43-Soft Revenge.
Ce début de journée était assez étrange, je ne saurais dire s'il était bon ou mauvais, puisque les gens s'acharnent toujours à m'asséner des couteaux dans le dos, en prenant la défense de cette pauvre jeune fille plutôt que la mienne, alors que je n'ai rien fait en soit, mais dans un autre sens, mon sang froid face à la situation laisse beaucoup d'élèves admiratifs. Je leurs montre que je m'en contre fou totalement de la situation.
J'étais plus occupée à trouver comment me venger qu'à pleurer sur mon sort, ça a du positif au final.
Alors que je m'apprêtes à ouvrir mon peau de yaourt, à la cantine, je sursaute lorsqu'un plateau se pose sur ma table. Je lève la tête au ciel, il s'agit de Louis. Quand on parle du loup.
—T'en as pas déjà trop fait? Emily souffle agacée.
—Tu sais bien que ce n'était pas voulu.
—Voulu ou non, c'est bien elle qui a subit les poings de tes potes.
Louis détourne son regard et soupire longuement, je sais qu'il s'en veut. C'est pourquoi je lui souris et arrête Emily d'une main.
—Laisse, Emily, Louis est de notre côté.
Louis me remercie d'un sourire et s'assied enfin à mes côtés.
—Je venais justement te voir, parce que je pense que quelque chose t'intéresserait.
J'hausse l'un de mes sourcils et l'invite à continuer dans sa lancée.
—J'ai entendu Shana tout à l'heure discuter avec une de ses amies, et je crois bien qu'elle mijotte encore quelque chose contre toi.
Je l'observe,surprise d'une telle confidence. Encore? Mais n'en a t-elle pas marre? Après avoir piraté mon facebook, et m'avoir mis l'école à dos elle continue? Je suis à peu près sûre qu'elle a un manque de personnalité pour forcer à ce point.
—Quoi donc?
—J'en sais rien, me dit-il en soufflant. Je n'ai pas réussi à tout cerner, je crois juste que ça a un rapport avec votre choré de fermeture du tournoi, j'en sais rien, mais à l'entendre parler, ça fait peur.
Alors que je m'apprête à répondre Emily renchérit.
—Qu'est-ce qui nous prouve que ce que tu dis est vrai et que tu n'essayes pas de nous manipuler?
Emily est toujours là pour poser les bonnes questions, même si je trouve ça un peu brusque de sa part.
—Pourquoi je viendrais vous dire ceci pour vous manipuler? demande t-il de façon perplexe.
—Peut être parce que t'es l'ex de Lana, qu'elle t'a jetée, désolée de le dire, mais très salement. Pourtant tu reviens comme un labrador, moi je trouve ça chelou.
Louis plisse les yeux, vaguement convaincu par ce qu'énonce mon amie.
—Ecoute, oui, Lana a agit bassement. C'est peut être vrai, j'aurais pu lui casser la gueule. Mais à quoi bon? On est jeunes, on n'allait pas non plus se marier. Je peux avoir autant de filles que je veux, je ne suis pas du genre à pleurer pour une de perdue, puisque dans tous les cas, ce sont elles qui ratent quelque chose.
Je roule des yeux. Il a peut être un peu trop de confiance en lui, parfois je ne me vois plus fréquenter au quotidien des garçons injustement confiants. Sean m'ammène dans un monde parallèle plus croustillant quand même.
—Si tu veux y voir le mal, tant pis, m'annonce t-il. Je t'aurais prévenue. Tu ne pourras pas dire le contraire.
Emily s'apprête à répliquer mais je l'interromps.
—C'est vrai, ça ne coûte rien d'essayer.
Je récupère mon portable et pianote un message à une élève du lycée qui m'a toujours rendu des services de qualité. Il s'agit de Kim, sans faire trop cliché, c'est une geek professionnelle asiatique qui possède plus d'un tour dans sa poche. J'ai toujours eu recours à elle lorsqu'il s'agit de fouiner auprès d'autres personnes et de récupérer des informations. C'est une vraie petite détective. Cette fois je lui demande s'il est possible qu'avant cet après-midi elle me trouve ce que cette peste de Shana manigance. Ca tombe bien, je cherchais la vengeance. Mais je n'avais pas pensé à une vengeance détournée.
