45-What Matter.
Quand j'arrive chez moi, il doit être à peu près 20h. J'ai trainé un peu, je suis passée chez le meilleur glacier de la ville et j'ai dégusté quatre pots entiers, j'ai appelé Sean une fois partie et il n' a pas répondu, ça m'énerve qu'il ne me réponde pas. Ma mère me dirait que c'est trop pour quelqu'un d'aussi fine que moi, mais je m'en fichais, j'avais besoin d'un peu de douceur. Pourtant, malgré mes espérances, ces glaces n'ont eu aucun effet, elles m'ont rendue plus pensive, à chaque fois que Sean devient froid avec moi, j'ai peur. J'ai toujours peur que ça soit vraiment sérieux.
Evidemment, comme si cette journée n'était pas assez mauvaise, lorsque j'entre dans notre demeure, je vois Keryan encore une fois avec Avalonne, ils rigolent tous deux et je vois rouge. Je jette mon sac par terre, en omettant que s'y trouve mon Macintosh et je m'élance vers eux. Ils ne m'ont pas entendue arriver, c'est pourquoi dès que j'en ai l'occasion, je m'élance sur Avalonne qui est assise tout près de mon frère sur le canapé. Elle est si surprise, qu'elle ne voit pas mon coup de poing arriver en pleine face, je cherche ses cheveux, pour les arracher. Elle commence à me hurler que je suis folle, alors que j'attrape l'une de ses mèches blondes que je tire de toutes mes forces, et pour réponse, elle fait de même avec moi. J'ai besoin de me défouler ce soir, elle est simplement là au mauvais moment, au mauvais endroit.
Keryan tente de s'interposer rapidement. Il m'attrape entre ses bras et me force à la relâcher, pourtant ma prise est trop coriace.
—Sale conne! je grogne. Toi et tes pestes d'amies, vous n'êtes que des emmerdeuses.
—Putain Keryan! Aide moi, elle me fait mal, rechigne Val.
Mon grand frère fini par me faire lâcher prise, sous le regard choqué de ma petite soeur, je ne l'avais pas vue, mais elle n'était pas très loin. J'ai le coeur qui bat, j'ai une irrésistible envie de continuer à lui donner des baffes, mon sang coule à une vitesse alarmante dans mes veines.
—Lâche moi Keryan, par sa faute, ils m'ont virée du lycée, alors que je n'ai rien fait.
—Déjà, calme toi.
—Je n'ai pas envie de me calmer! J'ai passé une journée de merde! Tu comprends ça? De M E R D E, à cause de cette cruche !
—Ca ne sert à rien de t'en prendre à elle ok? fait mon frère.
Je remonte mon regard vers lui, et pour la première fois cet air de grand frère protecteur m'agace, je préfère qu'il s'en fiche de moi en fait, alors je roule des yeux et je tourne le dos. Au passage, j'en profite pour briser l'un des vase qui me sature les yeux depuis des années, j'en ai plus que marre.
J'ouvre la baie vitrée principale pour me rendre dans le jardin extérieur, et bientôt, j'ôte mes vêtements et je plonge dans la piscine, glacée. Ca a le don de me rafraîchir l'esprit pour le coup, elle est vraiment fraiche. Je prends une longue bouffée d'air avant de me rapprocher d'un des bords de la piscine, je lisse mes cheveux de mes mains et je crois que cette fois-ci je n'en peux plus, puisque des larmes s'échappent de mes yeux, bientôt je renifle et je ressens cette pression, une pression qui me demande de me laisser aller, et de simplement, pleurer.
Je pleure parce que rien ne va dans ma vie.
Entre mon ex et d'autres qui ont tout fait pour me faire virer de mon lycée, entre Sean qui me fait la gueule pour un rien, entre mes parents qui ne sont JAMAIS là pour moi, oui parce que j'aurais beau dire, j'aurais aimé avoir une mère à qui je peux me confier, à qui je peux parler librement, avec qui je peux rire et ne pas sans cesse avoir des rapports conflictuels, je crois que j'en ai vraiment marre.
