chapitre 43 |

Bruna Watson.

j'ai un petit cadeau pour toi, me souffle le brun dans mon oreille.

Surprise, je relève précipitamment la tête, tout en fixant avec de gros yeux, mon copain, qui, lui me sourit de toutes ses dents.

— comment ça ? en quel honneur ? lui demandais-je la bouche entrouverte.

— joyeux Noël, Bruna.

Il me donne un petit sac d'une couleur rouge sang avec des dessins dans le thème de Noël. Je l'attrape d'une main tremblante et dépose le paquet sur mes genoux.

tu n'ouvres pas ? s'exclame le brun en me fixant, quelques petites minutes plus tard.

— pourquoi le ferais-je ? je n'ai rien pour toi et puis mes parents m'ont toujours dit...

— que tu ne méritais pas ces cadeaux ?

Je hoche de la tête.

— et bien excuse-moi du terme mais tes parents sont de gros fils de putes qui ne cesseront de te faire du mal. Crois-moi, tu mérites -peu importe les erreurs que tu as commises dans le passé- d'être heureuse et de recevoir des tas de cadeaux. Maintenant ouvre-le.

— mais, je n'ai rien à t'offrir...

— je n'ai pas besoin de cadeau. La seule chose que je souhaite recevoir de ta part c'est un vrai sourire et que tu sois heureuse, d'accord ?

— d'accord, je murmure en reprenant le petit sac rouge dans les mains.

Timidement et mal à l'aise qu'il m'est acheté quelque chose, j'ouvre avec peine le petit emballage. À l'intérieur se trouve une petite boîte rectangulaire bleu nuit. Je la saisis et caresse le dessus avec la pulpe de mes doigts puis me décide à découvrir le cadeau que m'a offert, mon copain.

— ce n'est pas trop original, je le sais mais...

— il est magnifique, je le coupe en me tournant en sa direction.

— vraiment ? dit-il nerveux.

— vraiment, je confirme, tu m'aides à le mettre ?

Il prend le fin bracelet en or de la marque pandora dans ses mains et entoure celui-ci autour de mon poignet plutôt creux. Une fois attaché, je le fixe, avec admiration. C'est la première fois en quatre années que je reçois un cadeau -outre mon parrain- d'une personne qui m'aime réellement et ça me touche tellement. Limite, des larmes me picotent, menaçant de faire sensation le long de mes joues.

— merci...tu n'étais pas obligé.

— je le voulais. je suis très heureux qu'il te plaise.

— c'est le plus cadeau que j'ai reçu depuis des années, je t'assure. Merci beaucoup, Stephen, je répète.

Ensuite sans même le laisser me répondre, j'entreprends de le prendre dans mes bras et de le serrer très fortement.
C'est à ce moment-là qu'il décide de me dire, ces quelques mots :

— cesse de croire que tu es une mauvaise personne. Je ne sais pas ce que tu as faits, ce que tu caches réellement...mais je suis certain d'une chose : tu es une belle et magnifique personne qui mérite tout l'or du monde. Je ferais en sorte de te rendre la plus heureuse possible et tu sais pourquoi ? parce-que, je t'aime Bruna Watson. Très fort.

Je déglutis fortement suite aux magnifiques mots que Stephen vient de déclarer très maître de lui. Mon coeur s'emballe, battant à la chamade.
C'est l'une des premières fois qu'il me dit ceci, qu'il me dit je t'aime et putain...je ne sais pas comment réagir, ni ce que je dois dire en retour tant ne suis-je plus habitué à entendre ces quelques lettres.

Tout ce que je sais c'est que les sentiments sont réciproques. Que je l'aime, aussi.

Néanmoins, je me sens incapable de lui dire ces quelques lettres craignant qu'il prenne la fuite. Qu'il m'abandonne comme ils l'ont tous faits. Ce qui est complètement insensé puisqu'il vient de me le dire. Je me dois de me rassurer et pour cela, je dis en toute honnêteté :

— est-ce que tu vas m'abandonner ?

