Point de vue de Stephen James.

Je regarde avec insistance Brooklyn qui ne cesse de s'étouffer avec son joint. Ce qui me fait rire. Le mec voulait à tout prix fumer pour se faire passer pour un gros dur en fumant cette merde et le voici en train de cracher ses poumons tant le joint n'est pas fait pour lui.

-- Ouais, ce n'est pas pour toi le joint. Allez balance cette merde, lui dis-je en tapant son dos.

-- Il faut juste que je m'y habitue. Je dois tirer dessus encore.

-- Tu crois vraiment qu'en fumant, tu passes pour un dur ?

-- Euh bah ouais.

-- Oublie vite cette idée. Tu es plus ridicule qu'autre chose mec, m'exclamais-je en attrapant son joint.

Je me débarrasse du bâtonnet ce qui me vaut un regard ahuri de la part de Chad. Je viens de jeter de l'argent par la fenêtre dira-t-il, mais évidemment ce n'est pas pour ça qu'il me regarde de cette manière. Chad étant un gros consommateur de cigarette et tout le bordel qui suit aurait aimé finir le joint.

-- Tu aurais pu penser à moi, gros. J'ai plus assez pour me prendre de quoi fumer et tu balances ce pauvre joint comme ça. Sans pression.

-- Ramasse le, lui dis-je en haussant mes épaules.

-- Ouais bonne idée.

Chad récupère donc le joint et le fume dans la seconde qui suit sans même tenter de le nettoyer. Ce mec est vraiment un gros dégueulasse. Un rien ne l'arrête. J'aurais pu écraser le joint en question avec la semelle de ma chaussure dégueulasse, il l'aurait quand même ramassé pour le fumer.

-- Tu as fumés quoi ? Demande soudainement une voix féminine.

Je tourne ma tête vers ma droite et aperçois la copine de Brooklyn, Chloé. Il a été pris la main dans le sac. Je crois que ça va chauffer pour lui.

-- Rien. Mes yeux ils sont justes fatigués.

-- Prend moi pour une débile en plus ! Tu m'avais promis que tu n'allais pas refumer ! Éclate la blonde.

Il aurait pu trouver mieux comme excuse quand même. Qu'est-ce qu'il est débile. Pourquoi suis-je ami avec des crétins pareils sérieusement ? Je mérite mieux.. Quoi que...je suis aussi débile qu'eux. On sait maintenant pourquoi nous sommes aussi proches. La débilité a été l'élément qui nous a rapprochés. Qui a fait que nous nous sommes bien entendus immédiatement.

Je décroche mon attention du couple en ayant déjà marre de les entendre crier dans tous les sens justes pour un foutu joint et cherche du regard la gamine dans l'espoir de la faire chier afin de me sortir de l'ennui mais cette dernière n'est pas présente. Pourtant, elle était là aujourd'hui. Je l'ai aperçu dans les couloirs ce matin.

Elle ne doit pas être loin.

-- Non, elle n'est pas là, dit soudainement Lucie.

À cause d'elle, je viens de frôler la crise cardiaque. Je lâche un juron et pose mes yeux sur la brune qui est désormais à mes côtés. Je ne l'avais même pas entendue arriver. Il faut dire qu'elle est très discrète dans ce genre de situation.

-- La prochaine fois, préviens quand tu arrives, lâchais-je.

-- Bon tu attaques quand ? me demande-t-elle ignorant complètement ma dernière phrase.

-- Tu racontes quoi comme merde toi ? lui demandais-je en fronçant les sourcils.

-- Ah commence pas à faire le mec qui ne sait pas de quoi je parle. Tu crois que j'ai pas remarqué ta petite manigance pour te rapprocher de ma brunette en toute discrétion ? Je ne suis pas débile. Je sais que tu en pinces pour elle. Bon en même temps comment ne peut pas la kiffer ? Sérieusement je serais lesbienne, y'a bien longtemps que je me serais jeté sur elle. Je ne sais pas comment tu fais pour te retenir.

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire face à son monologue. Sérieusement, elle croit vraiment que j'aime bien Bruna ? La petite elle délire complètement. Mais bon je ne peux pas lui en vouloir, elle n'a pas toute sa tête. Étant bébé, elle a dû être bercée trop près du mur ce qui explique son manque d'intelligence et son côté nana tout droit sorti de la psychiatrie.

