58(2)-Time

Voilà la suite du chapitre comme promis! 

Il s'agit d'un PDV d'Emily, puisque je trouvais ça intéressant  A la fin il y a un petit Bonus avec les personnages de Love On Spot pour ceux qui l'auraient lu! J'espère qu'il vous plaira ;) 

Encore désolée pour les fautes, mais c'est vraiment galère avec mon concours... 

****

Point de vue d'Emily.

Quatre jours plus tard.

—Em ouvre moi! Ouvre cette porte.

Bon dieu, tout le monde sauf lui en ce jour. Il m'a harcelée de messages il y a quelques minutes pour m'indiquer qu'il débarquerait afin que l'on règle quelques différends. J'avance derrière la porte à pas de loups et j'arrange ma chevelure précipitamment, afin qu'elle gagne en volume et que je paraisse un peu plus coiffée. Je m'observe rapidement dans l'écran de mon portable, mes yeux sont rouges et bouffis. J'ai passé la putain d'après-midi à bouder dans ma chambre, et ça en devient une habitude, j'ai l'envie de rien faire. Ca ne me ressemble pas, je suis d'habitude très positive, joyeuse.

Pourtant je n'ai pas le droit de me montrer faible devant lui, je ne peux pas. Je prends une lourde inspiration, afin de me calmer. Je tente un sourire et il s'ancre sur mon visage, j'ajuste aussi mon décolté afin qu'il fasse ressortir ma poitrine et j'ouvre enfin cette porte, le coeur meurtris à l'intérieur. Si mon père savait comment j'agis aujourd'hui, il me tuerait. Il se demanderait où sa petite Emily innocente est passée.

Je sais très bien pourquoi Neels est venu aujourd'hui. C'est parce que je mène la vie dure à sa petite protégée.

En effet, il n'a attendu qu'un petit jour après notre rupture officielle pour s'afficher avec Sally. Alors c'est peut être vrai, j'ai agis impulsivement pour lui annoncer notre rupture. Mais Lana m'a comme donné un électro-choc sur ma situation. Elle m'a dit qu'il allait me plaquer nom de dieu. Et je ne me suis jamais faite plaquée de ma vie, jamais. Trompée oui, mais c'est moi qui plaque. Et je sais que s'il me plaquait à la cantine, et qu'il m'expliquait également qu'il me trompait je n'aurais pas pu. Je ne veux même pas entendre qu'il me trompe, je ne veux pas qu'il me le dise. Passer pour une cocu, je déteste ça, et pourtant c'est bien ce que je fais depuis plus d'un mois. Mais je ne pensais pas qu'il voulait réellement me claquer. Je n'en avais pas conscience.

Rien n'a changé, je l'aime toujours comme une dingue, et il me rend folle, mais c'est la seule idée qui m'ait venue sur le coup, jouer la fille lassée et qui l'avait devancé. Je sais qu'il était perdu, que je le quitte autant en douceur c'est surprenant après plus de six mois de relation. Mais sincèrement, ça m'a fait mal qu'il ne m'ait pas retenue. Il n'a pas essayé du tout, il a juste demandé si c'était fini, comme pour me demander s'il pouvait enfin nager dans son bonheur avec Sally. C'est vrai, j'ai perçu une pointe de jalousie sur son visage. Mais avec du recul ça ne devait pas être de la jalousie, juste une petite pointe de colère de s'être fait lui aussi duper. Et il a du y croire, puisque j'agis souvent sans réfléchir. Et c'est pourquoi il dû s'afficher avec Sally le jour d'après, pensant que j'avais vraiment tourné la page.

D'ailleurs, cette Sally, quelle conne ! Elle n'a clairement pas ma prestance ni mon sens de l'humour. Et la voir si timide, si fragile, ça m'agace, ça me sort par les trous du nez. Et étrangement, la seule façon que j'avais de faire ressentir cette haine envers Neels, c'était en la blessant elle, parce que je voulais la faire souffrir.

Trois jours qu'elle s'affiche ,trois jours que je lui mène la vie dure. Je-la-pourrie. Je suis allée très loin, je n'ai eu aucune limite dans ma phase de harcèlement, aucune. Et j'ai profité de mon statut privilégié de petite star pour que le proviseur ignore la situation. Ca serait dommage que la famille Whitton fasse de la mauvaise pub pour son école tout de même?

