Chapitre 24 :
Samedi midi : restaurant bio.
J'aurais pu sans doute fuir mes responsabilités et ne pas faire face à mes problèmes, au visage tiraillé par la tristesse et la curiosité de Chloé mais je ressentais au fond de moi qui fallait que je cesse de prendre mes jambes à mon cou.
Qui fallait affronter mes problèmes. Je ne dis pas que j'irais jusqu'à dire ce qui s'est réellement passé mais je suis prête à dire que mon petit frère n'est plus de ce monde de ma faute. Du moins, j'en ferais part à ces personnes qui sont proches de ma personne et qui savent désormais que Tim n'est plus de ce monde.
Chloé l'a appris. Désormais je dois lui dire sans pour autant rentrer dans les détails. Je dois également la mettre en garde. Je ne veux en aucun cas que ce soit elle qui parle de mon petit frère. Premièrement parce-que ça ne regarde pas les gens et deuxièmement parce-que c'est mon histoire et si elle doit être racontée, elle sortira de ma bouche.
À l'aide de ma paille, je bois mon eau aromatisée à la violette puis une fois la gorgée bu, je m'amuse à faire tourner le liquide dans mon verre toujours à l'aide de ma paille dans le simple but de faire disparaître le malaise qui s'est installé depuis notre entrée dans ce restaurant bio.
Ça en devient très gênant. Je sais que c'est en grande partie à cause de moi mais ce n'est pas pour autant que je souhaite prendre la parole tout simplement parce-que je m'en sens pas capable. Le fait que mon ami soit au courant du décès de mon petit prince me refroidit. Tellement je ne sais ni quoi dire ni la regarder dans les yeux.
Je me sens sale. Très sale et je ne sais même pas comment devenir de nouveau propre. Comment le redevenir après avoir tué son frère ?
Je ne vois aucune issue à cela tant je suis impardonnable. Je baisse une fois de plus ma tête et joue nerveusement avec mon verre désormais vide. Je déglutis difficilement et attends patiemment que la blonde prenne la parole pour faire disparaître cette gêne entre nous deux.
Et quelques minutes plus tard, la voix de la blonde se fait entendre mettant un point à ce silence.
— Stephen s'est inquiété pour toi, me dit-elle.
— Oh, répondis-je simplement surprise.
— C'est tout ce que ça te fait ?
— Que veux-tu que ça me fasse ? lui demandais-je en fronçant mes sourcils.
— Je n'en sais rien.
Je hausse donc mes épaules lui démontrant clairement que je ne souhaite pas entendre une quelconque conversation sur Stephen. Pas que je ne le veuille pas. Tout simplement parce-que je trouve que ça n'a pas sa place aujourd'hui.
Et ça la blonde le comprend.
— Je ne voulais pas tu sais.
Elle fait référence à Timeo. J'inspire donc fortement et pour la toute première fois depuis notre arrivée dans ce restaurant, mes prunelles brunes s'empressent de faire face aux prunelles bleues de Chloé.
— Je le sais. Tu ne savais pas. Ce n'est pas de ta faute.
— Je m'excuse. Je n'aurais pas dû en parler devant tout le monde mais au fond de moi, je pensais qu'ils étaient plus ou moins informés Bruna.
— Lucie était l'unique personne au courant du décès de mon frère. Désormais tu l'es également et j'espère vraiment que tu garderas cette histoire pour toi.
Je lui fais confiance et j'espère vraiment que ce n'est pas pour rien.
— Tu peux me faire confiance, me dit-elle en recouvrant ma main de la sienne.
— Bon maintenant que tu le sais, je peux partir, dis-je en retirant sa main de la mienne.
Chloé voulait juste s'assurer que ce n'était pas un rêve. Elle voulait une confirmation et maintenant qu'elle a cette confirmation, je ne vois pas pourquoi je resterais dans cette vaste pièce entourée de toutes ses personnes plus inconnues les unes que les autres.
Être dans ce restaurant me donne presque la nausée pour cause principale la nourriture que je n'arrive plus à ingurgiter normalement depuis quelques jours mais aussi à cause de mon malaise à être entourée. Ici, je ne me sens pas bien. Je ne veux pas me forcer pour finir au sol inconsciente. Alors autant mettre un terme à cette sortie maintenant.
— Mais..je n'ai pas fini, rétorque la blonde.
— On finira plus tard Chloé.
Je sais que ce n'est pas bien ce que je fais actuellement. Accepter sa demande de déjeuner avec elle pour au final boire qu'un verre et de lui mettre un stop -je dirais- dix minutes plus tard.