Elle me répond aussitôt, qu'elle est d'accord mais qu'elle ne le ferait qu'à condition d'obtenir cinq mille dollars en échange. Ca me semble beaucoup, mais j'ai arrêté de compter l'argent depuis longtemps. J'ai bien dépensé il y a une semaine 10 000 euros pour un bracelet.
Elle m'informe dès lors qu'elle me livra les informations necessaires, avant notre démonstration de cheerleader qui cloturera le tournoi de cette année.
Alors que je veux l'en remercier, je remarque que Sean arrive enfin. Comme d'habitude il est dans ses pensées, il a ses écouteurs et semble dans son monde, du moins, ça c'était jusqu'à ce qu'il voit mon ex à côté de moi. Il repose ainsi directement les pieds sur terre. Il pose son plateau avec force sur la table et dévisage Louis de haut en bas.
—Je te laisse cinq secondes pour dégager, lui annonce t-il.
—Sean ça va, il ne tentait rien, on discutait.
—Je m'en fou Lana, il t'a blessée, alors s'il te dégage pas, je vais véritablement lui défigurer sa bouille d'ange, pour qu'on soit équitable.
—Sean ! fais-je durement. Il n'y est pour rien. Arrête un peu, détends toi, je t'ai dit qu'il ne m'a rien fait! Je gère la situation, tu as passé une bonne journée?
Il détourne son regard tout en s'asseyant et en soufflant, afin de respirer un peu et d'expulser ce stress soudain. Je sais qu'il est un peu aussi en colère contre moi depuis ce matin, puisque je lui ai justement dit qu'étant donné qu'il ne m'aidait pas, je le ferais avec Louis, mais il n'a pas pour autant plus manifesté son mécontentement.
—Ouais, dit-il sans pour autant lâcher Louis du regard.
Je l'observe s'assoir doucement, il se serre un verre d'eau avec attention puis découpe sa viande avec précision. Je souris comme à chaque fois que je le vois s'appliquer à une tache où il est concentré. Il est toujours adorable.
—Ah, reprend t-il. Je suis sélectionné parmi les quatre élèves de cette école pour avoir une bourse à Harvard, me dit-il tout naturellement.
—C'est génial ! Je réplique tout en souriant. C'est splendide même !
—Ouais, il me répond assez content, lui aussi en souriant. Si je réussis mon oral, c'est bon.
—Harvard soupire Emily, quelle grosse tête! Il n'y a que des génies qui y rentrent.
—J'y rentre aussi, annonce Louis tout fier de lui.
Emily le dévisage dès lors.
—Autant pour moi, y'a aussi des cons.
Emily est hilare de sa blague, tout comme Sean d'ailleurs, alors que nous deux, Louis et moi ne trouvons pas vraiment ça drôle, mais il n'y a rien à faire, c'est le genre d'humour d'Emily, et visiblement, celui de Sean aussi.
***
Kim m'a appelée rapidement, nous nous rejoignons ainsi dans une salle informatique, son lieu favori. J'y suis allée avec Sean et Louis, afin qu'ils décryptent la situation avec moi. Du moins je voulais y aller avec Louis, et Sean s'est imposé.
La petite asiatique nous observe tout en nous dévisageant de haut en bas. Elle s'attarde peu et se reconcentre sur son jouet. J'observe ses deux petites oreilles de chats en accessoire, mais je ne demande pas d'explications sur cette faute de goût sous peine de la vexer.
—C'est une bonne nouvelle ? je lui demande assez enjouée.
—Mhh, mon fric avant, dit-elle sèchement.
Je soupire puis sort mon porte monnaie de ma poche. J'en retire quatre mille dollars neuf cent.
—Il me manque cent dollars, je lui dit-tout de même. Je te les apporterais après.
Je crois que cette phrase ne lui plaît guère car elle fait tourner son siège et réajuste ses lunettes sur son nez. Elle m'observe d'un regard dur.
—C'est soit tout ou rien, elle m'annonce.
—Kim! Je te rends cents euros demain sans problèmes je te le promets.
