Chapitre 15.
Point de vue de Stephen.
Ayant une ouïe assez performante j'entends toute la conversation des filles. Surtout ce que cette pimbêche de Chloé dit à Bruna. À l'entente de ses mots aussi doux que du miel -notez l'ironie- l'envie de frapper la blonde s'éveille en moi mais je dois me contenir malheureusement.
Je ne peux pas la frapper pour la simple et bonne raison que c'est une fille et qu'il m'est impossible de lever la main dessus.
Pourquoi n'est-elle donc pas un mec ? Je lui aurais remis les idées en place en moins de quelques secondes. Je n'aime pas qu'on s'adresse de cette façon à la petite brune qui occupe toutes mes pensées depuis un certain temps. Depuis l'année dernière plus particulièrement mais encore plus ces dernières semaines.
Je ne lâche pas du regard ma brune qui vient de quitter précipitamment le restaurant.
Elle était en panique d'ailleurs. Son expression de son visage l'a trahi. Bruna a tendance à cacher toutes ses émotions sous un masque mais depuis ses révélations que j'ai trouvé un peu bizarre vis-à-vis de sa famille et plus précisément son petit frère, je fais d'avantage attention.
Quelque chose ne va pas. Je le ressens en passant mes journées avec elle. En parlant avec elle. En déchiffrant ses sous-entendus et les expressions qu'elle adopte. Je m'inquiète énormément pour elle et encore plus quand je remarque qu'elle ne se nourrit plus vraiment et que ses malaises sont de retour.
Mes prunelles se déposent sur le plateau de la belle brune et je remarque que la moitié de celui-ci est encore plein. Merde pourquoi ne mange-t-elle pas ? Je lui demanderai quand j'en aurais l'occasion et j'espère qu'elle jouera cartes sur table avec moi.
Sinon, je n'hésiterais pas à l'attacher sur une chaise dans ma cave ainsi je lui ferais cracher le morceau en la torturant. Bonne idée, nan ? Non cette idée est définitivement tordue.
—— Wesh pourquoi tu es bloqué comme ça sur la table du sexe faible ? me demande Chad en me poussant légèrement.
—— Je me demandais juste comment Brooklyn a pu supporter cette pétasse plus de deux années. Sérieusement mec comment tu as fais ?
—— Je l'aimais.
—— L'amour rend aveugle, s'écrit Chad dans tout le restaurant attirant la plupart des regards sur nous.
Je lui tape dans la main montrant ainsi que je lui donne raison pour la toute première fois depuis que nous nous connaissons. Il ne dit pas que des conneries. Chad peut se montrer intelligent parfois. Je dis bien parfois hein.
—— Eh les mecs, ça va ou quoi ? demande soudainement la voix peu masculine de Calcium.
Le calcium s'installe à notre table avec un plateau bien chargé. Celui-ci s'attaque de suite à ses frites qu'il a mélangées avec des patatoes. Tout en avalant sa portion de frite comme un vrai petit pore, il s'essuie les mains et reprend la parole s'adressant à moi.
—— Mec, ma frangine elle est en kiffe totale sur toi, me dit-il.
—— Je m'en fous.
—— C'est tout ce que tu as à dire ? me demande-t-il en riant légèrement.
—— Bah ouais. Qu'est-ce que tu veux que je te dise d'autre ? Ta frangine ne m'intéresse pas du tout.
—— Je te comprends. Elle est grave moche et conne. Comment un beau gosse comme toi pourrait sortir avec ça ? S'exclame-t-il en riant comme un con.
—— Abuse pas gros. Mali est jolie et beaucoup plus intelligente que toi, dit Brooklyn en soupirant.
—— Puis ce n'est pas une question de physique. Je m'en balance de ça. C'est juste qu'elle m'intéresse pas puis c'est ta soeur jamais je pourrais.
Question de principe je dirais.
