59-Us?

Un bon gros chapitre de 5500 mots comme on les aime.( Ou pas. ).

PS; ça serait cool si vous pouviez lire ma NDA en fin de chapitre.

*****

Un mois plus tard.

— Tu veux une part?

—Non, j'ai pas faim.

Je réponds ça tout en stressant, Avalonne, elle engloutit sa tarte aux fraises. Depuis qu'elle est enceinte, elle adore ça, elle en mange vraiment tout le temps.

—C'est fou combien tu es plus raisonnable que moi, désormais me taquine t-elle.

Ce qui est plutôt vrai. Elle a toujours été celle avec les principes les plus rigides dans notre groupe, et aujourd'hui, elle vit, elle pleinement, alors que je deviens de plus en plus coincé du cul pour ma part.

C'est aujourd'hui que nous avons les résultats des examens, et je ne peux m'empêcher de sautiller devant le portail de l'école. Je ne reste plus en place. J'ai bossé comme une dingue ce mois-ci, sans m'arrêter, et j'ai l'impression de m'en être bien sortie aux derniers examens, alors j'espère que mes efforts paierons. Je n'ai qu'une hâte, entrer dans le lycée et découvrir mes résultats.

Ce mois a été un travail intensif au détriment de certaines priorités habituelles.

Tout d'abord Emily. J'essayais de la soutenir comme je le pouvais mais en même temps ça me déconcentrait beaucoup. Je lui ai expliqué cela avec beaucoup de justesse, c'était le dernier moyen de convaincre mon père qu'il pouvait me faire confiance, et même si je l'aime d'amour, je devais faire un choix cette fois. Elle l'a compris... Mais elle a fait n'importe quoi. Elle s'est vengée sur Sally comme elle l'avait prévue... et ça a fait des dégâts. Sally s'en ait pris plein la tronche. Du moins au départ, une petite semaine, puisqu'ensuite elle lui a lâché la grappe comme si de rien n'était. Je crois qu'elle a eu une sérieuse discussion avec sa soeur qui lui a un peu remis l'esprit en place.

Mais même si elle a arrêté, Sally avait une réputation de petite pute. Les trompeuses sont toujours plus détestées que les trompeurs... notamment quand on s'en prend aux filles populaires.  Alors heureusement que nous étions en fin d'année. C'est peut être hypocrite de ma part, mais j'ai fermé les yeux sur cette histoire, peut être par égoïsme. Je ne conçois pas le harcèlement, mais dans un autre sens, qui suis-je pour faire la moral à Emily?

Et Sean...

Un mois et demi sans se parler, s'envoyer de message, en tentant de chasser la moindre idée qui me le rappelait. 

Ca n'a pas été facile, ce n'est pas parce que nous ne communiquions pas que mon esprit se détachait totalement de la situation. Ca m'arrivait d'avoir quelques fois pendant une heure l'envie de disparaitre, ou alors de revenir dans le passé et de vivre à nouveau ces beaux moments avec lui. Son odeur me manquait, son sourire, ses yeux... Et sa façon de m'impressionner avec les mots aussi.

Je dois avouer, qu'une nuit j'ai craqué. J'ai appelé son père. En même temps, je me faisais du soucis, après trois semaines de silence je commençais à m'inquiéter, à me dire qu'il lui était peut être arrivé quelque chose, alors j'ai paniqué et joins son paternel. C'est vrai, et si depuis tout ce temps, Sean n'était pas rentré?

Il m'a tout de suite rassuré, me disant que Sean allait bien. Enfin, entre autre puisque dans un autre sens, il refusait d'aller à l'école, et passait sa journée à l'aider au garage. Il ne m'a pas littéralement dit qu'il ne travaillait pas, mais je l'ai compris, je l'ai compris à travers sa voix inquiète.

Oui, ça m'a préoccupée. Ca m'a plombée le moral. Je me sentais coupable de cette situation, même si en fait il est l'unique responsable. Mais savoir que Sean ne travaillait pas m'a un peu stressée. Il se bat depuis des années pour Harvard et désire tout arrêter pour de simples conneries? Vous ne pouvez pas savoir combien j'avais l'envie d'aller le voir. Mais remettre encore une fois ma fierté de côté ? C'est ce qu'il attend depuis le début et étant donné la façon dont il m'a traitée, je ne suis pas sûre de pouvoir le lui donner... Le plus dur dans tout ça, c'était de me forcer à ne pas y penser.