Elle plisse les yeux vaguement convaincue.
—La dernière fois que j'ai rendu un service à un de ces crétins de riche et qu'il m'a promis de me rendre l'argent, il s'est bourré la gueule la nuit au point de tomber dans le coma. Résultat, depuis trois mois, j'attends toujours mon fric étant donné que ce crétin ne s'est toujours pas réveillé. Donc, si je te dis que je veux mon argent maintenant, c'est maintenant.
Eh bien, pour le coup on peut dire qu'elle a de la compassion... Je cligne des yeux alors que je sens mon coeur se serrer. Je pourrais mourir ce soir?
—Mais Kim! Je ne vais pas mourir ce soir, merde.
—Lui non plus n'était censé mourir, elle me dit simplement.
Je détourne les yeux, toujours sous le choc de ces mots durs et crus. Ca me donne presque un haut de coeur. Pourtant je n'ai rien à redire, cette fille est à caractère. Il n'y a rien qui puisse l'arrêter vraiment. Je me pince les lèvres et tente de réfléchir à quelque chose. Devrais-je lui donner ma montre? Ou quelque chose du genre en supplément?
—Eh! Mais tu joues à Gard of assassin? demande Sean, surpris, à l'asiatique, tout en pointant du doigt son écran.
Elle le dévisage de haut en bas.
—Euh ouais.
—C'est incroyable, personne ne connaît ce jeu, renchérit-il. Pourtant, c'est un bon.
—Scorpion ou Tigre? demande t-elle assez méfiante.
—Aucun des deux, dragon.
La jeune fille ouvre les yeux grand et recule immédiatement sa chaise tout en posant sa main sur son coeur, j'ai littéralement l'impression qu'ils parlent chinois.
—Non, c'est une blague, c'est impossible de devenir dragon, enfin, il n'y en a que six dans le monde entier. Ce n'est pas possible.
—Pourtant si, Grominet86 ça te dit quelque chose?
Je crois qu'elle commence à suffoquer. Alors que moi je n'ai pas pu m'empêcher de rire. Si je comprends bien, il joue sur un site virtuel, et son pseudo équivaut au nom de son sexe? Hilarant.
—Si tu veux, je peux t'y parrainer. On sera sept, dit mon petit ami calmement.
—Non non non non non, dit-elle tout en tentant de se calmer et de limiter ses palpitations. Ce n'est pas possible, tu ne peux pas...
—Bien sûr, dit-il. A condition que...
Il m'observe avec un air doux avant d'à nouveau observer la génie d'informatique.
—Oui, évidemment. Tout ce que tu voudras.
Sean lui sourit et lui demande la permission de se connecter sur son compte. Il fait une simple manipulation et bientôt la chinoise hurle de joie comme si elle n'avais jamais connu d'orgasme de sa vie. Je la soupçonne d'ailleurs de n'avais jamais connu d'orgasme, elle est trop frustrée pour ça.
Je regarder Louis, lui aussi perturbé par ce qui vient de se passer. Oui, Sean vient de la corrompre par un simple jeu virtuel.
Après quoi elle finit par nous montrer ses trouvailles, elle a piraté les caméras et les micros de l'école, ainsi que le portable de Shana. Résultat, Louis avait vu juste: Jenna est une horrible sorcière. Je la vois discuter avec ses amies, elle et son air méchant, son visage est tant froncé que ça me flatte qu'elle se fasse autant de souci pour moi. D'après ce que j'ai compris, elles ont préparé un sale coup: elles auraient corrompu l'un des agents d'entretient qui était censé déposer dans nos casiers notre tenue du jour pour notre dernière représentation de cheerleader pour clôturer cette fin de saison sportive.
Entre autre, mon costume est censé se déchirer en plein spectacle et me mettre la honte devant tout le monde.
Génial comme idée, il n'y a pas plus gamin. Cependant, j'ai tout sauf envie que l'on aperçoive mon petit String sexy que j'ai prévu ce soir pour Sean, et puis je ne suis pas non plus adepte du nudisme.