—— Je pense surtout que c'est une bonne petite brune répondant au nom de Bruna qui te bloque. Tu es amoureux d'elle, pas vrai James ? me taquine Chad en me pinçant la joue.
Je lui tape sèchement la main pour qu'il laisse ma joue tranquille. Une fois débarrassé de cet abruti fini, je relève les yeux et fais face aux regards malicieux des mecs. Je soupire exaspéré.
—— Il dit n'importe quoi. Je ne suis pas amoureux de Bruna.
—— Pour ma défense sachez que je ne suis pas le seul à l'avoir remarqué. Même Lucie l'a vu.
Excédé par cette petite merde, je lui mets un coup de pied contre sa cuisse. Chad surpris tombe de son siège et je souris satisfait.
—— Vous voyez comment il réagit. Il ne veut juste pas assumer d'ailleurs je ne sais même pas pourquoi ? Aurais-tu peur de te prendre une crampe mon cher ami ? me demande Chad en me souriant.
Et qu'il en rajoute une couche. Comment pourrais-je faire pour me débarrasser de ce crétin aux grandes oreilles ?
—— C'est beau d'être amoureux. Pourquoi ne pas l'assumer ? demande Brooklyn.
—— Surtout que la petite à l'air de bien apprécier le petit. Je pense sincèrement que tu as ton ticket, dit Chad.
Il a cru que Bruna était un manège ou quoi ?
—— Vous formez un beau petit couple en plus, ajoute le nouveau célibataire.
—— Bruna elle fait genre qu'elle ne t'apprécie pas. Mais elle ment. C'est juste une espèce de couverture vis-à-vis d'elle pour ne pas avoir mal ou un truc du genre. Elle t'aime bien alors fonce mon pote avant que l'un de ses bâtards te la prenne.
—— Heureusement que tu me le dis Chad. J'allais gérer la petite mais maintenant que je sais que mon grand tatoué est amoureux d'elle, je ne ferais rien. D'ailleurs j'ai même une petite idée pour te filer un coup de main, ajoute au final Calcium.
Je lui lance un regard très noir dans le but de le faire changer d'avis mais celui-ci semble particulièrement enchanté face à cette toute nouvelle mission.
—— Ne fait rien. J'ai dix-huit ans. Je suis assez grand pour me débrouiller mec.
—— Très convainquant ton speech. Dois-je te rappeler que tu aimes Bruna depuis la seconde ou du moins le collège ? rit Calum.
—— Je ne l'aime pas, rétorquais-je froidement.
—— Ouais et mon père c'est Jésus.
—— Maintenant que tu le dis, avec les cheveux longs et sa barbe...commence Brooklyn qui fut stoppé d'un coup par la boule de papier mouillé de coca qu'il vient de recevoir venant tout de Calum.
—— Mon père, le Jésus il t'encule.
—— Excuse, je suis pas zoophile moi.
Je regarde les deux garçons s'envoyaient des piques tout en riant légèrement. Cependant je n'arrive pas à me lâcher complètement depuis que Bruna a franchi la porte avec cette mine inquiète sur le visage.
Je ne peux pas rester là s'en rien faire. Je dois aller prendre la température. Peut-être qu'elle a besoin de moi. Je dois y aller avant qu'elle ne s'enfonce davantage dans la tourmente dans laquelle elle semble être depuis quelque temps désormais.
Bien qu'elle soit très mystérieuse vis-à-vis de son état de santé et sa vie privée, je sais qu'elle ne va pas aussi bien qu'elle prétend l'être. Je le sens. Je le perçois à ses moindres faits et gestes.
Je dois l'aider et c'est ce que je vais faire. Je trouverais la personne coupable de mal-être si intense et à partir de cette trouvaille, le processus s'enclenchera. Je la guérirais. Peu importe le temps que ça prendra.
Petit chapitre sous le point de vue de Stephen pour faire patienter le temps que le prochain sort. Qu'en pensez-vous jusqu'à maintenant de l'histoire ?
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