L'unique fois où je l'ai vu, c'était lors des examens. Il y a donc deux semaines. Il avait son casque, il était tout fatigué, le Sean froid, ermite était de retour. Mais il m'a vue, il m'a fixée, il était paralysé. Puis, le temps qu'Avalonne ait mon attention, peut être trois secondes, il avait disparu ensuite. Malheureusement, nous ne composions pas dans les mêmes salles, et nous n'avions pas les même épreuves alors après cette fois, on ne s'est plus revu. 

Pourtant, je garde encore un petit espoir au fond de moi. Ce mois était une vraie interruption à cause des examens, alors j'y crois toujours. Ils sont désormais finis, il ne pourra pas passer sa vie à me fuir, Sean tient à moi, je le sais quand même.

Quelle est ma surprise quand je le vois arriver aujourd'hui à l'école, dans sa tenue quotidienne, quoi qu'un peu moins rasé sur le visage et un air crispé, plus crispé que d'habitude. Mon coeur manque un battement et je suis subjuguée par son personnage. A t-il toujours été si canon? Je me pince les lèvres et je prends le temps de l'observer, tant qu'il ne me crame pas.

Un mois. Plus d'un mois. C'est beaucoup sans communication. Je me suis toujours lassée rapidement de mes compagnons, alors pourquoi ce n'est pas son cas après autant de temps? Pourquoi je ne m'y fais pas à cette absence? A ce vide?

Je me rends compte que je l'aime toujours de la même façon même s'il se renferme. Ce que je ressens pour lui est inexplicable, et c'est peut être mieux de ne pas avoir à l'expliciter. Malgré ses conneries, il reste quelqu'un d'exceptionnel à mes yeux.

Je le détaille encore un peu, il semble très fatigué. Mon coeur s'active quand je remarque qu'il s'approche de moi, sans m'avoir reconnue pour le moment. Cependant, à un moment, son regard, dur, croise le mien, alors je détourne ma tête et je rougis. Comme n'importe qu'elle fille amoureuse et confuse le ferait, comme une stupide ado clichée!

Merde, il m'a cramée.

Pourtant, je sens son regard sur moi. Il pèse, et il ne me lâche pas. C    a devient gênant alors je feins de chercher quelque chose dans mon sac. C'est alors que je distingue qu'il s'approche de moi, encore, et là, je ne peux plus contrôler mon coeur. Mon dieu. J'appréhende les mots qui sortiront de sa bouche. Un Sean qui fait le premier pas? Ca m'étonnerait.

—Hey, dit-il sur un ton qui se veut calme, tout en remontant son sac sur son dos.

Je sursaute, je ne m'attendais pas à un ton si doux. Décontenancée, troublée, je l'observe tout en me mordant la lèvre. Son sex-appeal me met dans tous mes états.

—Salut, je fais en tentant de garder mon calme.

—Ca va?

Alors là, je bloque. D'où Sean revient-il avec une gueule d'ange comme si rien ne s'était passé? Il me demande si « ça va » après plus d'un mois?

—Euh.. oui... ouais.. je... et toi? je fais toute tremblante.

Ce gars a un effet sur moi, que je peux difficilement contrôler.

—Ca va.

Il baisse la tête en souriant niaisement, ce qui me déstabilise beaucoup. Sa main frôle la mienne par inadvertance, et je me tends, comme lui même. Mon amour.

—Est-ce qu'on pourrait... juste... parler? Demande t-il sans oser m'affronter du regard.

PARLER? Depuis quand Sean veut-il parler? Je me gratte la gorge, je tente de me reprendre, sinon de quoi aurais-je l'air ! J'essaie de paraître détachée mais nous savons tous les deux que je ne le suis pas...

—Parler ? Maintenant? Je demande en constatant que les grilles n'ouvrent que dans deux minutes.

—Euh.. Ouais, enfin, après les résultats si tu veux, on va boire un café et...

Boire un café??? C'est ainsi que je sais qu'il s'est entrainé avant de venir me voir, il a dû répéter la scène plusieurs fois, et réfléchit à ce moment. Il n'est pas spontané, il est longuement réfléchit. Il sait ce qu'il veut, il me veut moi, je dégage ainsi un petit sourire.

—Euh ouais.. ouais ! Ca pourrait se faire.

Il me sourit, comme libéré d'un large poids, d'un poids énorme et insoutenable. Et inconsciemment je me réjouis de sa situation. Pourtant, son regard remonte vers moi, ses deux yeux verts qui m'ont toujours intriguées captent les miens, et je suis incapable de bouger.

