52-Secrets?
Ces trois derniers chapitres étaient plutôt tabous et je suis vraiment surprise de vos réactions, des débats et tout que vous avez mené pour défendre vos avis ! Je trouve qu'il n'y a rien de mieux qu'une communauté qui prend vraiment part aux choses et s'exprime ! Donc pour ça je vous remercie beaucoup !
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J'apprécie beaucoup Venice beach, à la fois pour sa convivialité: il y a toujours plein de monde aux horizons différents, même la nuit, mais aussi pour sa capacité à m'émerveiller un peu plus à chaque fois. La grande roue multicolore, culte de Santa Monica émerveille mes yeux. Et même si le monde est un peu moins féérique car j'ai grandis, ce lieu me permet de croire un peu à la féérie dans ce monde de merde.
Je me suis installée sur un banc lambda et désormais j'attends Sean, malgré mon retard il n'est pas encore arrivé. Il doit avoir un véritable problème avec la suite de mot « respect de l'heure » .
Nous ne sommes pas du genre à se donner des rendez-vous à l'extérieur, d'ailleurs notre seule vraie sortie remonte à il y a trois mois, à la patinoire, mais je n'avais pas envie d'aller chez lui, car on sait tous très bien comment ça se finit à chaque fois. Or, j'ai besoin de discuter sérieusement avec lui, et je veux que l'on soit concentrés
Jusqu'à maintenant j'étais dans mes pensées, je repensais à la folie de ces deux derniers jours. Tout s'est enchainé très vite, et c'est uniquement maintenant que je m'en rends compte. Entre Sean qui est accepté à Harvard, l'annonce de ma soeur lesbienne, Avalonne enceinte... Si je trouvais ma vie terne et banale, je crois que je n'ai plus à me plaindre.
Mon téléphone vibre et je sors de mes pensées. Sean me demande où je me trouve, je lui décris donc l'endroit.
Plus ses pas se font proches, et plus je suis nerveuse. Je cherche encore à comprendre par moi même pourquoi m'a t-il caché que ma soeur était lesbienne? Ne sommes nous pas censé tout se dire?
—Pouah! Il fait froid ! Je l'entends ronchonner.
Pourtant il porte son sweat-shirt et je suis en robe légère...
—Bonsoir, je lâche en remontant mes yeux vers lui.
Il s'arrête et me dévisage, il semble que ce bonsoir était plus froid que prévu en fin de compte, puisqu'il me toise. Visiblement il n'apprécie quand je suis froide, pourtant c'est ainsi qu'il est tout le temps. Encore heureux qu'il n'ait pas de frère jumeaux, sinon il exploserait. .
—Qu'est que t'as? T'as tes règles?
Je m'attendais à tout sauf, à ce genre de réplique. Ce n'est pas parce qu'une fille est énervée, qu'elle a ses règles.
—Non, je souffle, agacée.
—Alors pourquoi t'es chiante?
Wow, son but est-il de s'enfoncer?
—Excuse moi mon vieux, mais celui qui est en tort, c'est toi.
—Moi?
Il hausse ses sourcils et étend ses bras le long du banc, tout en croisant ses jambes. Il réfléchit un instant, mais il ne semble pas voir où je veux en venir.
—J'vois pas, j'ai rien à me reprocher.
Il n'a jamais rien à se reprocher de toutes les façons. Je me retourne dès lors vers lui et je croise mes bras.
—Tu savais, je lâche brutalement.
—Quoi? Je sais plein de choses, de la vitesse de la lumière, au revenu moyen des habitants du Zimbabwe, en passant par l'historique entier des catacombes de Paris.
Bon sang, je déteste quand il joue à ce jeu de prétentieux. Et il sait que ça m'agace, alors il s'en joue, évidemment.
—Tu savais pour ma soeur, je complète sur le même ton.
Il a un léger geste de recul, si bien qu'il ôte le bras qui se trouve derrière ma nuque. Il passe sa main derrière sa nuque, sans savoir quoi dire, cette fois, gêné.
—Ah...
—Pourquoi tu me l'as pas dit? Je demande agacée.
—Lana, soupire t-il, c'est pas...
—Depuis quand tu le sais?
