» chapitre 8
Avertissement : ce chapitre contient une scène à caractère sexuel.
À proximité de la résidence, les alentours étaient relativement calmes. Jisung avait pris un taxi pour rentrer, il ne se sentait pas capable de prendre le métro avec tout ce qu'il avait bu. C'était vraiment exceptionnel qu'il boive autant et demain, il aurait sûrement une belle gueule de bois. Heureusement, le week-end était enfin là. Il monta jusqu'à l'appartement et traversa le couloir, titubant légèrement. Il avait la vision un peu floue, et l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds. Il fouilla dans sa sacoche pour en extirper la clé magnétique. Il la passa devant le boîtier et un petit bruit indiqua que la porte était déverrouillée. Il la poussa, elle était plus lourde que d'habitude. Ou peut-être que était-ce lui qui avait moins de force.
Dans le hall, il soupira et se débarrassa de ses chaussures. Il passa devant le petit miroir de l'entrée et s'observa un instant. Il avait vraiment une piètre allure. Les cheveux en bataille, la chemise débraillée et la cravate dénouée. Si Minho le voyait comme ça… Non, il valait mieux qu'il ne le voie pas.
— Quand même !
Jisung déglutit. Il tourna la tête vers la droite, et remarqua qu'une faible lumière provenait de la grande pièce à vivre. Minho allait sûrement lui passer un sacré savon. Il avança jusqu'au salon. S'il avait pu courir et disparaître quelque part, il l'aurait fait volontiers. Son petit ami était allongé sur le canapé, la tête soutenue par une main. Son regard était dur et sa mâchoire crispée.
— C'est à cette heure-ci que tu rentres ?
— Désolé, ça s'est éternisé.
— Et ça t'empêche de répondre à mes messages ?
Jisung roula des yeux. Il essayait juste d'être discret. En réalité, il s'était tellement amusé qu'il n'avait même pas fait attention aux messages de Minho. Celui-ci se leva et se dirigea vers lui. Une fois à son niveau, il fronça les sourcils en le détaillant de la tête aux pieds. Soudain, il attrapa le col de sa chemise pour l'écarter un peu. Jisung eut un mouvement de recul.
— Tu fais quoi là ? s'exclama-t-il.
— Je regarde si t'as pas des suçons.
— C'est ridicule !
Minho grimaça. Le souffle de Jisung venait de frapper son visage et il sentait l'alcool à plein nez.
— T'as picolé ?
— Ouais, et alors ?
— Combien ?
Jisung tira sur sa cravate pour la défaire, puis il la balança sur le dossier du canapé. Il tourna ensuite les talons dans l'espoir de quitter la pièce pour rejoindre la chambre, mais Minho lui saisit le poignet.
— Combien de verres ?
— Ça te regarde pas, siffla Jisung. Fous-moi la paix.
— Pardon ?
— Tu me fais bosser, tu veux que je prenne mes responsabilités et quand je sors avec des collègues tu me fais une scène !
L'emprise de Minho se resserra. Il était on ne peut plus énervé contre son petit ami. Il avait été relativement calme toute la semaine, il ne lui avait fait aucune remarque sur sa nouvelle activité, ne s'était pas plaint plus que ça, et Minho pensait vraiment qu'il s'était racheté une conduite. Peut-être que l'alcool parlait à sa place. Ou peut-être qu'il lui permettait d'enfin vider son sac.
— Je m'inquiète pour toi !
— Ah oui ?
— Oui ! Si je fais ça c'est parce que je n'ai pas envie que, si quelque chose m'arrive, tu te retrouves sans rien.
Jisung pouffa de rire.
— Bizarrement, ça te dérangeait pas de me sauter avant sans te soucier de mon avenir ! De toute façon c'est trop dur de bosser pour ton malade de chef commercial ! Tu crois que je vais faire ça toute ma vie alors que je pourrais me faire entretenir contre du sexe ?
Minho sentit son sang ne faire qu'un tour dans ses veines. Jisung ne semblait pas comprendre les enjeux de sa démarche et il restait convaincu qu'il pouvait tout obtenir contre quelques services charnels. Ça le mettait en rogne.
— Ah ouais, et c'est un vrai connard que personne aime ! Je te jure qu'il n'a pas intérêt à me faire chier !
— Arrête !
Minho tira sur le bras de Jisung pour l'obliger à le regarder dans les yeux. Il en avait marre de ses enfantillages. Ça n'avait que trop duré.
— Tu critiques Chan mais tu serais incapable de faire ne serait-ce qu'un huitième de ce que lui fait ! C'est un bosseur, pas un branleur comme toi. Finalement, j'aurais peut-être dû me le taper plutôt que de jeter mon dévolu sur un gamin capricieux !
— Bah super, j'en ai rien à foutre, tu vaux pas mieux que lui !