—J'suis vraiment désolé, t'imagines même pas à quel point.

Il dit ça à voix basse. Si je n'avais pas tendu l'oreille, je n'aurais peut être pas discerné ses mots avec précisions. Je veux dire quelque chose mais le portail s'ouvre et il s'avance tout en me dépassant.

« Désolé ». Il m'a dit qu'il était désolé. Mon souffle est comprimé depuis ça, et je suis là, comme une idiote à l'observer s'éloigner tandis que mon coeur bat à une vitesse alarmante.

Je me repasser ce moment en tête, et je m'en nourris, je nourris une certaine sensation de bien-être. Bon dieu, je suis dingue de lui, c'est bon.

Avalonne a assisté à la situation sans rien dire, je vois qu'elle est heureuse pour moi, elle me fait un petit clin d'oeil alors je souris encore plus bêtement. Putain tout n'est peut être pas fini ! 

Je mets un temps à m'en remettre tout de même, et à me décider de découvrir mes résultats. Je finis par le faire, et je dois attendre parce qu'ils sont tous regroupés près du tableau général. Certains crient, peu sont déçus, sur une quarantaine je n'en vois qu'un qui est déçu de ne pas avoir réussis ses examens. Quelque chose m'étonne, beaucoup me sourient et tendent un pouce vers le haut en me voyant. Ils sont bizarre ces lycéens parfois. Ne plus me voir va leurs manquer?

C'est alors que je vois Sean sortir de la foule, à la hâte, je lui souris dès lors, je sens déjà la très bonne nouvelle venir !

—Alors?

Il me toise et sourit ironiquement avant de tracer son chemin.

Je reste interdite face à son comportement. Pourquoi vient-il juste de me snober alors qu'il y'a deux minutes il semblait me porter un intérêt tout particulier? Que se passe t-il?

Je ne m'attarde pas tellement, pressée de voir mes résultats. Certains me sourient et me félicitent. Et mon coeur tambourine contre ma poitrine. Bravo pour quoi? J'ai de plus en plus un mauvais pressentiment. Oui je suis Lana Givenchy, mais pourquoi me félicite t-on en cette occasion particulière ?

J'arrive enfin à m'introduire dans le troupeau, quoi que après beaucoup d'efforts. Je constate qu'il y a inscrit la mention à l'examen mais aussi l'école dans laquelle on est attribué, uniquement pour vanter le mérite des élèves. Ils adorent ça chez nous, exposer l'élite.

Le premier nom que je cherche est celui d'Emily.

Elle a eu ses examens ! De justesse, elle a eu la moyenne pile, tout rond. La veinarde! Je suis soulagée pour elle. Elle n'est admise dans aucune école mais elle n'en avait demandé aucune aussi.  Je trouve ensuite celui d'Avalonne, elle est admise à l'université de New York! Je suis plutôt contente pour elle, je sais que c'est l'école qu'elle voulait véritablement, et elle avait très envie de s'envoler pour New York l'année prochaine.

Je cherche dès lors mon nom et je remarque que je ne le vois pas. Mon coeur commence à palpiter et je continue ma recherche. Pourquoi je n'y suis pas? Je me suis à ce point foirer? Mon coeur palpite, et je sens mes yeux me brûler. Je ne peux pas être si nulle que ça bon sang, pas après avoir bossé comme une dingue. La vie est-elle si injuste?

Mon oeil est attiré vers la case spéciale "élèves admissibles à Harvard." Il y a cinq noms.

Dont.

LE MIEN?

Qu'est-ce que ce bordel? Je commence à paniquer. C'est impossible. Que je réussisse ou non mon examen, j'avais calculé, c'était impossible à avoir Harvard, je suis partie de trop loin.  Et de toutes les façons je n'ai même pas passé les oraux ! C'est impossible. Je regarde la feuille horrifiée. C'est quoi ce bordel?

Et je réfléchis. Mon père? Mon père m'aurait-il menti sur quelque chose? Parce que vous voyez, la situation est censé être impossible. Mon doigt parcours les cinq noms et je ne vois pas Sean, je vois Harvey c'est tout et d'autres que je ne connais pas.

Pourquoi son nom n'est pas là? Pourquoi j'ai Harvard et pas lui? Je sens mon coeur s'emballer, plus vite qu'il ne commençait, et là, il me devient impossible de le contrôler. C'est un cauchemar? Dites moi que je me trompe !

