Chapitre 15

«Embrasse moi si tu le veux

Point de vue d'Abigail.

Je pouvais être sûre désormais que Justin n'essayerait plus rien avec moi. Il ne voulait pas être ma première fois ayant peur que je m'attache à lui et bien, il ne le serait pas. J'étais soulagée parce que cela voulait dire qu'il n'y aurait plus d'ambiguïté entre nous et que nous étions d'accord sur une chose : ce qu'il s'était passé avant était définitivement une erreur.

Cependant, j'étais consciente que les jours qui allaient suivre ne seraient pas de tout repos et que je devrais passer du temps avec lui. Parce qu'il avait envoyé mon père à l'hôpital et parce que j'avais décidé de continuer à l'aider en philosophie. Mais il y avait une seule et valable raison à cette décision.

J'avais reçu une lettre du directeur d'Harvard en personne. Il était au courant de ma situation - le proviseur d'Imperial School lui en avait informé - et de mon souhait de rejoindre son école puisqu'il avait reçu mon dossier. Il avait jugé mes notes très bonnes et suffisantes pour intégrer son école cependant il était bien conscient que sans aide financière étant donné que mon père était à l'hôpital, même avec la bourse, ce n'était pas faisable. Il m'avait donc fait une offre : si je passais haut la main le programme de pré rentrée de deux semaines qu'il m'avait préparé et qui se déroulait une semaine après les vacances et que je terminais première de ma promotion, il accepterait de m'intégrer à Harvard définitivement et payerait mes frais de scolarité pour une année en attendant de voir si j'arrivais à passer en deuxième année.

Donc, tout naturellement, ma motivation et ma détermination étaient de retour et le marché que j'avais conclu avec Justin était ma seule chance de terminer en tête de la classe.

Je savais que j'avais fait croire devant Justin que je voulais tenir ma part du marché seulement parce que j'étais une personne de parole alors qu'en réalité c'était parce que ça m'arrangeait mais je ne voulais pas qu'il sache que je souhaitais toujours intégrer Harvard et que j'avais désormais aucune barrière financière à cela. Il pourrait essayer de faire en sorte que je loupe la ligne droite afin d'anéantir mon seul rêve.

Les deux derniers jours de cours avaient été moins difficiles que je ne l'aurais pensé bien que les gens semblaient s'intéresser à moi et au fait qu'en si peu de temps, j'avais manqué plus d'heures de cours que lors des deux derniers trimestres. Les professeurs également savaient que mon père était dans le coma à l'hôpital et me portaient leur soutien. Tout de même, j'avais demandé à ce qu'ils ne changent pas de comportement avec moi et qu'ils continuent à me traiter comme les autres. Je voulais mériter mes bonnes notes et mes bonnes appréciations.

Le dernier à avoir été mis au courant était Axel. C'était Briana qui lui en avait parlé sous prétexte qu'elle n'avait pas pu s'en empêcher. Elle pensait toujours que nous étions fais l'un pour l'autre et donc que j'avais besoin de lui durant cette période difficile.

Il m'avait ainsi envoyé un message.

«Je suis désolé pour toi et ton père. J'espère qu'il ira mieux très vite. Je suis là pour toi malgré tout. Bisous.»

Il savait désormais que mon père levait la main sur moi alors que j'aurais préféré qu'il ne le sache pas. Mais il était vrai que c'était mieux que je ne lui cache plus rien si je voulais recoller les morceaux entre nous.

Je venais de terminer de manger, chez moi, après être revenue du travail et de l'hôpital. J'étais bien contente d'être enfin en vacances même si en réalité, j'allais devoir travailler encore plus durant la semaine qui suivait. Mon père était toujours dans le même état et je commençais à croire que ça ne s'améliorait jamais. Je n'étais pas du genre optimiste.

On sonna à l'interphone quand j'étais sur le point de partir me doucher. C'était Briana. Elle me demanda de descendre. Je voulus savoir pourquoi mais elle ne me dit pas un mot de plus. J'enfilai alors une veste, pris mes clés et partis. En bas, j'ouvris la porte d'entrée de l'immeuble et la trouvai les bras croisés et le pied tambourinant le sol.