Ses deux émeraudes qui lui servent d'yeux, remontent vers moi et brillent de mille feux, comme si je le prenais au dépourvu.
—Ca sert à rien que je te le dise, il réplique simplement. Tu vas t'énerver.
—Depuis quand? J'insiste. Ne me ment pas.
Il détourne sa tête, visiblement très gêné par notre discussion, s'il pouvait s'enfuir, il le ferait. Son pied claque contre le sol frénétiquement. Il finit par prendre une longue bouffée d'air.
—En fait, depuis le premier soir où on a couché ensemble.
Pardon? C'est une blague? Il y a plus de trois mois déjà? Je feins de m'étouffer, surprise par cette nouvelle.
—Dit moi que tu te fous de ma gueule, je peste.
—Non, mais on se connaissait à peine , et puis j'ai essayé de t'en parler, mais c'est délicat, et puis ça m'était sorti de la tête. En vérité je me suis dit que ce n'est pas à moi de t'en parler, je m'en fichais un peu, ça ne me concerne pas.
Rien ne le concerne jamais de toutes les façons, tant que ça n'a pas de lien direct. Or, si , ça le concerne indirectement puisque ça me concentre.
—Sorti de la tête? Alors que dès que tu viens chez moi, tu la vois ! Tu discutes avec elle dans mon dos, hein?
Il me regarde cette fois durement.
—Non ! Après qu'on ait couché ensemble je suis allé aux toilettes dans la nuit, et j'ai vu Maia dans le couloir.
Je fronce les sourcils, il la connaît?
—Ok, alors, je sais que tu vas sûrement m'en vouloir de ne pas te l'avoir dit, mais c'est ma demi-soeur.
Pardon?? Il a une demi-soeur??
—En fait, c'est la fille de ma belle mère, la copine de mon père, issus de son premier couple, mais je refuse qu'elle pose les pieds chez nous. Mais bref, je sais que Maia est lesbienne. Elle était là dans le couloir, dans l'optique de rejoindre la chambre de ta soeur, j'ai tout de suite compris.
Alors là, je lui en veux! J'ai l'impression qu'il vient de me parler de sa vie plus qu'il ne l'a jamais fait, et je déteste ce sentiment, j'ai l'impression de ne pas le connaître parfois... Je me renferme contre moi même, je me recroqueville contre mes genoux.
—Mais j'pouvais pas t'en parler. C'est délicat, ce sont leurs affaires, que tu sois sa soeur, ma petite amie ou non, c'était à elle de t'en parler, pas moi.
Ma prise contre mes genoux se fait plus féroce, alors que je sens sa main se poser sur ma peau nue.
—Mais fait pas la gueule, arrête... Je suis désolé que tu l'aies appris comme ça... Mais c'est pas ma faute !
Je l'observe sérieusement et je ne sais pas pourquoi les larmes me viennent, c'est peut être l'accumulation de ces derniers jours, mais surtout parce que parfois, j'ai l'impression que Sean est un étranger face à moi. Je ne sais absolument rien sur lui. Sean panique lorsqu'il voit des larmes dans mes yeux, il se fige, sans trop savoir quoi faire.
—Quoi? Lana? Pourquoi tu pleures? Lana? Insiste t-il.
Il me rapproche de son torse, et malgré moi je me laisse faire.
—Putain, arrête de pleurer, grogne t-il. Tu me mets mal à l'aise, j'sais pas quoi faire Lana, arrête, me dit pas que tu pleures à cause de moi.
Et pourtant il est si adorable...
—Pourquoi j'ai l'impression de ne pas te connaître parfois Sean?
—Qu'est-ce que tu racontes? Tu me connais, s'indigne t-il.
—Non! Tu ne me parles jamais de toi, ta famille, ta mère, Maia ! Tu ne me dis rien ! Tout ce que j'apprends sur toi, c'est uniquement par le biais de quelqu'un d'autre !
Il accroche mes deux épaules de part et d'autre et m'invite à lui faire face, ses deux prunelles me montrent qu'il est blessé par ce que je viens de dire.
—Parce que rien de ça n'a d'importance.
—Pourquoi?
Il baisse sa tête et soupire, c'est comme s'il se battait contre lui pour parler, mais il y arrive pas.
