Chapitre 57 |

Le cinquantenaire qui nous fait face depuis dix grosses bonnes minutes écoute attentivement toutes nos requêtes concernant cette histoire de bagarre et de mégaphone tout en ayant un air déconcerté sur le visage. Ce qui est totalement compréhensible.

Le pauvre, il vient d'arriver dans cet établissement, qu'il fait déjà face au plus gros fils de pute de cette école. Il n'a vraiment pas de chance. 

— Cette folle s'est littéralement jetée sur moi et m'a frappé avec son plâtre. Vous voyez ces traces...s'écrit le châtain en me fixant durement.

Il n'a pas du tout apprécié se faire prendre une débrouillé devant tous, à mon avis. Ce qui me réjouis intérieurement. Jamais, je n'aurais cru qu'avoir un bras cassé m'aurait autant bien servi. Sachez que j'ai pris un malin plaisir à lui faire du mal. Je suis même prête à recommencer maintenant, histoire de lui faire ravaler son sourire de connard.

— J'ai compris, le coupe le directeur en posant une main sur sa petite barbe, Ça fait la troisième fois que vous m'expliquez le déroulement de cette bagarre. Cependant vous ne m'avez toujours pas expliqué la raison de cette bagarre.

Les prunelles brunes du directeur se posent sur ma personne me demandant ainsi ma version des faits. Et je parle immédiatement.

— C'est simple : Payne s'est emparé d'un mégaphone et s'est amusé à créer des rumeurs à mon sujet parce qu'il n'a pas apprécié mon refus concernant sa demande de sortie. Je n'ai pas aimé cela et je l'ai frappé, je dis en haussant mes épaules.

— Puis-je connaître la nature de ces rumeurs ? Que racontent-elles ? me questionne-t-il.

— Que je suis une anorexique alcoolique doublée d'une droguée aux mains sales.

— Savez-vous que vos paroles à l'encontre de Bruna sont très graves Liam ?

Nous tournons nos têtes vers la nature du gros problème dans ce bureau. Ce dernier paraît totalement désintéressé concernant ma réputation. Ce qui m'énerve énormément mais je ne lui montre pas car je sais pertinemment que ça lui ferait beaucoup trop plaisir à cette enflure.

— Si elle avait accepté mon rendez-vous jamais je n'aurais été aussi méchant. C'est à cause d'elle tout ça. Bruna Watson fout toujours tout en l'air sur son passage.

Le directeur souffle d'exaspération tant la situation lui paraît ridicule. Il attrape rapidement deux feuilles, une de couleur verte — qui signifie le bulletin de colle — puis une autre rouge qui se veut être celle d'expulsion.
Tandis que moi, je ne peux détacher mon regard du châtain suite à ses paroles. Je n'arrive tout simplement pas à comprendre comment son problème d'ego le pousse à être aussi haineux et méchant. Je finis par lâcher prise et mettre un terme à cette réflexion qui de toute façon ne connaîtra pas sa réponse.

— Sachez que ces comportements odieux ne sont pas tolérés dans mon établissement. Je n'accepte pas l'humiliation d'une élève et encore moins les bagarres donc nous allons passer aux choses sérieuses. Liam Payne vous écopait de dix heures de colle réparties en cinq samedis. Vous bénéficiez donc de deux heures chaque samedi à partie de la semaine prochaine. Tandis que vous Bruna Watson, je suis dans l'obligation de vous renvoyer pour une durée d'une semaine à partie de demain.

— Quoi ?! Sans vouloir passer pour une victime, je ne mérite pas ce renvoie ! je m'indigne, lui par contre, le mérite.

— Comme je l'ai précédemment dit, je ne tolère pas les bagarres ici. Vous avez provoqué celle-ci, vous bénéficiez donc de cette punition. C'est écrit dans le règlement de l'établissement si vous l'aviez lu, vous le sauriez et vous ne remettriez pas en cause mes propres décisions. La prochaine fois qu'une intercalation a lieu entre vous deux, ce sera un renvoi définitif. Est-ce clair pour vous deux ?

— Ouais, dit Liam en attrapant le feuille de colle.

— Bien. Sortez maintenant.

Le châtain à mes côtés récupère ses affaires tel un TGV et quitte le bureau très rapidement sans même prendre le temps de se retourner une seule seconde, me laissant donc seule avec le directeur, qui lui me regarde interrogé.

