Chapitre 11.

Tout en regagnant le couloir principal me menant tout droit vers les casiers des élèves un violent mal de tête apparaît. Je cesse donc toute marche et m'appuie contre un mur orangé tout en déposant mes deux mains contre mes temps dans l'espoir d'atténuer cette douleur mais celle-ci s'intensifie.

Des vertiges surviennent également.

Je dois me rendre à l'infirmerie maintenant avant que je ne fasse à un malaise. Épuisée et en manque de nourriture je sais d'avance que ce mal de tête et ces vertiges précéderont sûrement à un malaise.

Cependant je ne réussis pas à reprendre ma marche pour me rendre là-bas puisqu'un crétin que j'ai nommé Greg vient de me barrer la route.

—— Je t'ai acheté des fleurs, me dit-il en me souriant de toutes ses dents.

C'est une très belle attention venant de sa part mais aujourd'hui et plus particulièrement maintenant je n'ai pas la tête à le remercier ni même à partager un peu de mon temps avec lui seulement pour des fleurs. Il y'a plus grave. Comme mon cas en ce moment même.

—— Ok. Peux-tu me laisser passer maintenant ?

—— Tu pourrais au moins prendre mes fleurs. Tu sais j'ai séché deux heures de cours juste pour t'acheter ces magnifiques marguerites, me dit Greg vexé.

—— Ce n'est pas le moment.

—— Tu n'es jamais contente bon sang ! J'essaie d'être un mec bien et de te faire plaisir au dépit de ma stupidité extrême mais toi..même pas tu as un peu de reconnaissance envers mes efforts. Tu te fais désirer et ça commence sérieusement à me saouler mais vraiment.

Je regarde autour de moi espérant qu'une de mes amies passe dans les alentours mais je me rends rapidement à l'évidence ; elles mangent.

En même temps il est midi. Elles sont au réfectoire soit à faire la queue, soit à m'attendre sur une table. Je devrais peut-être envoyer un message à l'une des filles pour qu'elles viennent m'aider mais je n'ai pas le temps de sortir mon téléphone que je sens un liquide chaud glisser de ma narine droite. Je saigne. Cool.

Il ne manquait plus que ça.

—— Tu pourrais au moins me répondre.

—— Greg s'il te plaît appelle Lucie. Elle est à la cantine, lui demandais-je poliment.

—— Ah non. On doit discuter tous les deux. Pas de Lucie, rétorque celui-ci.

Putain. La brune est la seule à savoir quoi faire dans ces moments-là. J'ai souvent fait des malaises à ses côtés et depuis elle sait comment faire. Comment prendre "soin"  de moi avant que la situation ne dégénère. J'ai besoin d'elle maintenant mais ça Greg ne semble pas le comprendre.

Il ne voit même pas que je ne vais pas bien. Comment pourrait-il comprendre que Lucie m'est d'une très grande utilité dans un tel moment ?

—— Gre...

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que je tombe soudainement dans les pommes. Je l'avais prédit et malheureusement je n'ai rien pu faire désormais, je suis plongée dans l'inconscience.

Je bois un grand verre d'eau accompagné d'un sucre puis une fois ceci fait -sous le regard- de l'infirmière Daphné je dépose le verre en plastique sur la table grise.

Celle-ci note quelques informations à mon sujet depuis mon entrée dans cette pièce. Je ne suis pas arrivé inconsciente mais consciente.

Je ne suis resté que quelques secondes dans l'inconscience. Au début j'étais un peu paumé, je ne savais pas ce que je faisais au sol ni pourquoi je saignais et que Greg était totalement paniqué. J'ai essayé de lui soutirer quelques informations d'ailleurs mais le brun ne me répondait pas.

Il était inquiet et très paniqué. Heureusement Calum ou du moins répondant au surnom de Calcium un ami de Stephen était dans les parages et a pu me prêter maintes fortes.

Calum a pris contrôle de la situation et porté jusqu'à l'infirmière puis après être resté quelques minutes à mes côtés voulant s'assurer que tout allait bien, il m'a quitté pour aller prévenir mes amies.