- Ah Abigail ! Enfin ! s'exclama-t-elle comme si elle m'avait attendue une éternité.
- Qu'est-ce qu'il y a ? lui demandai-je confuse.
- Viens avec moi, me tendit-elle sa main.
- Où ?
- Je t'emmène quelque part, répondit-elle en attrapant ma main.
- Non, je n'irai nulle part si tu ne me dis as où tu comptes aller, rétorquai-je en retirant ma main de son emprise.

Elle souffla.

- On va te changer les idées à une petite fête.
- Bri, je n'ai pas envie d...
- S'il te plaît Abigail ! insista-t-elle. Nous sommes vendredi, c'est les vacances, tu ne vas pas quand même pas rester chez toi à ne rien faire !

Elle me fit les yeux doux comme toutes les fois où elle avait besoin de moi et je finis par céder. Elle sauta de joie puis nous montâmes dans sa voiture.

- C'est la soirée de qui ?
- Kenneth.
- Kenneth ? répétai-je. Ça veut dire que Justin sera là !
- Et c'est quoi le problème ? Tu l'as branlé je te rappelle.
- Bri ! me sentis-je offusquée. Je t'ai demandé d'arrêter d'en parler !
- Justin n'y sera pas. J'ai demandé à Kenneth.
- C'est tout ce que je voulais savoir.

Justin avait fait comme si de rien était au lycée et à part quelques regards, il m'avait totalement ignoré. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire et j'aimerais que ça continue ainsi jusqu'à ce que nos chemins se séparent pour de bon. Même si il avait été gentil avec moi et même si notre relation s'était peut être un peu améliorée, je préférais qu'on ne se rapproche pas.

Nous arrivâmes à destination quelques minutes plus tard. Il se faisait tard. Une foule d'adolescents était présente devant la maison. Nous sortîmes du véhicule. Je croisai les bras sous ma poitrine. J'avouais ne pas être très enchantée d'être ici.

- Ça va être cool Abby !

Elle me prit la main telle une petite fille et nous entrâmes dans la propriété. Je tirai une tronche d'enterrement en tombant sur celui que je ne voulais pas croiser ce soir. Il était entouré de deux filles et discutait avec elles. Ses yeux se posèrent instinctivement sur les miens. Je détournai le regard sur Briana.

- Je croyais que Justin ne serait pas là, râlai-je.
- Kenneth s'est trompé alors, me dit-elle sans m'accorder vraiment d'importance.

Elle se dirigea dans la cuisine comme si ce n'était pas la première fois qu'elle pénétrait dans cette demeure et cela devait être le cas. Elle nous servit à boire. De l'alcool sûrement.

- On va danser ? me proposa-t-elle.
- Non... Tu sais que je n'aime pas danser.
- T'es nulle !

Elle s'en alla danser tout de même et je me mis sur le côté pour la regarder. Elle évitait de danser avec les garçons qui venaient l'accoster parce qu'elle n'oubliait pas son copain. Elle arrivait à s'amuser toute seule et se faisait des amies rapidement. Pendant ce temps, je priais pour que Justin ne vienne pas me voir et je commençais à trouver le temps long. Mon gobelet s'était rapidement vidé et je m'en étais resservie pour que ça m'aide à me trouver moins seule.

Soudain, Briana se décida enfin, après environ une demie heure, à quitter son groupe de nouveaux amis pour répondre à un coup de fil. Elle ne resta pas longtemps au téléphone et me rejoignit.

- Paul va arriver, m'annonça-t-elle.
- Pourquoi ?
- Il a une surprise pour moi.

Elle se dirigea vers la sortie et je la suivis. Elle semblait confuse.

- Une bonne surprise ? lui demandai-je.
- J'espère !

Une fois hors de la maison, nous attendions son copain. Briana stressait. Elle n'avait pas l'habitude qu'il vienne interrompre ses virées en soirée. Il arriva en très peu de temps, en voiture. Elle ne prit pas la peine de l'embrasser et lui demanda directement quelle était sa surprise en lui laissant à peine le temps de me dire bonsoir.

- On s'en va en Irlande, lui annonça Paul.
- Vraiment ?
- Oui, toi et ma famille.

Elle lui sauta au coup et je restais spectatrice sur le côté. Il lui informa qu'elle devait faire sa valise maintenant et qu'ils partiraient demain matin très tôt. Elle me laissa alors seule sans me proposer de me ramener chez moi. Pas un "au revoir" ni de "bonnes vacances". C'était Briana quand elle était super excitée.