— je n'en ai pas l'intention. Pourquoi ?

— j'ai envie de te répondre mais chaque fois que je dis ce mot, ils partent, tous sans exception. Tu comprends donc, pourquoi, je suis si silencieuse ? ce n'est pas parce-que, je ne ressens strictement rien mais...

— je comprends, me coupe-t-il, tu n'es pas obligé de me répondre aujourd'hui. Prends ton temps.

— j'ai vraiment de la chance de t'avoir...je ne sais pas comment tu fais pour rester à mes côtés tout en sachant que tu ne me connais pas réellement. Que je te cache autant de secret.

— c'est simple : je t'aime. Crois-moi, j'en sais bien plus, que tu ne le penses.

Il me fait un clin d'œil. Saisis ma main dans la sienne et me fait tomber sur son corps tatoué et musclé. Ainsi, nous passons l'après-midi, dans les bras de l'un et de l'autre à nous rapprocher et à nous aimer.

Ce fut l'une des plus belles journées que j'eus passée.


Stephen James |

— tu crois que ta mère va m'apprécier ? me demande la voix de ma copine.

— évidemment. Arrête de te faire autant de soucis, tout se passera bien, ok ?

— on n'en sait rien, donc non, rien n'est ok. Tu aurais dû me prévenir plutôt que nous allions manger un bout avec ta mère. Tu m'as pris de court.

— je l'aurais fait, tu aurais fait en sorte de disparaître. Pas vrai ? je la taquine en pinçant sa joue.

— tu n'as pas tort.

Je lui souris de manière réconfortante puis nous sortons tous les deux de la voiture. Ma belle petite brune replace ses cheveux bruns lissés sur ses épaules et passe une main contre sa robe prune et vient prendre place à mes côtés.

Ma main trouve automatiquement son chemin : c'est-à-dire autour de sa taille.
Bruna se crispe, pas à cause de notre proximité. À cause de l'énorme panique qui l'envahit à l'approche de la grande maison aux briques blanche.

Je prends donc la décision -avant de rentrer- de l'arrêter et de lui chuchoter ces quelques mots pour lui faire comprendre que ses parents ne sont pas une copie conforme aux miens, à ma mère en particulier. Qu'ils ne sont pas tous comme eux.

Qu'elle ne doit pas s'en faire autant.

— ma mère n'est pas ta mère ni même ton père, il faut que tu le comprennes. Tous les parents du monde ne sont pas des copies aux tiens. Ma mère ne te rejettera pas, elle va apprendre à te connaître et t'aimera à coup sur, ok ? je dis en caressant sa joue droite.

Le problème de ma brune est qu'elle manque affreusement confiance en elle. Pas que ce soit de sa faute, hein. Mais celle de ses parents. Elle croit que tous les adultes qu'elle croisera dans sa vie, sont identiques à ces connards.

Bruna pense que son passé est écrit en grand sur front. Elle craint énormément qu'il soit dévoilé et qu'on l'accuse d'être un monstre d'après ses dires. Bien qu'elle ne l'est jamais vraiment dit, Bruna a une peur bleue des adultes depuis le rejet de ses propres géniteurs, ce qui se comprend. Une fois de plus, je lui prouverais que ce n'est pas le cas.

— vient on rentre, j'ajoute avant qu'elle ne prenne ses jambes à son cou.

Je n'attends pas une réponse positive de sa part et accroche ma main à la sienne et nous entrons ainsi chez ma mère...qui, elle est déjà devant la porte d'entrée...à nous attendre avec un énorme sourire aux lèvres.

Sourire qui s'étend quand, elle découvre ma copine qui se fait d'un coup très timide. C'est marrant, d'ailleurs. Je ne l'ai jamais vu baisser les yeux et se balancer d'un pied à un autre tant elle est intimidée ? par une seule personne qui, en plus de ça, ne fait pas plus d'un mètre soixante et cinquante kilos.