Mon doigt glisse vers le nom de Sean que je trouve plus loin. Je vois qu'il a eu 85 à ses examens, moi je n'ai pas de moyenne. C'est indiqué « confidentiel ». CONFIDENTIEL BORDEL DE MERDE? EN QUOI?

Tous les autres intégrés à Harvard ont eu entre 97% et 100%. Et dans tous les cas, je n'ai pas eu de telles notes. Alors comment c'est possible? Et même, je ne comprends pas, Sean a toujours eu plus de 95% dans toutes les matières? 85? S'est-il foiré? Il est admis à Yale, ce qui en soit est une bonne école mais ... ce n'est pas Harvard! L'école qu'il devait avoir.

Je sors de la foule et je le cherche du regard comme si ma vie en dépendait, puisque clairement, elle en dépend sur le moment. Je le vois marcher droitement plus loin, une cigarette à la main. Il n'est pas bien, il ne va pas bien. D'autres élèves me félicitent et je les ignore. Ca ne choque que moi vraiment? J'ai toujours été dernière de ce lycée, mais je finis à Harvard et l'on m'applaudit? Non, moi, j'ai juste honte, j'ai envie de m'enterrer sous terre, de me faire très petite.

Je crie le nom de Sean et il ne me répond pas. Je cours comme je peux pour le rattraper, j'ai eu la bonne idée de mettre des baskets ce matin. Je finis par lui attraper la main pour qu'il s'arrête, je lui bloque le passage.

—Sean ! Ecoute moi, je ne sais pas c'est quoi ! Ca n'a pas de sens!

—Lâche moi, c'est pas le moment.

—Non Sean, écoute moi, s'il te plaît. S'il te plaît, j'ai besoin qu'on parle, je fais épuisée.

—Je m'en fous, il me dit catégoriquement. C'est vraiment la preuve que les riches vous êtes que des crevards, bravo à toi ton avenir est tracé, en tant que petite fille à papa, mais tu le mérites nullement.

Mon coeur se sert et je n'ai pas besoin de plus pour que mes larmes s'échappent de leur nid. « Tu ne le mérites nullement ». De la personne que l'on aime, c'est dur à entendre. C'est insupportable.

—Mais je te jure que ce n'est pas ma faute ! J'irais pas à Harvard de toutes les façons, j'irais pas.

Il ose un sourire, vicieux et plein de mépris.

—Puisqu'en plus tu as le choix.

Je ne sais pas quoi répondre après ça. Que veut-il que je lui réponde? Quoi que je dise je suis dans la merde. Lui dire que j'irais, c'est vexant car je ne mérite pas ma place, lui dire que je n'irais pas c'est d'autant plus hautain et snob alors que lui il ne l'a pas eu. Devant mon hésitation, il reprend.

—T'sais quoi, je m'en fous.  Je ne veux rien savoir.

—Non tu ne t'en fous pas. Sean écoute moi, je fais paniquée.

Il tente de se tourner, mais je l'en empêche. Je perçois une larme au coin de son oeil, qui ne veut pas s'enfuir puisqu'il se contrôle.

—Oui, tout ce qui te concerne maintenant je m'en fous.

Il est complètement jaloux de mon classement, et en colère de cette injustice, et je peux comprendre... 

Mais ça fait tellement mal à entendre. Qu'il me le dise à moi, de cette façon...

Je tente d'attraper sa main, mais il me repousse violemment. Face à mon impuissance dans cette situation, je fonds en larme, tout en essayant de créer un contact, et j'y arrive. J'ai besoin de le sentir avec moi. Il ne peut pas faire ça, il ne peut pas me quitter sur ça alors qu'il avait fait le premier pas il y a quelque minutes.

— Arrête me dit pas ça, une larme coule de mes yeux. Et puis Yale c'est très bien... c'est..

—De la merde. De la putain de merde ! « Yale c'est bien » t'oses vraiment me dire ça, mais t'es conne ou quoi?

«Conne ». « Conne ». Il me demande si je suis conne. Et le pire c'est que je ne peux rien répondre, je suis trop blessée. Et comme à chaque fois dans ce genre de situation, la répartie me manque. Et même si je l'avais, j'aurais peur d'aggraver la situation.