Je soufflai. Qu'allais-je faire désormais ?

- Encore seule Waller, entendis-je Justin derrière moi.
- T'es réellement un psychopathe en fait, dis-je en me tournant vers lui.
- Qu'est-ce que tu fous ici ?
- C'est Briana qui m'a forcée à venir.

Il rit.

- Comme si tu ne savais pas dire non, dit-il amusé.
- C'est vrai qu'il y a des fois où j'aurais mieux fais de dire non, le piquai-je.

Sa mâchoire se contracta. Il avait compris que je parlais des fois où nous étions allés trop loin.

- Je ne vais pas rester ici, lui déclarai-je en traversant la route.
- Tu veux aller où ?
- Là où je ne croise pas des ados bourrés et des hormones en ébullition.
- Viens.

Il prit les devants. Je le suivis. Nous allâmes dans sa voiture.

- J'espère que tu as bien compris que je parlais de chez moi, lui dis-je quand il démarra.

Il se contenta de sourire. Cela ne servait à rien que j'insiste, il ne m'obéirait pas de toute manière. Tant que j'étais hors de la soirée, cela m'allait. Le trajet se fit en silence. Évidemment, après quelques jours passés ensemble à se révéler un tas de choses, nous n'avions plus rien à nous dire si ce n'était nous disputer à nouveau.

Il s'arrêta devant un immeuble et se gara juste devant. Je fronçai les sourcils ne sachant pas où nous nous trouvions. Je sortis de la voiture en gardant mes yeux rivés sur l'infrastructure. Il n'y avait pas de magasins, de bars ni autres commerces. Que faisions-nous là ?

- Où sommes nous ?

Il ouvrit la porte d'entrée à l'aide d'une clé puis me la tint pour que j'entre après lui. Nous montâmes quelques étages avant de nous arrêter devant une autre porte.

- Chez moi, répondit-il enfin.

Il entra la clé dans la serrure puis la dévérouilla. Je n'osais pas entrer. Je ne pensais pas avoir ma place ici. Il avait dû certainement emmener une centaine de filles avant moi chez lui et il y en aurait sans aucun doute une bonne centaine après moi et je ne voulais pas faire partie de ces filles qui s'étaient jetées sans réfléchir dans la gueule du loup. Il entra tandis que je restais stoïque sur le palier.

- Entre.
- Pourquoi ? Pourquoi tu m'emmènes chez toi ?

J'avais cru comprendre qu'il ne se passerait plus rien entre nous et ce n'était pas avoir des arrières pensées que d'imaginer qu'il avait bien une idée derrière la tête en me faisant venir ici.

- Parce que tu voulais être dans un endroit calme sans ados bourrés et des hormones en ébullition.
- Justin... Je...
- Quoi ? me coupa-t-il. Tu crois que je vais te sauter dessus dès que tu auras franchi la porte ? C'est passé les attouchements sexuels et tout autre truc stupide entre nous, tu peux arrêter d'y penser à chaque fois.

Bon... Il semblait sincère et convaincu de ce qu'il disait. Après tout, nous allions sûrement regarder un film et si par malheur, il essayait quelque chose avec moi, je pourrais toujours dire non. Hein Abigail ?

J'entrai finalement chez lui. Mes yeux firent le tour de la pièce. Elle était sombre bien que éclairée. Son appartement semblait aussi petit que le mien. Il y avait juste le nécessaire pour vivre à deux. J'entendis la porte se fermer derrière moi. Je me tournai alors vers Justin qui retira sa veste pour la poser sur le porte manteau à côté de l'entrée. Je ne pouvais pas faire de même étant donné que mes bras n'étaient pas couverts sous ma veste et que je ne voulais pas dévoiler les quelques marques qui me restaient des altercations avec mon père.

- Ta mère n'est pas là ? lui demandai-je.
- Elle vient de partir en stage à Los Angeles.
- Pour combien de temps ?
- Une semaine.
- Un stage de quoi ?
- Auxiliaire de vie je crois.
- C'est son métier ?
- Elle est femme de ménage.