Minho resta bouche bée. C'était vraiment la première fois qu'il voyait son partenaire aussi désagréable. Jamais il ne lui avait parlé ainsi, jamais il n'avait été aussi impoli avec lui. Il l'avait un peu poussé à bout en osant dire une telle chose sur Chan, mais tout de même…
D'un geste brusque, Jisung s'extirpa de la poigne de Minho et se dirigea vers la salle de bain. Une fois à l'intérieur, il se passa de l'eau sur le visage pour tenter de se remettre les idées en place. Ça n'allait pas être suffisant, il avait besoin d'une douche. Il avait vraiment chaud et enclencha l'eau tiède, presque fraîche.
Pendant ce petit laps de temps, il ne cessa de penser à ce qu'il venait de dire à son petit ami. Il regrettait déjà, mais c'était trop tard. Il n'avait pas supporté d'entendre Minho parler d'une éventuelle relation avec Chan. Ça, ça l'avait vraiment blessé. Ça lui avait fait mal. Mais en même temps, il n'avait pas tort, il n'avait fait que dire des vérités. Des vérités qui piquaient son égo.
Il sortit de la douche et s'enroula dans un peignoir pour se sécher. Il ne voulait pas perdre Minho ou se le mettre à dos. Et il ne voulait pas non plus qu'il pense que Chan valait plus le coup que lui. Peut-être que professionnellement parlant il était meilleur que lui, mais Jisung avait un domaine où il excellait. Il quitta la salle de bain et pénétra dans la chambre. Il fut étonné d'y trouver son petit ami, allongé dans le lit, un livre à la main. Il était tard, Minho ne lisait jamais à cette heure-ci.
Jisung prit un nouveau boxer dans la commode pour l'enfiler. Il posa son peignoir sur le portant à côté du meuble et se glissa sous les couvertures. Doucement, sa main rejoignit la cuisse de son petit ami. Ce dernier interrompit sa lecture et ferma son livre.
— Quoi ?
Son ton cinglant fit déglutir Jisung. Il ne s'était jamais disputé aussi fort avec Minho, même quand il avait découvert tous ses mensonges. Il ne savait pas comment revenir vers lui, comment lui demander pardon. Il se glissa un peu plus vers lui jusqu'à se caler contre son torse. Il lui caressa le ventre et le sentit aussitôt se contracter.
— Minho…
Le concerné ferma les yeux et expira lentement. La voix de son petit ami était faible, tremblante, et ça lui faisait mal au cœur. Il avait peut-être été trop loin lui aussi, ils avaient chacun leurs responsabilités dans cette dispute. Jisung n'avait rien fait de mal après tout. Il était juste allé s'amuser avec ses collègues et c'était quelque chose de normal dans le milieu. Il s'était emporté, et Jisung aussi.
— Excuse-moi…
Minho soupira et se tourna vers son compagnon. Il saisit son visage entre ses mains et déposa un petit baiser sur ses lèvres. Ils n'avaient eu que peu de moments tous les deux et le soir, Jisung se couchait tôt. Ils avaient profité d'un peu d'intimité après son premier jour de travail, puis plus rien. Et la proximité leur manquait. Ils se manquaient.
— Excuse-moi aussi, je n'aurais pas dû m'énerver et te dire ça.
— Et moi j'aurais dû t'écouter et ne pas trop boire. Ça me fait dire n'importe quoi.
Minho afficha un petit sourire et il passa une main dans les cheveux encore humides de son petit ami. Il l'embrassa sur le front et lui murmura un « Je t'aime ». Jisung gloussa et se lova contre lui, le visage dans le creux de son cou.
— Je t'aime aussi Minho. Encore désolé.
— C'est bon, c'est tout.
— Je veux quand même me faire pardonner.
Pour lier les gestes à la parole, Jisung caressa le sexe de Minho par-dessus son boxer. Il hoqueta de surprise, c'était inattendu.
— Attends, tu devrais dormir, tu vas être crevé…
Jisung réalisa des mouvements plus appuyés tandis qu'il commençait à embrasser la peau de Minho à sa portée.
— Je veux pas te lâcher avant de t'avoir fait jouir.
Minho battit des cils. Il resta immobile, incapable d'empêcher son petit ami de descendre le long de son corps pour disparaître sous la couverture. Jisung lui embrassa le ventre, puis se permit de laisser sa langue vagabonder. La peau de son compagnon était déjà brûlante, en demande de ses attentions. Il continua à le toucher en même temps, faisant aller et venir la main sur son sexe. Il le sentait durcir sous ses caresses et les petits sons qu'émettait Minho lui donnèrent envie de continuer, et avec bien plus de passion. Il descendit son boxer et libéra son érection. Minho soupira de soulagement, mais sa respiration se bloqua quand Jisung saisit son membre entre ses doigts. Il le masturba ainsi pendant un bon moment, ne manquant pas de l'embrasser sur l'aine, d'y glisser son petit muscle rose jusqu'à la base de son sexe.
— Attends, lança Minho.
Jisung s'arrêta. Son petit ami recula la couverture afin d'être en mesure de le voir. Ils échangèrent un regard, puis un mince sourire. Minho était magnifique, avec ses petits yeux mi-clos, ses joues rouges et ses cheveux tombant sur son front.
— C'est bon ? questionna Jisung.
