-elle.

Le son de sa voix qui prononçait mon nom était magique. Je pouvais l'entendre le dire encore et encore. Cette fille était unique et me donnait des sensations uniques. J'avais besoin d'elle à longueur de temps.

- Justin... Je tiens à toi aussi, me déclara-t-elle.

Elle colla son front au mien. Ses yeux bleus me fusillèrent.

- C'est vrai, je tiens à toi, insista-t-elle.

Je souris. Elle m'embrassa. J'étais content qu'elle me l'avoue enfin même si cela lui avait arraché le coeur de me le dire.

Les frottements en elle étaient plus intenses au fur et à mesure que je m'enfonçais en elle. C'était affreusement agréable. J'allais bientôt jouir en elle. Abigail ne contenait plus aucun gémissement. J'étais certain que l'on pouvait l'entendre derrière la porte mais je n'y prêtais aucune attention.

- Je suis tout près, lui murmurai-je.

Elle resserra ses jambes autour de moi et j'étais davantage plus profond en elle. Je plaquai mes lèvres contre les siennes et grognai quand j'éjaculai en elle - dans le préservatif. Son corps se crispa.
Je posai mon front transpirant sur son épaule et mordis la peau de sa clavicule. Elle passa une main dans mes cheveux humides et décoiffés. Je me retirai.

Je jetai la protection dans la petite poubelle que se trouvait dans un coin de la pièce par chance. Abigail revêtit sa culotte pendant que je remontai correctement. mon boxer et mon jean. Je l'aidai à boutonner son pantalon et elle m'aida à enfiler mon t-shirt.

- Je n'arrive pas à croire qu'on vient de faire ça ici, me dit-elle avec un sourire amusé sur ses lèvres.

Je souris. Elle devait s'attendre à tout avec moi. C'était le prix à payer pour rester à mes côtés. J'arrangeai ses cheveux et elle s'avança pour poser ses lèvres chaudes sur les miennes. Nous échangeâmes un baiser tendre.

La sonnerie du lycée nous interrompit et nous nous pressâmes pour sortir de la petite pièce sans oublier nos sacs. Nous prîmes deux chemins différents pour éveiller aucun soupçon.
Je souris bêtement constant que mon idée avait fonctionné.

...

Nous venions d'arriver à l'hôpital. Je suivais Abigail pour regagner la chambre de son père. Elle entra la première et je voulus faire de même mais l'infirmière qui était là à chacune de nos venues me barra la route.

- Votre petite amie est dans la chambre ? me demanda-t-elle.
- Abigail ?
- Oui Mademoiselle Waller.
- Oui, confirmai-je.
- Très bien. Je peux vous parler ?

J'hochai la tête et elle m'emmena dans un petit bureau. Elle ne prit pas la peine de s'asseoir et se plaça en face de moi pour commencer immédiatement la discussion.

- Le père d'Abigail va aller en cure de désintoxication même si les tests n'ont pas été très concluants. Nous avons pris cette décision car nous avons bien compris qu'il était devenu alcoolique depuis la perte de sa femme et qu'il maltraitait sa fille.

Je déglutis à l'entente de ces paroles. Devais-je hocher la tête pour lui dire que c'était bien le cas ou faire comme si j'étais au courant de rien ?

- Vous avez surpris Monsieur Waller maltraitant votre copine et vous êtes intervenu pour arrêter le massacre. Mais la situation a dégénéré et vous l'avez envoyé malgré vous dans le coma. Problème, Abigail refuse de dénoncer son père car il est le seul parent qui lui reste et évidemment, vous respectez son choix car vous l'aimez, continua-t-elle.

Je la regardais complètement abasourdi par ce qu'elle venait de dire. Je pensais que ce genre de révélation n'arrivait que dans les films.

- Vous n'avez pas besoin de me dire que j'ai raison ou tort, me sourit-elle. Nous respectons aussi le choix d'Abigail et tant qu'elle ne porte pas plainte contre son père, on ne peut rien faire. Mais il est évident qu'on refuse de la laisser dans cette situation et même si son père affiche un visage très sympathique, on est obligé d'intervenir d'où la cure de désintoxication.

Je passai mes mains dans les poches et l'écoutais très attentivement.

- Il va être suivi pendant une semaine au moins et suivant ce qu'on observera, on le gardera ou on le laissera partir. C'est à nos frais, ne vous inquiétez pas. Mais on ne pourra pas le suivre quand il rentrera chez lui. Il faudra que votre petite amie ne vous cache rien. Elle ne peut pas revivre de la même manière qu'elle a vécue ces trois dernières années.

J'étais totalement d'accord avec elle. Abigail avait de la chance d'être tombée sur cette infirmière.