Je n'ai jamais été méchante, mais Neels a fait ressortir une partie de moi même que je ne connaissais pas. J'ai monté l'école contre elle, son surnom ce n'est plus Sally mais « Sal'pute ». C'est écrit partout sur les portes des toilettes. Le premier jour, j'ai écrasé des oeufs sur sa tête, légitiment, des oeufs pourris depuis 2011. Le second, j'ai posé une poche de sang sur sa chaise pour qu'elle se trimballe toute la journée avec une tâche de sang sur sa jupe et que l'on croit qu'elle ait ses règles. Et moralement, je l'ai descendue. Au cours de cheerleader, je lui ai énoncé ses quatre vérités en face, devant toutes les autres filles, sans raison, mais je lui ai fait comprendre qu'elle n'était qu'une merde, qu'elle ne réussira jamais dans sa vie, qu'elle est vouée à l'échec. En vu de ses larmes, et sa fuite immédiate, ça l'a blessée.

Aujourd'hui, j'ai renversé mon assiette sur elle, « par mégarde ». Et vous savez quoi? Je me sens mieux. Je me sens bien mieux ainsi. La voir chialer me donne une certaine satisfaction.

Qu'importe si c'est immoral, qu'elle vienne me trainer en justice pour harcèlement scolaire!

Ce qu'elle m'a fait vivre avec Neels est du même degré, c'était un enfer dont je n'arrivais pas à me détacher, et dont je n'arrive toujours pas. Ils ont brisé mon coeur, en morceau, petit à petit, sans pitié. J'ai été trompée violemment lors de ma dernière relation, alors que la chose se reproduise c'est extrêmement douloureux. Alors qu'ils aillent se faire voir, si par la suite les choses tournent mal. Elles auraient très bien pu tourner mal pour moi aussi. Mais ça, ils s'en branlent, ils s'en branlent de ce que je pense véritablement. Parce que j'agis mal, je passerais toujours pour la méchante? Ce n'est pas parce qu'ils ne m'ont pas blessée physiquement, ou moralement directement qu'ils sont plus saints.

Evidemment Lana ne cautionne pas ce que je fais, mais ça c'est une autre histoire.

—Neels ! Mon coeur ! Je réponds en ouvrant la porte.

—Ne m'appelle même pas comme ça, dit-il en me poussant en arrière.

—Qu'y a t-il? Je demande faussement surprise.

—Tu es sérieuse? Tu te rends compte de ce que tu as fait à Sally? Pourquoi tu fait ça? Je croyais qu'on était OK?

L'entendre la défendre me brise intérieurement. On ne sera jamais OK sur ce sujet.

—On l'est, mais faut quand même que tu comprennes que j'ai une image à tenir. Ca nourrit mon image de populaire voyons.

Je dis ça tout en m'avançant vers lui en en posant ma main sur son torse, de façon assez déplacée. Il est gêné, il tourne la tête.

—Em' arrête ça. On était OK! Tu l'avais toi même dit. 

—On l'est, je répète à nouveau. Si tu vois une ambiguïté à ce geste c'est que tu es le problème. On est potes n'est-ce pas?

Il me repousse, et cet air de garce me colle au visage.

—Vraiment, t'as un sacré problème, fais toi soigner merde, toi et moi, on est pas potes, et on ne le sera jamais.  Et t'en prends pas à quelqu'un qui ne le mérite pas. 

J'hausse les épaules et je ris niaisement, c'est la seule façon que j'ai d'exprimer ma nervosité.

—Blabla, ça m'amuse, désolée.

—Em! Crie t-il comme s'il se voulait sérieux. Je ne blague pas, c'est du harcèlement, ce n'est pas drôle. On pourrait te trainer en justice et je te jure que si tu continues, on le fera.

Et ce qu'il me fait ce n'est pas du harcèlement peut être?

—Ouais, enfin bon, t'es pas non plus super bien placé, monsieur je trompe ma copine depuis deux semaines, je balance tout en croisant mes bras. 

Il s'arrête suite à cette réplique, interdit, il cligne des yeux, comme s'il ne s'attendait pas à ce que je balance cela brutalement.  Ce sourire au coin de mes lettres ne disparaît pas, il s'agrandit même.  Et je suis sûre qu'il peut à peine comprendre ce que je ressens à l'instant. 

—Tu le savais? Demande t-il doucement.