—— Bruna as-tu mangé aujourd'hui ? me demande Daphné.

—— Je n'ai bu que de l'eau.

—— Pourquoi ?

—— J'ai appris une mauvaise nouvelle concernant mon parrain. Je suis très proche de lui de ce fait je suis très inquiète et quand je suis dans cet état, la nourriture ne passe pas.

Je n'ai pas encore eu confirmation vis-à-vis de mes doutes mais j'ai comme ce mauvais pressentiment que la maladie est revenue et que cette fois-ci Michael n'aura pas autant de chances qu'il y'a des années en arrière.

Je devrais être plus optimiste mais ces dernières années l'optimisme chez moi n'existe plus. Mais je n'espère qu'une seule et unique chose : qu'il guérisse -si la maladie est revenue- tout simplement parce-que mon parrain ne mérite pas ça.

Il est hors de question que je regarde coulé comme je l'ai fait avec mon petit ange. Hors de question.

—— Très bien. Je comprends tout à fait ta situation mais tu devrais faire des efforts. Il faut que tu  t'alimentes. D'après tes antécédents que j'ai lus dans ton dossier tu as eu quelques problèmes..

—— Problème qui n'existe plus. Je sais ce que fais désormais. C'est jusqu'en ce moment mon parrain n'est pas bien ce qui me pousse à agir de la sorte. Je n'ai pas vraiment dormi cette nuit. La fatigue était la source de mon malaise.

Pourquoi toutes les personnes que je côtoie me font le même refrain ? Je sais bien qu'ils s'inquiètent car je n'ai pas un passé très glorieux vis-à-vis de l'alimentation mais ce n'est pas en manquant un repas que je rechuterais à nouveau.

Je fais très attention depuis que j'ai guéri. Je connais mes limites et je ne l'ai pas encore atteintes alors qu'ils cessent tous de s'inquiéter pour rien.

—— Si tu sens qu'un moment tu risques de retomber dans la maladie, il faut que tu viennes m'en parler. C'est très important Bruna.

—— Je le ferais, dis-je en roulant des yeux.

—— Très bien.

Je lui lance un maigre sourire et me relève de la chaise sur laquelle j'étais assise depuis quelques minutes afin de repartir en cours mais la voix de l'infirmière m'arrête dans mon élan.

—— Où vas-tu ? me demande-t-elle en fronçant les sourcils.

—— Bah en cours, lui répondis-je en haussant les épaules.

Où veut-elle que j'aille ?

—— Il serait préférable que tu te reposes. Je vais prévenir tes parents pour qu'ils viennent te reprendre.

—— Non non. Ça va beaucoup mieux. Je vais retourner en cours de toute manière je n'ai que deux heures, ça ira, m'exclamais-je en mettant mon sac contre mon dos.

Il ne faudrait pas que je fasse déplacer mes parents seulement parce que j'ai fait un malaise, ils m'en voudraient énormément d'avoir interrompu leurs activités quelques qu'elle soit.

Je ne suis peut-être pas au top de ma forme mais je finirais cette journée sans déranger mes parents.

—— Merci et bonne journée, dis-je en souriant à Daphné qui me regarde embêté, inquiète ?

Et tout en soufflant de soulagement, je quitte les lieux tout en me dirigeant droit vers la salle d'attente. Une fois les pieds dans celle-ci, je suis surprise d'apercevoir mon amie, Lucie attendre avec une mine très inquiète installée sur le visage.

Dès qu'elle me voit celle-ci saute sur ses pieds et me rejoins en quelques enjambées.

—— Est-ce que ça va ? me demande-t-elle en me souriant timidement.

—— Je vais bien merci. Pourquoi m'as-tu attendu ? À cause de moi, tu loupes tes cours.

—— Si tu savais à quel point tu es beaucoup plus importante que ces cours merdiques. Comment se fait-il que tu es fait ce malaise ?

—— Je n'ai pas mangé et j'étais fatigué.

Lucie serre ma main dans la sienne me montrant ainsi qu'elle n'est pas d'accord avec ce que je viens de lui apprendre.

