Chapitre 29 |
| Dix bonnes minutes plus tard |
— Pourquoi ne m'a-t-il rien dit ? demandais-je à Dua en ravalant mon excès de salive avec difficulté pour cause ma gorge devenait de plus en plus nouée.
— Il s'est dit que tu avais assez de problème. Tu en as assez bavé. Il ne voulait pas que sa maladie soit un nouveau poids vis-à-vis de toi.
putain ! sérieusement pourquoi cette garce est-elle revenue ? je pensais que mon parrain en avait fini avec elle mais malheureusement ce n'est pas le cas. Il s'est tant battu auparavant -souffrant énormément- et voilà que tous ses efforts pour pulvériser sa tumeur viennent de tomber en fumés puisqu'elle est de retour trois années plus tard.
— Pourquoi lui ?
— Je me pose la même question chaque jour et je n'en trouve pas la réponse.
— Les médecins avaient dit qu'il était guéri. Alors tu vois ce n'est pas possible qu'il soit de nouveau malade parce qu'il est guéri depuis trois ans. Michaël n'a pas de tumeur au cerveau, repris-je en serrant les dents.
— Il l'était. Je sais que s'est soudain pour toi d'apprendre une aussi mauvaise nouvelle mais tu ne dois pas tomber dans le déni ni maintenant, ni demain et ainsi de suite. Mon père a besoin de toi, Bruna.
Un souffle qui se fait entendre dramatique sort de mes lèvres. Dua a totalement raison. Je ne dois pas tomber dans cette spirale infernale qui causerait beaucoup plus de dégât que de bien.
Michael a toujours été présent pour moi. Je ne dois pas lui fausser compagnie tout de suite sous prétexte que je crains énormément cette saloperie.
Non. Je ne me laisserai pas faire.
Soudainement un tas de pensées et de questions m'envahis et je ne sais pas comment je dois m'y prendre pour demander réponse à ma cousine. Dua se trouve dans une position délicate, elle est fragile et je ne voudrais davantage la brusquer avec mes demandes mais au fond de moi, je dois savoir avant que des scénarios tous aussi tragiques les uns que les autres viennent prendre place en moi, dans ma tête. Ça signerait en quelque sorte ma perte. Et croyez-moi, je me suis assez perdue ces derniers temps.
— Dua, est-ce que sa maladie est guérissable ?
— Il est au stade quatre alors il est probable que ce ne soit pas le cas, me dit-elle en prenant mes mains dans les siennes.
Automatiquement je plaque mes deux mains contre ma bouche tandis que les larmes me montent aux yeux. Putain...stade quatre.
Stade quatre signifie : que ses chances de survie sont très limités et que bien souvent plus aucune solution n'est offerte au patient. Bien que parfois le patient continu son traitement car une rémission soit possible.
Le stade quatre correspond au degré d'extension le plus important. Je sais que ça ne veut pas dire automatiquement qu'il n'aura pas cette chance d'y survivre mais ce stade quatre est si proche du stade terminal que j'ai du mal à y croire puis j'ai souvent lu sur internet qu'une fois arrivé à ce stade, il n'y a plus rien à faire.
Pour être honnête, je ne sais plus quoi penser mais je ferais en sorte de me monter forte et optimiste auprès de mon parrain. Il n'a pas besoin d'avoir une personne déprimée et pessimiste à ses côtés.
— Où se trouve-t-il maintenant ? demandais-je à ma cousine en oubliant toutes les questions que j'avais envie de lui poser.
— Dans sa chambre. Il doit regarder la fin de sa série.
— Game Of throne c'est ça ?
— Ouais..il veut à tout prix finir les dernières saisons au cas où mais il veut surtout cesser de penser à la maladie alors si tu vas lui rendre visite surtout ne lui parle pas de cette merde. C'est tout ce que je te demande Bruna.
Je hoche simplement ma tête et la seconde d'après mes jambes et mes pieds reprennent de leurs fonctions pour nous retrouver dans le vaste salon de mon parrain avec ma cousine derrière mes pas.
Je m'apprête à me rendre à l'étage mais avant ça, je ne peux m'empêcher de dire :
— La dernière saison de Game Of Throne n'est pas encore sortie. Je ne sais même pas si elle a déjà été tournée mais ton père ne la ratera pas. Il finira cette série parce-que je sais qu'il ne nous quittera pas maintenant.
— Honnêtement, j'ai le pressentiment que ça n'arrivera pas mais merci de croire le contraire. J'ai au moins dans ma poche une personne optimiste.
Je hoche simplement de la tête et quitte les lieux pour rejoindre mon parrain tout en ressentant une certaine pression en moi.
Et si mon parrain n'acceptait pas ma présence dans cette chambre ? Est-ce une bonne idée d'aller le voir alors qu'il me cache sa tumeur et qu'il m'ignore ces derniers temps ? je ne sais rien de tout ça mais ce que je sais c'est que je ne souhaite pas perdre une seconde de plus sans prendre de ses nouvelles et de partager de nouveaux moments avec lui parce qu'il est possible que demain, il ne soit plus là.