—Bien sûr que je le savais, je réponds en riant. Je regardais juste ton culot. Le roi et la reine des batards ensemble, ça sonnait bien non en fin de compte? C'est dommage, j'aimais bien l'image que l'on avait, les gens nous idéalisaient ! 

Il devient un peu méfiant et fronce les sourcils. Il ne comprend pas très bien si je suis blessée ou si je m'en fiche vraiment, et c'est ce qui le trouble. En même temps, je ne lui facile pas la tâche. 

—Si vraiment t'es en colère prends-en toi à moi et pas elle. Ok, c'est légitime Em, j'ai merdé, vraiment... je ne savais pas comment t'en parler... mais c'est de mon unique faute. Elle, elle n'était pas au courant, elle ne savait rien, enfin elle...

—Ferme ta gueule, je lâche immédiatement. Juste ferme là. Elle n'était pas au courant? On s'affichait ensemble Neels au lycée! On s'affichait toujours ensemble, alors juste, ferme ta gueule.

Là, j'ai du mal à contenir mon calme. Malgré mes efforts, je ne peux pas réagir comme si derien n'était alors qu'il l'a défend elle, et pas moi. Je ne veux rien savoir, je ne veux pas connaître le pourquoi du comment, je m'en branle clairement, je n'ai pas envie d'apprendre en quoi je peux être « moins bien » qu'une fille banale.

—Non Em ! Merde, je l'aime, alors je suis désolée si j'en suis arrivé à...

—Neels, tait toi. Je t'ai dit qu'on était OK.

—On ne sera jamais OK tant que tu ne lui lâchera pas la grappe. C'est une fille bien, avec...

Parce que moi je n'en suis pas une peut être? 

—Neels ! Tu m'ennuies véritablement là, je réponds en sortant mon téléphone portable de ma poche, à fleur de peau. Je lui en veux de ne pas décrypter à quel point je suis en colère et blessée.

Et là les larmes me viennent, je ne peux pas être fausse plus longtemps, je retiens juste ma respiration, et mes cheveux couvrent mes larmes. Je me retourne dès lors et avec le peu de contrôle que je peux avoir sur ma voix je rétorque:

—Ferme la porte derrière toi, je n'ai pas envie qu'un autre rat rentre, un rat de ton genre.

Je l'entend baisser les bras et souffler. Il est le plus énervé? En quoi a t-il le droit d'être plus énervé que moi?

Il finit par s'en aller et claquer la porte derrière lui. Et là, je craque, je craque, je m'effondre contre moi, bordel, bordel de merde. Je n'avais pas vraiment été prise par une crise de larme après notre rupture. Je n'avais pas le moral certes, mais je me convainquais que c'était une bonne chose. Et là, le voir en face de moi, revoir nos souvenirs à travers ses yeux, et qu'aujourd'hui il en aime une autre ça me brise. En fait, ce n'est pas tellement le fait qu'il me trompe qui est douloureux, mais le fait qu'il aime une autre que moi...

Lana a raison il faut que j'arrête de me montrer si condescendante, mais ma fierté est trop grande, je n'y peux rien. Je ne peux pas assumer que je me suis faite trompée une seconde fois. Je refuse d'y croire et de le laisser paraître. Alors j'use de mon talent d'actrice pour faire comme si tout cela me passait au dessus. Mais sincèrement, j'aimerais le penser véritablement, mais la plaie est encore trop douloureuse.

C'est tellement plus simple de passer pour la populaire peste, alors qu'au fond, je ne demande qu'un peu de compassion. Le problème est bien là, je ne fais rien ressortir qui mériterait que l'on me donne cette compassion...

Mais en se montrant plus faible, il est facile de profiter de moi, et ça c'est encore pire. 

Entre l'apparence et la vérité, il y a tout un monde, le plus dur reste lorsque l'on ne sait plus comment osciller entre les deux, parce que les sentiments nous rendent folles.

*****

J'ai finalement passé l'après-midi à ne rien faire. Je n'ai même pas travaillé alors que dans deux semaines il y a l'examen final. Je suis nulle, mais je n'avais pas vraiment la tête à penser à ça. J'ai moins pleuré que prévu, comme si je m'étais déjà vidée de mon stock de larmes au préalable. J'ai passé mon temps à regarder des vidéos sur youtube, ça m'a un peu détendue puisque j'aime beaucoup me tenir au courant de la vie des autres. Même si youtube me rappelle toujours un peu des mauvais souvenirs. 