— J'ai le niveau d'Harvard. Et tu vois, ça, c'est complètement injustice parce que toi tu l'as pas. J'espère sincèrement que t'auras la conscience tranquille après ça. Tu sais quoi, je te hais d'être rentrée dans ma vie, je te hais au plus profond de moi.

Là, il m'achève, il m'achève définitivement. Ca me blesse et au plus profond de moi même. J'ai l'impression que mon coeur saigne tant ça me fait mal. Cette douleur, je ne l'ai jamais ressentie, jamais, mes yeux me brulent, alors je tente de respirer à la hâte, pour tenter d'apaiser la douleur. Je fais pitié. Comme toutes les populaires en général à la fin des films. Je fais pitié, mais merde, je l'aime. Je tiens ses mains fermement alors qu'il fait pression pour que je le relâche.

—Sean, me quitte pas pour ça, je réplique le coeur serré.  Je n'y suis tellement pour rien...

—Non, répond t-il durement. C'est fini, j'en ai ma claque. Lâche moi.

Il me demande ça patiemment et je ne sais même pas quoi discerner dans son regard. Le pense t-il vraiment? Mais je me décide à le lâcher, je sais comment il peut être violent parfois, il m'a déjà poussée plusieurs fois, et je n'ai pas envie de me sentir rejetée encore plus, la situation est déjà insupportable. Alors avec toute ma dignité, je me recule, et je le lâche, j'ôte mes mains de son corps propre.

C'est hard, c'est hard à entendre merde. « J'en ai ma claque », « tu n'as pas le niveau » « je te hais au plus profond de mon être ». Tout ça, alors qu'il voulait que l'on discute, après un mois de silence. Mon coeur vient de vivre les montagnes russes.

Je ne sais même pas s'il est plus déçu par l'école qu'il a, ou alors par le fait qu'en ne foutant rien, j'ai l'école de ses rêves.

Fait chier fait chier. Ce n'était pas censé se dérouler comme ça. On devait s'expliquer, mettre à plat nos différends, puis réapprendre à se connaître au fur et à mesure. On ne devait pas rompre ! Non!

Et même si mes yeux me brulent, je n'arrive pas à pleurer, ma colère est trop profonde. Je suffoque, la pression est intenable.

Je vais tuer mon père, clairement. Je vais le tuer. C'est la première idée qui me vient en tête.

J'appelle mon chauffeur et je demande à me rendre à son travail. Je n'y vais jamais, mais j'ai besoin de mettre les choses au clair avec lui, parce qu'il vient de briser mon unique chance de revenir un jour avec Sean. Je n'aurais pas été admise à Harvard, mais dans une autre école qu'on aurait traversé sa déception ensemble, or, là, on la traverse à deux, mais séparés.

J'arrive devant un des sous bureaux d'une de ses grandes banque, et je demande à voir mon père, on me répond qu'il est en réunion mais je m'en contre fiche.

Je monte dans l'ascenseur qui se referme quand la sécurité désir m'atteindre. Ah parce qu'ils font même venir la sécurité quand il s'agit de la fille du patron?

Je connais son local, alors je m'y dirige, le visage tendu, la démarche assurée, le coeur battant et les nerfs prêts à exploser. Alors que je pose ma main sur la poignée de sa porte, un vigile m'attrape par le bras, je me débats et je crie, pour qu'il ôté ses sales pattes par dessus ma chair.

—Ne me touchez pas ou je porte plainte ! Je veux juste parler à mon père, je hurle, incontrôlable.

Mon père est en réunion avec des associés asiatiques, qui je présume être des investisseurs, ils m'observent étonnés de mon intrusion. Mon paternel donne pourtant l'ordre stricte de m'éloigner à son employé. C'est à ça qu'il joue? Je me mets dès lors à lui crier ses quatre vérités. Ils veut que je perde tout autour de moi? Alors je le ferais tout perdre devant ses investisseurs asiatiques. Mais lui, il a de la chance, ça ne sera que du fric.

—Tu n'es qu'un connard! Tu avais promis de me laisser choisir! Tu l'avais promis! Tu m'as inscrite à Harvard sans mon autorisation ! Et ça ça craint! T'as falsifié mes notes, ma signature pour me faire intégrer à Harvard ! T'es qu'un salaud, tu enseignes à tous ces gens les stratégies de marchés, de finance, à adopter pour l'image de TA putain de boite, mais tu sais quoi? Toi on devrait t'apprendre à avoir un putain de coeur!