Je le scrutais de haut en bas. Il avait mis un haut qui ne couvrait pas ses bras comme si il savait que j'étais folle de ses tatouages. Il sortit un paquet de cigarettes de la poche arrière de son jean. Voulait-il m'achever maintenant ?

- Je sais que tu ne veux pas que je fume mais je m'en fous Waller, me dit-il.
- C'est ta vie, tes problèmes, haussai-je les épaules. Où sont les toilettes ?
- Au fond du couloir.

Je partis ainsi dans cette direction. Je préférais éviter de le voir se bousiller les poumons tout en réussissant à rester affreusement sexy et me réfugier là où je ne risquais normalement rien.

Je sortis de la petite pièce après cinq minutes quand je fus sûre qu'il avait terminé. C'était le cas. Je le trouvai assis sur le canapé, utilisant son téléphone.

- Au bord de la constipation ? me lança-t-il sans me regarder.
- Pardon ?
- Tu es restée plus de cinq minutes dans les toilettes.
- Problème de filles, mentis-je.
- Tu peux aller te laver si tu veux.
- Non merci. Je le ferai quand tu m'auras raccompagnée chez moi.
- Tu peux dormir ici tu sais...

Je le regardais en fronçant les sourcils tandis qu'il n'avait toujours pas posé ses yeux sur moi.

- Pourquoi je dormirais ici ?
- Parce que je te l'ai proposé ?

Il me regarda enfin avec une certaine insistance avant de se lever et de s'avancer vers moi. Il affichait un air à la fois moqueur et amusé.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as peur de quelque chose ? me provoqua-t-il.

J'avais l'impression qu'il était en train de me tester et qu'il s'imaginait que je ne voulais pas dormir chez lui parce que j'avais peur qu'on déraperait. C'était le cas mais je ne voulais pas le lui montrer.

- Et où je dormirais ?
- Dans la chambre de ma mère.
- D'accord. Ça me va.

Il me regarda quelque peu étonné avant de partir dans sa cuisine. Je savais que je n'aurais pas dû accepter mais il était trop tard maintenant. Il m'avait défiée.

- Bière ? me proposa-t-il.
- Non merci, répondis-je en prenant place sur le canapé.
- Tu es partie voir ton père aujourd'hui ?
- Oui.
- Alors ?

Il revint avec une bouteille de bière à la main et s'assit à côté de moi. Il posa ses pieds sur la table basse de manière non chalante.

- Rien de nouveau, répondis-je en me tournant vers lui.

J'avais mon coude appuyé contre le dossier du canapé et ma tête posée sur ma main. Nos regards se confrontaient.

- Je suis toujours certain qu'il va s'en sortir.

Il se redressa et sa tête arriva à hauteur de la mienne. Ma respiration se coupa. Les battements de mon coeur s'accélérèrent. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien. Mes yeux dérivèrent sur ses lèvres quelques secondes avant de revenir sur les siens. Nous continuions à nous fixer sans dire un mot et mon envie de plaquer mes lèvres contre les siennes se faisait intense.

Comme si il voulait que je craque, il se rapprocha de moi. Nos nez se touchaient désormais. Ma conscience me criait de m'écarter et de ficher le camp de cette maison mais mon corps me hurlait d'aller encore plus près de lui. Je posai mes mains sur ses joues. Il frissona à mon touché.

- Embrasse moi si tu le veux, murmura-t-il.
- Ne me teste pas Justin, murmurai-je en retour.

Il sourit.

- Waller, tu n'es pas obligée de te retenir.

Il mit sur le côté sa bouteille de bière et passa au dessus de moi, m'obligeant à m'allonger. Nos deux corps étaient maintenant collés. Il retira mes mains de son visage. Nos nez se touchaient toujours.

- Je pensais que tu ne me sauterais pas dessus, lui dis-je droit dans les yeux.

Son regard descendit sur mes lèvres puis il y déposa un baiser sans demander mon consentement - mais je l'aurais fait si il n'avait pas craqué avant moi. Mes yeux se fermèrent impromptement. Il m'envoya une vague de chaleur. J'attrapai son cou et l'embrassais plus fougueusement. Je pouvais nier autant que je le voulais l'effet que ses lèvres me faisaient, la vérité me refrappait en pleine face à chaque fois.

- Tu n'as pas résisté bien longtemps babe, susurra-t-il.
- Toi non plus.

