Chapitre 08.


Point de vue de Stephen James :

Je rentre dans la salle de permanence avec le téléphone scotché à l'oreille. Et je récolte instantanément le regard noir du nouveau surveillant. Il s'appelle Denon, il me semble. Prénom chelou mais original.

—— Maman je suis dans la permanence, je te laisse, braillais-je en prenant place sur une place du fond.

—— Tu abuses quand même. On devait aller manger chez ta grand-mère aujourd'hui.

—— Une prochaine fois.

—— C'est ce que tu me dis toujours mais à la dernière minute tu as un problème, râle-t-elle.

—— J'aime pas les choux de Bruxelles.

Ma mère me fait une leçon de morale le temps de quelques secondes sur les choux de Bruxelles de ma grand-mère avant de raccrocher sans oublier sa phrase fétiche à mon égard. C'est-à-dire Fais attention à toi mon fils, je t'aime fort.

Et je souris inconsciemment tout en lui disant que je ne suis plus un bébé pour faire genre mais si vous saviez combien j'aime entendre ma mère me dire de telles choses. Je dépose mon téléphone sur la table blanche et regarde un peu partout et aperçois un de mes vieux potes dans la salle de permanence. Calum. Je sais pas vous, mais moi son prénom me fait penser au mot calcium. D'ailleurs c'est même son surnom.

—— Hé Calcium bien ? crié-je.

Bien et toi ?

—— Tranquille. Pourquoi tu es encore collé toi ? lui demandais-je.

—— Prof de français mec. Je voulais aller aux chiottes donc je lui demande mais genre elle ne voulait pas me laisser sortir pour aller pisser parce-que je ne l'ai pas dit en français. Je suis donc sortie sans sa permission et me voilà ici. Et toi pourquoi tu es là ? me demande-t-il en prenant sa bouteille de jus.

À mon avis ce n'est pas que du jus de fruit à l'intérieur connaissant Calcium. Je cesse de fixer sa bouteille de jus et reprends la parole pour lui répondre mais le surveillant décide de mettre un terme à notre conversation en prenant la parole.

—— Hé les filles il vous faut des biscuits et du thé ? 

—— Bonne idée. Mais genre à la place du thé ramène-nous des bonnes bières mec, s'exclame Calum.

—— Hood commence pas. Tais-toi et fait ton DM. Si je vous revois parler à deux, ce n'est pas deux heures de colle que vous ferez mais six, nous menace-t-il.

Liberté d'expression il connaît ? Je ne pense pas. Bon le bon point c'est que je peux faire la discute avec quelqu'un d'autre. Et ce quelqu'un d'autre n'est autre que Bruna. Je tourne la tête vers la droite et l'aperçois assise au fond vers les fenêtres avec les écouteurs dans les oreilles. Et souvent quand elle a les écouteurs aux oreilles ça veut dire qu'il ne faut pas la faire chier en lui parlant mais évidemment je suis l'exception à la règle.

Je récupère donc mon sac et mon téléphone et change de place pour être plus près d'elle. Une fois de nouveau installé près de ma proie préférée, je ne perds pas de temps et lui tape la discute.

—— Tu vas où habiller comme ça après ? lui demandais-je en la poussant d'un coup de main.

Elle ne réagit même pas. Elle m'ignore carrément. Je prends son écouteur droit et l'approche de mon oreille pour savoir ce qu'elle écoute et je ne peux m'empêcher de lâcher un rire. Elle écoute du Disney, elle est sérieuse ? Elle n'a pas passé l'âge pour ça ?

—— Tu n'es pas sérieuse là ?

—— J'écoute ce que tu veux, me répond-elle froidement.

—— Bruna Watson, dix-huit ans, jeune femme au caractère de cochon est en réalité une vraie fragile. Elle n'écoute pas du rap de gangster mais en réalité du Disney et plus précisément du roi lion. N'est-ce pas trop enfantin ? dis-je en la fixant.

—— Ça tue du roi lion, interagit une blonde au regard bleu électrique.

—— Je t'ai demandé toi ? lui demandais-je sèchement.

La blonde en question soupire et se retourne me laissant seul à seul avec la brune. Sérieusement c'est quoi cette manie de s'incruster de cette manière dans les conversations des autres ? En plus on se connaît même pas qu'elle reste à sa place. Qu'est-ce que j'aime pas les blondes de ce genre.

