Chapitre 10
«Ferme la sinon je vais te buter.»
Point de vue de Justin.
J'avais réussi. J'avais réussi à ne pas toucher une seule fois Abigail après m'être retrouvé seul avec. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui m'avait manqué. Elle avait enfilé un jogging qui moulait incroyablement ses fesses et elle avait mis ses lunettes - définitivement la chose qui la rendait la plus sexy. En plus, elle avait attaché ses cheveux en un chignon ce qui laissait entrevoir ses petites oreilles mais surtout son cou fin où j'imaginais poser mes lèvres.
- Tu ne m'as pas dit où tu voulais aller l'année prochaine, dit ma mère en s'asseyant à table avec son assiette d'oeufs brouillés.
- Je n'ai pas trop réfléchi à ça, dis-je avant de boire dans mon verre de jus d'orange.
- Tu ne veux pas aller à Harvard ? C'est juste à côté.
Je ris.
- Maman, on devrait vendre plus que notre maison pour que je puisse y aller.
- Tu peux avoir une bourse.
- Même la bourse ne serait pas suffisante.
- L'école peut faire des offres exceptionnelles pour les élèves de très bon niveau. Tu pourrais en bénéficier.
- Je ne pense pas être aussi bon pour qu'on me fasse cette offre. Et de toute façon les dates d'inscription sont passées.
Je me levai et débarrassai ma vaisselle.
- Je connais tes notes Justin. Je ne doute pas de toi, continua ma mère.
- Ne t'en fais pas.
- Tu as rendez vous avec ton psy aujourd'hui, m'annonça-t-elle.
- Comment tu le sais ?
- Il m'a contacté. Il m'a aussi dit qu'il ne sera pas là pendant les vacances.
J'hochai la tête. Ça m'arrangeait. Je n'avais vraiment pas envie de me déplacer jusqu'à son cabinet alors que je pouvais rester dans mon lit et dormir tranquillement.
Quand je fus enfin prêt, j'embrassai ma mère puis partis au lycée.
...
J'étais très énervé. Pourquoi ? J'avais vu Waller et Valentin en train de parler ensemble juste avant de partir. Pourquoi étais-je énervé ? Pour plein de raisons. J'avais dit à Valentin de ne pas l'approcher parce qu'elle était ma rivale mais il m'avait désobéi et Abigail m'avait menti en disant qu'elle n'était pas intéressée par lui. Ça me faisait sortir de mes gongs parce que Valentin était mon pote et parce que Waller m'avait fait croire qu'elle était le contraire de ce qu'elle était réellement. Une fille facile.
Je me sentais pris pour un con et je détestais ça.
J'arrivai de mauvaise humeur chez mon psy et ne toquai pas à la porte. Je m'assis sur le fauteuil.
- Ça ne va pas Justin ?
- Non.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je n'ai pas envie d'en parler.
- C'est à cause de la fille... Abigail ?
- Ne me parlez pas d'elle. Je m'en fous de vos questions en fait. Pourquoi je suis venu ?
Je me redressai.
- Vous fumez toujours ? me demanda-t-il.
- Ça ne vous regarde pas.
- Vous devriez arrêter.
- Je croyais qu'un psy ne jugeait jamais son patient.
- Je vous parle en tant qu'ami.
- Vous n'êtes pas mon ami, rétorquai-je en me levant.
- Comment va votre mère ?
- Ça ne vous regarde pas, répétai-je.
- Ça me regardait il y a quelques jours.
- Et bien ça ne vous regarde plus.
Je ne savais pas pourquoi j'étais aussi mal et le fait d'être en colère me rendait encore plus irrité.
- Réglez vos différents avec cette fille. Si elle arrive à changer votre humeur c'est que ça devient important.
- Arrêtez de dire des conneries. C'est qu'une salope.
- Je suis certain qu'elle n'en est pas une.
- Vous ne savez rien. Elle m'utilise parce que son mec ne la satisfait pas. Elle a fait comme si mes problèmes personnels l'intéressaient alors que tout ce qu'elle veut c'est que je la baise enfin.
- Vous êtes sûr de ce que vous dites ?
- Elle ne mérite pas mon attention. J'ai plus envie d'en parler.