Il sourit.

- Je ne voulais pas résister moi, murmura-t-il.

Il aggripa ma lèvre inférieure de ses dents puis la relâcha. Il m'embrassa une nouvelle fois. Je commençais à avoir très chaud. Il glissa ses mains sous ma veste puis tenta de la retirer mais je l'en empêchai.

- Non, dis-je en interrompant notre baiser.
- Je veux les voir.
- Non Justin...
- S'il te plaît.

Il me suppliait du regard, c'était troublant. Je ne voyais pas pourquoi cela lui importait autant de voir ce que mon père m'avait affligé ces trois dernières années mais je finis par céder en me redressant assez pour qu'il puisse ôter ma veste. Il le comprit et glissa lentement le vêtement pour dévoiler mes bras. Sa mâchoire se contracta quand les manches ne couvrirent plus mes avants bras. Il jeta l'habit au sol.

Ses doigts effleurèrent ma peau là où les marques étaient présentes. Il regardait ces dernières avec attention et les touchait comme s'il avait peur que mes bras se brisent à un contact trop violent. Je frémissais.

- Où est ce que tu en as d'autres ? me demanda-t-il sans quitter du regard mes bras.
- Sur mon ventre, répondis-je sans réfléchir.

Il glissa ainsi ses mains sous mon t-shirt et remonta doucement le tissus vers le haut jusqu'à finir par l'enlever. Il le faisait avec une délicatesse insoupçonnée que j'en étais étonnée. Je me retrouvais donc en soutien gorge devant lui mais cela ne semblait pas le perturber. Il était désormais concentré sur les quelques petites tâches pratiquement plus visible sur mon ventre.

Il posa ses doigts dessus avec la même délicatesse et attention. Puis, se pencha pour y déposer des baisers. Je lâchai un soupir. Ses lèvres remontèrent un peu plus à chaque baiser et passèrent par mon nombril, le creux de ma poitrine, mon cou avant de finir sur les miennes. Leur goût me rendait ivre.

Il passa ses mains sous mes cuisses et me souleva. Je m'accrochai à son cou pendant qu'il m'emmenait dans sa chambre. Nos lèvres continuaient à se battre et à enflammer nos corps. Il me jeta sur son lit après avoir fermé d'un coup de pied la porte.

Un sourire naquit sur ses lèvres quand ses yeux rencontrèrent une nouvelle fois les miens. Puis il descendit sur mon cou pour y déposer quelques baisers avant de retirer son haut d'un geste et de le jeter au sol.

J'entrouvris ma bouche encore impressionnée de son magnifique buste. Je voulais embrasser chacun de ses tatouages. Justin se replaça au dessus de moi, otai violemment mon pantalon avant de glisser ses lèvres le long de mon ventre. Des milliers de frissons parcoururent mon corps.

Il s'arrêta à hauteur de ma culotte et ses yeux croisèrent les miens à nouveau. Il voulait aller plus loin. J'en avais envie aussi. Peut être que c'était une très mauvaise idée mais mon corps le demandait, le suppliait de ne pas s'arrêter maintenant.

- Laisse moi te changer les idées, me dit-il.
- Je te fais confiance.
- Je pensais que tu avais un problème de fille Waller, dit-il sur un ton amusé.
- Ferme la.

Ses doigts attrapèrent la dentelle du tissu et la glissèrent lentement le long de mes jambes. Je frissonnai à la pensée de ce qu'il planifiait de faire. Il déposa quelques doux baisers au dessus de mon anatomie. Je resserrrai mes cuisses, un peu gênée de ma position. Ses grandes mains exercèrent alors une pression dessus pour les séparer. Je fus d'abord hésitante puis je le laissai faire. Il baissa ses yeux sur ma partie intime et mordit sa lèvre avant de donner un premier coup de langue dessus. Mes cuisses se contractèrent. Mes mains agrippèrent par réflexe les draps du lit. Je fermai les yeux, j'étais prête à découvrir une nouvelle expérience. Il donna un autre coup de langue puis il se mit à caresser avec ses longs doigts cette partie sensible, sachant parfaitement comment me rendre folle de plaisir. Mes hanches bougeaient en réponse à son touché sensuel.