— Qu'attendez-vous ? Si vous espérez me faire changer d'avis, ce n'est pas la peine, je camperais sur ma décision.

— Je le sais et je le respecte.

— Alors qu'attendez-vous ? Sortez donc.

— Je me disais juste que cette fiche que vous venez de remplir ne me sera d'aucune utilité.

Je baisse lentement mes prunelles vers mon sac. C'est le bon moment. J'en suis maintenant certaine et cela grâce à la bagarre avec Liam. Je viens d'avoir ce déclic. Celui que j'attendais depuis des mois. Cette dispute vient de me faire comprendre qu'il était préférable pour moi de mettre un terme à ma scolarité avant que je ne périsse véritablement. J'ai été très bête d'attendre autant de temps. D'attendre que cette goutte vienne déborder mon vase si brisé. Si j'avais été plus intelligente, je serais partie bien avant le mois de décembre. Ça m'aurait permis de ne pas souffrir autant.

— Bien sûr que si. Ceci vous aidera à justifier votre semaine d'absence.

— Je n'aurais pas besoin de justifier cette semaine d'absence parce-que je quitte l'établissement.

Très confiante en ce qui concerne ma décision, je saisis ma pochette grise en carton dans mon sac, l'ouvre, récupère l'enveloppe blanche qui contient ma lettre de démission que j'ai écrit suite à ma conversation avec mon médecin puis la dépose sur le bureau face au directeur qui semble totalement incrédule face à mes dires.

— Les examens sont dans moins de cinq mois. Ce serait vraiment bête d'arrêter votre scolarité aujourd'hui, vous ne trouvez pas ? Posez-vous et réfléchissez bien mademoiselle Watson. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère. Vous le savez ?

— J'en ai même pleinement conscience. Vous savez ce n'est pas une décision que j'ai prise à la légère. J'ai murement réfléchi et pour ma santé, je dois quitter cette atmosphère très pesante et remettre les compteurs à zéro. Alors s'il vous plaît ne remettez pas en cause ma décision et acceptez. De toute façon, vous n'avez pas le choix. je dis en reprenant ces mots.

— Je le comprends. Cependant j'aimerais tout de même que vous réfléchissiez. Il s'agit de votre avenir. Les études sont très importantes tout comme avoir son diplôme, insiste-t-il.

— Je me fiche pas mal de mes études. Ma santé est en jeu et je refuse de jouer davantage avec le feu. Je me suis assez brûlé les ailes. C'est beaucoup plus important que tout ceci, je m'exclame en montrant la pièce, l'établissement en soit, du doigt.

Je me relève de ma chaise sous le regard inquiet du directeur qui est en total désaccord avec mes choix. Auparavant ça m'aurait affecté d'une manière ou d'une autre néanmoins j'ai appris à ne plus écouter les avis des uns et des autres et il s'avère que ça a été très bénéfique pour moi.

Une partie de cette énorme pression qui pesait sur mes épaules — que je ne supportais plus — s'est envolé et c'est réellement magique.

— Bonne journée et bonne chance pour votre nouveau boulot, m'exclamé-je en sortant de la pièce sans même me retourner une dernière fois.

C'est une manière de me dire que je tourne enfin le dos à cette partie de ma vie. Il était temps. Je sors donc rapidement avec l'esprit plus libre et sain du couloir menant aux  nombreuses pièces d'administrations, immédiatement j'aperçois Chloé et Hollande m'attendre, debout près d'une colonne blanche. Un maigre sourire s'empare de mes lèvres lorsque ces dernières s'empressent de venir à mon encontre, tout en me serrant dans leurs bras. Une vague de chaleur humaine me réchauffe automatiquement me donnant cette sensation d'apaisement dont toute personne dans mon cas a besoin.

— Comment ça s'est passé ? me demande la rousse en me caressant les cheveux.

Ça s'est plutôt bien passé mais je n'ai pas échappé à la punition. Une semaine de renvois.

Tu dis que ça s'est bien passé alors que tu viens d'une semaine de renvois ? lâche Hollande en me fixant incrédule.

— Quoi ?! c'est une blague ? attaque à son tour Chloé furieuse, Tu n'es pas en tort dans cette histoire, tu ne mérites pas ce renvoie. Allons voir le directeur pour remettre les choses dans leurs contextes. Tu veux ?

Hollande et Chloé se regardent d'une manière à se dire qu'elles sont prêtes à aller à la guerre et s'apprêtent à se rendre au bureau cependant j'attrape du bout des doigts, les bras de chacune, les stoppant dans leur espèce de vendetta pour défendre ma cause. Ces deux dernières se retournent vers moi affichant un air interrogatifs.