Je quittai la salle sans ajouter un mot de plus puis retournai dans ma voiture. J'allumai une cigarette et l'entamai. Je devais me calmer. C'était absurde ce qui était en train de se passer en moi. Je frappai contre le volant. Merde !
Je fumais sans y prendre du plaisir. Ma gorge me brûlait. Quand ma cigarette fut terminée, je démarrai la voiture et retournai à Imperial School. Je n'avais pas décoléré. À la première prise de tête, j'exploserais.
...
Au self, assis entre Kenneth et Valentin, je ne parlais pas. J'avais Waller dans le viseur.
- J'ai invité Abigail à ma soirée, me déclara Valentin.
- Pourquoi ?
- J'avais envie.
- C'est quoi ton problème ? Je t'ai dis qu'elle servait à rien, commençai-je à m'agacer.
- Elle a un copain. Je veux juste savoir si elle est capable de le tromper.
- T'en as encore des idées connes comme celle là ?
- Arrête de t'énerver, j'ai bien le droit de m'amuser un peu.
- Pas avec elle, refusai-je.
- Mais t'es buté avec elle mec !
Je me levai brutalement, la chaise tomba derrière moi. Je fis retourner toute la salle vers moi.
- Ferme la sinon je vais te buter, crachai-je à Valentin.
Ce dernier se leva. Nos têtes étaient à la même hauteur. Je bouillais en moi. Son visage méritait de recevoir mon poing.
- Vas-y j'attends, me provoqua-t-il.
Je me jetai sur lui et lui asséna un coup sur la joue provoquant un mouvement de foule. Je sentis des bras me retenir pour ne pas que je foute un deuxième coup à ce bâtard. Je me laissais pousser jusqu'en dehors. J'affichais un sourire en coin.
- C'est bon lâchez moi, dis-je.
- Qu'est-ce qui vous a pris ? se plaça un professeur devant moi.
- Rien. Laissez moi tranquille.
- On en reparlera au bureau du proviseur, me prevint-il.
J'haussai les épaules. Les répercussions, cela m'était égal. Ce qui m'importait c'était comment j'en étais arrivé là. Taper un pote pour une fille, c'était stupide. Je savais que tout s'arrangerait avec Valentin, on ne se prenait jamais la tête bien longtemps. Par contre, avec Waller, je devais tout arrêter maintenant, arrêter de l'imaginer sous moi criant mon nom ou bien les mains autour de ma queue. Plus aucun regard sur elle, plus de pensée perverse, plus d'envie trop risquée.
...
Je me trouvais dans la salle - bizarrement vide - prévue pour les heures de colle, seul. Je répétais mes mots dans ma tête. Pas un regard, pas une pensée, pas une envie. Abigail n'allait pas tarder à me rejoindre. Je devais la garder loin de moi.
La sonnerie retentit et elle arriva au même moment. Je le sus en entendant le bruit de ses pas déterminés. Sans que je ne lui dise quoi que ce soit, elle prit place à côté de moi. Je gardais ma tête baissée vers la table et faisais mine de ne pas savoir que c'était elle.
Une bonne dizaine de minutes s'écoula sans qu'aucun de nous deux parla. Ça ne me dérangeait pas. Je ne voulais pas lui parler.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé tout à l'heure ? me demanda-t-elle soudainement.
Je ne répondis pas.
- Justin ? insista-t-elle.
- Dégage Waller, dis-je sèchement.
Elle ne dit pas un mot de plus et se leva pour partir s'asseoir à l'autre bout de la salle. Je la regardais longuement. Cela m'énervait qu'elle joue l'innocente.
- T'as raison, c'est mieux qu'on arrête de se parler, dit-elle en posant ses yeux sur moi.
- Fais pas comme si c'était ce que tu voulais.
- Tu ne me laisses pas vraiment le choix.
Je tournai ma tête droit devant moi et contractai ma mâchoire.
- Je ne comprends pas ce que tu me reproches, continua-t-elle.
- Rien. Tu m'as juste raconté des conneries depuis le début, répondis-je en la regardant à nouveau.
- Tu te trompes. Tu sais plus de choses sur moi que n'importe qui Justin.
- Arrête. Tout ce qui t'intéresse c'est que je te baise comme toutes les autres.
Son visage se ferma puis elle me tourna le dos. Elle posa sa tête sur sa main. Ses cheveux tombèrent sur un côté. Aggripe les et montre lui qu'on ne se fout pas de Justin Bieber.