Je faisais des vidéos avec Neels qui marchaient vraiment bien. Nous avions à nous deux un million cinq cent d'abonnés. En cinq mois, c'était énorme ! Mais visiblement, ce sera une chaine à jeter à la poubelle.

Alors que je suis dans mes rêveries, on frappe à ma porte. Je ne bouge même pas pour ouvrir la porte, je ne dis rien, vautrée sur mon lit.

—Em?

Je me retourne aussitôt en entendant cette voix. Blake? Ma soeur?Je me fige et je tente d'essorer les quelques larmes restantes sur mes joues, et de défaire mon visage bouffi. Je ne savais pas qu'elle venait ce soir, maman ne me l'a pas dit. Une pointe de joie émerge dans mon coeur, mais je n'ai pas le courage de me relever.

—Em! Debout ! Tout le monde t'attend pour dîner.

—Pas faim, je réponds simplement.

Elle marque un temps avant de s'approcher de moi.

—Attends, il y a un soucis? Tu ne me sautes même pas au cou alors que ça fait deux semaines qu'on s'est pas vues!

—J'suis plus une gamine, je grogne, détachée.

—Quelle merde a foutu Neels? Demande t-elle plus rapidement que je ne l'aurais pensé.

Je me retourne, un peu étonnée par sa question. Pourquoi ramène t-elle tout de suite tout à lui? C'est si visible que cela? J'aurais tout simplement pu avoir un problème gastrique, alors comment a t-elle deviné? Mon couple avec Neels paraissait-il si fragile que cela?

—Qui te dit qu'il s'agit de lui?

Blake s'assied sur mon lit et elle m'observe, inquiète. Elle croise ses deux jambes, de façon distinguée avant de m'attraper la main.

—Je le sais Em, je te connais. Tu n'es jamais de mauvaise humeur, à part s'il s'agit d'un garçon. Qu'a t-il fait?

—Tu promets de le dire à personne? Je chuchote.

Elle hoche la tête précipitement, comme si cela valait de soit, puis elle réajuste une de ses mèches blonde derrière son oreille.

—On a rompu.

Je préfère lui épargner les détails, je n'ai pas vraiment envie de beaucoup en parler. Elle hausse les sourcils, étonnée que je lui annonce cela si simplement.

—On a rompu et je perds mes moyens. Je passe pour une débile Blake, je fais comme si cela ne m'atteignait pas, mais ça me fait mal.

Elle lâche un petit soupir avant de m'attraper dans ses bras, contre son coeur. J'ai toujours aimé qu'elle fasse ça, je l'ai beaucoup protégée plus jeune, j'ai toujours été plus mature sur certains sujets. Mais elle, elle est d'une douceur absolue, et elle sait comment me réconforter.

—Mon petit coeur, chuchote t-elle. Je sais ce que tu ressens...

De ses fines mains elle essuie mes quelques larmes et sa douceur m'apaise.

—C'est normal Emily, je sais combien tu l'aimais. C'est normal de perdre ses moyens et de faire les choses de travers.

Je secoue la tête.

—A ce point, c'est pas normal. Je suis folle Blake. Les garçons me détestent pour ça.

Elle rigole doucement avant de m'enlacer une autre fois.

—Tu racontes des bêtises Em. Tu n'es pas folle. Ne te remets jamais en cause pour un garçon c'est clair? Tu es la fille la plus extraordinaire et drôle que je connaisse. Tu...

Elle se fait interrompre lorsque quelqu'un ouvre la porte de ma chambre brusquement. Je me redresse et j'y découvre mon frère, Ocho, enfin Shawn... Lui aussi il est là ce soir? Pourquoi Maman ne me l'a t-elle pas dit? Comme à chaque fois que je vois mon frère, un petit sourire se dégage de mes lèvres.

—Bon, Em, tu te grouilles j'ai...

C'est là qu'il remarque mon air de détresse. Il s'arrête et cherche à comprendre pourquoi ma soeur me prend de la sorte dans ses bras de la sorte, et pourquoi j'ai l'air triste.Il n'a même pas besoin de poser une seule question qu'il se retourne en criant.

—P'pa. Petite bite numéro deux a déconné.