—— Pourquoi ?

—— Juste par rapport à mon parrain, lui dis-je simplement ne voulant pas aller plus loin dans mes explications.

Ce sont mes problèmes et non les siens. Je ne compte pas l'embêter avec ces derniers. La brune doit avoir des problèmes beaucoup plus graves que les miens. Puis il faut dire que je suis une personne plutôt mystérieuse vis-à-vis de ma vie privée.

Je n'aime pas faire part de celle-ci tout simplement parce que j'ai l'impression de me plaindre. Je reconnais que mes problèmes ont un degré de gravité mais ce n'est pas pour ça que j'irais me confier car je pars du principe que dans la vie il y'a plus grave.

—— Tu ne veux pas m'en parler c'est ça ? me demande-t-elle triste.

—— Ce n'est pas contre toi. C'est juste que je ne m'en sens pas prête. Je ne ressens pas le besoin de me plaindre. Chacun a ses problèmes c'est ainsi que la vie fonctionne.

Dans la perte et la douleur constante qui vous ronge constamment.

—— Mais ce n'est pas te plaindre. Ton raisonnement c'est du grand n'importe quoi ma grosse. Tu sais depuis son départ, tu es beaucoup trop renfermé sur toi-même et ce n'est pas bon, me dit Lucie.

Lucie est la seule au courant du décès de mon petit Timéo mais elle ne sait pas de quelle façon. Je refuse de lui dire parce que la culpabilité et la honte me rongent.

Je ne veux pas qu'on me regarde comme le pire des monstres qui puissent exister sur cette terre. Mes parents me regardent déjà comme tel et c'est assez difficile de le supporter alors n'allons pas rajouter une couche.

—— S'il te plaît, m'exclamais-je auprès de ma meilleure amie qui comprends instantanément qu'il faut changer de sujet.

Je sais que ça ne lui plaît pas et qu'elle aimerait continuer cette conversation afin de percer ma carapace mais elle sait tout autant que s'il elle le fait, je serais perdue à jamais. 

—— Je t'ai pris des barres au chocolat au distributeur pour que tu manges. Et je te préviens tu n'as pas intérêt de refuser ces barres ! me dit Lucie en sortant les cinq barres au chocolat.

Je scanne les barres afin de voir laquelle pourrait passer sans que je n'aie envie de tout vomir la seconde d'après. Celle avec l'emballage est celle qui me donne le plus envie.

Au chocolat au lait avec du caramel fondant à l'intérieur l'une de mes préférées. Je choisis donc celle-ci sous les yeux amusés de ma meilleure amie.

—— Comme par hasard, tu choisis celle que Stephen t'a achetée.

—— Stephen ? demandais-je surprise.

—— Il était très inquiet. D'ailleurs il voulait attendre avec moi mais cette enflure de Bellick l'a renvoyé en classe.

—— Pourquoi serait-il inquiet ? Je ne suis pas une personne importante à ses yeux. C'est absurde ce que tu me dis.

—— Tout simplement parce qu'il t'aime bien le petit et ça tu le sais. Mais tu préfères faire l'ignorante parce-que tu flippes à l'idée que ces sentiments soient réciproques, s'exclame-t-elle en riant comme une dingue.

—— Tu racontes que de la merde. Le seul sentiment qui règne entre nous c'est la haine.

Évidemment je ne ressens aucune haine envers Stephen. La haine est bien grand mot pour être utilisé
surtout vis-à-vis de lui. Je pense seulement que les mots je ne l'apprécie pas plus que ça sont parfaits pour décrire notre relation.

—— C'est ce que toi tu dis. Pas ton coeur chérie.

Et comme réponse mes iris se lèvent au ciel ce qui fait rire de plus belle la brune. Pense-t-elle sérieusement avoir raison ? Elle délire complètement et comme bonne amie que je suis, je la laisse dans son délire. Elle finira par comprendre qu'elle a tort.

Stephen et moi-même nous nous sommes jamais aimés et ce n'est pas demain la veille que ça arrivera.

Oups..j'ai parlé trop vite.

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