Kim nous met tout sur clef, puis elle nous pousse rapidement en dehors de la salle informatique, comme si elle n'appréciait pas spécialement notre présence, quoique elle me semblait déçue du départ de Sean. Je tente d'ignorer ses vues sur mon petit ami.
C'est alors qu'une petite idée me vient, je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire.
—Ok, j'ai une idée, je leurs annonce.
Les garçons m'observent assez intrigué et fronce un sourcil.
—Quoi donc?
—Je vais échanger nos tenue, comme ça, au final, cette garce de Jenna prendra très cher. Au final, c'est une vengeance simple, mais qui ne pourra pas se retourner contre moi, parce que c'est ce qu'elle avait prévu aujourd'hui.
—Non, tu ne feras pas ça, me dit Sean immédiatement, de façon dure.
—Et pourquoi ça?
—Parce que c'est se mettre à sa hauteur.
Je croise mes bras et le dévisage.
—Tu veux que je fasse quoi? Que je me laisse faire? Que ma tenue craque devant tout le monde? Non, je ne lui donnerais pas cette joie. Bien au contraire.
—Tu n'as qu'à trouver une autre tenue, il renchérit.
Je souffle péniblement, j'ai l'impression qu'il fait sérieusement exprès.
—Non Sean, ce n'est pas possible. Cette tenue, on l'a commandée depuis un mois. Et je ne peux pas m'habiller autrement, c'est une question de rigueur, c'est bon je me débrouille.
—Ca n'a...
—Sean, je l'arrête d'un doigt. Laisse moi vivre merde. Si tu n'as pas envie de m'aider tant pis, je le ferais avec Louis.
Il dévisage mon ex d'un air très froid, il s'attarde et j'ai l'impression que s'il pouvait tuer Louis il le ferait. Je ne veux pas le rendre jaloux, je ne veux pas qu'il croit que Louis est mon autre roue de secours, mais je lui ai expliqué que j'ai besoin de régler mes comptes et il ne veut pas comprendre, et j'ai besoin de quelqu'un pour m'aider. Au bout d'un moment c'est agaçant. Et puis s'il était totalement d'accord, il n'avait qu'à ne pas amadouer Kim!
Il me dévisage ensuite, puis esquisse un faux sourire avant de tourner le dos, avec beaucoup de classe et de s'éloigner, sans rien me dire. Tant mieux, j'ai besoin de respirer. Je n'aime pas lorsqu'il ne me laisse pas être moi. Avant d'être sa copine, je suis moi.
J'attrape le bras de Louis et avance avec lui vers le stade de football, étant donné qu'il est clairement à l'autre bout du lycée, il engage un peu la conversation pour détendre l'atmosphère.
—Wow, j'ai bien cru que ton copain allait me tuer.
Je relève les yeux et soupire.
—Il a l'air assez violent Lana, enfin je ne veux pas me mêler de votre histoire, mais quand même...
—Non, il ne l'est pas, je l'interromps durement.
—Si tu le dis, mais il est assez nerveux non?
—Parfois. Changeons de sujet, s'il te plaît.
Il rigole doucement, et continue à me suivre.
—Ok, alors comment ça se fait que cette fille ait une telle dent contre toi, qu'elle désire à ce point t'humilier?
—Je suis Lana Valentini Givenchy, je lui réponds. L'aurais-tu oublié? Toutes les filles sont jalouses de moi.
—Je vois que ton égo n'a pas diminué, il me dit en me taquinant.
Je souris alors que l'on arrive enfin dans le stade. Maintenant, il ne manque plus qu'à trouver nos casiers de cheeleaders.
—On ne change pas une équipe qui gagne, je lui dit tout en lui faisant un clin d'oeil. Enfin, plus sérieusement, je me reprends. Je n'en sais rien, je ne me suis jamais attaquée à elle, malgré le fait qu'elle me pique même ma meilleure amie, ce jeu l'amuse je crois. Je pense que pour sa dernière année elle veut montrer qu'elle existe et que je n'en vaut pas l'intérêt.
Il hoche la tête, assez compréhensif.
—C'est tellement dommage d'en arriver jusque là, toi tu n'as pas besoin de faire d'effort pour attirer l'attention alors qu'elles elles doivent en venir à te pourrir la vie.