—Parce que ça n'en a pas. C'est une perte de temps.
—J'ai tout mon temps! J'insiste.
Il soupire longuement, d'une lenteur incomparable.
—Bref, je suis désolé que tu l'aies appris d'une autre bouche. Mais je ne voulais pas te blesser...
—Est-ce qu'un jour tu me parleras de toi? Je demande attristée par la situation.
—Non, il répond du tac au tac.
Il n'a même pas réfléchit, il a dit non d'emblée, j'ouvre grand les yeux et je me recule un peu.
—Mais ça ne veut pas dire que ...
Il tremble clairement en face de moi, et je vois dans ses yeux qu'il n'a pas envie de me perdre, c'est bien la première fois que je le vois comme ça, démuni, sans sa langue pendue, il a peur, il a peur de ma réaction. Pourtant, il ne semble pas décidé à parler de lui.
—Lana, s'il te plaît, arrête de pleurer, p'tin, ma famille c'est ma vie, Mais ma famille, je l'aime pas comme toi, p'tin, j't'aime, merde. J't'aime, c'est clair? Alors je vois pas pourquoi le reste ça compterait.
Oh merde. Mes yeux s'ouvrent encore plus grand qu'ils ne le sont déjà. Sean vient de me dire qu'il m'aime. Oh merde, et cette fois consciemment. Il me l'avait dit une fois lorsque je dormais mais ne l'a jamais assumé, et là, il l'assume clairement, il assume clairement ses sentiments pour moi, et je ne sais pas pourquoi, mes larmes se stoppent instantanément. Et toute cette appréhension que je pouvais ressentir de ne pas le connaître vraiment disparaît. Ses yeux vont à mille à l'heure, il analyse chacune de mes réactions, alors que sa main tient la mienne fermement. Il n'est pas forcément doué en réconfort, et il le sait, le voir patauger, c'est tellement mignon.
—Redis le, je chuchote un petit sourire en coin, alors que ma main se referme un peu plus contre la sienne.
Il ne voit pas tout de suite où je veux en venir, mais il rougit, putain Sean rougit merde! C'est quoi cette histoire. Il tourne la tête, mal à l'aise. Voyant qu'il se renferme un peu, je pose mes lèvres sur les siennes, aussi paradoxal que ça puisse être. Mais putain, il m'a dit qu'il m'aimait.
Il est au départ très surpris, mais il suit le mouvement avec facilité, je sens même un sourire au coin de ses lèvres.
Qu'importe que je connaisse sa vie ou autre, je sais qu'il est vraiment lui-même quand il est avec moi, et qu'il m'aime, et ça, c'est bien le plus important.
—Je l'ai dit une fois, mais je ne le te redirais pas deux.
—En théorie tu l'as dit deux fois, je rétorque.
Il détourne encore le regard, et je l'enlace, je le serre fort contre mon coeur. Sean c'est le bon, c'est le seul qui me permet de retrouver mon âme rêveuse, et de ressentir, au plus profond de mon coeur, des choses si agréables, qu'en bouche elles partiraient en éclat. C'est le seul qui peut me faire tomber amoureuse, une fois, deux fois, trois fois, de lui, sans jamais m'en lasser.
Mais il reste lui, il me repousse rapidement.
—C'est bon, tu vas m'étouffer. On va manger? Pizza?
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Les deux semaines suivantes sont passées à une vitesse folle. Je m'attelais à m'assurer qu'Avalonne ne tombait pas dans l'obscurité des choses, mais aussi à régler tous ses conflits qui en soit, ne me concernent pas personnellement, mais tout de même car je devais être là pour elle.
J'ai vraiment tenté de faire Keryan changer d'avis, en vain, il était trop entêté, il m'a dit qu'il n'est pas en tort et qu'il choisit de ne pas assumer, parce qu'il a le choix. Après qu'il m'ait dit ça, j'ai encore insisté, je lui demandais au moins de ne pas la rejeter, car c'était ce qui lui faisait le plus mal, mais dès que j'en parlais il m'ignorait. S'il ignore c'est qu'il se sent concerné, il sait que ce qu'il fait est mal, mais il n'a pas envie que ça ait d'impact sur son futur, d'autant plus qu'Avalonne a décidé par elle même de garder l'enfant alors qu'il n'en veut pas.
