Chapitre 02.

Le ciel sombre de ce vendredi soir annonce un temps orageux agrémenté d'une bonne averse. Ce qui me fait sourire. Grâce au mauvais temps, je pourrais m'endormir plus rapidement. Beaucoup déteste le mauvais temps. Le craigne. Ce qui n'est pas mon cas.

J'adore le temps pluvieux pour la simple bonne raison qu'il m'aide à me sentir beaucoup moins seule. Et que mes insomnies sont beaucoup moins présentes et violentes. Tout en fixant le ciel sombre, je prends la décision de quitter ma chambre pour rejoindre la cuisine. Je dois trouver ma mère et lui faire part de mes revendications. Il faut que je tente le tout pour le tout.

Lui faire changer d'avis. En entrant dans la cuisine, je fus très surprise d'apercevoir ma mère derrière les fourneaux. Il y a fort longtemps que ma mère avait arrêté toute activité dans cette cuisine. Désormais nous avions une cuisinière à notre disposition car ma génitrice appelée Élie ne veut plus rien faire depuis sa disparition. Ça me fait plaisir de la voir reprendre ses dernières activités. Peut-être change-t-elle et donc ça voudrait dire qu'elle est moins indulgente.

—— Que fais-tu de bon ? lui demandais-je en prenant place sur un tabouret haut.

—— Rien qui ne te concerne, lance-t-elle froidement.

Je roule des yeux face au ton qu'elle emploie avec moi. Je me suis faits de fausses idées. Ma mère n'a pas changé. Toujours la même.

—— J'aimerais savoir si c'est possible de changer de lycée. Ce qui voudrait dire que je changerai d'orientation.

—— Non.

—— Mais Maman, le commerce c'est de la merde. Je n'aime pas ce que je fais, mon avenir est en jeu.

Ma génitrice souffle d'exaspération me montrant clairement que cette conversation lui met les nerfs.

—— Je m'en fous. Tu continues point final.

—— Pourrais-tu comprendre que c'est mon avenir et non le tient ?

—— Aurais-tu pu comprendre qu'il était mon avenir ? Dans la vie on paie toujours nos erreurs, lance-t-elle sèchement.

Je baisse ma tête face au coup bas que vient de me faire ma mère. Je pensais qu'elle avait compris que ce n'était pas de ma faute. Que cet événement tragique est arrivé sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. J'aurais tant aimé que ça ne se passe pas de cette manière. Qu'on ne m'enlève pas cet être cher mais tout s'est passé si rapidement.

—— Maman, je pensais que tu m'avais pardonné. Que tu avais compris que ce n'était pas de ma faute, commençais-je avant d'être coupé par la voix haineuse de ma mère.

—— N'espère pas acquérir mon pardon. Je t'en voudrais jusqu'à la fin de ma vie, ce qui est arrivé est entièrement de ta faute. Tu es impardonnable.

Je voulais juste lui faire plaisir ce dix-huit décembre et rien de plus. Si j'avais su ce qui allait se produire, jamais je n'aurais mis un pied dehors. Je serais resté bien sagement dans cette maison. J'aimerais tant réparer mes erreurs et avancer mais il faudrait d'abord que mes parents me pardonnent, pour le faire.

—— Très bien.

—— Tu devrais quitter la cuisine. Ton père à des invités et il ne faudrait pas que tu fasses tâche dans le décors ni même que tu gâches cette soirée, me dit-elle en passant de l'eau sur ses légumes verts.

Ma mère m'aime beaucoup. Notez l'ironie. Beaucoup se seraient déjà énervé et auraient balancé les quatre vérités à la personne qui vous traite de la sorte mais pour moi ça m'est inconcevable que je puisse manquer de respect à ma mère, malgré qu'elle ne se gêne pas pour le faire. Mais au fond du compte, je ne peux pas lui en vouloir je lui ai faits du mal.

—— Bon dans ce cas, je sors.

—— Fait ce que tu veux.