Oui, j'ai des problèmes de petite bourgeoise privilégiée, il y a tellement pire que moi, oui j'en suis consciente, mais ça m'atteint quand même.
Je sursaute lorsque la baie vitrée s'ouvre, je relève le regard et distingue mon frère un peu stressé.
—Hey, fait-il.
Je l'ignore.
—Je crois que faut qu'on parle.
C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Après dix huit ans, c'est aujourd'hui qu'il décide de jouer au bon Samaritain?
—Non, je fais, t'as pas à jouer au bon grand frère, je lui fais, on sait très bien que tu t'en fous, t'as autre chose au faire.
—Je ne joue pas Lana, je pense qu'il faut qu'on parle c'est tout.
Je soupire un long moment pour tenter de me calmer, la seule chose que je me dis est qu'il existe pire condition que moi, alors ça me calme un peu. Je prends sur moi, et je déballe tout ce que j'ai sur le coeur.
—Je suis virée du lycée une semaine, je me lance, alors que je n'ai rien fait. Et puis Sean m'a saoulée. Alors tu vois, j'ai vraiment passé une mauvaise journée.
Il est surpris que je me lâche si facilement, mais il me sourit en retour visiblement content que je me confie un peu à lui. Il ne me demande pas pourtant de développer et je l'en remercie, parce que je n'ai pas spécialement envie d'aller plus loin.
—Qu'est-ce qu'elle a Avalonne? je lui demande soudainement.
Il semble surpris par une telle question, il se tend immédiatement.
—Qu'est-ce que tu veux dire?
—Soyons sérieux Keryan, Avalonne ne traine pas avec des gens comme toi d'habitude, elle ne traine pas avec les "fuckboys", elle est encore moins du genre à tromper son copain et à jouer à la peste. Qu'est-ce qui se passe? Merde.
Il hausse les sourcils, visiblement déçu que je le vois ainsi, tel un "fuckboy". Mais il faut être réaliste, Keryan en est un.
—Ce n'est pas parce qu'elle traine avec moi qu'il y a un soucis Lana , il se défend.
Ce genre d'excuse, très peu pour moi.
—Arrête de tourner autour du pot, qu'est-ce qui se passe? Pourquoi elle m'en veut autant? Je sais qu'il y a un problème.
Il tourne la tête un instant et soupire, ses pieds claquent un peu dans l'eau, je l'observe toujours si sérieusement. J'ai vraiment un mauvais pressentiment et je suis impatiente de savoir ce qui se trame.
—Parle, merde.
Il soupire bruyamment et remonte ses deux prunelles marrons vers moi. Il n'a pas des yeux forcément extraordinaires, mais il a un regard communicatif en général, on sait lorsqu'il est embêté.
—Tu n'as vraiment rien compris? il me demande tout de même.
—Bah non, sinon je te le demanderais pas.
—C'est assez compliqué, fait-il. D'après ce que j'ai compris, tu ne lui as même pas montré de soutien lorsque sa mère est entrée à l'hôpital.
—A l'hôpital? Je lui demande étonnée. Qu'est-ce que tu racontes?
Il m'observe un peu perplexe et fronce ses sourcils.
—Attends, tu ne le sais pas? Sa mère a un cancer du sein, ça fait trois mois qu'elle est à l'hôpital...
C'est une blague? Bien sûr que non, je ne le savais pas. Si je le savais ça se saurais. Maria, sa mère est à l'hôpital? Je me détourne de mon frère et je réfléchis, je fais fonctionner mon cerveau et je pense. Est-ce qu'elle me l'a dit? Je n'en ai aucun souvenir si c'est le cas...
—Bah non j'en savais rien ! Elle m'en a jamais parlé...
Mon frère semble assez surpris.