Je lui en veux beaucoup, jusqu'à la gorge, et s'il commençait à remonter dans mon estime il a chuté d'un coup. Comment peut-on être à ce point égoïste? J'oubliais, il reste un Givenchy, comme mon père.
Alors j'ai abandonné, puisque rien ne le ferait changer d'avis. D'ailleurs, j'ai remarqué un changement de comportement de sa part, depuis deux semaines, aucun fille n'est venue à ses côtés à la maison, et il s'est remis à bosser à fond, c'est comme s'il avait eu une prise de conscience réelle de sa débauche, qu'il ne voulait plus jamais se trouver dans ce genre de situation super stressante. C'est comme s'il se prenait véritablement en main, même si j'ai du mal à y croire venant de lui.
Sinon, telle une chevalière, Avalonne a discuté de la situation avec son père. A sa place, je n'aurais jamais eu le courage de le faire si tôt, j'aurais attendu d'avoir quelques rondeurs et j'aurais profité au début de tout l'argent que j'avais à disposition pour faire des économies, au moins. Mais non, quand elle a une idée, elle assume et va jusqu'au bout des choses. Elle m'a dit que ça la hantait de devoir mentir à son paternelle, et qu'elle préférait être fixée pour pouvoir tout planifier dans sa tête. Elle lui en a donc parlé lors d'un repas en tête à tête ,un soir, sans perdre de sa détermination.
Selon ses dires, son père ne s'est pas énervé, il était juste très déçu mais aussi triste d'une telle nouvelle. Elle lui a en effet expliqué toute la situation, son malêtre depuis la maladie de sa mère et pourquoi elle tenait à garder son enfant. Il a compris ses intentions, et il ne l'a pas jugée, puisque la situation pour lui était également dur. Contrairement à ma famille, les Wines sont très soudés, c'est depuis que sa mère est à l'hôpital que tout est vraiment parti en vrille.
Mais il a aussi parlé en tant que père, il a fait part de sa déception énorme, parce qu'il lui faisait vraiment confiance, il pensait qu'elle était responsable, mais il ne l'a pas forcée à avorter, dans la mesure où ça va à l'encontre du dogme religieux. Il lui a dit que comme il en avait été convenu elle devrait prendre ses responsabilités maintenant. C'est un chef d'entreprise d'une grande boite et étant donné qu'il passe des contrats ces temps-ci avec des groupes très puissants, il doit être prudent. Les investisseurs font toujours attention à qui ils ont à faire, or, un père de famille qui cautionne que sa fille tombe enceinte hors mariage à seulement 18 ans, c'est mal vu. Les investisseurs cherchent avant tout des hommes qui ont de vrais valeurs, et les valeurs, ça commence dans les relations familiales. Ils pourraient soit disant s'attaquer à ce détail et perdre toute confiance en lui, c'était trop risqué. Perdre ces contrats signifierait une baisse significative du chiffre d'affaire, des licenciements et des baisses de salaires. Il a des responsabilités à assumer et des gens qui comptent sur lui.
Il lui a expliqué que ce n'était pas contre elle, mais qu'il n'avait pas le choix. Même si selon moi, on a toujours le choix. Il lui a conseillé d'emménager en ville, là où tous les bourgeois ne passent pas, pour qu'ils ne se mettent pas à parler de la situation d'Avalonne tels des commères, détruisant sa réputation.
Ce monde est complexe puisque tout se joue sur l'apparence. Les sentiments passent bien souvent après. Il lui a cependant ouvert un compte très bien garni, puisque s'il voulait éviter tout contact, toute transaction la concernant, ce compte était la solution. Il a été décidé qu'elle emménagerait dès lors que l'on pourrait avoir des soupçons sur sa grossesses.
Avalonne n'a pas pleuré. Elle m'a dit que ça lui faisait du mal de partir de sa maison, de quitter ses employés, mais que sa mère qui logeait désormais à l'hôpital n'était plus là, qu'il n'y avait pas de vie, son père passant tout son temps au boulot, alors se prendre un appartement ne changerait pas vraiment la situation.
