50-Taboo

Pour commencer, voici une musique qui se nomme "Good as Gold" qu'une lectrice m'a montrée ! Vous pouvez pas savoir comment je fangirl rejjhbhgiq, en plus c'est carrément le genre de musique que j'aime ! Tout petit clin d'oeil à mon histoire m'émoustille xD

https://youtu.be/sOVFw38gbMM

NB: Ce chapitre est disons assez délicat. ALORS certes chacun de nous avons notre opinion, mais tout commentaire strictement homophobe sera supprimé !

****

—Oh bordel !

Immédiatement, ma soeur relève son regard vers moi, et je me précipite vers ma chambre, de peur qu'elle ne me reconnaisse, même si je me doute bien qu'il est trop tard, ce n'est pas comme si Keryan avait une voix féminine.

J'ai déjà vu mon frère dans bien des situations gênantes, mais ma soeur? Jamais !  Du moins, je ne l'ai jamais surprise avec quelqu'un, jusqu'à maintenant elle est toujours restée discrète. Mais je m'attendais encore moins à la voir avec...une fille. Putain elle a 14 ans!

Mes pensées vont à mille à l'heure, je ne sais plus quoi penser, j'ai l'esprit embrouillé. Est-ce qu'elle le faisait pour s'amuser, ou bien... elle est... vraiment...?

Une lueur d'effroi traverse mon regard quand je me rends compte que Savannah est sûrement loin d'être la fille que je pensais.  Je sursaute d'ailleurs lorsqu'elle frappe à ma porte, je sors de mes pensées. Il me faut une bonne dose de courage pour me relever et lui ouvrir, cette situation est affreusement gênante, j'aimerais beaucoup fuir. Elle entre sans que je ne lui donne l'autorisation pour autant.

—Putain mais tu ne sais vraiment pas respecter l'intimité des gens, c'était trop te demander de frapper? grogne t-elle tout en me pointant du doigt.

—La porte était entre ouverte Sav. J'ai.. j'ai pas fait exprès, tu crois que si j'avais le choix j'aurais regardé? Mais c'était quoi ça, sérieusement, pourquoi tu embrassais ta pote?

Elle me dévisage d'un air dur, de bas en haut, d'une lenteur impressionnante. Un certain dédain est présent dans son regard.

—Je fais ce que je veux.

—Non Sav' t'as 14 ans, alors tu ne fais pas ce que tu veux.

—A ce que je sache t'étais pas un ange toi à cet âge! Alors tes conseils moraux, garde les pour ta gueule.

—Non! C'est différent là, je la reprends. C'était pas la même chose.

Le regard de Savannah remonte précipitamment vers moi, elle me fixe et j'ai l'impression que suite à cette phrase, le soupçon de respect qu'elle avait toujours pour moi, disparaît aussitôt. Je crois que j'ai été maladroite..

—Pourquoi? Parce que toi t'embrassais, tu couchais avec des gars? Parce que c'est une fille c'est différent?

—J'ai pas dit ça ! Mais ...merde.

Oh je la déteste, elle me met la pression. Je ne veux pas paraître maladroite, mais je suis vraiment sous le choc et je ne sais pas quoi lui dire. Je m'attendais à tout sauf à ça.

—Mais c'est ce que tu penses. Ca te répugne hein?

Je l'observe cette fois-ci sérieusement à mon tour.

—Sav, est-ce que tu es lesbienne? Je lui demande doucement, pour être sûre de ne pas mal interpréter la situation, et de ne pas la brusquer par la même occasion. 

Elle roule des yeux et tourne un peu la tête, comme si elle voulait éviter cette question, ou alors comme si la réponse était évidente.

—Non, je suis zoophile.

J'ai un léger moment de recul, Savannah a toujours eu un humour assez spécial, voir trash, sauf qu'en vu de la situation, c'est vraiment mal placé. Comment peut-elle placer un tel mot dans sa phrase...

—Oh ça va je déconne ! Crie t-elle. Putain mais t'es vraiment stupide en fait. A ton avis pourquoi je l'embrassais? J'aime les filles! Ca te pose un problème?

Seigneur. Je ne l'aurais jamais deviné, je l'ai toujours vu trainée qu'avec des filles c'est vrai, et très peu avec des garçons, mais je n'ai jamais pensé qu'il y avait anguille sous roche. Rien ne le laissait supposer.  On est pas très proches, mais elle n'a vraiment rien laissé paraître pour que je puisse m'en douter. Est-ce que Keryan, lui, sait?

—Depuis quand?

—Mais c'est quoi tes questions? Depuis que je suis née, merde.