-- Tu pars loin. Je ne ressens rien pour ta brunette pas même de l'attirance physique. J'aime bien juste la charrier et ça s'arrête là.

-- Tu mens. Tu crois vraiment pouvoir m'embobiner comme ça ? Ça marche peut-être sur tes débiles de potes mais pas sur moi. Eh tu connais le dicton qui aime bien, châtie bien ? Et bah celui-ci vous correspond parfaitement bien toi et Bruna, s'exclame Lucie avec les yeux brillants.

-- Sinon où est-elle ? lui demandais-je ignorant délibérément son dernier monologue.

-- Oh elle te manque c'est ça ? Tu as vu, sans même le vouloir tu la cherches et ça constamment. Arrête de te voiler la face et attaque avant qu'un renard plus rusé que toi te passe devant.

Un renard plus rusé que moi ? Impossible. Je suis le meilleur dans cette catégorie. Personne ne peut dépasser le maître, je dis bien personne.

Je claque ma paume de main contre son front dans le but de lui faire du mal. Comme ça, elle comprendra qu'il ne faut jamais dire des choses aussi débiles qu'elle et pourtant, je vous assure il faut y aller pour que ça le soit.

-- Elle est où ? Et avant que tu ne dises quoi que ce soit, c'est juste que je m'ennuie et j'aimerai la faire chier pour me détendre avant la reprise des cours.

Au fond de moi, je sais que ce n'est pas que pour embêter Bruna. Je veux juste savoir où elle se trouve et avec qui, étant un grand curieux..

-- Je n'en sais trop rien. Liam est venue nous la prendre. Il paraît qu'il doit lui dire des trucs très importants. Mais elle devrait arriver d'ici dix minutes, enfin je pense.

Je fronce les sourcils à l'entente du prénom Liam. Je croyais qu'elle ne voulait plus lui adresser la parole ? Dans ce cas, pourquoi partage-t-elle carrément un déjeuner avec lui ? C'est complètement insensé.

-- Oh, dis-je simplement avec une mine déçue scotchée sur le visage.

-- Ne t'inquiète pas. Elle en veut plus de ce mec. Bruna est tout à toi et rien qu'à toi. En plus de ça vous allez super-bien ensemble genre ça colle physique et mentalement. Deux beaux attardés ensemble quoi, dit-elle en riant.

Malgré-moi, en entendant ces mots, un sourire s'affiche sur mon visage. Et je reste silencieux ne sachant pas quoi dire. La meilleure amie de Bruna se charge de mettre fin à ce silence gênant en me disant :

-- Si vous deux ça doit arriver alors je serais la plus heureuse. Mais je te préviens Stephen, si tu lui fais du mal, je te tue. Ma copine mérite tout le bonheur du monde après tout ce qu'elle a traversé. Je ne tiens pas à la ramasser à la petite cuillère alors fait bien attention à toi sinon..il se pourrait bien que je t'arrache les yeux, me prévient-elle en me souriant de toutes ses dents.

Je ne sais pas pourquoi cette brune ne cesse de dire que je vais finir en couple avec sa meilleure pote. Sait-elle que Bruna et moi-même n'avons rien en commun et que nous nous détestons ? Je décide donc de la laisser dans son propre délire.

Et durant l'attente de voir la gamine arriver mes pensées se sont constamments dirigées vers elle. Lucie a dit qu'elle avait traversé pas mal d'épreuves et qu'elle a dû la ramasser à la petite cuillère. Ce que je comprends c'est que Watson cache énormément de chose mais ça me choque pas tant que ça, je l'avais remarqué. Cependant Watson serait-elle malheureuse ? Maintenant ça me tiraille l'esprit et ça me fait vraiment chier parce que je suis censée en avoir rien à faire de cette gamine ! Je ne devrais pas me soucier d'elle..

C'est à cause de Lucie ça ! C'est juste que je suis un mec qui s'inquiète toujours pour un rien et qui se soucie facilement de l'état de santé des gens, même ceux que je n'aime pas et rien de plus. Et pourtant au fond de moi, je sais que ce n'est pas à cause de Lucie ni même de ma bonté, non c'est plus profond que ça. Dans quelle merde suis-je ?