Je l'ai trouvée brave tout le long, je n'aurais pas eu un tel sang froid moi, loin de là. J'en aurais fait des tonnes, je me serais peut être même mutilée qui sait, mais je n'aurais pas agis avec tant de calme. C'est pourquoi cette semaine on s'est démenées pour lui trouver un appartement confortable, qui pourrait lui correspondre. Et malgré nos recherches, nous n'avons toujours pas trouvé son bonheur, puisqu'il faut regarder le prix, et c'est quelque chose que toutes les deux nous n'avons jamais fait. Tous les appartements pouvant rentrer dans son budget n'étaient clairement pas un minimum confortable, alors on cherche toujours.
Régler tout cela m'a pris beaucoup de temps, encore une fois, ça s'est ressenti au niveau de mon travail fourni en cours... Mais je me suis dit qu'Avalonne avait bien plus besoin de moi, et de toute les façons, mon père m'a fait comprendre qu'il me paiera ma scolarité puisqu'il a tant envie que je glorifie l'image de la famille. Stupide, mais pratique dans ce genre de situation.
Mais ça a aussi pesé sur ma relation avec Emily. D'ailleurs, elle ne cautionne pas ce que Val fait. Selon elle, cette dernière me soutire et profite de ma naïveté. J'ai préféré ne rien dire pour ne pas rentrer en conflit avec elle, puisque son avis était trop poussé. Mais en tous les cas si elle est très méfiante vis à vis de Val, Val l'est également avec elle. Il y a une sorte de jalousie très malsaine entre les deux, quand je suis avec une, l'autre râle. Si bien qu'au lycée je ne savais pas où en donner la tête. Depuis quelques mois j'avais l'habitude de déjeuner avec Emily, et là, quand je déjeunais avec Val elle me montrait son indomptable jalousie, et quand je déjeunais avec Emily, Val disait que je l'abandonnais... Et là je me sentais encore plus coupable alors j'allais déjeuner avec Val.
C'était horrible. Véritablement. Je ne savais pas sur quel pied danser, et je ne sais toujours pas d'ailleurs. Avoir deux amies qui se détestent, ça craint. J'en venais presque à me dédoubler, c'était épuisant.
Tout ça, au détriment de Sean. Eh oui, c'est lui qui a le plus subit. J'avais l'impression d'être coupable de l'avoir, face à Avalonne qui n'avait plus rien, ça me gênait, je faisais attention à peu m'afficher avec lui. Mais contre toute attente il a comprit, il se s'est pas braqué, et c'est la première fois. Je lui ai expliqué toute la situation et il était fier de moi, il était fier que j'aide Val parce que selon lui, "un enfant, ça ne mérite pas d'être déchu". J'avais l'impression qu'il donnait un sens particulier à cette phrase mais je n'ai pas posé de question.
Mais voyant que les examens arrivent à grand pas, j'ai un peu paniqué. Je suis sous tension, et je sais que je ne pourrais pas réviser calmement si je ne me détends pas un peu. Notre mois de révision arrive dans deux semaines, et je ne suis pas prête, je ne suis pas prête à me voir travailler tous les jours sans cesse.
Alors comme nous avions une semaine de vacance avant ce mois, au lieu d'en faire une semaine de travail, j'ai proposé à Emily, Neels et Sean que l'on se fasse une petite semaine aux îles pour se retrouver un peu , histoire que l'on parte sur de bonnes bases pour les révisions.
"Mais c'est complètement stupide" m'avait dit Sean. Il trouvait l'idée absurde. Il ne voyait pas l'utilité de partir en vacances avant les révisions. Pourtant, mon frère avait fait ça l'année de son examen final et ça c'était révélé payant. Contrairement aux autres qui ont commencé les révisions dans un mauvais état d'esprit, il était dix fois plus efficace car reposé.
Pourtant, quand j'ai annoncé à Sean que l'on serait dans la même chambre, et que l'on pourra même le faire dans notre jaccuzi privé, et je crois que ça a suffit pour le convaincre. Moi même, ça me met l'eau à la bouche.