- Abigail, dis-je.
- Non laisse moi, t'es qu'un pauvre con, rétorqua-t-elle sans se retourner.
- Abigail, répétai-je en me levant.
- T'approche pas de moi, m'ordonna-t-elle droit dans les yeux.
- Dis moi que je n'ai pas raison.
- Tu as plus que tort.
Je m'avançais vers elle d'un pas décidé. Elle me fixait avec ses yeux bleus.
- Toutes ces filles avec qui tu couches ne sont pas moi. Je ne te parle pas pour finir dans ton lit.
Je souris amusé et m'assis sur sa table, à côté d'elle. Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille puis croisa ses bras sous sa poitrine.
- Comment je peux deviner que tu dis bien la vérité ?
- Bieber ne serait plus tout à fait sûr de lui ? sourit-elle d'un air narquois.
- Je veux que tu restes loin de Valentin. Ce mec veut juste te baiser.
- Et toi ? Ce n'est pas ce que tu veux ?
Je ris.
- Pourquoi tu me dis ça ? me demanda-t-elle. Tu essayes de me protéger ?
- Je te mets juste en garde.
- Je t'ai déjà dit que Valentin ne m'intéressait pas.
- Je vous ai vu parler ensemble.
- C'est pour ça que tu l'as frappé ?
- Non, mentis-je. Vous faites vos affaires entre vous.
Elle rit puis se leva. Elle se plaça devant moi. Quelques centimètres nous séparaient. Elle était déjà beaucoup trop près de moi.
- Toujours avec ton mec ? lui demandai-je.
- Oui et tout se passe très bien, sourit-elle.
J'attrapai sa hanche et la tirai entre mes jambes. Elle me regarda surprise et posa ses mains sur mon torse. Nos nez se touchaient. Plus aucun centimètre nous séparait.
- Bien ? Vraiment ? murmurai-je.
J'effleurais la peau lisse le long de sa mâchoire avec mes lèvres. Elle frémissa. Ses doigts se refermaient peu à peu jusqu'à attraper le tissu de mon haut.
- Justin...
Je souris contre elle avant de la fusiller du regard. Il y avait cette tension entre nous, c'était indéniable et ça avait le don de soit nous rapprocher soit nous exploser.
Je baissai mes yeux sur ses magnifiques lèvres. Je voulais les goûter encore et encore. Je posai délicatement les miennes sur elles et fermai les yeux. Intense sensation. J'ai flanché. Nous nous embrassâmes avec sensualité. Mon coeur palpitait. Mon corps s'enflammait. Foutues lèvres.
Mes doigts pressaient contre ses hanches avant de glisser sous son haut. Elle était déjà brûlante.
- La porte, essaya-t-elle de dire. Ferme la.
- Quoi ? lâchai-je perdu dans notre échange.
- Il faut la fermer... La porte... dit-elle entre plusieurs baisers.
- Pas la peine.
- Si.
Harmonie imparfaite. Je me séparai de ses lèvres pour m'exécuter. J'obéissais aux ordres de Waller. Malheur. Je tournai deux fois la poignée vers la droite puis retournai avec Abigail qui n'avait pas bougé d'un poil. J'entourai par derrière son bassin de mes bras et dégageai ses cheveux de son cou. Je saupoudrais de baisers sa nuque. J'aimais la sentir frissonner à chaque fois que nos peaux entraient en contact.
Elle bascula sa tête en arrière. Je souris une nouvelle fois avant de la faire tourner pour qu'elle soit face à moi. Ses cheveux balayèrent mon visage. Parfum envoûtant. Elle prit les devants et attrapa le col de mon t-shirt pour me coller à elle. Elle plaqua ses lèvres contre les miennes. Nouvelle vague de chaleur.
Je la poussai contre la table sans décoller nos lèvres puis la souleva pour l'asseoir dessus. Elle soupira. Elle portait un jean serré alors ça n'allait pas être facile pour la déshabiller.
Abigail passa ses mains dans mes cheveux pendant que nos langues jouaient entre elles. Je l'allongeai sur la table. Elle mordit ma lèvre inférieure quand sa tête toucha le plastique du meuble. Je pouvais mettre fin à mon fantasme là, maintenant. Nous étions seuls dans une salle fermée à clé. Son corps appelait le mien. Elle semblait ouverte à toute proposition. Aucune injure n'était encore sortie de sa bouche ; aucun signe qu'elle pourrait mettre fin à cette euphorie. L'endroit n'était certainement pas le plus adéquate pour baiser mais c'était nous, c'était imprévisible.