Mon père me fusille du regard et sort de sa salle de réunion, les sourcils froncés et le visage impassible. Il demande aux vigiles de me lâcher et me prend le bras durement. Il me chuchote à l'oreille tout en me le comprimant.

—A quoi tu joues? Ca t'amuse de m'humilier devant mon personnel? Rentre à la maison on en parlera plus tard. Je l'ai fais, pour ton bien ma fille. Tu me remercieras plus tard, alors arrête tes gamineries.

Je suis complètement effondrée, je suis en larme et toute rouge et il me dit qu'on parlera plus tard?  Quel genre de père est-il? « Ma fille »? Un père normal ne fait pas ça!

—Non, je reste là, jusqu'à ce que tu me dises pourquoi t'as fait ça? Tu te rends compte de la honte que tu me fais vivre?

—Lana, soit tu sors ou je te fais escorter par ces hommes. On en parle ce soir.

—Escorter? Ta propre fille? Je te jure, je vais me jeter sous une voiture dehors.

Il relève les yeux au ciel et demande aux vigiles de me faire dégager quand même, lorsqu'ils m'éloignent j'hurle comme une hystérique, et je répète encore que je vais me jeter sous une voiture ou un train, ce qui effraie beaucoup les employés. Et puis on me jette salement à l'extérieur de l'établissement, sans pitié. Putain. De merde.

Non, je ne vais pas me jeter sur une voiture. Mais j'espérais qu'il aurait de la réaction tout de même. J'aurais pu le faire. Mais je ne le ferais pas. J'ai trop hâte de pouvoir avoir une discussion avec lui ce soir, juste pour pouvoir écouter ses arguments  minables.

Mais avant, je ressens le besoin de marquer les esprits. J'aperçois  un homme avec un appareil photo, il me semble prendre sa copine en photo. Je ne me pose pas de questions, je passe devant lui, et il relève la tête quand il remarque qu'il n'a plus sa copine dans le viseur.

—Excusez moi? Vous voulez du fric? Je demande d'emblée.

Le jeune homme semble troublé par mon intervention, alors je ne lui laisse pas le temps de réfléchir.

—J'ai besoin que vous me preniez en photo devant cette enseigne, j'explique en pointant du doigt l'enseigne de mon père.

Il ne comprend pas trop, mais s'exécute. Ainsi je fais un net doigt d'honneur sur la photo. Puis, je sors quatre billets de cents de mon porte feuille avant de le lui tendre.

—Voici quatre cent balles. Envoyez cette photo au Times, ils se mangeront les babines. Précisez bien comme titre : « Elton Givenchy, un père psychopathe qui vire salement sa fille de son établissement, et celle-ci lui dit d'aller se faire enculer. La réalité des gros patrons d'entreprise »

L'homme me regarde, choqué, il ne sait pas quoi penser.

—Vous voulez être riche? C'est votre jour de chance.

***

—Lana!

Mon père vient à peine de rentrer et il hurle mon nom, je suis dans la cuisine et je bois un verre d'eau, du moins c'est le trentième de cette après-midi puisque j'essaye de me calmer. Mais l'eau n'a pas de pouvoir miracle malheureusement.

Il n'y a rien à faire. Emily et Avalonne sont là, même si elles ne se parlent pas, elles ont fait l'effort aujourd'hui puisque j'allais mal. Emily a mis ses soucis de côté aujourd'hui pour moi.

Mon père débarque dans la cuisine et il m'attrape par le bras violemment. Il compresse mon poignet et il me pousse contre l'évier de le cuisine.

—Ca t'amuse hein ? Ca t'amuse de m'humilier devant mes employés? Devant les médias?

—Tu ne sais faire que ça avec moi, désolé d'apprendre de toi, je fais simplement.

J'aurais pu aller plus loin. J'ai été très gentille en ce qui concerne les médias. Comme je le voulais, l'homme en a parlé au times, et la photo a circulé tout l'après-midi. J'aurais pu dire qu'il avait falsifié mon intégration à Harvard, et ça aurait encore plus fait polémique. En revanche, si cela s'apprend ce n'est pas non seulement lui qui aurait des soucis, mais également moi. Qui voudrait dans son école d'une fille qui se fait toujours chouchouter par ses parents jusqu'à falsifier ses notes?

—Tu veux savoir pourquoi j'ai fait ça? Parce que j'ai eu tord de te faire confiance. T'as même pas été foutue d'atteindre Yales, ni Columbia. C'est comme ça que tu te "défonces en travaillant »?