—Mhh, bah bref, je sais qu'à partir de là, ça l'a saoulée, puisque c'est quand tu as commencé ta relation avec Sean et elle avait l'impression qu'il n'y avait que toi qui comptait, que tu t'en fichais un peu d'elle. Même lors de ta soit disant dispute avec Emily, tu t'es tout de suite sentie obligée d'aller vers elle à nouveau, mais elle n'a jamais remarqué qu'il en était de même pour elle. C'est pour ça qu'elle s'est rapprochée de Shana, parce qu'elle n'allait pas bien et qu'elle pouvait se confier. Puis ensuite tu t'es mise à avoir une dent contre Shana alors qu'elle était là pour elle, et je crois que c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
C'est une blague? Tout d'abord, je veux bien comprendre que mon frère soit proche d'elle, mais d'où elle raconte ma vie privée à mon frère? Il n'est jamais au courant de mes histoires au lycée.
Et comment étais-je censée savoir tout cela si elle ne me dit rien? C'est facile de me rapprocher des choses si rien n'est dit. Alors oui, peut-être suis-je assez égoïste et égocentrique mais elle me connait depuis longtemps, je n'ai pas changé, et cette histoire de la mettre de côté c'est totalement faux! C'est plutôt elle qui instaurait de la distance ! Je trouve ça gros de m'en vouloir pour quelque chose que je n'ai pas fait.
Cependant quand j'y repense, il y près de deux mois, lorsque j'avais fuis de chez moi pour rejoindre Sean après que mes parents m'aient punie injustement je n'avais pas compris sa réaction disproportionnée, pourtant c'est bien depuis ça que l'on s'est éloignée. Sûrement venait-elle d'apprendre que sa mère avait un cancer et moi je l'embêtais à lui demander de venir me récupérer chez Sean et d'en plus m'amener des vêtements telle une vraie princesse?
Putain je suis trop stupide. Je me sens mal, je regrette de l'avoir traitée de pute alors qu'elle essaye juste de trouver une solution pour aller mieux. J'ai l'impression d'être la pire des amies et petite amie possible, c'est fou, je fais tout de travers ces temps-ci.
—Donc elle ne s'est pas rapprochée de toi uniquement pour me faire chier?
—Non Lana, arrête de croire que t'es le centre du monde.
—T'es amoureux d'elle? je lui demande subitement.
—Non! fait-il précipitamment. On s'amuse juste, elle a besoin de se détendre, j'ai besoin de voir d'autres têtes que ces filles à l'université, et puis elle est cool.
Je soupire, je ne comprends définitivement pas mon frère, je suis sûre qu'au fond il fait ça puisqu'il est touché par tout ça, et qu'il l'apprécie vraiment beaucoup, mais il ne l'avouera jamais.
—Tu crois que je devrais lui parler? je lui demande doucement très embêtée.
—Non, répond t-il catégoriquement. Je suis désolé Lana, mais elle a pas envie de renouer le lien, surtout pas après ce soir.
—Par contre, ça c'est sa faute, je rétorque. C'est à cause de sa peste d'amie si je suis renvoyée, elles m'ont tendues un piège, alors de là à me faire passer pour la méchante, je trouve ça bas.
—Elle m'a dit qu'elle n'était pas au courant de ça. Shana ne le lui a jamais dit.
Tu parles. Ca ne change rien pour moi, que ça soit elle ou son amie, c'est la même chose, elle ne m'a pas défendue pour autant. Qu'on soit amie ou non, je me serais faite renvoyée et elle n'aurais rien dit? Elle n'est pas moins pure que moi.
—Mais tu ne savais pas m'en parler avant sérieusement? Je geins. Tu m'en aurais parlé que je ne serais pas dans cette situation !
—Tu aurais essayé de creuser Lana, que tu aurais trouvé, alors ne rejette pas la faute sur moi.
Je roule des yeux, lassée et me relève. Voilà, ça m'énerve encore, je n'arrive pas à me sentir coupable réellement de l'état de notre relation.