Mais quelqu'un essaya d'ouvrir la porte et mit fin à mes espoirs de savoir enfin ce que cela faisait de coucher avec Abigail Waller.
Nous retournâmes en vitesse à nos places, quasiment essoufflés. La porte s'ouvrit et nous nous lançâmes un regard complice.
- Pourquoi la porte était-elle fermée ? nous demanda la surveillante en se plaçant derrière son bureau.
- Elle ne l'était pas, répondis-je. Vous avez eu juste du mal à l'ouvrir.
Abigail et moi passâmes le reste de l'heure chacun dans notre coin. Je crois bien qu'elle voulait profiter de cette heure de colle pour réviser. Je ne comprenais pas pourquoi elle se donnait autant de mal. Tout le monde savait que je terminerais premier de la classe. Ses notes ne faisaient que chuter depuis quelques jours et je savais très bien que c'était de ma faute ce qui me réjouissait.
Le soir, je m'étais expliqué avec Valentin, tout s'était arrangé comme prévu. Il avait un bleu au visage par ma faute mais il m'avait dit que ce n'était pas grave et qu'il ne m'en voulait pas. Tant mieux parce que je n'aurais jamais couru derrière lui pour essayer de le récupérer.
...
Jazmyn était à l'hôpital, sa nounou m'avait envoyé un message pour me prévenir. Elle avait attrapé un grosse grippe et ses parents avaient préféré la mettre en lieu sûr. Il fallait que je la vois.
Je n'avais rien dit à ma mère. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète, ce n'était qu'une grippe après tout. Je décidai de sécher les cours, du moins le reste de la matinée pour l'instant pour aller à l'hôpital et m'assurer que ma petite soeur était entre de bonnes mains.
La nounou était avec elle et les parents avaient dû retourner au travail, il n'y avait donc pas de problème.
Je sortis du lycée en vitesse et me dirigeai vers ma voiture. J'ouvris la portière quand j'entendis des pas précipités se rapprocher derrière moi.
- Où tu vas ?
Je reconnus la voix de Waller. Toujours dans mes bottes celle là.
- Retourne en cours Waller, dis-je en entrant dans ma voiture.
Elle attrapa la portière pour m'empêcher de la fermer. Je levai mes yeux sur elle. Elle semblait déterminée à savoir où j'allais.
- On n'a pas philo, c'est certain que ce n'est pas ton psy que tu vas voir, dit-elle.
- Tu comptes devenir ma copine pour vouloir connaître autant mes faits et gestes ?
- Juste dis moi Justin.
- Je vais voir ma petite soeur, elle est malade, cédai-je.
- Je viens avec toi, s'imposa-t-elle.
Je la regardai surpris.
- Quoi ? Non, tu peux pas sécher pour ça.
- S'il te plaît Justin.
- Les gens vont penser qu'il y a quelque chose entre nous, refusai-je.
- Tu diras bonjour à ta petite soeur de ma part alors.
Elle fit un pas en arrière avant de faire demi tour. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'elle veuille voir ma petite soeur. Elle s'intéressait donc vraiment à ma vie privée et n'en avait pas rien à faire.
- C'est bon, viens, la rappelai-je.
Je ne pouvais pas la laisser partir. Je voulais bien y aller avec elle. Mais cela ne voulait rien dire. Je la détestais toujours autant. Elle se retourna ce qui fit voler ses beaux cheveux ondulés au vent.
- Non, je ne veux pas t'obliger à m'emmener, me dit-elle.
- Tu ne m'y obliges pas. Mais ça sera de ta faute si les gens se mettent à nous soupçonner.
Elle rit et contourna la voiture pour monter du côté passager. Je fermai ma portière et allumai le moteur après avoir attaché ma ceinture.
- J'arrive pas à croire que tu sois capable de sécher les cours juste pour voir ma soeur, lui dis-je quand elle fut installée.
- J'adore les enfants.
Elle marqua une pause et posa ses yeux sur moi.
- Et je veux savoir si la petite soeur est aussi chiante que le grand frère, sourit-elle.