— J'ai besoin de savoir comment tu te sens depuis cet incident et comment se fait-il que Timeo ne soit plus de ce monde mais surtout pourquoi tu gardes sa mort secrète ? s'exclame-t-elle froissé.
Froissé comme si je devais lui rendre des comptes vis-à-vis de mes histoires personnelles. Or que non. Je veux bien affirmer son doute qu'elle avait concernant mon frère mais cela ne veut pas dire que je veux rentrer dans les détails.
Parce-que de un : je ne le veux pas et de deux : ça me fait beaucoup trop de mal. Et elle devrait le savoir plus que quiconque étant donné qu'elle vient de perdre sa tante.
Chloé ne veut pas me réconforter mais mettre un point à sa curiosité. Ce qui m'irrite rapidement.
De ce fait, je lui dis :
— Ne compte pas sur moi pour assouvir ta curiosité vis-à-vis de mon histoire.
— Q..quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Il ne s'agit pas de curiosité. Tu te trompes Bruna.
— Ah ouais ? Dans ce cas pourquoi veux-tu rentrer dans les détails alors que je ne le souhaite pas ? m'exclamé-je sèchement.
— Tout simplement parce que je m'inquiète pour toi. Écoute je comprends que tu ne veuilles pas en parler mais je crois que ça te ferait du bien de le faire mais ce n'est pas pour autant que je vais t'obliger à le faire. Je sais très bien ce qu'on ressent dans ce genre de situation et jamais ô grand jamais, je ferais une telle chose. Crois-moi.
Je passe une main dans mes cheveux que je devrais couper puis tout en soufflant, je me dis qu'à cause de la pression que je ressens mes craintes s'approfondissent et j'en deviens méchante et sur les bords paranoïaques.
Chloé ne voulait pas être curieuse. Elle voulait tout simplement m'aider et une fois de plus, je suis monté sur mes grands chevaux.
J'ai tiré des conclusions trop vites.
— Ok..excuse-moi, finis-je par dire en attrapant mon sac.
— Non ce n'est rien, répond-elle accompagner d'un bref signe de main.
Je hoche donc la tête et tout en lui souriant je quitte précipitamment le restaurant dans lequel je commençais sérieusement à étouffer.
Quelle idée à la con d'être venue ici quand même.
J'aurais dû m'en douter qu'il allait finir par croiser mon chemin. Il ne cesse de m'envoyer des messages et des appels que je ne fais qu'ignorer depuis quelques jours.
Si j'avais su qu'en rentrant de ce restaurant Stephen serait à quelques mètres de ma maison, jamais je ne me serais déplacé de ma chambre à ce restaurant. Putain.
De plus, j'aurais pu le contourner d'une manière ou d'une autre mais il fallait que je sois scotché devant l'écran de mon téléphone. Si j'avais fait plus attention jamais je ne me serais cogné contre son torse. Malheureusement ça s'est passé et aucun retour en arrière n'est possible.
Je vais devoir trouver une bonne raison pour pouvoir écourter cette transaction.
— Te voilà enfin, dit le brun froidement.
Froid comme avant.
— Je suis pressé. Je dois rejoindre mes parents, lui dis-je en passant près de lui.
Mais celui-ci n'étant pas en accord avec ma personne m'attrape par le bras et m'oblige à rester auprès de sa personne. Beaucoup trop près d'ailleurs.
— Tes parents ? Avec ces mêmes parents qui t'ignorent et avec qui tu es en froid ? Ne me prend pas pour un idiot. Je sais très bien que tu n'as rien à faire.
— Je voulais dire mon parrain, ma cousine et mon chat blanco. Je me suis trompé ça arrive non ?
— Ton chat vit chez ton parrain maintenant ? me demande surpris le brun.
— Ouais. Ça manquait de place chez mes parents, mentis-je.
— Ça m'étonnerait. Ta maison est immense.
— C'est ce que je te dis. Ça manquait de place.
Je hausse mes épaules et me prépare à reprendre mon chemin mais la voix du brun s'élève à nouveau m'arrêtant donc.
— Pourquoi tu m'as ignoré cette semaine ? me demande-t-il avec une petite pointe de tristesse dans sa voix.
— C'est ce que tu as également fait avant que je ne le fasse. Et non, je ne t'ignorais pas puisque tu l'avais précédemment fait mais parce-que j'avais besoin d'être seule. Voilà tu as ta réponse maintenant je peux rentrer chez moi ?
— Non. J'ai besoin de parler avec toi un peu. Tu m'as manqué, m'avoue-t-il en lâchant mon bras.