—Mais comment tu le sais? Enfin... Tu connais à peine la vie, comment tu peux être sure que...tant que t'as pas essayé avec ...enfin tu peux pas...

Cette fois elle s'agace, alors qu'elle s'était assise sur mon lit, elle se relève précipitamment et croise ses bras.

—Est-ce que t'as déjà testé des femmes pour dire que t'es hétéro? Non, tout comme j'ai pas besoin d'essayer les hommes pour me savoir lesbienne. T'es complètement conne ma parole.

Je soupire durement et j'encaisse cette insulte, cette insulte parmi tant d'autres. Non, je ne suis pas du tout homophobe, je n'ai absolument rien contre les gays, mais en discuter avec une petite soeur avec qui on a jamais été proche, c'est vraiment délicat comme situation. Devant mon hésitation, elle explose.

—Putain mais je rêve, t'es homophobe! C'est pas une blague! Comme tous ces bourgeois cons!

Je fronce les sourcils et je la pointe du doigt sérieusement.

—Je ne suis pas homophobe.

—Ah oui? Pourtant c'est clairement le genre de questions qu'ils posent. Je n'ai pas besoin de tes fichues remarques, c'est déjà assez dur de s'assumer, j'ai pas envie de subir les stupides préjugés de ma conne de soeur.

Alors qu'elle s'apprête à s'en aller, je l'attrape par le poignet fermement. J'ai beau réellement ne pas la porter dans mon coeur, c'est vrai que j'agis un peu injustement avec elle, je suis juste choquée, pas dégoutée, elle me laisse à peine le temps de m'en remettre aussi.  Si ça peut passer pour de l'homophobie je m'en excuse.

—Arrête de te braquer, je suis ton côté.

—De mon côté? elle rigole. Depuis quand? Après m'avoir énoncé que c'est chelou de préférer les filles, ou alors qu'il faudrait que j'essaye les gars pour être sûre de mon homosexualité?

Sav est quelqu'un de dur. A 14 ans, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle a beaucoup de caractère d'habitude, mais là, c'est encore pire puisqu'elle défend quelque chose qui lui tient vraiment à coeur.  Je soupire durement, j'ai l'impression de ne pas avoir respiré depuis un moment, mais il faut que je me calme. Je ressens comme une pression et je deviens maladroite quand je m'exprime.

—Ok, on va se calmer. On va reprendre à zéro. Je m'excuse si j'ai été maladroite... je m'y attendais juste pas, comprend moi. Qui le sait?

Elle détourne ses yeux, ses deux prunelles marrons claires fuient mon regard, et elle se calme. C'est comme si cette question lui avait foutu une belle gifle. Sa colère redescend et elle se laisse tomber contre la chaise de son mon bureau. Elle baisse la tête et elle joue avec ses doigts. J'ouvre grand les yeux, je ne l'ai jamais vue aussi mignonne, aussi fragile que maintenant. Le fait qu'elle se calme, m'apaise aussi,

—Seulement Maia, chuchote t-elle.

Maia est justement la fille qui était dans sa chambre. Ca fait quelques mois que je les voyais ensemble, à l'école, à la maison, sans jamais penser qu'il y avait une ambiguïté.... Oh shit.

—Vous êtes ensembles? je lui demande doucement.

—Oui, mais on préfère se cacher, je n'ai pas envie de subir des remarques sur ma sexualité.

—Et... et tu l'aimes? je la questionne sur un ton doux à nouveau.

—Bah oui.

Elle répond ça comme si c'était une évidence. C'est quand même étrange pour moi d'apprendre ça, dans le sens où oui, je crois que deux hommes gays peuvent s'aimer, mais l'amour entre deux filles c'est un peu plus rare. D'une part parce qu'en général les relations entre femmes sont plus sexuelles, plus signe d'un amusement, signe d'un coup d'un soir que chez les gays, mais aussi parce que j'entends plus rarement parler de l'amour femme-femme.

—Et vous avez déjà...

Elle constate la gène sur mon visage et comprend où je veux en venir.

—Non, Maia a encore trop peur pour ça. Enfin, peut être que ce soir ça aurait été le grand saut, mais j'ai pas une soeur très douée.

Elle me jette un mauvais regard et je lui souris. Je suis tellement étonnée, je pensais mas soeur plus vierge depuis quelques années, étant donné sa maturité, mais je me trompais.

—La prochaine fois, ferme correctement ta porte.

Elle me jette un regard discret et sourit doucement après avoir arrangé l'une de ses mèches blonde derrière ses oreilles. Je respire un bon coup et je m'approche d'elle. Je pense que dans ce genre de moment je peux au moins faire l'effort d'être une bonne soeur, n'est-ce pas?