Cependant, quant à la question du financement du voyage, on s'est un peu pris la tête, il refusait que je paye pour lui, il m'a dit qu'il trouvait que ça lui ôtait toute virilité que je lui paye ce voyage. Il ne voulait vraiment pas, ça l'a énervé, mais il n'y avait pas d'autres solutions... Il n'avait pas les moyens de ce payer ce voyage sur le moment, ni son père, puisqu'il économise beaucoup pour Harvard. Alors, je le lui ai payé, sans qu'il le sache, et s'il était en colère quand il l'a appris, il ne pouvait pas faire autrement qu'accepter, même à contre coeur. Je ne lui ai pas pris une place en classe Buisness car il m'avait fait part, que s'il trouvait l'argent pour se payer le billet, il n'en voulait pas, c'était trop cher, j'ai au moins respecté son souhait. Mais je ne voulais pas partir sans lui, c'était soit avec lui, ou rien du tout.
En revanche Emily et Neels avaient trouvé l'idée plutôt sympathique, ils m'ont tout de suite donné l'approbation. Du moins Emily, elle m'a dit qu'elle a un peu insisté pour que Neels accepte.
Le plus dur a été de l'annoncer à Val, j'avais l'impression de la trahir, quoi que je fasse j'ai cette impression. J'aurais pu l'inviter mais étant donné sa relation houleuse avec Emily, et donc Neels et que je ne pourrais pas me lâcher pleinement avec Sean, j'ai préféré ne pas le faire. Ainsi, j'ai été franche avec elle, je lui ai annoncé que je partais en voyage, une fois que ce projet était sûr.
Au départ elle a été surprise, surprise plutôt déçue. C'est ce qu'exprimait son regard du moins, même si elle ne me l'a pas dit clairement. Et puis elle a relativisé, elle m'a dit que dans tous les cas elle avait pris beaucoup de retard à l'école ces temps-ci et que cette semaine de vacances serait l'occasion de rattraper une partie de son retard, qu'elle ne voulait pas laisser ses problèmes personnels empiéter sur sa scolarité, du moins, pas encore, alors qu'elle n'a pas le bébé.
Je lui ai donc promis que je l'appellerais tous les soirs, au moins, pour m'assurer qu'elle va bien et qu'à mon retour on se fera une petite soirée toutes les deux.
On arrive donc à aujourd'hui, le grand jour pour notre départ aux Bahamas. Je suis passée chez Sean pour que l'on aille à l'aéroport ensemble. Cependant, en comprenant qu'il ne s'était pas douché avant de partir, j'ai hurlé:
—Bon sang ! Il est hors de question que tu partes sans prendre une douche.
—Et pourquoi ça? Il répond sérieusement en croisant ses bras.
—Parce que, le trajet va durer sept heures, sept heures c'est long. Et bordel, je ne vois pas pourquoi tu veux argumenter quand il s'agit de prendre une douche.
Il reste là à me regarder, les sourcils froncés. Il est plus consterné que moi je le suis.
—J'en ai prise une hier, c'est bon, arrête de me faire chier.
—Sean ! Je crie. Je te le promets, je vais te faire la grève du sexe sinon.
Sean entrouvre les lèvres, une lueur d'effroi traverse son regard coloré. Je sais qu'Evan lui a déjà fait part de son expérience quand Mia lui faisait la grève du sexe, et c'était peu agréable. Il attrape immédiatement sa serviette et se dirige vers la salle d'eau.
—Et pas une douche de cinq minutes ! insisté-je. Tu te frottes partout, tu fais ton shampooing aussi, tu mets du déodorant et du parfum.
Parfois, j'ai l'impression d'être sa mère.
—Roh, gromelle t-il. Alors vient prendre ta douche avec moi au moins, sinon ça sera ennuyant.
—Sean! Je m'exaspère, agacée. Non! Je suis habillée et maquillée, fout toi sous la douche, qu'on en discute plus.
Il fait une moue avec sa bouche avant de s'enfermer dans la salle de bain, à contre coeur. Oui, à chaque fois il me faut lutter pour qu'il prenne une douche au minimum ou deux par jours. Je soupire un peu, historie de faire baisser cette tension en moi, je cherche de quoi m'occuper puisqu'il est bien parti pour une douche d'une demi heure.
