» chapitre 3
avertissement : ce chapitre contient une scène à caractère sexuel !
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Jisung émit un faible gémissement. La voix de Minho était peut-être terriblement sensuelle, mais il sentait à quel point il était énervé. Bizarrement, il adorait ça. Il avait déjà pu le voir contrarié à cause du travail et à chaque fois, cela finissait au lit pour que le jeune PDG puisse décompresser. Dans ces moments-là, Minho était particulièrement sauvage, mais aussi très attirant. Jisung appréciait particulièrement ces instants intimes. Quand son petit ami se donnait à fond pour faire redescendre la pression, c'était là qu'il prenait le plus son pied. À force, il avait pris l'habitude et se laissait totalement aller. Il laissait Minho décider de tout, prendre le contrôle sur son corps et son esprit. Il aimait ça, quand il l'attachait, quand il lui disait des mots crus, et même quand il lui donnait des fessées.
Minho lui mordit la nuque avant de la lécher. Sa langue s'appuya sur sa peau chaude et humide, l'obligeant encore à gémir.
— Si j'étais toi, je n'aurais pas aussi hâte… souffla-t-il.
Un long frisson parcourut la colonne vertébrale de Jisung. Il n'arrivait pas à se retenir, les petits bruits d'impatience filaient d'entre ses lèvres tant il avait hâte que Minho passe à la suite. Il en trembla même.
— Ne bouge pas.
Jisung obtempéra. Allongé sur le ventre, il perdit le contact d'avec Minho et ne fut pas en mesure de voir ce qu'il faisait. Mais il en déduisit qu'il était en train de se déshabiller quand il entendit sa braguette, puis les bruissements des vêtements tombant au sol. Il tourna la tête vers la droite et le vit ouvrir le tiroir de la commode. Il en sortit deux rubans rouges, dont un plus large que l'autre, ainsi qu'un tube de lubrifiant. Jisung frémit de la tête aux pieds. Il avait bien compris qu'ii allait encore une fois l'attacher et peut-être lui bander les yeux. Ou le bâillonner. Le suspens planait.
— Tes mains, dans le dos.
Le matelas s'affaissa et Jisung obéit. Il passa les bras dans le dos pour les offrir à Minho. Ce dernier venait de se positionner sur son postérieur et il pouvait deviner qu'il était déjà dur et tendu. Cela l'excitait.
Le ruban glissa sur ses poignets et d'un coup sec, ils furent attirés l'un vers l'autre. Minho fit un nœud bien serré, Jisung gémit. C'était à la fois douloureux et terriblement enivrant. Se dire qu'il était là, les mains jointes, et qu'il ne pourrait pas toucher son petit ami, c'était quelque chose de frustrant, mais émoustillant. Minho allait bien s'occuper de lui, il n'avait aucun doute là-dessus.
Quand il sentit l'autre morceau de tissu frôler ses lèvres, il soupira. Minho en profita pour le coincer dans sa bouche. Il le noua à l'arrière de son crâne, et asséna sur celui-ci une petite tape. Après s'être assuré qu'il était paré comme il le désirait, Minho se recula. Cette fois, sa main s'abattit sur les fesses de Jisung et ce dernier étouffa un cri de surprise.
— Ton cul, en l'air.
Il se tortilla légèrement de manière à relever son postérieur comme son petit ami le lui avait ordonné. Il avait froid, la chair de poule s'étendait sur tout son corps. Il était en demande de chaleur, en demande d'attention. Il voulait que Minho le fasse transpirer, qu'il soit brut et rapide. Il aimait ça. Il aimait terriblement ça. Au départ, il avait été un peu réticent à ces pratiques qu'il trouvait étranges, mais il avait très vite apprécié ces douces tortures. Il ne savait pas pourquoi il aimait, peut-être était-ce juste le fait qu'il était fou amoureux de Minho. Et qu'il lui faisait entièrement confiance. Il voulait tout faire avec lui, il était prêt à tout. Encore plus ce soir si cela signifiait qu'il le pardonnait.
— Ne crois pas que je te pardonnerai aussi facilement, cracha Minho, comme s'il avait lu dans ses pensées.