—Donc c'est la première fille dont tu tombes amoureuse?

—Non, c'est la deuxième.

—Ah bon?

Ainsi je l'invite à continuer. Elle semble hésitante au départ puisqu'elle détourne son regard. Je lui attrape une mèche à cheveux avec laquelle je joue. Je suis carrément nulle en tant que soeur, pourtant ça semble la mettre en confiance.

—Non, l'année dernière j'étais amoureuse d'une de mes potes, je pensais que c'était réciproque, enfin il me semblait.. elle me lançait des signes... enfin je crois. Mais lorsque j'ai essayé de l'embrasser une fois chez elle, elle m'a repoussée, me disant que j'étais complètement folle...

Je la vois baisser les yeux et je la sens un peu triste suite à ça. Dire que je pensais vraiment des choses malsaines à son propos, alors que non, elle a juste été amoureuse deux fois, et son premier amour l'a déçue.

—Pourquoi tu me l'as jamais dit?

Elle me dévisage comme si la question n'avait pas lieu d'être.

—Lana, tu t'en fous de ce que je vis. Et je n'ai pas envie que ça se sache.

Je soupire durement et je sens ma main trembler, je ne sais vraiment pas quoi lui dire.

—T'en a honte?

Elle hausse les épaules et se détend, puisqu'elle s'adosse contre la chaise.

—Pas forcément, en soit, c'est ainsi que je suis. Mais le regard des autres, c'est dur oui. Et puis quand t'es la petite soeur de Lana Givenchy, on s'attend à ce que tu sortes avec le plus beau gars du lycée, et pas une fille.

J'hausse mes sourcils, je ne pensais pas qu'elle était complexée à cause de moi notamment. C'est la première fois que je vois la vraie Savannah, et pour être franche, je l'aime plutôt bien. C'est vrai que l'homosexualité est très critiquée dans notre école, d'ailleurs j'y connais très peu de personnes gays. Au final, il n'y en a peut être pas moins, ils ne se montrent juste pas.

—Maia est partie? Je lui demande soudain.

Elle hoche la tête plutôt triste, et ça me brise le coeur.

—Ouais, elle a eu peur que tu nous surprennes, elle, ça la terrorise complètement de savoir que quelqu'un sait...

Oh Savannah... Je me baisse légèrement et je la prends dans mes bras. Et si au départ elle me semble un peu réticente, car, peut habituée, elle se laisse faire.

—La vie est super quand on est hétéro, rajoute t-elle. On peut s'afficher avec qui on veut, on ne nous juge pas, parce que c'est la norme, et puis quand t'es gay c'est plus compliqué, faut pas que tes amis du même sexe le sache, sinon ils seront pris de peur, et puis.. C'est la norme. C'est la fichu norme.

Je n'avais jamais vu ma soeur si franche, je passe ma main derrière son épaule puis la rapproche de moi, sans savoir quoi lui dire.

—Pourquoi j'arrive pas à trouver les mecs attirants? Soupire t-elle. Le monde est pas juste.

Je me défais de notre étreinte et je l'observe cette fois durement tout en la pointant du doigt. Si j'étais jusque là à court d'argument, il semble que mes idées s'éclaircissent enfin.

—Ca ne va pas de penser ça? Tu es comme tu es Savannah. Tu es sublime Sav', t'as un putain de caractère et tu es hyper intelligente. Et c'est pas parce que les mecs t'attirent pas que le monde est pas juste. Oui, c'est peut être dur au début, mais je t'assure, dès que tu réussiras à passer au delà du regard des gens, tu seras véritablement heureuse. Et c'est uniquement quand tu leurs montrera que tu assumes pleinement, que tu comprendras que le monde est pas si injuste que ça. Evidemment, tu n'es pas peut être pas encore prête pour ça aujourd'hui, et c'est normal. Mais je t'assure, un jour tu le seras.

Elle me fixe depuis le début de ma tirade, et ses yeux brillent, c'est peut être bien la première fois que je vois tant d'admiration dans ses yeux envers moi. Je ne connais pas grand chose à l'homosexualité, dans le sens ou je ne sais pas ce que ça fait de se faire rejeter pour ses gouts.  Mais je pense pleinement ce que je dis.

—Tu crois qu'en parler à maman serait une bonne idée? Ca me soulagerait tellement...

Alors là, non, du moins, pas tant que je n'ai pas parlé à maman de Sean.

—Non.

—Pourquoi? demande t-elle immédiatement.