C'est alors qu'une photo attire mon attention sur son bureau, une photo de lui tout petit. Je souris tout en l'attrapant. C'est vrai qu'il était beaucoup moins sexy plus jeune, il ressemblait presqu'à un nounours en fait. Je reconnais uniquement sa masse de cheveux noirs de jais et ses iris vertes. Cependant il a clairement perdu de ses joues et de son bidon. Il me paraît assez triste, blasé à côté de son père qui sourit. Je remarque aussi que Sean tient la main à quelqu'un, sauf que manque de pot, je ne vois pas l'autre côté de la photo. Aurait-elle été découpée? Serait-ce sa mère? Ca ressemble quand même beaucoup à une photo de famille. Plus je fixe cette photo et plus j'ai l'impression que quelque chose s'y cache.
La douche coule et je réfléchis. Je n'ai jamais fouillé les affaires de Sean, mais je crois que cette distance entre nous concernant son passé parfois, me fait peur. Je déteste fouiner, j'ai toujours respecté l'intimité de Sean. Mais depuis l'autre fois, ce « non » me reste en travers de la gorge, pourquoi être si catégorique? Je me convaincs de ne pas le faire, mais je n'arrive pas à résister à l'idée. J'ouvre l'un de ses tiroirs, sans faire trop de bruit, je suis à la recherche d'autres photos.
Je fouille un peu partout dans sa chambre, mais il n'y a rien, à moins que ça soit très bien caché.
L'eau coule encore, je lisse mes cheveux d'une main, assez nerveuse. Je sais que ce n'est pas dans cette chambre que je trouverais quelque chose: Sean n'est pas stupide. Je me relève et je me dirige vers la chambre de son père, j'ai de la chance qu'il soit au travail.
Sincèrement j'ai le sentiment d'être une intruse, je ne me sens pas d'agir ainsi, je déteste ce sentiment, j'ai l'impression d'être indiscrète. Mais je n'arrive pas à m'arrêter, il y a une force au fond de moi, qui me convainc que j'aurais de bonnes raisons de le faire.
J'observe la chambre avec attention et minutie. Elle n'est pas vraiment rangée, il y a beaucoup de vêtements accumulés sur une chaise, et un certain manque de place pour le rangement se fait ressentir, en vue des livres accumulés par terre et sur le bureau, tout cela dans un style assez vieillot. Il n'y a pas de photos aux murs. C'est très peu personnel comme chambre.
J'ouvre l'armoire, mais il n'y a là que des vêtements, alors je m'élance vers la petite table de chevet, et j'ouvre les tiroirs à la hâte.
Et là, bingo. J'y découvre des photos aux couleurs sépia, un peu poussiéreuses aussi. Il y a quelques photos de Sean, mais sur chacune d'elle il fait toujours la gueule. Visiblement il a toujours été le même dans ce domaine, c'est un artiste de compétition !
Mais une photo attire mon attention plus qu'une autre. Le père de Sean embrasse une femme, une jeune blonde, bien plus jeune que lui, du moins, d'une belle dizaine d'année. Il doit donc avoir un faible pour les femmes plus jeunes étant donné que sa compagne d'aujourd'hui m'a toujours sembler
Sur une autre photo, apparaît cette même femme blonde, un enfant aux bras. Il s'agit d'une petite brune, aux cheveux noirs intenses, couleur ébène, aux yeux clairs, mais j'ai à peine le temps de l'analyser que j'entends la voix de Sean.
J'ai un sursaut, pensant qu'il était tout simplement derrière moi. Non, il m'appelle de sa douche. Paniquée, je range les photos et je me maudis de cet acte maladroit. Je remets tout en place et je regagne la chambre de mon petit ami, terrorisée. J'ai peur qu'il comprenne ce que je faisais.
—Un problème ? Je lui demande à travers la porte.
—Tu peux me prendre un caleçon?
Tel un robot, je m'exécute, sans réfléchir, puisque mes pensées sont ailleurs, je lui tends son bien sans même le regarder. J'ai le regard vide, vide puisque j'essaye de me souvenir de cette dernière photo, mais je n'ai pas eu assez le temps de l'analyser pour faire des liens logiques. Des cheveux noirs et des yeux clairs, ça me rappelle tout de suite Sean, pour autant, je ne suis pas sûre qu'elle lui ressemblait vraiment, du moins je ne sais plus. Dans mon esprit elle était bien plus mince que Sean, cette image ne s'est visiblement pas implantée dans mon esprit. Fait chier.