Jisung tenta de l'observer par-dessus son épaule, mais la main cinglante sur sa fesse droite l'en dissuada très vite. Il n'allait pas le pardonner comme ça, aussi facilement. Il reçut une autre fessée, puis encore une. Les doigts de Minho semblaient s'être ancrés sur sa peau. Ses fesses étaient écarlates, mais le spectacle était magnifique. Minho était on ne peut plus satisfait du résultat. Jisung garderait les marques pendant quelques jours et en y pensant, cela le fit grandement sourire. Il l'avait bien mérité.
Jisung se tordait de gauche à droite tout en gémissant de bonheur. Pourtant, sa peau picotait, brûlait. À chaque fois que la main de Minho entrait en contact avec l'une de ses fesses rebondies, il grognait, rendant le tissu entre ses lèvres un peu plus humide à chaque déculottée. Il avait bien conscience que c'était une sorte de punition qu'il lui infligeait, mais il ne pouvait pas lutter, il prenait beaucoup de plaisir.
— Tu n'es pas censé aimer ça ! gronda Minho.
Il lui donna une gifle impressionnante sur une fesse et cette fois, Jisung se cambra, la tête en arrière. Comment ne pouvait-il pas aimer ça ? C'était Minho qui lui administrait ce supplice jouissif. Il avait toujours trouvé Minho bien meilleur que toutes les conquêtes qu'il avait pu avoir. Et surtout, il l'aimait à la folie.
— Tu feras moins le malin quand tu pourras à peine t'asseoir demain…
Il décida d'arrêter. Il saisit le tube de lubrifiant et en déposa quelques gouttes sur ses doigts. Il les dirigea vers l'intimité de Jisung et commença à la caresser, réalisant des cercles imprécis autour. Il se crispa ; Minho sourit. Ils avaient tous les deux très envie de faire l'amour, même si la colère de l'un était peut-être plus forte que l'envie.
Minho le pénétra d'un premier doigt. Il le fit tout de suite aller et venir, poussant aussi loin qu'il le put. Ses gestes, au départ lents, se firent plus secs et rapides. Il ne voulait pas blesser son petit ami mais il voulait lui montrer qu'il était tout de même assez énervé et qu'il n'allait pas le ménager par la suite. Il voulait le mettre en condition. Il ajouta un deuxième doigt et répéta les mêmes gestes, y ajoutant quelques mouvements de ciseaux pour le détendre davantage. Jisung gémissait comme il pouvait. Le ruban entre ses lèvres était trempé, tout comme les cheveux sur son front. La température avait considérablement grimpé et désormais, la chair de poule avait laissé sa place à une fine pellicule de transpiration.
— Un troisième ? demanda Minho.
Jisung hocha désespérément la tête. Le sourire de Minho revint, plus large que jamais. Il se permit d'entrer un troisième doigt et cette fois, Jisung serra les dents. Il fallait qu'il s'y habitue, même si cela faisait de longs mois qu'il couchait avec son compagnon.
— Ça va ? Tu les sens bien ?
Jisung avait terriblement envie de lui répondre que oui, tout allait pour le mieux, mais le bâillon l'en empêchait. Il ne pouvait qu'émettre des sons profonds qui restaient dans le fond de sa gorge. Et cela amusait beaucoup son partenaire. Minho savait parfaitement comment il se sentait, il savait parfaitement qu'il voulait passer à la suite et qu'il avait besoin de jouir. Mais les choses n'allaient pas se passer comme ça. Il lui en voulait beaucoup. Il lui en voulait et allait lui faire payer ses mensonges.
Il effectua encore quelques va-et-vient dans son intimité avant d'ôter ses phalanges d'un geste brusque. Il délaissa les fesses de Jisung et quitta le lit pour en faire le tour. Il s'accroupit sur le côté de celui-ci, le visage proche de celui de son petit ami. Il alla défaire le nœud du bâillon pour l'en libérer. Un puissant soupir de soulagement fila d'entre les lèvres rouges et humides de Jisung. Il n'en pouvait plus.
— Minho… souffla-t-il hors d'haleine. Baise-moi.
Le concerné lui caressa tendrement les cheveux avant de les empoigner avec force.
— Tu rêves.
Il le relâcha et se redressa.