—Enfin, tu peux, mais je voulais parler à maman de Sean, et je suis pas sûre qu'elle réagisse hyper bien.

—Bah alors, je peux lui en parler avant?

—Non Sav! Si tu en parles à maman c'est mort pour moi, elle va faire un infarctus si elle voit que ses deux filles ne sont pas dans sa norme.

—Bah alors pourquoi je ne peux pas en parler moi? Elle demande confuse. T'en auras des centaines d'autres copains, moi je suis lesbienne, et pour la vie.

—Mais arrête ! Ca n'a rien à voir! Je m'agace. Toi t'as toute la vie pour lui en parler, moi je ne sais pas ce que me réserve l'avenir avec Sean demain.

—Comme moi, je peux très bien mourir demain, et j'ai pas envie qu'en pleurant ma mort, maman s'imagine avec quel gendre elle aurait pu me caser, sans savoir que j'étais lesbienne.

Putain, sa répartie m'agace. Je serre mes poings.

—Mais tu vas pas crever demain Sav' arrête tes conneries!

—Qui te le dit?  On s'en fou de ton copain, on sait tous très bien que dans un voir au grand maximum, deux mois, t'en a un autre.

Je fais les gros yeux et je recule immédiatement, si je la trouvais adorable il y'a deux minutes, ce qu'elle me dit me blesse véritablement. Parce que Sean, ce n'est pas n'importe qui pour moi.

—Arrête de raconter de la merde. Sean c'est le bon.

—Sean c'est le bon, m'imite t-elle sur un ton ironique. Lana ouvre les yeux, peste t-elle.  T'as que dix huit ans.

—Et alors? C'est le bon je te dis, insisté-je, les dents serrées, le coeur lourd.

Mais quel culot, je veux bien être une grande soeur bienveillante mais il faut que ça aille dans les deux sens. Je ne critique pas sa cause, et elle, elle me descend clairement. J'avais oublié à quel point elle est égoiste!

—C'est le bon, et pourtant il ne t'as pas dit qu'il était au courant de mes préférences pour les filles?

Elle me répond ça, en se retournant et en abordant un air de peste. Je mets un temps à comprendre ce qu'elle insinue par là, quoi? Sean est au courant qu'elle est lesbienne? Comment? Et pourquoi ne me l'a t-il jamais dit?

—Attends, qu'est-ce que tu viens de me dire? Je crache tout en l'attrapant par la main.

Elle me force à la lâcher.

—Oui, elle me coupe. Il savait. Bref, je vais en parler avec maman en première. Moi au moins, il s'agit de quelque chose de stable, j'en suis sûre.

Je vais la tuer, je boue intérieurement, d'une part parce que je suis en colère puisque Sean ne m'a rien dit, ils se sont bien foutus de ma gueule. D'ailleurs comment le sait-il? Est-ce qu'ils discutent ensemble? Et secondement, j'ai envie de l'étriper puisque cet air de garce sur son visage me sort par les narines. Il y a des milliers d'autres jours où elle pourrait lui en parler, et comme par hasard, elle décide de choisir le même moment que moi! Elle est folle!

Je tente de faire abstraction de ce qu'elle vient de me dire, sans la prévenir, je sors en courant de la chambre, elle me suite de près,  à grande enjambée.

—Salle conne ! crie t-elle en même temps qu'elle m'attrape par le bras et me tire en arrière.

Elle m'a tirée si fort que je perds de la puissance dans ma lancée. Ainsi elle me dépasse et continue à traverser le couloir. Putain, c'est vraiment une peste! J'étais là pour l'aider pour une fois et il a fallu qu'elle bouleverse tout en étant aussi chiante et égoïste que d'habitude. Je déteste Savannah.

C'est alors que l'on entend un cri strident dans le salon, un cri de ma mère. Je m'inquiète puisqu'il ne me paraît pas anodin.  Savannah, elle, n'y fait pas attention, elle ne cesse d'interpeller ma mère comme si elle voulait s'assurer d'être la première à pouvoir parler.

Pourtant, on constate lorsque l'on descend les escaliers que notre frère est face à elle et il semble assez dépité, le pire, c'est qu'elle, elle semble horrifiée.

—Maman! Il faut que je... fais Sav.

Elle s'arrête lorsqu'elle voit que quelque chose cloche. Keryan est vouté sur lui même et maman recherche de l'air frais puisqu'elle fait du vent avec sa main. Qu-est-ce que ce crétin a encore fait?

—Maman faut que je te parle ! S'écrie tout de même Savannah.

Ma mère ne lui lance même pas un regard, alors elle s'arrête dans sa lancée, je crois qu'elle a enfin compris qu'il y a un problème.