J'ouvre grand les yeux, comme ma soeur. Je me redresse précipitamment et je crie à mon frère de se taire, je ne veux pas qu'il en parle à papa, sinon ça va partir en cacahuète. Par petite bite numéro deux, je suppose qu'il parlait de Neels.

—Shawn ! Merde! Ta gueule!

—Alors là, je vais me gêner. Il me dit sérieusement. Je ne le sentais pas ce gars, j'avais raison.

Pourquoi ma famille sait distinguer parfaitement quand je vais mal, mais pas les autres? Je grogne puisque je n'étais clairement pas prête à en parler tout de suite. Je me relève et je poursuis mon frère qui veut tout cafter à mon père.

—Shawn arrête tu ne sais même pas de quoi tu parles!

—Tu m'appelles Shawn et pas Ocho, alors oui, je sais de quoi je parle. P'pa !

Putain, mais quel gamin ! Il a bientôt vingt sept ans tout de même et il agit pire que comme un enfant.

On regagne la cuisine, papa est assis à table et lit un journal avec ses lunettes. Il semble concentré quand je le vois rire.

—Les enfants ! Regardez cet article, c'est excellent, la prositution est légale en Thaïlande ! Faut clairement qu'on s'y rende en famille !

—Papa! Hurle Blake, carrément dégoutée. 

Il sourit et relève son regard vers nous, notamment vers son fils, son mini-lui qui semble vraiment tendu.

—P'tite bite numéro deux a merdé.

—Quoi? Demande t-il tout en me fusillant du regard.

Oh doux Jésus. Je déteste mon frère. Enfin, je l'aime autant que je le déteste. Mais dès qu'on parle de petit ami, je le déteste.

—C'est pas vrai! Arrête de conclure des choses trop vite. J'ai juste mes règles, je ne me sentais pas bien, arrêtez de tout extrapoler. Contrairement à vous, j'ai une grande soeur intelligente. Pas vrai?

Ma soeur hoche la tête et tente d'être la plus convaincante que possible. Ils m'énervent. J'avais besoin de discuter avec ma soeur et ils nous ont coupé. Bon sang!.

Mon frère fronce ses sourcils, signe de méfiance.

—Je vous déteste quand vous faites alliance vous deux, lâche t-il.

Je lui renvois mon plus beau sourire.

—S'il y a un problème avec Neels, je te le dirais.

Je les aime beaucoup, mais mon père et Shawn s'emportent trop quand il s'agit de garçons qui touchent à leur « princesse ». Alors je préfère ne rien dire, pour le moment je n'ai pas envie de discuter de ça. Mes frères et soeurs sont là aujourd'hui je ne veux pas parler de mon mal être, je veux juste profiter d'eux, parce qu'ils sont ma raison de vivre. Ma famille c'est mon plus grand bonheur.

Mon frère me toise, et se dirige dans la cuisine. Je l'entends s'écrier. C'est toujours comme ça, il ne fait que crier quand il arrive, il aime se plaindre et nous faire chier à tous.

—Bordel, p'tite bite numéro un, arrête de draguer ma mère, et emmène la bouffe sur le table, je crève de faim.

—Shawn, arrête de parler comme ça à Jay. T'es super chiant ! bondit Blake. T'as bouffé quoi pour être aussi infecte? Lâche lui la grappe. 

Ma mère sort en effet de la cuisine, avec Jay, le petit ami de Blake et elle rougit. Je trouve ça assez étrange, mais je ne m'attarde pas. Oui, même après des années mon frère a toujours une petite dent contre Jay. Enfin, il l'apprécie de plus en plus, mais il reste toujours méfiant.

Malgré tout, je suis heureuse que toute la famille soit réunie. Je pense que j'avais besoin de les voir pour me changer l'espris. Il ne manque que Paytonne mais je suis quand même heureuse. En me voyant, ma mère s'empresse de venir me prendre dans ses bras, et elle m'ébbouriffe les cheveux, tout en m'emplissant de baiser. Pour une fois je ne rechigne pas.

—Ah bah mon bébé a enfin décidé de sortir de sa chambre ! Ca va pas trop trop ces temps-ci.

Je souris difficilement et je prends place autour de la table. Je ne lui ai pas encore raconté ce qui s'est passé avec Neels, j'ai juste prétexté que ces examens me stressaient. Je ne sais pas si elle me croit, mais elle me laisse tranquille avec les questions stupides pour le moment.