Dans mes souvenirs, Bruna s'est déjà battu avec une personne faisant le double de son poids ainsi qu'un mec venant d'une classe de première. Ce n'est pas les deux seuls bagarres qui ont eu lieu avec ma copine mais celles-ci m'ont marqué, pour la raison, qu'ils étaient tous les deux -les victimes de Bruna- en très mauvais état...et, elle ne possédait qu'une seule égratignure.

J'étais tant surpris par sa capacité de mettre les gens au tapis aussi facilement, je suis parti la questionner -aussi curieux puis-je être parfois- pour savoir dans quel club était-elle. En réalité, elle ne faisait pas de boxe. Seulement de l'escalade qu'elle ne pratique plus d'ailleurs au jour d'aujourd'hui. Bruna se battait avec une si bonne technique grâce à son père, qui, lui était un ancien boxeur...

son connard de père a su faire son boulot, au moins une fois dans sa vie, n'est-ce pas magnifique ?

Mes pensées furent mises en veille par la voix aussi reposante qu'agaçante de ma mère.

— tu es une très magnifique jeune femme ! s'écrit-elle en prenant la main crispée de Bruna dans la sienne, pourquoi sors-tu avec mon idiot de fils alors que tu pourrais avoir David Beckham ?

Évidemment, ma mère était obligée de mentionner son fantasme de toujours.
À ma plus grande surprise, j'entends ma petite amie rire au lieu de se terrer dans le silence comme je l'avais prédit. J'ai même prévenu ma mère de ce petit problème afin qu'elle ne le prenne pas mal ou un truc dans le genre.

— comment trouves-tu David Beckham ? demande ma mère.

— il est très beau, répond la brune.

— comment ça, très beau ?! il est plus que ça. David est...

— Maman on s'en fout de ton obsession pour Beckham, soufflais-je nous ne sommes pas là pour apprendre sa biographie mais pour que tu puisses rencontrer Bruna.

Ma mère m'ignore complètement et attrape la main de la petite brune et l'emmène au salon. Je lève les yeux au ciel et me décide à les suivre. Une fois les pieds dans le salon, je découvre les deux femmes qui comptent le plus à mes yeux assises l'une contre l'autre en pleine conversation. Ce petit tableau me rend vraiment très heureux.

— tu aimes les pizzas ? questionne ma génitrice.

— j'adore ça.

— parfait. J'en ai commandé pour ce soir, à moins que tu préfères un vrai dîner ?

— les pizzas me conviennent parfaitement.

— cool ! sinon, qu'as-tu fais pour Noël ?

J'envoie aussitôt un regard noir à ma mère. Je lui avais formellement interdit de mettre le sujet Noël sur le tapis pour x raison dont elle est ignorante. Bien-sûre madame, ne m'a pas écouté.
Elle n'en fait qu'à sa tête !

J'aperçois le dos de Bruna se tendre le temps de quelques secondes. Ouais, elle n'était pas préparée à recevoir ce genre de question,tout comme moi. Alors, je décide de mettre fin à cette conversation mais avant que je ne puisse le faire, avec stupeur, j'entends la réponse de Bruna.

Rien. J'étais malade et fatigué alors je suis resté au lit toute la soirée. Puis, je ne fête pas Noël. 

sans indiscrétion, pourquoi ?

— sans vouloir rentrer dans les détails, commence-t-elle, des faits se sont produits quelques années auparavant et depuis on va dire qu'on a plus goût à la fête.

Au même moment, la sonnette de la maison retentit mettant un terme à cette discussion. Au plus grand plus bonheur de Bruna.

Bien qu'elle ait une petite entorse à son petit règlement du je ne parle jamais de ma vie privée pour ne pas effrayer les gens, elle ne voulait pas, non plus, continuer à parler pour la simple et bonne raison, qu'elle aurait fini par cracher le morceau.

En plus de ça, ma mère s'est y faire.