—Bref, si c'est ce qu'elle veut, je vais faire une croix sur elle, tant pis. C'était déjà parti pour.
Alors oui ça me touche quand même de savoir qu'elle a des problèmes familiaux, mais elle n'a pas été juste avec moi dans cette situation, concernant notre relation, elle récolte ce qu'elle a semé.
*****
Le lendemain.
J'ai tenté de joindre Sean aujourd'hui mais sans grand étonnement il ne m'a pas répondue. Cependant, si je pensais faire la fière avec la situation d'Avalonne et m'en détacher, ça m'a hantée toute la journée si bien que j'oublie presque que Sean ne me répond pas. Comme quoi, on ne bat le mal que par le mal.
Néanmoins, j'ai découvert ce matin que pour oublier ces choses en même temps, le travail est une source de résolution de problème. En effet, en me penchant sur mon livre de mathématique pendant deux heures, j'ai réussis à tout oublier, à me concentrer sur moi même et à toujours être aussi égoïste que je le suis, et finalement ça m'a fait du bien.
Cependant, deux heures de travail d'affilé c'est beaucoup. Je me sers un verre d'eau dans la cuisine et je mets mes écouteurs avec un peu de musique. Je commence à me dandiner sur cette nouvelle musique de g-easy que j'adore et je retrouve un peu le sourire, malgré ce poids pesant dans mon coeur. Je bouge un peu dans tous les sens, tous les membres de mon corps, de mes fesses, à mes bras.
Cependant quand je me retourne et j'ouvre enfin les yeux, je découvre avec stupéfaction ma mère.
Eh merde.
Fait chier.
Je jure dix milles insultes dans ma tête, je dansais telle une femme libérée, et je ne suis pas sûre que le spectacle plaise, si bien que je crache même le verre d'eau que je venais tout juste d'aspirer.
—Maman?! Je crie. Je... Je ne savais pas que vous rentriez aujourd'hui!
Si je le savais, mais je l'ai oublié. Elle semble toujours choquée par ma danse, car elle est toute blanche. Bien que je n'en ressente pas le besoin particulier, je m'approche d'elle et l'embrasse sur la joue. Elle me semble avoir beaucoup bronzé depuis. J'essaye de rester calme et de ne rien laisser paraître alors que je sais que dans peu de temps j'aurais certains soucis avec eux.
—Tu as fait bon voyage? je lui demande devant son mutisme.
Elle hoche la tête et esquisse un petit sourire. Lorsque je débarque à nouveau dans la pièce de vie, je vois mon père assis sur le canapé, il lit un journal.
—Bonjour papa, je fais.
Il me dévisage vaguement. Ca fait un mois qu'on ne s'est pas vu mais il ne me semble pas lui avoir manqué.
—Comment ça t'es virée?
Bonjour, oui et toi? Ca va? Non, même pas les formalités avant de se faire écraser, c'est dommage!
—Je tiens à dire pour ma défense que je n'ai rien fait.
Il sourit niaisement et me dévisage.
—Tu me prends pour un imbécile? Selon toi on renvoie quelqu'un qui n'a rien fait?
Oh il m'agace. Il disparaît un mois, puis il veut me faire la leçon sur les priorités.
—Oui, je réponds agacée. Si t'as envie de me punir, de m'envoyer en internat même, de tout me confisquer, fait comme bon te semble, je m'en balance.
Je m'assieds à nouveau autour de cette table où je travaillais et je rajuste ma chaise vivement.
Mon père se lève et je sens soudainement son regard peser sur ses épaules, je relève les yeux peu impressionnée par son comportement. Pourquoi devrais-je avoir du respect pour ceux qui n'en ont pas pour moi?
—Tu as vraiment de la chance que je sois ton père, parce que malgré tes conneries d'adolescente, j'ai réussis à te dégoter une place à Harvard qui m'a couté un peu plus de deux millions d'euros.