Sa langue se remit à jouer avec ma zone sensible. Je luttais avec ardeur pour respirer normalement cherchant follement de mes mains où m'agripper. J'entendis Justin lâcher un petit rire sûrement dû à cause de mes gestes paniqués avant d'embrasser une dernière fois mon intimité. Sa tête se posa sur ma cuisse et je sentis un doigt entrer en moi. Mon corps se cambra instantanément. Un autre doigt se fraya un chemin à l'intérieur de moi. Je poussai un gémissement agrippant à nouveau les draps.

Ses doigts avancèrent et reculèrent lentement avant de bouger au rythme de mes battements cardiaques. Des soupirs sortaient de ma bouche sans retenu. Mon corps arqué allait se briser. Il répéta ce mouvement jusqu'à ce que je cris son nom puis finit par se retirer. Je transpirais sauvagement.

Il remonta au niveau de mes lèvres. Je l'embrassai follement. Mes mains malmenaient ses cheveux tandis qu'il commençait à frotter sa bosse contre moi.

Le désir qu'il me procurait ne pouvait être plus grand. Je le voulais en moi. Mes mains descendirent sur la braguette de son jean et l'ouvrit. Ses lèvres se tendirent en un sourire contre les miennes ce qui me poussait à continuer.
Il accéléra les choses et retira son pantalon lui même. Ce dernier rejoignit son t-shirt et ma culotte. Son érection se faisait encore plus sentir contre moi. Cela m'excitait clairement. Mes jambes écartées le permettait d'être encore plus collé à moi.

Justin passa ses mains sous mon dos et posa ses lèvres sur mon cou à nouveau quand mon portable se mit à sonner. Pas maintenant.

Je poussai Justin sur le côté et attrapai ma culotte pour l'enfiler rapidement. Je pris ensuite mon téléphone et décrochai tout en quittant la pièce.

- Allô ?
- Abby, c'est Bri. Ça va ?
- Oui.

Mon souffle était saccadé. J'étais essoufflée. J'avais du mal à reprendre une respiration régulière. Je m'enfermais dans la salle de bain et m'appuyais contre le mur pour essayer de reprendre mes esprits.

- Tu es toujours à la soirée ? me demanda-t-elle.
- Non non.
- Tu es sûre que ça va ? Tu as l'air essoufflée.
- J'ai couru pour rentrer chez moi, mentis-je.
- Abby... Je sais que tu mens. Tu es avec Justin c'est ça ?

Je déglutis et ne répondis pas.

- Vous avez craqué encore une fois, devina-t-elle. Et moi qui pensais que tu voulais retourner avec Axel.
- Bri... Je...
- Du moment que tu assumes tes actes et tes choix, ce n'est pas grave, me coupa-t-elle.
- Je n'ai pas choisi d'être attirée par lui.
- J'espère que tu vas faire attention à toi. N'oublie pas que ce mec reste un gros con. Je suis désolée d'être partie sans te dire au revoir et bonne vacances Abby.

Elle raccrocha sans attendre que je lui dise quelque chose. Je savais qu'elle était un peu déçue de moi car après toutes ses mises en garde, ces minutes passées à me rappeler au combien fréquenter Bieber était une mauvaise chose, j'avais tout de même craqué.

Mes mains et mes jambes encore fébriles, je sortis de la salle de bain et me présentai à la porte de la chambre où Justin s'était allongé sur le lit, encore seulement vêtu de son boxer et les mains recouvrant son visage. Il devait essayer de reprendre ses esprits lui aussi.

Je me disais que j'avais eu de la chance que Briana m'appelle et interrompe notre échange sinon ça aurait pu aller bien plus loin.

- Je vais aller dormir, lui annonçai-je pour éviter une discussion.

Il ôta ses mains de son visage et posai ses yeux sur moi. Ses joues avaient rougi. Ses cheveux étaient décoiffés. Ses lèvres étaient gonflées. Il me donnait presque envie de terminer ce que nous avions commencé.

- Tu ne veux pas manger d'abord ? me demanda-t-il.
- Non ça va aller.

Je m'avançai pour récupérer mon pantalon qui était encore par terre. Il me fixait.

- Tu n'as pas quelque chose à me prêter pour dormir ? lui demandai-je.
- Cherche dans le placard de ma mère, tu trouveras ce que tu veux.
- Je ne vais pas me servir dans les affaires de ta mère. Je suis sûre qu'elle ne sait même pas que je suis là.

