Chapitre 12.
L'orage grognait de plus en plus fort. Il ne s'était pas encore montré mais il n'allait pas tarder. La pluie, elle avait déjà pris place dans les rues New-Yorkaises. Il pleuvait énormément. Je devrais peut-être rentrer une espèce de force invisible m'en empêcher assez bizarre n'est-ce-pas ?
Je vagabondais pieds nus dans les rues sans trop savoir où j'étais. Cependant plus je marchais plus le lieu dans lequel cette force m'emmenait me disait quelque chose. Et en effet cette rue était l'endroit exact où Timéo est partie. Pourquoi suis-je ici maintenant ?
Je cesse donc toute activité et tente de comprendre cette situation mais une petite main s'empare de la mienne et toutes mes craintes prennent leurs envoles à la vue de mon petit frère.
—— Ce n'est pas de ta faute, me souffle-t-il en me souriant.
Il est tellement beau. Il n'a pas changé d'un pouce.
—— Timeo, dis-je de soulagement en le voyant.
Sa petite main resserre la mienne.
—— Ce n'est pas de ta faute, répète-il.
—— Ça l'est. Je n'aurais jamais dû t'emmener ici. Pardonne-moi Tim.
—— Je voulais seulement des bonbons et tu voulais me faire plaisir, s'exclame-t-il en souriant de toutes ses dents.
—— Certes mais j'aurais dû faire plus attention. Si j'avais été plus...
—— Non. Il ne faut t'en vouloir grande soeur parce-que ce n'est pas de ta faute. Bruna s'il te plaît soit heureuse. Arrête de t'en vouloir et vit ta vie, au moins pour moi, me demande-t-il.
Les larmes gagnent rapidement mes iris. Celles-ci dévalent tout le long de mes joues sans même que je n'aie le temps de mettre un stop à ces dernières. La petite main de Timeo, toujours dans la mienne me tire afin que je me mette à sa hauteur ce que je fais rapidement. Il caresse du bout de ses doigts mes joues et tranquillement essuient mes perles salées.
—— Ne pleure plus. Parce-que quand tu es triste, je le suis aussi grande soeur. Je veille sur toi désormais.
—— C'est difficile sans toi ici. Plus rien n'a de sens.
Mon frère n'a que cinq ans et j'ai l'impression qu'il en a vingt tant il parle avec facilité et maturité.
—— La vie vaut la peine d'être vécue. Ne gâche pas ta chance d'être en vie. Vit pour toi et cesse de retourner ce n'est pas bon pour la morale. Tu dois faire les bons choix maintenant. Fais-le avant d'être complètement détruite s'il te plaît. Fais-le.
Et suite à ses paroles, il disparaît. Je panique et regarde tout autour de moi dans l'espoir de revoir mon petit frère mais rien. Il n'est plus là. Où est-il ? Je ne comprends pas ce qui s'est passé ni même ce qu'il voulait me faire entendre.
Et avant-même que je n'aie la chance de reprendre ma marche afin de retrouver Timeo, je sursaute et me voilà revenue dans le monde réel.
Perdue suis-je en me réveillant de ce rêve. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais qu'est-ce que c'était bon de ressentir la présence de mon frère à mes côtés. D'entendre à nouveau sa voix. Revoir sa petite bouille qui n'a pas changé. Ce rêve avait l'air tellement réel.
C'est la première fois depuis son départ que je rêve de lui de cette façon-là. Douce et reposante. D'habitude quand Timeo apparaît dans mes rêves cela se transforme rapidement en un mauvais cauchemar.
Durant cette mauvaise phase le dernier moment que j'ai passé avec lui tourne en boucle. Plus il passe, plus il devient horrible. Des paroles plus ignobles les unes que les autres sont dites. Le sang et les cris sont présents. C'est en partie à cause de ce genre cauchemar que mon sommeil a été perturbé.
La tête en feu à cause du mal de tête que je ressens depuis deux jours se fait de nouveau ressentir et je pousse un gémissement de douleur avant de retomber dans mes oreilles la couverture jusqu'aux lèvres. Je crois que je suis malade.
—— Tu as besoin d'un médicament ? me demande soudainement une voix masculine comme étant celle de mon père.
Je sursaute de surprise. Qu'est-ce que mon père fait dans ma chambre tout en prenant de mes nouvelles par l'intermédiaire d'un médicament. Ça me surprends énormément étant donné qu'il me parle juste pour des futilités depuis plus de deux années.