—Tu as fait quoi? je hurle!
J'ouvre les yeux grand et j'ai l'impression que mon monde s'arrête. Que vient-il juste de dire? Il vient de payer pour contrebalancer mon faible niveau?
—Je n'irais pas à Harvard si je ne le mérite pas, c'est pas parce qu'on est riche qu'on peut tout acheter! Merci de me faire comprendre que je suis nulle et que je ne pourrais pas y arriver par moi même.
—Tu ne le pourras pas par toi même, il me répond.
C'est une blague? Il s'amuse à me pousser à bout! Il y prend un vilain plaisir. Harvard, c'est pour les gens qui bossent, pour les gens comme Sean, qui galèrent, pas pour moi alors que je suis loin d'avoir le niveau et l'ambition. Je me redresse et j'ose lui faire face, comme une grande.
—T'es vraiment qu'un salopard de père! je crie. Tu pars pendant un mois, tu reviens et tu prétends me faire la leçon pour me dire ce qui serait mieux pour moi?Tu ne me connais pas ok? C'est pas parce qu'on a des liens du sang que tu me connais c'est clair? J'en ai rien à foutre! Crève en enfer!
Mon père m'attrape la main immédiatement et il me tire vers lui, j'ai l'impression qu'il va me tuer, mais vraiment. J'aurais mieux fait de me taire, ou alors d'être moins vulgaire, mais j'avais besoin que ça sorte, j'avais besoin de lui dire combien il me pourrit la vie. Il me dirige vers la porte de sortie alors que je lui hurle d'arrêter, le menaçant d'appeler la police, là, je regrette d'avoir été si dure. Je proteste je lui dis de me lâcher mais il me tire, sans me dire pour autant ce qu'il va faire, j'en viens presque à verser des larmes par peur. Je n'ai jamais eu aussi peur de lui.
—Ca suffit ! crie ma mère.
Mon père s'arrête immédiatement et se retourne, surpris que sa femme ose protester.
—Georges ! Arrête ! Tu vas trop loin! Laisse Lana tranquille! Tu lui fais peur.
—Pardon? Fait-il d'une voix absolument calme.
—Elle a raison, elle affirme. Comment veux-tu avoir son respect si toi même tu n'en as pas pour elle?
Il hausse les sourcils, visiblement surpris, il me dévisage avec attention, moi, puis ma mère, puis l'inverse, alors que mon coeur bat vite, il me relâche la main. Je mentirais en disant que je ne suis pas soulagée.
—Vraiment, telle mère, telle fille, crache t-il.
Il dit ça en nous tournant le dos et en claquant la porte.
A peine revenu, déjà parti ! Je respire longuement et j'observe ma mère, sa coupe au carrée est toujours si parfaite, je dévisage son air presque « protecteur », sûrement pour la première fois. C'est la première fois qu'elle s'interpose face à mon père. Et je ne peux pas me contrôler je m'élance dans ses bras et je l'enlace contre moi. Et là, je verse des larmes, non plus parce que la violence de mon père m'a choquée, mais parce que je suis touchée, je suis touchée que ma mère ait pris ma défense.
Au départ, elle ne sait pas comment s'y prendre, mais je m'en fiche, je ne demandais que ça, je ne la lâche pas. Je ne demandais pas beaucoup, juste que pour une fois, elle s'interpose, sans peur, sans crainte, et ce geste là, je crois que c'est le plus beau depuis des années.
****
YO.
Nouveau chapitre !
(Et un mercredi, parce que j'aime pas quand y'a pas Sean dans les chapitres mdr du coup je préfère avancer xD)
Votre avis sur le chapitre?
Sur Avalonne? Qui est la plus responsable selon vous?
Des idées pour la suite?
Bisous !
PS : BONNE RENTRÉE; hihi
(940k de vues sinon ! Putain vous êtes trop géniaux :( )
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