Je souris, et je rougis presque, ça me fait assez plaisir qu'il me dise ça en fait, j'aurais beau dire, je suis vraiment très narcissique. Je ne lui réponds pas pour autant.
Alors que l'on approche des vestiaires, je me souviens dès lors qu'il y a une caméra à l'éntrée de la pièce, donnant un oeil sur tous les casiers.
—Merde, Louis. Y'a une caméra dans les vestiaires, je chuchote.
—Où ça ?
Je lui pointe d'un doigt le mur à côté de la porte d'entrée.
—Merde, il grogne.
Je passe discrèrement ma tête à travers la cadran de la porte et analyse la hauteur de cette caméra.
—T'es assez grand pour l'atteindre. Ôte ton T-shirt, tu devrais pouvoir cacher la vue à la caméra.
Louis baisse sa tête vers son T-shirt et se mort un peu la lèvre.
—Mon tissus n'est pas assez opaque, je pense pour pouvoir réellement y faire quelque chose.
Je roule des yeux et ôte mon T-shirt noir, sans chipoter, tant pis, il m'a déjà vue plusieurs fois en soutien gorge. Sa réaction est bien moins normale que la mienne, il est brusqué par mon geste. Mais il se force à relever son regard, par respect. Il attrape enfin mon T-shirt et se gratte la gorge, afin de se reprendre.
Ensuite, il se faufile avec attention dans la pièce, il se met sur la pointe des pieds et couvre, bien qu'avec difficulté la caméra. Il fait la taille juste pour ce genre de chose.
—Vas-y, grouille toi, me dit-il tout en grinçant des dents.
J'hoche la tête rapidement, j'ouvre mon casier avec mes clés puis en ressort le costume flambant neuf. J'ouvre ensuite celui de Jenna, puisque j'ai le privilège en tant que cheerleader numéro une d'avoir leurs codes . J'essaye de faire assez vite alors que je vois Louis réellement souffrir sur la pointe des pieds. Je me dépêche, échange nos vêtements puis referme les casiers, ni vu, ni connu.
Je sors de la pièce immédiatement et il me rejoint. J'ai le sourire jusqu'aux lèvres, et le coeur battant avec toute cette adrénaline.
En réalité, cette vengeance douce me semble plus appropriée que si j'avais réellement été méchante et sans coeur, en tentant de les humilier physiquement. Là, elle ne s'attendra pas à ce que son costume soit déchiré, et elle ne pourra pas se plaindre de son malheur car c'est elle qui l'a annoncé, elle aurait juste la monnaie de sa pièce, et je suis dans tous les cas intangible.
—On verra qui fera mois la maline, je dis tout en sautillant. Merci à toi Louis!
Il rigole doucement avant de me tendre mon T-shirt.
—Avec plaisir, il me répond.
Lorsque je vois son regard dévier un peu trop vers ma poitrine, je rougis sérieusement et me retourne. Oui, je me rends compte que Louis est mon ex et que cette situation est tout à fait inappropriée. Je me décide à me rhabiller, lorsque je sens des mains sur mes hanches.
Eh merde. Louis...
Je sursaute et me retourne légèrement, je le repousse légèrement.
—Louis, arrête, ne fais pas ça.
Il insiste pourtant, il me rapproche de lui alors que je pose ma main sur son torse pour tenter de le repousser. Putain, ça m'apprendra à chauffer un mec inconsciemment. Ce n'est pas très malin de ma part.
—Faire quoi Lana?
Je ne sais juste pas comment réagir, bien évidemment que je veux qu'il arrête de me toucher, je suis en couple avec Sean, et même s'il m'a énervée tout à l'heure, je l'aime plus que tout. C'est juste que je vois que Louis m'aime lui aussi énormement et que je l'ai déjà blessé une fois, je veux le repousser en douceur, du moins pour l'instant, s'il n'arrête pas je n'hésiterais pas à lui coller une claque.
Je me fige lorsque sa bouche arrive à ma nuque.
—Louis, je chuchote, arrête je n'ai pas envie de ça.
Malheureusement sa bouche se perd dans ma nuque et je grince des dents, je n'aime pas, non je n'aime pas.