C'est l'une des raisons qui la pousse à rester aussi mystérieuse.

— je vais payer le livreur, assure ma mère en se levant d'un pas décidé.

La seconde d'après, je suis auprès de ma copine pour prendre la température de son humeur.

Elle peut être très changeante.

ça va ? demandais-je.

— je crois que tu as raison.
je ne connais pas ta mère mais mon instinct me pousse à croire que tu as raison. Ils ne sont pas tous comme mes parents. En une seule parole, elle a su me le faire comprendre, me révèle-t-elle faisant référence à ma génitrice.

Et je souris, grandement. Ce n'est peut-être rien pour vous mais pour nous c'est un grand pas vers la guérison.

J'en suis particulièrement heureux.

— tu savais que Stephen avait eu un premier amour ? demande soudainement ma mère à Bruna.

Instantanément, ma cuillère qui me servait pour mon yaourt à la myrtille tombe au sol. Merde ! Qu'est-ce qui lui prend de parler de Stéphanie à mon amour actuel ?

C'est vraiment bizarre et dingue à la fois.

— c'est premier amour ? qui était-ce ? elle demande.

Je fais les gros yeux à ma mère pour qu'elle se taise cependant elle n'en fait rien.

Putain ! qu'est-ce qu'elle m'énerve quand elle fait ça.

— Elle s'appelait Stéphanie et ils sont restés ensemble trois ans.

— pourquoi ne sont-ils plus ensemble ?

— Elle n'était plus amoureuse, dit ma mère en haussant ses épaules, elle l'a beaucoup fait souffrir.

Voilà...

Maintenant, je comprends pourquoi, elle lui a fait part de cette partie de mon adolescence.

Bruna l'a compris également. En même temps que moi-même.

— vous pensez que je vais faire souffrir votre fils ?

— je n'en sais rien ? peut-être ?

— je ne pense pas être capable de répondre à votre question puisque je suis dans l'incapacité de lire dans l'avenir mais ce que je sais moi, c'est que nous sommes heureux et amoureux malgré la peine qu'il peut ressentir d'être tenu à l'écart vis-à-vis de mes secrets.

Voilà !

Je n'aurais pas répondu mieux.

Cette réponse est totalement honnête. Ma mère le ressens également.

Malgré cela, elle ne peut s'empêcher d'être terrifié à l'idée de me voir à nouveau plus bas que terre à cause d'une relation amoureuse.

Ça arrivera à nouveau, ma mère doit le comprendre au même titre que je l'ai compris.

Dans la vie on souffre toujours. Quoi qu'on fasse. Il faudrait que je me mette des barrières mais cela signifierait ne pas vivre pleinement ma vie et c'est la dernière chose dont je rêve.

— dans ce cas, parlez-lui ?

— ce n'est pas aussi simple que je ne le voudrais.

— mais...

— Maman ! je m'écris aussitôt.

Qu'est-ce qu'elle peut être agaçante.

— ne t'en fais pas, ce n'est pas grave, commence Bruna en enroulant sa main autour de mon poignet, c'est tout à fait normal qu'elle se soucis de toi. C'est le rôle d'un parent.

Derrière ses paroles, je sous-entends un “ cesse de lui en vouloir, j'aimerais que ça m'arrive ” ou bien même “ tu as une mère extraordinaire qui prend soin de toi, soit heureux qu'elle le fasse, ce n'est pas donné à tout le monde ” avant-même que je ne puisse reprendre la parole, son téléphone sonne. Bruna sort ce dernier de sa poche arrière et regarde qui essaie de la joindre. Sarah.

Soudainement, elle blêmit, s'excuse, sort de la pièce d'un pas tremblant puis sort de cette maison me laissant dans le flou le plus complet. Dans l'incompréhension.

Je n'ai aucune idée de ce que présage ce coup de fil mais au vu de sa réaction rien de bon.

Merde que va-t-il se passer encore ?

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