—— Qu'est-ce que tu fais ici ? me demande Bruna en retirant son écouteur gauche.

—— Je joue aux billes ça se voit pas ?

—— Haha c'était d'une hilarité impressionnante.

—— Je sais on me dit souvent que je ferais facilement carrière dans l'humour, repris-je. 

La brune lâche un énorme soupir et me fait une nouvelle fois face. Cette fois-ci en me détaillant de haut en bas. Je sais que je suis d'une beauté surprenante mais bon il faut que ça cesse, elle me met mal à l'aise là.

—— Je vais bientôt rougir si tu continues, lui dis-je en riant légèrement.

La petite brune me regarde mal à l'aise que je l'ai prise la main dans le sac. Évidemment celle-ci décide d'inventer un mensonge à deux francs.

—— Je ne te regardais pas. J'étais juste dans mes pensées.

Elle aurait pu s'investir dans son mensonge. Déjà que celui qu'elle m'a raconté hier n'était pas fameux. Sérieusement ses pleures n'avaient en rien l'esprit de joie du fait que sa tante déménage en Espagne. Bruna a ouvertement insulté mon intelligence hier près de cimetière. Je ne suis pas con au point de ne pas reconnaître quand une personne est au plus mal. Et c'était son cas.

—— C'est ce qu'elles disent toutes, m'exclamais-je avant de reprendre Sinon toi ça va ?

— Je vais bien. Pourquoi est-ce que ça n'irait pas ?

—— À toi de me le dire. Hier tu n'allais pas bien n'est-ce pas ?

—— Je suppose que ça t'arrive aussi non ?  C'était juste un coup de mou et rien de plus. Maintenant cesse de m'en parler et lâche-moi, dit-elle en remettant sa musique dans les oreilles.

Je décide de ne pas faire mon lourdaud auprès d'elle. Une première chez moi d'ailleurs. Mais aujourd'hui c'est juste une exception je dirais. J'ai l'impression que la brune ne va pas du tout bien et je n'ai pas envie de l'enfoncer davantage en l'embêtant.

Ça me fait tout drôle de voir cette dernière triste. Je ne l'ai jamais vue ainsi depuis les années collèges. Bruna a toujours le sourire aux lèvres, elle rigole toujours et ne pleure jamais et quand elle m'a foncé dessus hier et que je l'ai vue dévastée, je me suis senti tout bête. J'étais comme choquée. Et la seconde d'après je me suis tout autant dévastée que Bruna pour je ne sais quelle raison.

J'ai également pris conscience que la brune n'était peut-être pas celle qu'elle prétend être. C'est-à-dire la fille tout heureuse qui a toujours le sourire aux lèvres quoi qu'il arrive. Mais il ne faut pas oublier que
parfois derrière des sourires se cache un profond mal-être. Les masques existent et Bruna semble en avoir enfilé un ..mais pourquoi ? D'après ses amies et mes sources Bruna est l'exemple typique de la princesse vivant dans son royaume parfait.

Elle a une famille aimante. Elle a des amis géniaux. Elle fait ce qu'elle aime. Elle a de l'argent. Elle est entourée. Elle a tout ce qui lui faut pour une vie parfaite alors pourquoi serait-elle mal ? Mais encore une fois, nous ne savons jamais ce qui se passe dans les vies des autres. Sa vie n'est peut-être pas aussi parfaite qu'elle le laisse paraître. Je vais devoir creuser pour connaître les dessous de son histoire. Bon sang ! Pourquoi est-ce que je me prends autant la tête pour une fille comme elle ?

Elle n'a aucun intérêt pour moi. Je lâche un soupir et sentant un regard brûlé sur ma peau, je relève les yeux et aperçois la blonde de tout à l'heure me fixer en souriant.

—— Qu'est-ce que tu veux toi ? lui demandais-je agressivement.

Je déteste qu'on me regarde de cette manière.

—— Rien. Je me disais juste que j'allais devoir être davtange vigilante, me dit-elle.

—— Quoi ? Qu'est-ce que tu dis comme merde toi encore ?

—— Elle est à moi ne l'oublie pas. Reste loin d'elle. C'est tout ce que j'ai à dire, s'exclame-t-elle en se levant pour quitter la pièce.

C'est quoi cette embrouille encore ?




À votre avis qui est cette blonde ? Et qu'est-ce qu'elle mijote ?


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