Il souffla puis se leva pour me prendre un t-shirt dans un tiroir. Il me le lança et je l'attrapai in extremis. Je le remerciai à peine et m'en allai en vitesse ne pouvant plus supporter de n'être vêtue que de mes sous vêtements devant lui.

Je trouvai seule la chambre de sa mère et entrai à l'intérieur avant de fermer la porte derrière moi. Je me jetai sur le lit complètement chamboulée parce qu'il venait de se passer. Encore une fois. Je m'en voulais de ne pas pouvoir me contrôler dès qu'il s'approchait trop de moi. Je me sentais stupide.

Ce que je me demandais était, pourquoi avait-il fait ça alors qu'il m'avait dit que cela lui dérangeait que je sois toujours vierge ? S'en fichait-il finalement que je m'attache à lui ?

...

Je m'étais levée très tôt ce matin. Je n'avais pas réussi à dormir. Je ne savais pas si c'était le fait que mon père était toujours dans le coma ou le fait que j'avais pu débilement penser que Justin et moi saurions nous tenir qui me tiraillait mais les heures à rester éveillée commençaient à s'accumuler et je finirais par avoir l'air d'un zombie à force.

Nous étions samedi et comme un samedi que j'aurais débuté si j'avais été chez moi ce matin, je m'étais occupée à nettoyer tout l'appartement - hormis la chambre de Justin car ce dernier dormait toujours. Je préférais faire cela plutôt que d'essayer de m'endormir en vain. Ce n'avait été en aucun un acte de gentillesse ou de remerciement envers Bieber, je l'avais simplement fait par habitude.

Je buvais mon thé en attendant qu'il se réveille parce que j'avais besoin qu'il me ramène chez moi. Je commençais à avoir mal à la tête sans mes lentilles que j'avais dû enlever pour dormir et j'avais cruellement besoin de prendre une douche bien froide.

Au moment où j'eus fini mon thé, j'entendis Justin débarquer dans le salon. Je me retournai et le découvris vêtu seulement d'un long short. Il avait laissé toute autre partie de son corps découverte et j'étais certaine qu'il l'avait fait exprès. Heureusement que ma vue était assez trouble pour que cela ne me donne pas l'envie de lui sauter dessus.

- Tu as lavé l'appartement ? me demanda-t-il.

Il était encore à moitié endormi, ses yeux s'ouvraient à peine. J'hochai la tête. Il rit.

- Pourquoi tu as fait ça ? Ce n'était pas la peine de te donner autant de mal, me dit-il en se servant dans son frigo.
- Je n'arrivais pas à dormir.
- T'es bien la seule fille que je connaisse qui fait le ménage quand elle n'arrive pas à dormir, se moqua-t-il de moi.
- Il faut bien que quelqu'un remplace ta mère, essayai-je de le piquer.

Il se tut et sortit un bidon de lait du réfrigérateur.

- J'espère que tu ne t'attends pas à une récompense pour ça, reprit-il.
- Une récompense ? Tu me prends pour ton chien ?

Il se tourna vers moi et posa le bidon sur la table en face de moi.

- Je ne toucherai jamais un chien comme je t'ai touché Waller, dit-il un sourire en coin.

Je mordis ma joue. Connard. Il se retourna à nouveau et replongea son nez dans le frigo. Je me levai de ma chaise et débarrassai ma tasse de thé.

- J'ai besoin que tu me raccompagnes chez moi, lui dis-je.
- Qu'est-ce que tu vas faire ?
- Je vais me changer pour aller voir mon père et travailler ensuite.
- Arrête de te fatiguer pour rien.
- Pour rien ? C'est pas ce que tu dirais si c'était ta mère à la place de mon père.
- Je comprends que tu puisses...
- Je te demande pas ton avis Justin.
- Bon... leva-t-il les mains au ciel. OK.

Je partis me changer. J'étais impatiente de me retrouver enfin seule et surtout loin de Justin qui commençait sérieusement à me faire douter sur l'exactitude de notre relation. Je savais que je ne devais rien attendre de lui mais ce n'était pas en me laissant toucher par cet imbécile que je garderais cette idée en tête.

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