Mon père et Shawn discutent un petit moment business. Shawn lui raconte quelques uns de ses récents tournages, ses problèmes avec ses managers, et moi, je l'observe d'un air admiratif. Mon grand frère aura beau être le plus grand des batard, c'est un modèle pour moi. Il est canon, il perce terriblement dans le milieu du show-business et au fond de lui, il est quelqu'un de très terre à terre et de généreux. L'année prochaine je veux faire comme lui, arrêter l'école et commencer ma carrière d'actrice. J'ai vraiment hâte. C'est ma seule motivation à finir l'école.

—Lexi, fait mon père après un moment. T'es dispo demain à neuf heure?

Elle hoche la tête et l'interroge du regard tout en se servant en salade.

—Pourquoi?

—Pour baiser, lâche t-il vulgairement.

Alors là, je suis bouche bée. Ma mère et moi, on feint de s'étouffer. Blake et Jay sont juste gênés, ils ne savent pas où se mettre. Le seul à rire véritablement c'est Shawn.

—Je plaisante, se reprend t-il. Il y a une partie du montage du film dont je ne sais pas quoi penser. J'aurais besoin de ton avis.

—De mon avis?  C'est super barbant, j'aurais vraiment préféré que ce soit pour baiser, répond t-elle d'un air sournois.

--Mon dieu ! S'horrifie Blake. Vous vous rendez compte de comment vous parler? A quarante ans?

Ma mère et mon père se regardent, complices. Je crois que nous gêner est l'un de leur passe temps favori. Ils me font un sourire, je les aime tellement mes parents. Je crois que je tiens ma folie d'eux. Même si finalement cette folie se relève être un handicape dans mes relations...

Je chasse cette idée, de sorte à ce qu'elle ne me plombe pas le moral. Désormais, j'observe Jay et ma soeur. Ils sont ensemble depuis quoi? Cinq ans ? Un peu plus? Et pourtant, ils me semblent amoureux comme au premier jour. Ils sont tellement adorables tous les deux, ils ont leurs petites habites que je connais pas coeur. Ils sont moins gênants que mes parents, plus normaux aussi.

—Bref, fait ma soeur en se grattant la gorge. En réalité, si vous êtes tous là ce soir, c'est que j'avais besoin de partager quelque chose avec vous.

—Tout sauf un gosse. Blake, dit moi que t'as pas fait de gosse avec ptite bite numéro un, s'y met mon père.

—Pourtant on attend des triplés, répond du tact au tact Jay. Trois beaux garçons bien moins con que vous et votre fils étant donné qu'ils hériterons de mon cerveau et de votre sublime fille.

Mon père lâche sa fourchette et fusille son gendre du regard.

—Pardon?

Blake pose sa main sur la table, de sorte à ce que mon père réajuste son regard vers elle.

—De toute évidence, c'était une blague, lâche t-elle.

En effet, Jay ne se laisse plus marcher sur les pieds. Il a compris que pour avoir mon père et mon frère dans sa poche , il doit contre attaquer une fois, et ensuite, ils se font plus dociles.

—On n'attend pas de jumeaux, ni de triplés, repend t-elle. Enfin, pas pour le moment, mais voilà, Jay... Jay m'a demandé en mariage.

Aussitôt, mon père et Shawn feignent de s'étrangler. Alors que un long sourire s'étire sur mes joues, je sautille sur moi même. Quelle nouvelle ! Quelle nouvelle grandiose ! Je le savais qu'ils finiraient par se marier, mais pas si tôt. Ca me rend vraiment heureuse. Pour moi ils sont un peu ce « couple goal ». Et en cette crise de l'amour, ils me donnent un peu d'espoir.

—C'est énorme ! Je hurle.

—Enorme et sec! Sans saveur ! Un mariage bordel de merde, Blake, tu sais ce que ça signifie ? Demande Shawn décontenancé.

—Oui Shawn, sûrement mieux que toi.

Mon père ne réagit plus, il est secoué par la nouvelle. Son regard est vide et je me demande ce qu'il pense. Ma mère s'accroche à lui, parce qu'elle, elle est super heureuse. Je comprends pourquoi elle rougissait finalement dans la cuisine, Jay avait dû le lui annoncer avant.

—Tu te rends comptes? Notre fille va se marier !

—Bordel de merde, chuchote mon père.