- Pour la peine, je vais lui demander de t'embêter.
- On verra si elle a autant de répondant que toi.
Nous commençâmes à nous éloigner du lycée. C'était très bizarre d'avoir Waller dans ma voiture, volontairement.
- Tu sais que ton père va savoir pour les heures de cours que tu vas louper, lui rappelai-je.
- Je m'en occuperai.
- Et ton amie, Briana, elle va vouloir des explications.
- Je m'en occuperai aussi.
Je ris.
- Quoi ? me demanda-t-elle.
- Tu dis ça comme si t'as toujours eu l'habitude de mentir. Je pensais que Briana était ta meilleure amie.
- Elle l'est mais il y a des choses qui ne se disent pas.
- Tu sais que beaucoup de filles rêveraient de se retrouver dans ma voiture ?
- Mais pas moi. Et je paris que c'est pour ça que j'y suis.
Je me retins sourire. Elle avait du répondant et c'était putain d'attirant.
- N'est ce pas Bieber ?
- Je crois que t'as envie que je te ferme la bouche dans cette voiture Waller.
- Vas-y si tu oses.
- Ne me provoque pas babe.
Les yeux rivés sur la route, ils s'écarquillèrent quand je sentis sa main se poser sur mon pénis, par dessus mon pantalon. Mon coeur manqua un battement. La chaleur envahit mon corps. Je déglutis.
- Abigail. Enlève ta main tout de suite.
Au lieu de m'écouter, elle referma sa main autour de mon anatomie. Mes mains serraient le volant jusqu'à ce que les jointures de mes doigts deviennent blanches. Elle ne pouvait pas m'exciter là, maintenant, sur la route en direction de l'hôpital.
Je me sentais bête. Je n'avais pas prévu qu'elle fasse ça. Je voulais désormais qu'elle me fasse fermer la bouche ici dans ma propre voiture.
Je l'entendis rire avant de sentir sa main quitter mon membre qui commençait à durcir.
- On dirait que c'est plutôt moi qui t'aie fait taire, dit-elle fièrement.
Bien joué.
- J'aurais ma revanche, dis-je.
- On verra ça.
- Je commence à croire que tu veux que je prenne ma revanche.
- Ne te fais pas de films.
- Je sais que tu aimes quand je pose mes lèvres sur toi.
- Arrête Justin, fut-elle subitement sur la défensive.
Je ris. Elle n'aimait jamais entendre la vérité surtout quand ça sortait de ma bouche. Nous arrivâmes rapidement devant l'hôpital. Je me garai dans le parking sans difficulté et nous quittâmes le véhicule sans nos sacs.
J'avouais ne pas être indifférent au fait qu'Abigail allait rencontrer ma soeur. Personne ne l'avait jamais vu ni même savait que j'en avais une en dehors de ma famille et de la nounou. Pourquoi la laissais-je si facilement pénétrer dans ma vie privée ?
Nous marchions en silence, moi devant elle, jusqu'à l'accueil. Je demandai la chambre de Jazmyn puis je partis à sa recherche toujours accompagné de ma rivale. Je me demandais si elle avait hâte de la rencontrer, si elle était nerveuse ou bien si elle comptait juste foutre la merde. Non, ce n'était pas son genre.
Nous arrivâmes devant la chambre huit. La porte était fermée. Je toquai puis entrai. Un sourire naquit sur mes lèvres en découvrant la nounou aux côtés de ma soeur qui était allongée sur le lit. Les fenêtres et les volets étaient fermés. Il y avait juste une petite lampe pour éclairer la pièce.
J'entrai et m'avançai directement vers Jazmyn. Ses cheveux étaient étalés en bataille sur le coussin blanc. Elle portait l'ensemble exigé pour les patients.
- Ça va princesse ? lui demandai-je avant d'embrasser son front.
- Justin, dit-elle faiblement.
Elle était brûlante, elle avait de la fièvre. Son teint était pâle. Je n'aimais pas la voir comme ça. Ses yeux dérivèrent derrière moi. Elle prit un air confus. Je me tournai alors vers la personne qu'elle fixait. Abigail marchait vers nous timidement.
- Je te présente Abigail, dis-je à ma soeur, une amie. Jazmyn, ma petite soeur, dis-je à Abigail.
- Salut ma belle, dit cette dernière en s'approchant de la petite.