— Pourquoi tu ne veux pas qu'on plaide ta cause ? me demande la grande blonde en soupirant.

— Parce-que ça ne servirait à rien mais je vous remercie du plus profond de mon coeur d'y avoir pensé. Ça me touche.

— Évidemment que ça servira. Tu ne vas pas louper une semaine de cours à cause Liam. C'est complètement insensé. Tu as tes examens en fin d'année. Tu ne peux pas te permettre d'être autant absente, rétorque Chloé.

— Écoutez les filles, je ne voulais pas vous le dire comme ça, mais sachez que je ne passerai pas mon baccalauréat

— Quoi ? Que veux-tu dire par là ? me demandent-elles automatiquement en fronçant grossièrement les sourcils.

Dans mon esprit, je pensais sérieusement que tout dévoiler — à propos de mon escapade — à mes deux copines allait être beaucoup plus facile mais je me rends compte — devant le fait — qu'en réalité ça ne l'est pas du tout. C'est même très difficile. Parce-que je sais qu'au fond, je n'aurais peut-être pas la chance de les revoir un de ces quatre. 

Comme pour me donner du courage, j'inspire fortement et relève — telle une conquérante — la tête et c'est naturellement que mes mots sortent de ma bouche laissant deux filles sur lesquelles j'ai toujours pu compter malgré nos disputes, en larmes.

Point de vue de Stephen.

— Quel fils de pute quand même, soupire bruyamment Brooklyn, Même si je déteste énormément Chloé, jamais, je ne me serais permis de dire des choses aussi dégueulasses. Fausses ou non. Il a grave déconné.

— Ouais, renchérit Calum, Il a vraiment humilié sur ce coup-là. D'après les rumeurs c'est parce qu'elle n'a pas accepté le rencard qu'il lui a proposé, et qu'elle lui a dit, qu'il était insignifiant pour elle. Ça l'a énormément touché.

— Certes. Mais ça ne défend absolument pas ce qu'il a fait. J'aimerais vraiment le retrouver et lui foutre son putain de mégaphone dans son cul à ce bâtard, dit Chad très en colère.

Il a toujours adoré Bruna et n'a jamais accepté qu'on lui fasse du mal. Ils n'ont jamais été très proches et pourtant Chad prend toujours sa défense et l'aime comme si c'était le cas. J'ai même cru, le temps d'un instant, qu'il y avait plus que de l'amitié entre eux. Je me souviens que ça m'avait rendu vert de jalousie.

— Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai seulement dit qu'il était amoureux de Bruna, reprends Calum.

— Quand on aime une personne on ne la salit pas devant autant de gens, souffle le brun à mes côtés, On ne lui fait pas du mal malgré un tas de raisons qui pourraient te pousser à faire du mal à cette personne.

Il est à deux doigts de craquer. Il meurt même d'envie de lui faire la peau.

— Tu as raison. Vous savez où elle se trouve d'ailleurs, Bruna ? J'aimerais vraiment prendre de ses nouvelles, demande Calum.

— Pas depuis son aller-retour chez le proviseur. Elle a pris une semaine de renvois, nous indique Brooklyn.

— C'est pour ça que les filles sont aussi tristes ?

Suite à la question de Calum, nous tournons automatiquement nos têtes vers Hollande et Chloé qui semble, en effets, très tristes. Ce qui m'étonne énormément d'elles. Elles ne se laissent jamais abattre surtout pour si peu malgré qu'elles soient très proches de mon ancienne copine. Honnêtement, je ne pense pas qu'elles soient peinées à cause de l'exclusion de Bruna. Non...il y'a autre chose de plus grave et je crois qu'il serait primordial que j'aille prendre des nouvelles de cette dernière auprès d'elles.

Parce-que ça sent vraiment pas bon.

— Vous pensez vraiment que Bruna a du sang sur les mains et qu'elle se drogue ? nous questionne soudainement Ashton sorti de nulle part.

Immédiatement mon sang ne fait qu'un tour et je me précipite vers la source d'une partie de ma colère si grande. J'attrape durement le col de sa veste grise et tape son dos contre le mur blanc tout en prenant soin de lui faire bien mal. Histoire qu'il regrette bien les mots qui viennent tout juste de sortir de sa bouche.