Sur ces mots, je quitte la cuisine pour rejoindre ma chambre et une fois dans celle-ci, je récupère mon téléphone qui était posé sur ma coiffeuse et texte Lucie.

De Bruna à Lucie :  Pour quelle heure dois-je être prête ?

Je n'ai même pas le temps de reposer mon téléphone sur le meuble blanc qu'un nouveau message apparaît sur mon écran. Lucie. Elle doit être scotché h24 sur son téléphone pour me répondre aussi vite.

De Lucie à Bruna :  21 heures. Je passe te prendre ?

De Bruna à Lucie :  Non. Je viens avec ma voiture, à toute.

Je repose mon téléphone et pars dans la salle de bain directement dans ma salle pour m'apprêter pour cette soirée. En espérant que cette soirée m'apaise me dis-je à moi-même en me regardant dans le miroir installé au-dessus de le lavabo.

***

J'entre dans ce bar que je connais bien et me dirige directement vers le barman sans même regarder si mes amies sont déjà ici. L'employé de ce fabuleux endroit me reconnaît de suite et me sourit de toutes ses dents. Je m'approche donc de ce pas vers lui, et me pose à sa hauteur.

—— Salut ! Ça fait un bail que je ne t'avais pas revu ici, s'exclame Josh en me souriant.

—— Le temps m'a manqué. Tu me sers comme d'habitude ?

En réalité, j'avais un paquet d'heure devant moi mais j'avais des tas de séries à rattraper. J'ai donc choisis cette option qui est beaucoup mieux que de vagabonder dans un bar.

—— De suite.

Josh me lâche le temps de quelques minutes pour la préparation de mon cocktail sans alcool. Je choisis donc ce moment pour repérer mon groupe d'amies, que je repère rapidement. Elles sont au fond de la salle près du billard. Alors que mon visage avait peint un magnifique sourire celui-ci s'évapore suite à la vue du visage de ce petit con. Mais qu'est-ce qui fait ici ?!

—— Tiens ma belle, s'exclame la voix de Josh.

—— Merci.

Je récupère mon verre puis pars rejoindre mon groupe d'amies qui est constitués de Lucie, Hollande, Kaila et Chloé. D'ailleurs c'est peut-être à cause d'elle que les garçons sont ici. Étant donnée que cette dernière est en couple avec Beckham qui est ami avec Stephen. J'aurais su, je ne serais pas venue. Cette soirée ne m'apaisera.

En arrivant près du billard, il m'est impossible de ne pas toucher à la boule blanche qui est destinée à taper sur une autre. Et celui-ci qui joue n'est autre que Stephen. C'est pour ça que ma main glisse malencontreusement sur cette boule qui part de l'autre côté du tapis.

—— Évidemment la gamine est obligée de faire chier son monde, s'exclame le brun en soufflant.

—— Ta gamine préférée, le rectifiais-je.

—— C'est toi qui le dit.

Je hausse les épaules d'une manière enfantine et pars rejoindre les filles qui sont assises sur des banquettes d'un rouge bordeaux très ancien.

—— Salut, dis-je en prenant place en face d'elles.

—— Finalement tu as pu te libérer ! Je suis contente, s'écrit Lucie en me prenant dans ses bras.

—— Aussi mais je l'aurais été tout autant si Stephen ne serait pas ici.

—— Hé je ne suis pas sourd. Je t'entends ! S'écrit-il.

Toujours faut-il qu'il mette son grain de sel dans une conversation.

—— C'était le but, m'écriais-je à mon tour.

—— Je les ai invités, me dit Lucie.

—— Quoi ? Je pensais qu'ils étaient là parce que Chloé est ici. Pourquoi as-tu fait ça ?

Lucie me regarde avec un énorme sourire aux lèvres et je roule des yeux en comprenant. La brune a donc lancé son idée de nous mettre en couple avant la fin de l'année. Pense-t-elle sérieusement que nous sommes faits l'un pour l'autre ? Stephen et moi-même on se déteste et ce n'est pas pour rien. Lui et moi sommes incompatibles.

—— Nous sommes incompatibles. Abandonne immédiatement ton sale idée.