Son petit ami hocha la tête. Aussitôt, il reprit ses mouvements et ses baisers. Une main de Minho s'était plantée dans sa chevelure, l'autre avait saisi les draps. Il anticipait. Il savait à quel point Jisung était bon avec sa bouche et il en tremblait presque d'impatience. Il ne s'était pas attendu à ce qu'il prenne des initiatives, mais il n'en était pas peu satisfait. Plus il le touchait, et plus ses baisers se faisaient humides. Il s'approcha de nouveau de la base de son sexe et le contourna pour arriver à ses testicules. Il leur administra le même traitement et de sa main libre, il vint les malaxer. Minho essayait de rester dans le contrôle. Il n'allait tout de même pas se lâcher pour si peu. Même si « si peu » était déjà beaucoup, surtout quand c'était son petit ami qui lui faisait toutes ces merveilles. Il se mordit la lèvre lorsque son ventre se tordit de désir. Il imaginait tellement la suite…
— Je continue ?
Minho ouvrit un œil.
— Ma main ou ma bouche ?
La voix de Jisung était terriblement sexy. Là, dans l'esprit de son partenaire, rien n'avait plus d'importance que ce qu'il allait lui faire. Et il voulait que ce soit avec sa bouche. Sans vraiment se contrôler, il resserra sa poigne dans sa chevelure et donna un coup de bassin incontrôlé. Un petit grognement lui échappa.
— Ta bouche…
— Tu l'aimes ma bouche, n'est-ce pas ?
Un sourire en coin retroussa les lèvres de Minho.
— Oui, j'en suis même complètement fou. Alors suce-moi.
Jisung fut envahi d'un immense sentiment de satisfaction. Il adorait quand Minho lui parlait comme ça, quand il était ferme et qu'il lui donnait des ordres au lit. Il adorait lui faire plaisir, il adorait être sa chose dans la chambre. Ça l'excitait au plus haut point.
Il replongea vers son sexe et cette fois, il en suçota lentement le bout. Il y passa sa langue, recueillant le liquide qui s'était déjà écoulé. Il leva les yeux pour capter le regard de son petit ami, la langue sortie et les lèvres humides.
— T'es tellement beau…
Le regard de Jisung se fit encore plus perçant et il continua à jouer de sa langue. Minho resserra les doigts et le tira un peu par les cheveux, lui intimant de passer à la vitesse supérieure. Il avait besoin de sa bouche enveloppant son sexe. Jisung comprit et reprit son membre, le faisant glisser entre ses lèvres. Il le prit en entier et remonta aussitôt. Il instaura un certain rythme et quelques sons graves échappèrent à Minho. Il ferma les yeux, bascula la tête en arrière et se mit à rouler des hanches pour suivre la cadence à laquelle son petit ami le soumettait. C'était bon, c'était même divin. La bouche de Jisung n'avait jamais été aussi chaude et mouillée, ça lui faisait un effet monstrueux.
— Putain… souffla-t-il quand une explosion éclata dans son ventre. Putain, Jisung…
L'abdomen du concerné n'était pas dans un meilleur état. Entendre son petit ami prendre autant de plaisir et jurer le rendait faible. Quand ils couchaient ensemble, la voix de Minho était une bénédiction pour ses oreilles. Elle était parfois rauque, parfois aiguë quand le plaisir devenait trop intense. Il pouvait se montrer vulgaire et cru dans ses paroles, mais c'était délicieux à entendre. Jisung s'était vite habitué à tout ça, aux mots un peu obscènes et aux insultes. C'était satisfaisant que de voir cet homme d'affaires, propre sur lui, se lâcher une fois dans l'intimité.
— Putain… Ta bouche n'est pas bonne qu'à dire des mensonges…
S'il avait pu, Jisung aurait souri. Mais il se contenta de continuer à faire plaisir à son compagnon. Ce dernier ne le lâchait pas, son emprise sur ses cheveux était d'ailleurs de plus en plus forte et cela ne voulait dire qu'une seule chose : il allait bientôt jouir. Jisung accéléra le rythme et les gémissements de Minho se firent plus nombreux, plus rapprochés. Il donnait quelques coups de bassins incontrôlés et ses orteils se crispaient.
— Encore… Je vais venir bébé…
Minho n'en pouvait plus. Le plaisir le submergeait par vagues et il n'arrivait plus à se retenir de bouger. Jisung le prenait trop bien, il lui faisait perdre la tête. Il lâcha les draps pour s'accrocher à ses cheveux à deux mains. Il lui imposa la cadence, venant à la rencontre de sa bouche, cherchant désespérément à ce que l'orgasme le frappe. Et quand ce fut le cas, quand enfin une agréable sensation lui embrasa le bas-ventre, Minho se permit de pousser un cri. Jisung ne bougea pas, la semence de son petit ami se répandit dans sa bouche et quand il desserra sa prise sur ses mèches, il releva la tête et avala. Tous les muscles de Minho se détendirent et un long soupir fila d'entre ses lèvres.
— T'es trop bon Jisung…
Le concerné sourit avant de l'embrasser à pleine bouche. À cet instant, il se fichait bien de ce qui se passait au travail, de Chan et de ses exigences. Tout ce qui comptait était que Minho l'aimait et que lui aussi.
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