Mon visage se décompose, clairement.

—Je me suis défoncée ! Je suis sûre que j'ai eu des résultats correctes.

—Arrête de te satisfaire de la médiocrité, merde, il me dit en haussant le ton. C'est ce que je t'ai appris? T'as eu juste 72 Lana, 72% c'est nul. Tu devrais me remercier, je ne vois pas pourquoi tu me reproches d'avoir fait ça!

Cette remarque me fait bouillir. Mais je me retiens de le frapper puisque j'a vécut pire comme insulte aujourd'hui.

—J'irais pas à Harvard, j'annonce de façon brute.

—Pourquoi?

—Parce que t'as falsifié ma signature et si Harvard l'apprend t'es très mal mon vieux. J'irais pas là, je sais pas ce que je ferais, mais moi et Harvard tu oublies. On avait un accord, tu ne l'as pas respecté, alors moi non plus je ne le respecterais pas.

Il me relâche ferment, à fleur de peau.

—Lana, c'est une chance que je t'offre, une véritable chance, il n'y aura pas de seconde fois, il me prévient durement.

—Je m'en fous, j'irais même faire bonne chez tes employés s'il le faut, tant que je ne vais pas à Harvard !

Il  me tourne le dos, il est en colère et préfère partir avant qu'il n'aille trop loin.

—Une chieuse comme ta mère, dit-il tout en disparaissant de la cuisine.

Connard.

Je respire un moment et je m'assieds à côté des filles, le moral à zéro. Je ne lui pardonnerais  jamais cette bêtise. C'est de sa faute si j'ai Sean à dos, il croit que j'ai profité de mon statut pour intégrer Harvard. Et de plus, c'est terrible pour ma fierté personelle. Une école que je ne mérite même pas? On m'a toujours appris que le mérite est la plus belle des choses dans ce monde de faux cul, et il n'est même pas capable de respecter le seul qui est important à mes yeux.

Alors qu'il ne me considère plus comme sa fille par la suite. On pourra parler business, argent, ça je l'accepte puisque c'est la seule chose utile qu'il a à me donner, mais qu'il n'ait plus aucun impact sur mon éducation !

Puisqu'il a commencé à se faire tard les filles ont dû partir et je suis restée là ,  sur mon lit, à observer mon plafond et à me demande" Quand on miracle arrivera t-il?". Un mois, un mois que les soucis s'enchainent. Qu'ai-je fais pour mériter tout ça? Parce que je n'ai pas gardé ma virginité avant le mariage? C'est vrai, j'ai regardé deux fois des vidéos pornographiques, et je ne me suis jamais confessée. Alors Dieu me punit ? Ou alors c'est le karma?

Tout ça est très lourd à porter pour moi. Je n'ai que dix huit ans, et cette rupture avec Sean est la pire de toutes, toutes les conditions m'assènent.

Je fixe ma conversation avec Sean depuis un moment, et j'hésite à écrire ce que je ressens pour lui, j'ai besoin de lui dire comment je me sens, comment il me manque, et combien il a tort ... Parce que je suis perdue. Qu'importe s'il s'agit d'une connerie. Ne rien dire n'arrangera rien. Alors j'ai une chance sur deux que le fait de me livrer joue en ma faveur.

Je sais qu'il ne le mérite pas vraiment, il ne mérite pas que je lui dise que je l'aime. Mais dans un autre sens, comment puis-je lui en vouloir? Qui n'aurait pas réagit ainsi à sa place? Je veux dire, qu'il ait des sentiments ou non pour moi, il ne m'a jamais vue bosser vraiment, alors la chute a dû être conséquente.

Malgré plusieurs tentatives, les unes les plus pittoresques que les autres, j'arrive à une version finale du message. Je la trouve assez gnangnan, pas trop de mon genre, mais c'est juste ce que je ressens, alors bon.

'Sean, je sais que tu ne veux pas m'écouter. Et je comprends. Mais je veux que tu saches que je t'aime énormément, tu ne vas pas bien et ça aussi je sais. Ton père m'a expliqué pour ta mère... Je suis désolée si notre histoire a enfoncé le couteau dans la plaie, mais tu ne peux pas m'en vouloir si tu ne m'en as jamais parlé...'