- Voilà, libre à vous de gardez ça pour vous ou de le lui dire.
- Juste une question, comment vous...
- Nous sommes au milieu de drames familiaux tous les jours. C'était facile à deviner.

J'acquiesçai et nous sortîmes de la salle. Elle me laissa rejoindre Waller seul étant très occupant avec d'autres patients. Je retournai alors devant la chambre et mes pas ralentirent quand je reconnus une silhouette que je n'aimais pas au loin. Briana Chambers.

- Bieber, dit-elle en me voyant.
- Qu'est ce que tu fous là ?
- Je suis la meilleure amie d'Abigail, tu as oublié ? me lança-t-elle un faux sourire.

Je ris narquoisement et la fille qui nous liait apparut au même moment. Elle prit un air agréablement surpris en découvrant sa meilleure amie. Je contractai ma mâchoire.

- Justin, se tourna-t-elle ensuite vers moi, je croyais que tu étais parti.

Nous décidâmes de partir de l'hôpital. Briana s'accaparait déjà la belle aux yeux bleus ce qui m'agaçait déjà. J'étais derrière elles, en retrait et les laissais parler. Arrivés sur le parking, elles arrêtèrent leur marche à côté de ma voiture. Chambers continuait son blabla et se plaça par réflexe en face de son amie. Je m'approchai alors de cette dernière et passai mon bras autour de ses épaules. Elle ne réagit pas tandis que l'autre me lança un regard noir. J'affichai un sourire narquois pour toute réponse.

Abigail attrapa instinctivement mon poignet et pour attiser la colère de sa stupide blonde, je pris sa main et j'entrelaçai nos doigts. Nous avions désormais l'air d'un couple.

- Mais vous êtes ensemble ? nous demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
- Non, répondit Abigail.

Je ris et tournai son visage pour l'embrasser. Elle me regarda confuse par ce geste.

- Qu'est ce que tu fais Justin ?
- Il essaye de m'énerver, répondit Briana à ma place. Et si tu t'imagines que ça marche, tu te trompes, me dit-elle sèchement.
- Retourne dans ta voiture Chambers, tu nous agaces.
- Mais ferme la Bieber.
- Ça te fait chier que tu ne sois plus la priorité d'Abigail ? la provoquai-je un peu plus.
- Ah parce que tu penses être sa priorité maintenant ? rétorqua-t-elle en croisant les bras sous sa poitrine.
- Bon... intervint Abigail. Je crois que vous allez vous arrêter là. Merci d'être venue Briana.

Elle lui fit la bise.

- Tu es juste son chauffeur Justin, essaya-t-elle de m'atteindre une dernière fois.

Je lui fis un au revoir de la main pour l'achever et elle s'en alla. Je lâchai Abigail et ne perdis pas de temps pour entrer dans ma bagnole. Elle fit de même.

- Tu crois que j'ai le temps de l'écraser si je démarre maintenant ?

Elle se mit à rire aux éclats.

- Vous êtes mignons à vous disputer pour moi, se moqua-t-elle.
- Je ne la supporte pas.
- Et je crois que c'est réciproque, continua-t-elle de rire. Mais qui t'a dit que tu étais ma priorité ?
- Je sais à quoi tu joues Waller.
- Quoi ?
- Tu veux que je te rappelle qui est le meilleur.
- Même pas, mordit-elle sa lèvre inférieure.
- Après on peut faire ça tout de suite dans la voiture, ça ne me dérange pas.

Elle roula des yeux et je ris. Elle savait que je disais vrai, je n'avais rien d'autre à ajouter.

- Qu'est ce que t'a dit ton père ? changeai-je de sujet.
- Il m'a dit que les résultats des tests n'ont rien donné d'alarmant mais qu'il a décidé de faire une cure de désintoxication pour retrouver la forme. Je suis contente de son initiative.

Je fronçai les sourcils.

- Il t'a dit ça ? Que c'est lui qui a décidé d'aller en cure ?
- Oui pourquoi ? Tu sais quelque chose ?
- Non.

Je serrai ma mâchoire. Son père lui avait menti. Il n'avait donc pas changé ou alors il préparait quelque chose. Je ne savais pas encore quoi mais je comptais bien le découvrir.

...

Coucou tout le monde, j'espère que vous allez bien. Je suis désolée, le chapitre est posté en retard et en plus il n'est pas écrit comme je l'aurais voulu. Je m'excuse donc pour la qualité médiocre de cette partie.

Pour ce qui est du Bac, je l'ai eu avec mention assez bien. J'espère que vous l'avez eu aussi !

Je ne sais pas si le prochain chapitre sera posté à temps, je n'ai plus de chapitres déjà rédigés :/

Je vous fais de gros bisous ! À jeudi j'espère !

Christel.

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