Je m'éloignai d'elles d'un oeil bien veillant et partis à côté d'Isabel. Elle était debout à côté de la fenêtre, les bras croisés sous sa poitrine. Elle avait attaché ses cheveux en un chignon et on pouvait voir les racines blanches à la naissance de son crâne.
- Elle va aller mieux dans quelques jours, me dit-elle.
- Tant mieux.
- C'est ta copine ?
- Non. Pas du tout, souris-je amusé de sa question.
- Elle est belle pourtant. Tu as vu ses yeux ?
- Isabel, je sais. Ses yeux, ses fossettes, son visage entier. Mais elle n'est pas faite pour moi, expliquai-je en fixant celle qui était concernée.
- Pourquoi ? Vous avez des différends ?
- Elle est juste... juste trop comme moi, fronçai-je les sourcils.
Abigail parlait avec facilité avec ma soeur qui souriait et semblait aimer discuter avec elle. J'étais surpris. Bizarrement, agréablement surpris. Je me demandais ce qu'elles se disaient.
- Mais elle est là, en train de discuter avec ta soeur, continua Isabel.
- Elle a insisté.
- Et tu as cédé. On n'a pas beaucoup parlé ensemble mais je te connais assez pour savoir que tu n'es pas ouvert quand il s'agit de ta famille.
Je contractai ma mâchoire. Elle n'avait pas tort.
- Ça fait longtemps que tu la connais ?
- Elle est dans ma classe.
- Il s'est passé quelque chose entre vous ?
- Je... Je ne peux pas raconter un truc pareil à vous.
- Tu l'aimes bien ?
- Au contraire.
- Justin ! m'appela Jazmyn.
- Oui ?
- Viens !
Je regardai d'un air intrigué Abigail qui haussa les épaules. Je les rejoignis.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je.
- Abigail veut aller à Harvard ! Comme moi ! s'écria ma petite soeur.
- Ah, je ne savais pas que tu voulais toi aussi aller là bas. Tu es trop petite pour penser à ça.
- Arrête Justin, c'est cool qu'elle ait de l'ambition à son âge, me dit Waller.
- Alors comme ça tu veux aller à Harvard ? intervint Isabel.
- Oui, se redressa Abigail.
- Moi aussi autrefois je rêvais d'intégrer cette école mais ça ne s'est pas fait.
- Pourquoi ?
- Oh... Peu importe, répondit Isabel. Mais j'espère que tu auras la chance d'y aller.
- Merci.
Le portable de la nounou sonna et elle partit s'isoler avant de répondre.
- Oublie Harvard Jazmyn, tu deviendras chiante comme Abigail, lui dis-je.
- Eh ! me tapa Waller l'épaule.
- Je la trouve gentille, dit Jazmyn. Je l'aime bien !
- C'est gentil ma belle, sourit Abigail.
- Arrêtez, j'aime pas ça, mis-je fin à cet échange d'amour.
Jazmyn rit. Isabel revint au même moment, le portable à la main.
- Il faut que vous partiez, les parents vont arriver, nous annonça-t-elle.
- Oh non... fit Jazmyn la moue. Ils viennent à peine d'arriver.
- Je sais ma chérie mais c'est comme ça.
Abigail faisait la même tête triste que ma petite soeur.
- Ce n'est pas grave, on se revoit bientôt princesse.
Je lui embrassai le front puis remerciai Isabel.
- J'ai été contente de te rencontrer ma belle, dit Waller à ma soeur avant de l'embrasser. J'espère te revoir très vite.
- Moi aussi !
Nous nous pressâmes de partir pour ne pas tomber sur les parents. Finalement, cela m'arrangeait que la visite avait été écourtée parce que je ne voulais pas que ma soeur s'attache à Abigail. Elle ne la reverrait probablement jamais et il ne fallait pas, les prochaines fois où nous nous verrions, qu'elle me pose des tas de questions sur elle.
- J'ai toujours voulu avoir un petit frère ou une petite soeur, m'avoua Waller les mains dans les poches arrières de son pantalon. Mais j'imagine que je n'en ai pas eu parce que c'est déjà assez difficile comme ça pour un enfant de perdre un parent.
Elle détourna le regard avant de reposer ses pupilles droit devant elle.
- Alors deux... Un coeur brisé c'est déjà trop, lâcha-t-elle.