— Wow..calme-toi mec. Je sais que c'est ta nana et que tu ne supportes probablement pas d'entendre ce genre de chose mais j'ai encore le droit de me poser des questions et d'avoir mes réponses, non ? s'exclame rapidement le châtain en me fixant.

— Ce n'est plus sa copine, intervient Brooklyn en haussant ses épaules.

— Encore en plus, réponds Ashton en soupirant, Bon maintenant, tu me lâches ?

— Qu'elle soit ma copine ou non, je t'interdis, je vous interdis tous autant que vous êtes, ne serait-ce qu'une seule seconde d'insulter Bruna de la sorte et de croire de telles conneries à son sujet. Compris ? Parce-que la prochaine fois ce ne sera pas un avertissement que tu recevras mais mon poing dans ta sale gueule.

Chad s'empresse d'intervenir auprès de nous deux. Craignant probablement qu'une seconde bagarre éclate dans la journée. Cependant mon ami aurait dû comprendre que ce n'est pas Ashton qui m'intéresse — du moins pour le moment — mais ce fils de pute qu'est Liam Payne. Depuis son petit show inutile et humiliant a l'encontre de Bruna mes mains me démangent énormément et ma colère se fait grandiose. J'ai tellement hâte qu'il sorte de cet établissement pour que je puisse lui faire la peau.

— Ça suffit maintenant, s'écrit Chad en me poussant sans ménagement, Ne recommence surtout pas à te battre. Tu as eu assez d'ennuis l'année, tu ne crois pas ?

Je me battais quand c'était nécessaire. Pour la bonne cause. Que j'aie ou non des ennuis à ce sujet, je m'en contrefous Chad. Tu devrais le savoir depuis le temps.

— Bruna ne voudrait pas que tu t'attires des ennuis. Surtout en cette période de l'année. Tu le sais bien, rétorque mon ami en me fixant durement.

Sous le regard perçant de Chad, je lâche un énorme soupir de frustration, sachant qu'il a entièrement raison. Certes Bruna ne m'aime plus, me déteste même cependant jamais ô grand jamais elle aimerait me voir dans la merde.

Elle a toujours été ainsi. Éperdument gentille envers toutes ces personnes qui pourtant ne mérite en aucun cas sa gentillesse — dont moi —. On peut lui faire la pire des crasses, elle trouvera toujours une excuse à cette personne. Je crois que Bruna a toujours eu cette mentalité vis-à-vis de son passé. Elle s'est sûrement toujours dit qu'elle n'avait pas le droit de tenir en rigueur les erreurs des uns des autres à cause de son implication
— comme elle le dit, le croit — concernant le décès de son frère.

Bruna pense constamment que toutes ces personnes ont le droit à une deuxième chance et qu'ils vont changer car ils auront appris de leurs erreurs. Malheureusement certaines personnes sont irrécupérables.

Je n'ai jamais compris cette grosse part de naïveté chez elle mais en même temps c'est un défaut qui m'a fait aimer cette fille. Que j'aime toujours.

C'est en partie à cause de ses sentiments — que je n'assumais pas encore —
l'année dernière que je me battais énormément. J'étais très jaloux et me défoulais sur n'importe qui. Je défendais beaucoup trop Bruna me disait Chad. Personnellement pour moi ce n'était pas le cas. Ce n'était jamais assez.

Dernièrement — surtout depuis mon retour du Canada — j'ai remarqué qu'un énorme changement s'était opéré chez Bruna. Elle n'est plus autant indulgente et gentille auprès de ceux qui l'entourent. Auparavant elle aurait trouvé un quelconque moyen pour pardonner à Lucie, et moi-même pour le mal qu'on lui a fait.  Elle s'en aurait probablement voulue et aurait rejeté la faute sur elle-même. Aujourd'hui elle ne l'a pas fait. Et je suis certain d'une chose, nous ne sommes, ni les premières, ni les dernières, qu'elle ne pardonne pas.




Ashton, tu devrais t'en aller. Je n'aime pas quand on suppose..commence Chad.

Néanmoins étant soudainement très intéressé par cette porte qui vient de s'ouvrir sur la personne que j'attends depuis un certain temps, je ne l'écoute plus et m'aventure rapidement — laissant mes affaires derrière moi — vers cette personne. Et, une fois devant lui, malgré des cris de protestation de mes amis, mon poing entre en collision sur la sale tronche de mon plus fidèle ami — notez l'ironie —  Liam Payne.


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