Blake se mord la lèvre, elle cherche à comprendre ce que mon père ressent, puisqu'il se fait distant. Elle accroche la main de son petit ami fermement, comme pour se rassurer. Je sais que malgré tout, l'avis de papa compte beaucoup pour elle.

—Putain, je suis vieux. Ma fille va se marier. Bordel Blake, tu te rends compte du coup de vieux? Tu n'as donc pas de pitié?

Celle-ci rigole et pose sa tête sur l'épaule de son petit ami.

—Aucune !

Il cligne des yeux et se relève, chamboulé. Il s'arrête devant Jay et lui demande de se lever. Ce dernier le fais, un peu impressionné, il s'attend au pire. Mais il l'assume, en tant qu'homme.

—Bon bah, je suppose que malgré si tout ce qu'on t'ai fait vivre d'horrible, tu persistes en demandant ma fille en mariage... Je suppose que t'es.. le bon? Fait mon père un peu gêné.

Blake ose un petit sourire, ravie.

—Je suppose oui, répond Jay en tentant de masquer sa nervosité.

—Bon alors.. dans mes bras mon fils.

Il enlace le petit ami de ma soeur ,sans que personne ne s'y attende. Je sais très bien que ceci est prétexte pour lui glisser une jolie menace à l'oreille, au cas où il se tiendrait mal, mais qu'il enlace Jay c'est un véritable pas! Si papa lui même l'assume enfin, elle a tout gagné. Elle accepte mon câlin avec plaisir, émue.

Moi je me relève de ma chaise et j'enlace ma soeur tant je suis heureuse pour elle. J'oublie presque que ma vie personnelle pue beaucoup.

—T'as rien à dire toi? Demande t-elle à Shawn pour le narguer.

—Euh ouais... bah bravo?répond t-il un peu gêné.

—Plus d'enthousiasme ça te tuerait ?

Il rigole enfin et vient nous enlacer toutes les deux, et particulièrement Blake puisqu'il l'embrasse sur la joue. Mais en se rasseyant il rappelle quand même à l'ordre Jay.

—Un seul faux pas avant le mariage, et t'es mort mon gars.

—Ca ne risque pas, on est pas du même genre, lui répond Jay.

Cette remarque plaît à mon frère puisqu'il sourit. Il préfère qu'il lui réponde qu'il se laisse faire. En effet, Shawn est une grande gueule, alors il déteste les garçons mous.

L'émotion redescend quelque peu, bien qu'elle reste présente dans nos coeurs, et nous commençons enfin à dîner. C'est alors que ma mère prend la parole.

—Chase pourquoi nous ne sommes toujours pas marié nous?

—Je t'ai offert une bague en chocolat et t'as toujours refusé je te le rappelle.

—Mais je suis sérieuse là!

Il se retourne vers elle, assez étonné, brusqué par une telle question. Quant un sourire se dégage des lèvres de ma mère.

—T'es toujours aussi crédule. Bien évidemment que je ne le suis pas. En vue de la splendide famille que nous avons, le mariage ça n'a pas de sens pour nous.

Mon père paraît dès lors un peu plus soulagé. Il attrape la main de ma mère et l'embrasse, tel un gentleman;

—Et splendide vie sexuelle aussi, rajoute t-il.

—T'es lourd Chase, soupire t-elle. Sur quatre de tes phrases ce soir, trois avaient des connotations sexuelles. Et les enfants sont présents...

—But you love me anyway.

J'observe mes parents puis ma soeur et son petit ami à tour à tour, puis je ressens un petit pincement au coeur. Neels et moi avions ce genre de vie parfaite, de relation parfaite. Et j'aurais tellement aimé que ceci n'ait pas été qu'apparence, car pour moi, tout était vrai.

Malgré tout, ma famille, mon petit bonheur me rappelle que la vie ce n'est pas si horrible que ça quant on le veut. Peut être juste que Neels n'était pas le bon, peut être que je suis trop jeune pour une vraie relation. Si ma mère et mon père complètement fous se sont trouvés, moi aussi je pourrais trouver chaussettes à mon pied. Mais peut être pas tout de suite.

J'ai aimé, j'ai été aimée, maintenant, je me repose. 

****

YO

Bon voilà, on a traité la question d'Emily! Pour le prochain chapitre, on traitera de Lana et Sean ;) 

J'espère que pour les partisans de LOS, ce chapitre vous a plu! 

Votre avis? 

Quand sont vos vacances? 

Votre musique du moment? 


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