'Je n'ai que dix huit ans, mais je sais que je n'ai jamais aimé quelqu'un plus fort que toi, et je n'aimerais jamais personne plus fort que toi, parce que tu m'as appris tellement, tu m'as fait découvrir de nouvelles choses que je n'aurais jamais eu l'occasion de découvrir sans toi. Je sais que tu crois que j'ai profité de mon statut social pour intégrer Harvard, ça semble évident, mais je te jure que ce n'est pas ça. C'est mon père et tu sais combien mes relations sont tendues avec lui. Il m'y a inscrit sans crier garde, je n'étais pas au courant et je ne veux pas intégrer cette école. Et je ne veux pas paraître grotesque, ni hautaine, mais j'ai des principes, et le mérite est ma première valeur. Alors je n'irais pas..

' Tu te diras que je n'ai aucune fierté puisqu'après ce que tu m'as craché à la gueule, je t'envoie un message... Mais je ne peux pas contrôler ce que je ressens pour toi, et ça, je ne peux pas m'en excuser, parce que tu es une personne tellement formidable... et qui mérite d'être heureux.'

'J'aimerais que tu réfléchisses à ce que je viens de te dire, s'il te plaît, appelle moi, ou alors passe chez moi, comme tu veux... Mais s'il te plaît, essayons d'arranger ce malentendu entre nous. Le bal est dans une semaine. En une semaine il peut se passer plein de choses. Alors je t'y attendrais, jusqu'à la fin de la soirée, si tu viens, c'est que t'y auras réfléchis, tu voudras qu'on en discute, pas forcément que tout redevienne comme avant, mais au moins que l'on parle. Si tu ne viens pas, c'est que tu auras réfléchis clairement et que tu penses que notre relation n'en vaut pas la peine, alors je te promets j'abandonnerais si telle est ta décision, je ne dirais rien, et tu pourras m'effacer de ta mémoire. Mais je t'en pris, réfléchis-y. Je t'aime, et rien ne me rend plus heureuse que de te voir sourire. Lana.'

J'envoie sans réfléchir parce que je sais que sinon, je supprimerais. D'ailleurs, je relis la première phrase et je me sens déjà trop bête. Trop conne. Trop conne merde. Trop conne d'être tombée amoureuse encore une fois, et si intensément. Je n'ai plus aucun contrôle sur la situation.

****

YO

Bon. En réalité je ne sais pas quoi vous dire mdr. Mais je veux tout de même votre avis. Je ne sais pas si beaucoup comprendrons Sean... En réalité je ne sais pas ce que vous les lecteurs vous pensez. Pour moi, sa réaction est logique, je ne sais pas pour vous, mais si j'aime une personne et que je la vois atteindre une super école à cause de privilèges, étant de nature super compétitive, je suis capable de le prendre super mal.

Votre avis sur ce chapitre?

Sur la réaction de Sean?

Sean viendra t-il?

( Mon dieu j'ai peur. Parce que Sean, c'est mon bébé. Et ça me fait mal quand parfois vous le trouviez gamin haha )

ENFIN BREF.

UN PETIT MOT. Le prochain chapitre est... logiquement l'épilogue. Poauh :( Tellement pas envie de finir cette histoire..

Votre avis sur la probable fin?

Je sais, vu ce chapitre c'est assez douteux. Mais la seule chose que je peux vous dire est: faites moi confiance.

Mais j'ai déjà donné des indices sur cette fin, alors si vous voulez vous éclater les voici: ZWEI MAU. ( Mdr oui je m'éclate.)

Sinon, je ne sais pas quand je posterais l'épilogue. Normalement, si tout va bien c'est la semaine prochaine. Mais je ne sais pas si vous me suivez, vous avez dû remarquer que je suis en pleine période de concours. Ils commencent lundi ( pour trois jours) et puis j'ai encore une période de révision d'une grosse semaine, et c'est parti pour 11 jours de concours encore.

Je n'aurais aucun portable, ni droit à quelconque objet électronique pendant cette période( des concours, pas lors des révisions), on sera complètement isolé pendant des jours avec les gens de la prépa.Vous vous rendez compte? PENDANT ONZE JOURS. Je n'aurais même pas droit à la musique bordel! le stresss. Enfin bref voilà. SVP PRIEZ POUR MOI SVP :(((

Bref, tout dépendra de mon humeur. Parce que j'ai vraiment envie de partager cette fin avec vous, mais je veux aussi être impliquée, lire vos avis, vous répondre. Donc je verrais quand il sortira...

Bref ! Bisous ! Pour plus d'infos, mon insta: yona_jmt.

Yona.

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