— Minho, s'il te plaît… J'ai envie de toi, j'ai envie de jouir…
Il l'observa de haut, les yeux noirs. Un léger sourire en coin fendit ses lèvres pour dévoiler une partie de sa dentition d'un blanc éclatant.
— Je reviendrai après pour finir le travail. Pour l'instant, réfléchis un peu à ce que tu as fait. Dommage que tes mains soient attachées, tu ne pourras même pas te branler.
Jisung resta bouche bée. Minho tourna les talons, ramassa ses vêtements qui jonchaient le sol et se dirigea vers la porte. Juste avant de la passer, il jeta un dernier regard à son petit ami, toujours dans la même position.
— T'as un beau cul, mais t'es vraiment un sale petit con.
Il quitta la pièce en claquant la porte, faisant trembler les murs de l'appartement.
***
Comme Minho l'avait prévu, il était retourné voir Jisung une bonne heure plus tard. Ils avaient fait l'amour. Enfin, « faire l'amour » n'était peut-être pas le terme approprié. Ils ressemblaient plus à deux corps qui se battaient qu'à deux êtres qui se donnaient l'un à l'autre parce qu'ils s'aimaient. Les draps sens dessus dessous, des marques de griffures sur leurs peaux, des morsures, des suçons. Ils avaient l'air d'avoir mené un combat acharné. Mais ce n'était pas pour autant qu'ils n'avaient pas aimé ce qu'ils avaient fait. Jisung, épuisé et comblé, s'était très vite endormi. Cependant, ce fut seul. Minho n'avait pas daigné dormir près de lui. Il avait besoin de réfléchir à ce qu'il allait faire de lui, à ce qu'il allait faire de cette relation.
Ne trouvant pas le sommeil, il cogitait encore et encore. Il se repassait en boucle sa rencontre avec Jisung, leurs débuts ensemble, le jour où il l'avait invité à venir s'installer chez lui. Tous ces moments de bonheur lui paraissaient bien ternes maintenant. Ils étaient basés sur un mensonge. Sur plusieurs mensonges. Comment pouvait-il être sûr que Jisung soit sincère sur ses sentiments ? Il n'arrivait plus à croire qu'il l'aimait vraiment. Et c'était douloureux.
Il plaqua une main contre son cœur tandis qu'il sentait les larmes lui monter aux yeux. Allongé dans le canapé, il soupira et consulta son téléphone. Il était près de trois heures du matin. En voyant son fond d'écran — qui était une photo de Jisung et lui — il n'arriva plus à se contenir. Il reposa son portable sur la table et s'essuya les yeux. Il ne voulait pas se séparer. Il était amoureux de Jisung, il en était sûr. Mais il était profondément blessé par le fait qu'il lui ait menti depuis toujours. Comment allait-il pouvoir continuer à lui faire confiance ? Comment allait-il pouvoir rentrer le soir et le voir chez lui ? Il n'en savait rien. Et puis, il prenait conscience que ce qu'il avait fait depuis des mois n'était pas lui rendre service. Il avait littéralement entretenu le jeune homme sans penser qu'un jour, il pourrait y avoir un conflit qui mettrait un terme à leur relation. Et il n'avait pas envie qu'il se retrouve sans rien. Il fallait qu'il fasse quelque chose de sa vie, qu'il puisse s'assumer tout seul sans toujours devoir compter sur les autres. Bien sûr, l'échange qu'ils avaient passé l'avait bien arrangé lui aussi. Il n'était jamais en reste, son petit ami se montrait disponible dès qu'il avait besoin d'attention et d'affection. Il aimait cette vie, il aimait cette facilité. Mais cette nuit, il se rendait compte que ce n'était pas ça, la vraie vie.
Il aimait Jisung, et puisqu'il l'aimait, il devait encore l'aider à se sortir de cette situation. Il voulait qu'il apprenne de ses erreurs et qu'il prenne enfin ses responsabilités. Il était adulte, il devait se comporter comme tel. Et pour ça, Minho avait une idée derrière la tête. Il se positionna sur le côté et ferma les yeux. Son cœur s'était un peu adouci et l'espoir de faire changer les choses tout en gardant cette relation était revenu. Mais désormais, ce serait à Jisung de prendre une décision qui pouvait tout changer.
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