—— Qui n'est pas compatible ? s'exclame soudainement une voix masculine.

Encore lui. Je tourne la tête sur ma droite et l'aperçois assit à mes côtés. Déjà que monsieur intervient dans chacune de nos conversations, il faut qu'en plus de ça qu'il vienne prendre place à mes côtés. Alors qu'il y a d'autres places libres ailleurs.

—— Ça ne te regarde pas. Lucie je ne veux rien de tout ça et surtout pas avec lui alors arrête tout de suite. Tu ne ferais que perdre ton temps.

—— Je ne trouve pas. Magnifique, glisse-t-elle en souriant.

Elle quitte la table suite à ses mots me laissant plus ou moins seule sur cette table avec lui. Chloé est encore présente mais cette dernière est occupée à nettoyer les amygdales de son mec pour se rendre compte que je suis assise à cette table. En plus de ça, je ne peux même pas quitter ma place étant donné que le tatouer me bloque le passage.

—— La prochaine fois, vient en string, commente-t-il en scannant ma robe.

—— C'est une bonne idée. Merci. Maintenant bouge j'aimerais passer.

—— Tu dis “ S'il te plaît mon roi préféré peux-tu lever tes jolies fesses de cette banquette pour que je puisse passer ” et je te laisserai passer.

Je le regarde en deux fois pour voir s'il est sérieux et évidemment il l'est. À croire qu'il est juste venue pour me faire chier toute la soirée. À coup sûr c'est ça ! Il est tellement obsédé par moi qu'il lui est impossible de se passer de moi plus d'une journée. En même temps sans moi, on s'ennuie rapidement.

—— Plutôt crevé soit tu te pousse soit je passe sur toi.

—— Bonne idée. Comme ça j'aurais une vue admirable sur ton fessier, s'exclame-t-il en prenant une gorgée de mon cocktail.

—— Mais c'était mon verre ! dis-je en frappant sa main droite à l'aide de la mienne.

—— C'était comme tu dis.

Ce mec est une vraie plaie. Si, je reste ici, je vais rapidement péter les plombs et ma soirée sera définitivement fichue. Je n'ai pas d'autre solution, je dois passer sur lui. Je recule mon verre de façon qu'il ne soit pas au bord de la table et qu'il se renverse sur moi. J'agrippe de ma main droite l'épaule gauche du brun et passe une jambe de l'autre côté de façon qu'elle soit à côté de sa cuisse.

—— J'aime quand elles sont entreprenantes, dit-il soudainement.

Stephen et ses remarques débiles.

—— Tu es répugnant.

—— Tu ne dirais pas ça, si tu serais dans mon lit et que je m'occuperai de toi.

—— Tu as une espèce d'obsession pour moi ça en devient affligeant, lui dis-je en souriant.

—— Oh oui. J'en ai bien une. Pour ton magnifique décolleté en ce moment même.

Je baisse instinctivement le regard vers mon décolleté et effectivement ma robe lui offre une vue admirable. J'avais trouvé la solution pour mon derrière mais en revanche, je n'avais pas pensé à mes seins. Merde ! Je ne devrais même pas penser à me cacher de cette manière, il devrait juste se retenir et ne pas me mater de cette manière.

—— Ola ça devient chaud là-bas, s'exclame soudainement la voix masculine de Chad.

Je descends rapidement des cuisses du brun. Il faut dire que j'étais dans une position assez explicite. Je ne sais même pas pourquoi, je suis resté discuter avec lui en étant à califourchon. Après je m'étonne que ma meilleure amie se fasse des idées.

—— La prochaine fois, Chad  ferme ta gueule si c'est pour dire ça, lançais-je à l'encontre de Chad qui rigole.

Je lève les yeux au ciel pour la énième fois de la journée et pars rejoindre les filles de l'autre côté de la pièce, laissant ainsi les garçons et mon cocktail de côté. Au final, cette soirée s'avéra être cool. Et ça grâce aux blagues et allusions perverses d'un mec que je suis censée ne pas aimer.


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