— Je t'ai manqué ? Vraiment ? demandais-je en riant jaune.
— Ouais. Pourquoi j'ai l'impression que tu as du mal à y croire ?
— Tout simplement parce-que tu as une petite amie et que je trouve que dire ça c'est très déplacée. C'est comme si tu jouais sur plusieurs tableaux.
Stephen me regarde avec une mine totalement perdue. Il fait désormais semblant de ne pas comprendre mes dires et ça m'énerve davantage. Ce n'est pas possible d'être aussi con et joueurs en ce qui concerne les filles.
Il est tout sauf un coureur de jupons, me souffle ma conscience.
Il ne l'a jamais été. Quand il est en couple, il est droit. Il ne joue pas et surtout il est fidèle. Quand il a dit que je lui avais manqué, je pense qu'il me disait ça sur le plan amical et rien de plus.
Au fond de moi j'aurais aimé que ce soit autre qu'amical mais je dois faire avec. Il a une copine maintenant. Je dois prendre mes distances avec lui.
— Je pourrais en dire autant te concernant, s'exclame soudainement le brun en soufflant.
— Quoi ? demandais-je complètement perdue.
— Je t'ai vu embrasser la blonde. Je ne savais pas que tu étais en couple avec elle. Sinon je ne me serais pas autant rapproché de toi. Tu aurais dû me le dire. Maintenant je passe pour un con.
Sans même pouvoir me contrôler j'explose de rire. Il croit vraiment que nous sommes un couple avec Perrie ? Il est complètement à côté de la plaque. C'est donc pour cette raison qu'il m'ignorait ces derniers temps.
Rapidement je reprends mon sérieux et lui dit :
— Je peux savoir ce qui te fait rire ?
— Ta supposition complètement stupide. Ce n'est pas parce-qu'on m'a embrassé sans mon accord que je suis en couple avec cette personne.
— Tout comme je ne fais pas de l'inceste Bruna. Cette fille n'est pas ma copine mais ma sœur qui est revenu de Miami. Je devais te la présenter mais tu es partie comme une fusée désorientée. Je peux savoir pourquoi ?
— C'est juste que Chloé avait parlé de mon frère et je n'avais pas apprécié. Je n'aime pas qu'on parle de Timeo, lui dis-je honnêtement en baissant ma tête.
— Mais pourtant quand j'en parle, tu ne réagis pas de cette façon. Chloé a vraiment dû dire quelque chose de grave pour que tu réagisses de cette façon.
— C'est différent. Le sujet était différent tout comme la personne. Un jour tu comprendras certainement pourquoi je réagissais ainsi et pourquoi mes parents ne me parlent plus.
Stephen me regarde avec une mine interrogative. Le connaissant je sais qu'il tente de comprendre mes dires mais je sais tout autant qu'il va laisser tomber dans à peine une minute étant donné qu'il n'aime pas réfléchir pendant des lustres et qu'au fond mes mystères ne l'intéressent pas.
C'est pour l'une de ses nombreuses raisons que je me permets d'être autant ouverte avec lui.
— Ok, dit-il avant de reprendre, Bon et si tu m'expliquais pourquoi Perrie t'a embrassé ?
— Très bien mais tu devras aussi m'expliquer pourquoi ta sœur est revenue.
— Pas de problème.
Il me sourit et tout en attrapant ma main dans la sienne nous partons de mon quartier pour rejoindre un coin dans lequel nous serons tous les deux tranquille pour faire nos petites confidences.
Main dans la main j'ai cette drôle d'impression de me comporter comme un petit couple avec Stephen. Et je sais qu'en voyant son regard se poser sur nos mains entrelacées, il a la même impression que la mienne.
À ses côtés, je me sens étonnamment plus heureuse et plus en sécurité et je sais qu'à cette simple pensée ce n'est pas que de l'amitié que je ressens pour lui. Mais bien plus. Et je sais que je ne devrais pas pour plusieurs raisons l'une d'elles est mon futur départ pour Londres ou la France mais c'est plus fort que moi.
Avec lui je me sens bien. Je suis heureuse.
Mais comment est-ce que ça se finira une fois la raison du décès de mon frère découvert ?
Ce chapitre n'est pas vraiment intéressant surtout niveau action mais celle-ci arrive très rapidement.
Merci pour les +28k de vues. Nous sommes bientôt aux 30k de vues et c'est vraiment énorme. Je ne pensais pas que cette fiction aller vous plaire alors merci beaucoup d'être là.
Et bon courage pour les examens -surtout pour l'histoire- qui commencent ce lundi ! Je sens que je vais bien galérer ! Bonne journée les gars.
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