—— Non ça ira merci, lui dis-je en lui souriant timidement.
Je referme mes paupières en sachant que cette conversation vient de s'achever parce-que mon père n'ira jamais plus loin que ça. C'est ainsi qu'il fonctionne depuis deux années. Mais une fois de plus à ma grande surprise, il s'approche de moi tout en reprenant la parole.
—— Tu dois être malade. Veux-tu aller chez le médecin ?
—— Ce n'est qu'un mal de tête. Est-ce que ça va Papa ? lui demandais-je inquiète.
Il n'a pas l'air d'être dans son assiette et ça m'inquiète fortement.
—— Ouais. Je vais bien mais toi est-ce que ça va ? Je n'en ai pas l'impression.
Mon géniteur s'assoit à mes côtés dans mon lit et me fixe de manière intense. Il essaie de lire en moi comme il l'a toujours fait auparavant mais désormais ce n'est plus une chose qu'il peut faire. J'ai changé. Plus personne n'est capable de lire en moi tout simplement parce-que je me suis renfermé sur moi me créant une belle et forte carapace.
—— Ça va je te dis.
J'aimerais tant être honnête avec mon père et lui dire combien je suis triste de notre situation actuelle. Que j'aimerais retrouver ma famille. Qu'ils me manquent tant mais non, je ne le ferais pas.
Parce-que mon père va me rejeter tout comme le fait ma mère et ça fait tellement de mal. Je ne souhaite pas ressentir ce sentiment de nouveau.
—— Tu sais si ça ne va pas très fort tu peux rester à la maison demain. Ce n'est pas bon d'aller en cours malade, s'exclame-t-il en posant une main contre mon front afin de regarder si je suis chaude.
—— Maman crierait. Ce n'est rien j'irais au lycée.
—— Je m'occupe de ta mère ne t'inquiète pas reposes-toi.
Mon père dépose un baiser sur mon front puis se relève les mains dans ses poches. Il s'avance jusqu'à ma porte et toujours de dos, il me dit :
—— Je t'aime ma fille ne l'oublie pas. J'ai beau être un vrai connard parfois avec toi mais je t'aime et tu restes ma fille. Malgré ton erreur je prendrais toujours soin de toi d'une manière ou d'une autre, dit-il d'une voix émue.
Sur ces mots il s'enfuit de ma chambre sans même se retourner une dernière fois. Je suis littéralement choqué par ce qui vient de se passer. Pourquoi ce retournement de situation ? Pourquoi ce soudain changement de comportement alors qu'il crie haut et fort qu'il me déteste ?
Je ne comprends plus rien. Suis-je enfermé dans un rêve ou suis-je bien et bel dans la réalité ? Je n'arrive même pas à discerner le vrai du faux. Je ne comprends plus rien. Vraiment.
Et j'ai besoin de comprendre.
Je ne suis plus retourné en cours depuis deux grosses journées maintenant. Je suis resté cloîtré dans ma chambre pour me reposer mais aussi parce que mes parents ne sont pas là depuis dimanche et je ne sais pas où ils sont et je n'ai pas cherché à savoir.
Mes amies n'ont cessé de prendre de mes nouvelles tant elles étaient inquiètes. Je les ai rassurés en tant que bonne amie que je suis. Puis depuis, je ne fais que regarder une série qui s'appelle Skam. J'aime beaucoup l'histoire qu'elle raconte en plus de ça ce sont des épisodes à durées réduites. Un point bonus en plus.
Alors que je suis à fond dans un épisode de la troisième saison, une vibration provenant de mon téléphone me perturbe. Je l'attrape donc en soupirant et lit le message qu'on vient de m'envoyer.
673 645 342 : Je suis en bas de chez toi. Ouvre ta fenêtre.
Numéro inconnu. Avant-même que je n'aie le temps de chercher qui peut être le destinataire de ce fameux message, un autre arrive.
673 645 342 : Stephen.
Stephen ? Qu'est-ce qu'il fait ici ? Qu'est-ce qu'il me veut ?
De Bruna à Stephen : Qu'est-ce-que tu me veux ?
De Stephen à Bruna : Ouvre.