Je ne savais pas trop quoi dire. Peut être qu'elle aurait fait une bonne grande soeur. Elle semblait bien se débrouiller avec Jazmyn. Nous regagnâmes la voiture. Je décidai d'allumer une cigarette après avoir démarré.
- J'en veux une moi aussi, me lâcha-t-elle.
- Depuis quand tu fumes ?
- Jamais mais comme tu as décidé de te pourrir les poumons, moi aussi.
Je ris.
- Tu n'es pas sérieuse ?
- Pourquoi tu aurais le droit de fumer et pas moi ?
- Je ne veux pas que tu fumes par ma faute. C'est stupide Abigail.
- Mais c'est sûrement comme ça que tu as commencé à fumer, je me trompe ?
Je fixais ses iris bleus sans rien dire. Pourquoi avait-elle autant de repartie ? C'était presque intimidant voire impressionnant.
- Allez Justin, laisse moi fumer, insista-t-elle.
J'écrasai ma cigarette à peine entamée dans le cendrier de la voiture avant de la jeter par la vitre. Peut être que c'était ça son but, que j'arrête de fumer pour rien et elle avait réussi. Du moins pour aujourd'hui.
- Ta mère est morte à cause d'un cancer. Tu n'aimerais pas finir comme elle, lui dis-je.
- Ça ne serait pas si dramatique que ça.
- Arrête de dire des conneries.
- Quoi ? Tu viendrais à mon enterrement ?
- Je jeterai mes bonnes notes sur ta tombe.
- Si ce n'est que ça, ça me va, rit-elle.
Je ris avec elle.
- Je suis désolée, reprit-elle son sérieux.
- Pourquoi ? la regardai-je.
- Pour avoir... avoir mis ma main sur... sur ton...
- Sur mon pénis ? terminai-je sa phrase. Ce n'est pas grave.
- Ce n'était pas le moment idéal pour le faire.
- De toute façon c'est jamais le bon moment quand il s'agit de...
- De nous ? termina-t-elle ma phrase.
Je ris nerveusement.
- "Nous" c'est un peu trop osé comme mot, dis-je.
Elle fuya mon regard et dirigea ses yeux sur la vitre à sa droite. Elle tripotait ses doigts, elle avait l'air gênée.
- Elle est super ta soeur ! s'exclama-t-elle en se tournant vers moi. Tu te rends compte, rêver d'Harvard à son âge !
- Ça va lui passer.
- Il ne faut pas. Ses parents ont assez d'argent pour lui payer une entrée là bas ?
- On la récupérera avant.
Elle me regarda avec étonnement.
- Pardon, j'avais oublié que tu voulais la récupérer, dit-elle tout bas.
- Elle n'ira pas à Harvard parce qu'elle ne peut pas alors ça ne sert à rien d'y penser.
Elle hocha la tête.
- Moi non plus d'ailleurs, ajouta-t-elle.
- Tu y penses toujours ?
- Malheureusement mais ce n'est pas grave.
- C'est pas avec ton niveau en maths que tu iras là bas, la taquinai-je.
Elle rit.
- Je peux te donner des cours, proposai-je.
- Toi ? haussa-t-elle les sourcils.
- Fais pas comme si je n'étais pas meilleur que toi en maths.
- Même pas en rêve Justin.
- On en reparlera quand on viendra me dire que j'ai terminé premier de la classe à la fin de l'année.
Nous arrivâmes devant le lycée. Je coupai le moteur puis détachai ma ceinture avant de sortir. Abigail fit de même. Nos pas s'arrêtèrent quand nous vîmes Valentin, Kenneth, Elizabeth et une dizaine d'autres personnes nous fixer.
- Justin et Abigail ensemble, lâcha Valentin.
Je déglutis. J'avais prévenu Waller qu'on avait pris un risque en séchant les cours ensemble. Je ne m'étais pas trompé. Briana, la meilleure amie d'Abigail arriva en trombe et se figea en nous découvrant. Ses sourcils se froncèrent, sa bouche s'entrouvrit.
- On peut m'expliquer ?
...
J'espère que tout le monde va bien ! J'ai une question à vous poser : nous sommes au dixième chapitre de Good Grades, est ce qu'il y en a d'entre vous qui préfère déjà cette fiction à Quai 27 ?
Gros bisous.
Christel ♡
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