Je dois profiter des moments que m'offre la vie et non les ignorer c'est ce que j'ai en tête.
— Que fais-tu pour Noël ? je demande à Michaël tout en lui souriant.
— Je me rends à Londres avec Dua. On le passe avec Sarah. Et toi que vas-tu faire ? me dit-il tout heureux.
— Oh ! je suis très contente pour toi. Tu vas pouvoir revoir Sarah. Ça fait tellement longtemps que tu ne l'as pas vu. Je suis tout autant excité que toi, enfin vous allez vous retrouver !
beaucoup trop longtemps d'ailleurs qu'ils ne se sont pas revus.
Ces deux-là s'aiment encore, j'en suis persuadée surtout du côté de mon parrain et savoir qu'il va la revoir durant les vacances de Noël me fait un bien fou. Au moins, il pourra souffler un bon coup loin de toute cette énergie polluante qui l'entoure.
— Je savais que tu réagirais de cette façon, rit le brun aux mèches poivrérs.
— Vous êtes tellement beaux ensemble. Enfin le marah est réuni, je ne pouvais pas demander mieux.
— Le marah ?
— Un mixte de vos deux prénoms. Ouais, pas fameux mais je n'ai pas trouvé mieux.
Michaël sourit davantage me donnant du baum au coeur. Voir mon parrain aussi bien me fait oublier qu'il est malade malheureusement je sais que derrière ce sourire se cache une affreuse douleur.
Il a parfois du mal à me répondre correctement et ses maux de tête sont importants. J'ai également remarqué qu'il avait perdu du poids. Ça m'attriste énormément mais comme promis, je ne dirais rien, puis il ne faut pas que j'oublie qu'officiellement je ne suis pas sensée de savoir qu'il a rechuté. S'il ne m'a rien dit ce n'est pas pour rien alors je vais faire semblant de ne pas être au courant même si au fond, je le suspecte de savoir que je sais mais je continue de faire semblant. C'est le mieux pour nous deux.
— Comment ça se passe au lycée pour toi ? me questionne-t-il.
Et je réponds et s'ensuit une longue conversation entre nous deux avant que je ne prenne la sage décision de le laisser dormir -pour ne pas le fatiguer- et je rentre chez moi tout en pleurant intérieurement. Tout en priant intérieurement que mon parrain s'en sorte.
| Point de vue de Stephen |
Je serre dans mes mains les différents billets que m'a donnés Bruna pour me rembourser le tatouage que je lui ai moi-même payé. Le fait qu'elle m'est donnée cet argent me mets hors de moi pour être honnête tout simplement car ce tatouage était un cadeau et je déteste quand on me fait un tel coup.
En plus de ça, ce tatouage est le premier cadeau que je lui ai offert et il signifie beaucoup pour moi.
On s'est pris la tête certes mais ce n'est pas pour autant qu'elle n'était obligée de me rendre l'argent que je ne veux pas ! elle voulait surtout me rendre fou en faisant ça.
c'est pour cette raison que je suis actuellement devant chez elle à l'attendre. Je devrais probablement sonner ou même escalader son mur ou encore lui envoyer un message mais je sais que dans tous les cas représentés, je me ferais envoyer bouler alors j'attends.
Elle ne devrait pas tarder à sortir puisqu'elle a cours dans moins d'une vingtaine de minutes et comme je l'ai précédemment dit, la brune sort de chez elle.
Enfin ! j'en avais marre d'attendre dans le froid. Une fois la petite sortie complètement de son terrain et à des mètres de sa maison, je reprends la marche -limite en courant- pour la rejoindre. Près d'elle, je dépose ma main sur son épaule puis la retourne sans aucun ménagement -je suis en colère contre elle, il ne faut pas l'oublier- en plus de ça, je devais l'ignorer le temps de quelque temps. Et cette résolution vient de tomber à l'eau.
— Je ne veux pas ton argent ! déclarais-je haineux, je n'en ai pas besoin. Ce tatouage est un cadeau alors tu vas reprendre ton argent avant qu'il ne finisse aux ordures.
Et ma résolution de la fuir prit aussi fin à la vue des larmes coulant à flots sur ses joues creuses.
Merde...pourquoi pleures-tu ? est-ce de ma faute ? je déglutis difficilement et me prépare à lui demander ce qui se passe pour qu'elle soit dans un tel mais Bruna se jette dans mes bras me serrant comme si, sa vie en dépendait.
Je ne resserre pas de sitôt l'étau que nous formons étant très surpris qu'elle me prenne dans ses bras mais je me ressaisis rapidement et l'enserre également et nous restons silencieux. Seuls ses pleures se font entendre et si vous saviez combien ça me fait du mal d'être impuissant face à cette situation.
Parce-qu'ouais je ne connais même pas la source de ses sanglots beaucoup trop douloureux et sans ça, je ne peux rien faire mise à part la serrer dans mes bras et lui transmettre tout l'amour que j'ai pour elle à cet instant même.
J'ai hâte de vous écrire la suite...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top