—Ce n'est pas ce que tu m'as laissé croire, dit-il tout en rigolant doucement.
Par contre, là, je le repousse de toutes mes forces, je le plaque contre le mur.
—Que je t'ai laissé croire? De quoi tu parles?
Il me dévisage tout à fait sérieux et ses deux prunelles bleues semblent ne pas très bien comprendre où je veux en venir. Tout comme moi d'ailleurs. Je le relâche et j'instaure une certaine distance.
—Je t'ai laissé croire quoi?
—Arrête, fait pas comme si tu ne savais pas. Tu t'engueules avec ton mec devant moi, tu me dis de t'accompagner, et alors qu'on marche, tu roules des fesses, là, tu te mets en sous vêtements devant moi, tu vas pas me faire croire que...
Eh merde, fait chier. C'est tellement gênant parce que non, je n'avais aucune intention en tête moi.
—Tu t'es fait des films, Louis.
Je roule des yeux et m'habille le plus vite que possible.
—Arrête, c'est pas drôle, il me fait.
—Louis! Désolée mais je n'ai à aucun moment voulu que toi et moi... Enfin, tu vois... C'est pas parce que je me dispute avec mon copain que je vais me taper un autre gars.
Louis m'observe sérieusement tout en fronçant les sourcils.
—T'es vraiment sérieuse? Tu vas me faire croire que tout ce que t'as fait, c'était pas pour me chauffer?
—Putain! je m'écrie. Arrête, arrête avec ça ! Je ne t'ai pas chauffé merde! Entre nous c'est fini, c'est pas clair?
Louis détourne son regard et je vois que je l'ai vraiment blessé. Il est toujours amoureux de moi, et je suppose que c'est pour ça qu'il a tout mal interprété. Ca me met vraiment dans une position inconfortable.
—Je suis désolée, mais je ne changerais pas d'avis, c'est fini entre nous, je ne ressens plus rien pour toi, même si c'est dur à entendre.
Il roule des yeux et je sais que ça l'énerve, d'une part parce qu'il se trouve con, et d'autre part parce qu'il est déçu.
—T'es vraiment une connasse, souffle t-il.
Outch.
Le plus dur, c'est que je ne peux même pas répliquer. Peut être que j'étais trop enjouée et je ne me suis pas rendue compte que cela pouvait porter à confusion. Est-ce que Sean aussi trouvait mon comportement trop allumeur avec Louis? Si ça se trouve il m'en veut terriblement maintenant. Je compose son numéro, j'ai besoin de lui parler.
Malheureusement il ne répond pas, je lui envoie juste un message " faut qu'on parle". Et alors que je commence à rédiger ce qui vient de se passer, puisque je veux dans tous les cas être franche avec lui, j'entends Emily crier mon nom au loin. Je relève les yeux et lui souris. Elle arrive en tombe dans mes bras, tout sourire.
—Oh comment tu m'as manquée, elle me dit soudainement.
—Emily, on s'est vue il y a deux heures, je lui rappelle.
—Ouais mais bon, j'étais en binôme avec Avalonne aujourd'hui et c'était l'enfer, elle était excécrable, j'ai besoin de me sentir aimée à nouveau.
Etant donnée que je pianote sur mon téléphone elle me le confisque.
—Je t'ai dit aimée, pas ignorée.
Oh mais quelle chieuse. Je panique vraiment, j'ai l'impression d'en faire tout un plat, mais Sean est réellement ce qui m'arrive de plus important, et je ne veux pas le perdre pour une histoire aussi bête. Je fais rapidement un bisous à Emily et elle me rend enfin mon cellulaire, je finis de composer mon message quand je me fais encore interpeller. Ce n'est pas possible!
Je relève la tête et vois Sally arriver, que me veut-elle encore?
—Tu saurais où est Sean? me demande t-elle.
—Non, je réponds simplement en tentant de masquer mon appréhension.
—Ah, il a oublié son portable alors qu'on déjeunait, je pensais que tu savais où il était.
—Non, je réponds durement.
C'est une blague? En ce jour si important, il n'a pas son téléphone. J'ai vraiment une sacrée poisse.