—J'suis désolé m'man, Keryan souffle.

Désolé de quoi?

—Qu'est-ce qu'il se passe? Je demande intéressée.

Keryan nous observe toutes les deux puis détourne son regard vers maman qui est toujours choquée. Je ne l'ai jamais vue ainsi : si paniquée.

—Mais... vous ne vous protégez pas? Keryan bon sang avec tous les moyens qu'il existe maintenant!

Mon frère baisse la tête sans rien dire, comme s'il n'avait rien à ajouter, ce qui est très rare.

—Je suis désolée, je ne peux rien te dire, souffle ma mère. Va falloir que tu en parles à ton père.

—Non! Je t'en parlais à toi pour avoir ton avis! s'énerve Keryan. En plus il n'en aura rien à foutre, c'est papa.

—Keryan, ça ne change rien, sur ce coup je ne peux pas te couvrir. Ton père a beau être un crétin, c'est le chef de famille.

J'ai peur de comprendre... Keryan aurait-il une maladie sexuellement transmissible?

—S'il te plaît m'man, dit moi ce que je dois faire, dit moi ce que je dois lui dire, je suis complètement perdu.

Ma mère ferme les yeux et se force à ne pas regarder son fils, pour ne pas s'attendrir.

—Keryan, je ne peux pas t'aider.

Elle sort son téléphone de sa poche puis compose le numéro de papa, mais Keryan lui en empêche.

—Keyan! Tu auras un enfant ce n'est pas à prendre à la légère, s'énerve t-elle. Tu es responsable, tu vas devoir assumer les choses.

Pardon? Un enfant? J'ai un léger geste de recule. Keryan aurait mis une fille enceinte? C'est vrai, qu'en vu de ses soirées très arrosées, et sa faible précaution quant il s'agit du sexe, de sa part, ça ne m'étonne pas vraiment plus que ça. Il n'est pas du genre responsable.

—Non! hurle t-il. Putain, c'est cette connasse qui veut pas avorter! Je ne suis pas responsable.

Suite à cet énervement brusque de son fils, ma mère ne répond pas, elle me semble tout autant dépitée, et submergée par sa peur. Keryan a toujours été un enfant dans l'âme, un enfant très gâté, alors oui, quand on parle de responsabilité ça ne m'étonne pas qu'il ait envie de fuir...

—Un enfant? je laisse échapper. Avec qui?

Ce dernier évite mon regard et croise ses mains avec lenteur. J'ai réellement un mauvais pressentiment, pourquoi j'ai l'impression que cette fille c'est Avalonne?

Si bien que lorsqu'il me confirme qu'il s'agit d'elle, une drôle de sensation me parcoure. J'ai sentis comme un couteau se planter en plein coeur. Je crois que de toutes les nouvelles, celle là est bien celle qui me surprend le plus.

Avalonne aura un enfant avec mon frère, bordel de merde !!!!!!

Avalonne, ma pote, du moins mon ex-pote, aura un enfant. J'ai tellement mal au coeur, je culpabilise, j'ai l'impression que tout cela est en soi de ma faute. Je suis bien consciente que si elle a autant dérapé, c'est par ma faute, je n'ai pas été là quand il le fallait.

Depuis qu'il m'a énoncé qu'il s'agit d'elle, mon monde s'est arrêté, l'agitation autour de moi ne devient plus qu'une vulgaire formalité que je n'intercepte plus, l'unique chose que j'entends toujours, c'est mon coeur battre, à une cadence affolante.

Avalonne. Avalonne, mon amie de toujours, parfois fêtarde, mais surtout droite et rigoureuse. Je n'aurais jamais pu croire qu'elle serait la première à déraper entre nous trois... Elle a toujours eu le contrôle sur tout dans sa vie, absolument tout, et je pensais qu'elle gérait toujours. Mais visiblement, je me trompais.

Un enfant c'est mignon, mais quand on se trouve dans un milieu assez fermé que le nôtre, un enfant c'est sûrement la pire chose qui puisse arriver avant le mariage.

Putain de merde ! Qu'est-ce donc que cette soirée de folie?

***

YO

Bon, voilà, voilà. haha.

Votre avis sur ce chapitre?

Sur Avalonne & Keryan?

Que feriez-vous à la place de Lana?

Pourquoi Sean a t-il caché à Lana ce qu'il savait? C'est normal selon vous?

Concernant la musique si vous voulez les références : Good As Gold -Moon Taxi.

Voilà à la fin de la semaine !

Instagram: yona_jmt / snap : xyonachan

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