En attendant qu'il finisse sa douche ,j'essaye de me calmer, je me sens bouleversée, mon esprit lutte pour retrouver ces souvenirs mais aussi les oubliera puisque je ressens une certaine culpabilité.
Quand Sean sort de sa salle de bain, je ne sais pas comment agir, j'ai peur que mon état d'esprit reflète sur mon expression facile.
—Vraiment, super désagréable, t'aurais dû venir avec moi, je me suis fait chier. Même Grominet ne m'a pas distrait.
—Sean! Je crie outrée.
Il sourit, et je le dévisage sérieusement. Il porte son caleçon noir, et c'est tout, laissant son torse nu, comprimant parfaitement son petit fessier ferme. Je me mords les lèvres, c'est la première fois que je le vois ainsi, en plus son odeur embaume mes narines, j'ai clairement un faible pour ce genre de vue. Comment un tel gars qui passe son temps à bosser ou derrière les jeux vidéos peut être à ce point sexy?
Il s'approche de moi, se penche, alors que je suis allongée sur son lit, et je ne comprends pas ce qu'il va faire? Il va m'embrasser? Alors que je m'apprête à recevoir son baiser, il ouvre son bras, et mes lèvres touchent ses aisselles. Je m'empresse de crier.
—Bordel! Mais t'es sérieux?
Il m'observe étrangement, et je le vois attraper son Sweat à mes côtés.
—Quoi? Qu'ai-je fait encore? Demande t-il ne voyant pas où je voulais en venir. Pourquoi t'embrasses mes aisselles Lana? Tu as un soucis d'ordre psychologique?
Je suis trop stupide, je croyais qu'il allait m'embrasser. Mais quel partenaire ose ouvrir ses aisselles au dessus du nez de son binôme? Bon sang!
Je rougis dès lors tout en l'observant, ses cheveux ébouriffés et humides, et ses yeux clairs, ses yeux clairs qui ne me laissent jamais de marbre. Bon sang, je l'aime.
Je me rends compte maintenant, juste maintenant, que je n'en ai rien à foutre de son passé, tant qu'il est là avec moi maintenant. J'entoure mes pieds autour de sa taille, alors qu'il s'apprête à se relever. Surpris, il s'écroule contre moi, lourdement, puisqu'il ne se retenait pas sur le lit avec ses mains. En fait il ne s'écroule pas, il s'écrase sur moi. Je rigole de ma maladresse malgré que son poids.
—Putain, mais t'es sauvage!
—C'est parce que t'es tout propre, ça m'excite, je plaisante.
Il relève ses yeux en l'air avant de tenter de ses dégager de mes bras.
—Ouais, mais c'est pas pour autant que je prendrais plus de douches.
Je relève les yeux tout en me rinçant l'oeil lors de l'observation de son corps, et ces photos précédents observées précédemment me sortent de l'esprit, enfin je crois...
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YO
J'espère que vous allez bien !
💁🏽♀️Votre avis sur le chapitre?
🤷🏽♀️Sinon les gens en vacances, je vous déteste.
🙂Des idées sur ce fameux voyage aux Bahamas? Comment se déroulera t-il? Des idées?
🌚Si l'histoire ne s'appelait pas Good as Gold, comment l'auriez vous appellé? Et d'ailleurs trouvez vous le titre accrocheur ou au final, pas tellement ? ( soyez sincère !)
BREF !
🙂Ps: en entretient de personnalité, j'ai pu dire que j'écrivais sur Wattpad, et j'ai notamment parlé de GAG et ma prof était super impressionée par l'idée ! Alors que j'avais super peur au départ mdr étant donné que c'est une prof de français super stricte et tout.. Et elle a vraiment kiffé xD J'suis trop heureuseee. Bref, voilà, j'ai toujours du mal à parler autour de moi de mes écris sur WP, je sais pas pourquoi, ça me semble... bizarre. ( Dois-je d'ailleurs rajouter que ma classe a compris que j'écrivais sur WP et la première fiction qu'ils sont allé lire est la version de GAG non censurée .... J'suis mal à l'aise :'( BREF MDR ALLEZ KISSSS
A la semaine prochaine !
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