***
Résulat des comptes, je n'ai pas trouvé Sean de l'après-midi et je commençais vraiment à paniquer. Il n'est pas du genre à ne pas avoir son téléphone sur lui.
Le match de football s'est déroulé dans de bonnes conditions, même si notre équipe n'a pas gagné. En même temps que voulez-vous, avec un capitaine comme Harvey, on ne peut pas aller bien loin. Comme il touche à sa fin je décide de réunir les filles pour leurs donner un conseil de dernière minute, mais je découvre finalement qu'elles sont réunies depuis un bout de temps et que ce sont Avalonne et Shana qui mène la discussion, elles leurs donnent quelque conseil et les motivent, elles leurs font réviser les pas.
En arrivant avec Emily je me gratte la gorge. Pour qui se prennent-elles? A moins que je donne l'autorisation, personne ne peut se permettre de donner des ordres. J'arrive donc en croisant les bras et en défiant ces véritables salopes du regard.
—Eh bien je vois que ça commence sans moi, je réplique froidement.
—Ah tu m'excuses, mais étant donné que tu n'étais pas là hier et qu'on avait plutôt bien réussi à mener le groupe, on s'est dit qu'on pouvait refaire pareil aujourd'hui, s'excuse Shana d'une façon trop fausse pour être vraie.
—Ah, tu remets en cause mes capacités?
—Non du tout, je...
—Foutez-vous à votre place, je leurs conseille froidement.
Ca lance un véritable froid dans toute la pièce mais je m'en contre fiche, je déteste que l'on essaye d'être moi. Ayez votre personnalité merde! Avalonne me jette, elle aussi, un regard mauvais que j'ignore avec facilité.
Je mène les étirements de dernière minute alors que je suis véritablement stressée et tendue, j'essaye moi aussi de m'étirer au maximum afin de libérer cette pression, mais en vain, ça ne fonctionne pas. Je fais de mon mieux pour abaisser la pression, car je me sais mauvaise si je suis stressée. Je me force donc à dire de gentilles choses, en pensant pouvoir peut-être m'apaiser.
—C'est notre dernière représentation pour cette saison de football, donc vous savez quoi, je ne le vous répète jamais assez, mais amusez-vous, faites vous plaisir. Kiffez le moment, montrez à ces autres cheerleader que nous avons commencé à toutes les écraser, qu'on les écrase toujours, parce que vous savez quoi? On est les meilleure, vous êtes les meilleures.
Je crois que ce message a l'air de les motiver.
—D'ailleurs, j'espère que vous avez la soirée de libre, je vous invite chez moi ce soir. Vous le méritez bien.
J'entends certaines se réjouir, discrètement pour ne pas paraître trop étranges. Je les vois déjà rêver et ça me fait plaisir ,si au moins ça peut les apaiser ça me va. Bien évidemment, je pointe Avalonne et Shana du doigt.
—Sauf vous.
Je dis ça tout en me retournant et en faisant valser ma chevelure. De tout mon discours, c'est bien cette dernière phrase que je préfère. Je pense qu'il est clair qu'Avalonne et moi ne sommes plus amies, qu'importe la raison, il y a certaines choses à ne pas faire.
J'indique aux filles de me suivre puisque c'est à notre tour, j'attrape rapidement Sally par le bras.
—Tu as vu Sean entre temps?
Elle secoue la tête et je soupire durement.
Et comme il n'existe pas pire chiant que Sean, je le remarque rapidement, assis dans les gradins, avec son inconditionnel Sweatshirt. Il déconne, il déconne vraiment.
****
YOO
Joyeuuuux nooeeeeeel !
Vous faites quoi pour Noël ?
C'était grave un long chapitre ! 4500 mots ! Mais le pire, c'est que de base, il faisait 9000 en entier, donc je l'ai coupé en deux ! Du coup, peut être un autre chapitre mercredi! Si vous êtes gentils :)
(Ps: j'ai vraiment corrigé à la va-vite, donc désolée pour les fautes :/)
Votre avis sur Lana ?
Sur Sean?
Sur Louis?
Une idée de ce qui va se passer?
Yona.
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