Intrigué je m'exécute et pars lui ouvrir ma fenêtre. Autrefois je n'aurais même pas été curieuse et je n'aurais meme pas pensé à ouvrir ma fenêtre tandis que lui ne m'aurait jamais envoyé un message tout en venant chez moi. Surtout qu'il a cours.
Le mystérieux brun arrive rapidement à ma fenêtre tel Troy Bolton dans High School Musical. Je lui apporte un peu de mon aide en déposant ma main sur son avant-bras. Je le hisse donc.
Et une fois qu'il est bien en sécurité, je lui demande :
—— Qu'est-ce que tu me veux ? aboyais-je.
—— Je m'inquiétais pour toi. Depuis ton malaise, je ne t'ai plu vu et je m'inquiétais.
—— Très bien. Maintenant que tu as vu que j'étais en bonne santé, tu peux repartir Stephen, lui dis-je en repartant dans mon lit.
Je reprends mon ordinateur portable et saisis mes écouteurs dans l'optique de reprendre mon épisode mais en remarquant que le brun est toujours debout en plein milieu de ma chambre, je déclare :
—— Si tu as peur de tomber, tu peux sortir par la porte mes parents ne sont pas là.
—— Je reste ici.
—— Quoi ?
—— J'ai l'air de parler chinois débile ? me demande-t-il en retirant sa veste et ses chaussures pour se mettre à l'aise.
—— Pendant que tu y es va te faire du thé.
—— Bonne idée, remarque-t-il en prenant place dans mon lit à mes côtés.
Je le regarde d'une manière totalement ahurie. Ce mec n'a vraiment aucune gêne. Le pire de tout ça ce n'est pas qu'il fasse comme si il était chez lui mais qu'il fasse genre que nous sommes des amies de longues dates.
Je dirais que nous sommes des vieilles connaissances et rien d'autre. Je me demande vraiment pourquoi il agit de cette manière.
—— Tu regardes quoi ? me demande-t-il en remontant la couette sur son corps.
—— Sérieusement ?
—— Sérieusement quoi ? feigne-t-il de ne pas comprendre.
Je lâche un soupir d'agacement et décide de ne pas aller plus loin vis-à-vis de ce sujet de conversation sachant que toute manière je n'aurais pas mes réponses. Autant profiter du moment présent au lieu de se prendre la tête.
—— Skam. C'est une série norvégienne. En gros elle raconte. Les petits et grands conflits qui ponctuent le quotidien d'une bande de lycéennes d'Oslo.
—— En gros c'est du plus belle la vie français, se moque-t-il.
—— Eh critique pas plus belle la vie. Ce n'est pas si nul que ça risquais-je Sinon, Skam c'est dix mieux que la série française que je n'ai pas honte de regarder sois dit en passant.
Stephen est le seul au courant pour cette série qui part vraiment en bordel ces derniers temps. Cette série française n'est pas non plus une addiction mais quand je la visionne ça me détend.
Je ne sais plus trop comment il a su pour cette série mais il me semble que c'était lors d'une heure de permanence. J'étais avec ma classe et il était avec la sienne. J'étais assise avec Lucie et lui avec Brooklyn. J'étais devant lui. Lui derrière. Et malheureusement je regardais un épisode en discrétion mais pas assez puisqu'il l'a découvert.
Stephen a même été regarder le début de cette série afin de savoir ce qu'elle valait. Un flop total d'après lui.
—— Je connais Skam. J'ai regardé vite fait, m'avoue Stephen en me fixant.
—— Tu mens. Tu n'as pas regardé vite fait comme tu dis mais tu as regardé la série entièrement.
—— Tu me connais trop bien, lâche-t-il en soupirant Allez passe un écouteur débile.
Je ne relève pas le petit surnom affectueux et lui donne mon écouteur droit rose fluo. Je me replace correctement dans mon lit que je partage désormais avec mowgli et remets en route l'épisode cinq de la saison trois de Skam.
Et nous passâmes une bonne fin de journée.
Hello la team. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ? Vous avez passé une bonne journée ? Le soleil est-il revenu chez vous ? Moi oui et ça fait un bien fou !
Qui est en vacances ? Et qui est en Zone B et qui comme moi attend avec impatience les vacances ?
Que pensez-vous de ce chapitre ? J'ai vraiment adoré l'écrire. J'espère qu'il vous aura plu autant qu'à moi. Bonne nuit 💕
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