43-Soft Revenge(2)

La musique retentit et je me force à me concentrer, Emily me tient la main fermement voyant très bien que je suis quelque peu ailleurs, je lui souris doucement et lui fais un petit clin d'oeil. Je me remets de mes émotions et me concentre uniquement sur ça, uniquement sur la musique et ce que j'ai à faire.

Une fois lancée rien ne m'arrête.  J'ai remarqué cependant que Shana, elle, avait l'air un peu paniquée à un moment, petit soucis de vêtement? Je me force à me désintéresser de cela. Je réalise trois roues d'affilées, propres et précises.

Je compte les secondes avant la fin. Et lorsque la dernière note est prête à retentir, je me sens enfin soulagée, je vais pouvoir discuter avec Sean.

Cependant, au lieu de l'entendre cette note, j'entends un cri. Je me tourne vers la droite et vois que la jupette de Shana vient tout juste de se déchirer. Pour une déchirure, on ne peut pas faire mieux, elle s'est fendue au niveau de son entrejambe, on voit son string beige tout entier. Le plus drôle dans tout ça est qu'elle n'est pas épilée, mais pas du tout, j'ai clairement eu le temps de voir la forêt Amazonienne... Je jubile.

Etant donné qu'elle est en haut d'une pyramide,heureusement pour elle, peu haute, elle perd l'équilibre, déconcentrée et tombe. Les filles tentent de la rattraper, mais elles ne réussissent pas à éviter le choc avec le sol.

Ce n'est pas une chute qui fait vraiment mal, car Shana s'est rattrapée avec ses mains, mais à voir c'est assez impressionnant, donc tout le monde s'inquiète un peu. Et dire qu'elle avait réellement prévu ça pour moi! La garce!

Bien évidemment, en tant que capitaine d'équipe, je me dois de faire semblant que ceci m'inquiète, alors qu'en vrai je jubile. Je me dirige vers elle et vérifie qu'elle va bien. Je fais un signe de main aux gradins pour leurs assurer qu'ils n'ont pas à s'inquiéter. Pendant ce temps la blonde hurle comme une gamine qu'elle a mal. Je vérifie, elle n'a rien, elle s'est juste fait un peu mal au poignet mais c'est tout. Il n'y a pas mort d'homme.

Je vois alors un nombre important de personnes photographier ses fesses et... ses poils. Que de maturité n'est-ce pas? Elle voulait de l'attention, eh bien voilà ! Avalonne tente de s'interposer pour rassurer son amie, mais je lui en empêche.

Je relève Shana avec ma force, et je l'entraine vers les vestiaires. Des joueurs de football me donnent une de leur serviette afin d'arrêter cette exhibition inapropriée et au fond de moi j'hurle de rire.

—Sale garce, me chuchote Shana.

—Dis le moi encore une fois, je te lâche et tu t'écroules devant tout le monde.

—Je ne comprends pas comment tu as pu... fait-elle.

—Comment j'ai pu quoi? Passer au travers des mailles de ton filet? je ris doucement.

Elle ne me répond pas tout de suite car deux jeunes filles, sûrement de première année viennent nous rejoindre pour s'assurer que leur "bien aimée" va bien. Je leurs réponds que oui avant de les chasser.

—Ouais, me dit Shana les dents serrées.

On arrive dans les vestiaires et je la laisse récupérer une jupe qu'elle ajuste autour de sa taille. En la voyant s'habiller je constate bien qu'elle n'a pas si mal que ça, elle arrive à marcher, peut-être s'est-elle juste foulée un peu le poignet aussi, mais ça me semble aller.

Et même si je suis loin de l'apprécier je me dois de m'assurer que tout va bien, ce qui est un inconvénient. Cependant, je ne suis pas non plus médecin, même si j'aurais adoré lui refiler un diagnostic empoisonné, je dois donc l'amener à l'infirmerie.

—Tu sais , il y a une raison pour laquelle tu ne seras jamais comme moi, je lui dis doucement. Tu n'as pas d'intuition, et tu ne sais pas assez masquer ton hypocrisie. T'auras beau piquer mes amies, ou mes mecs, mes idées, tu ne m'arriveras, jamais, à la hauteur.

Après quoi, elle ne dit rien. Elle récupère une bouteille d'eau, elle m'ignore et ça me fait du bien. Une fois qu'elle s'est habillée je la dirige vers la sortie des vestiaires. C'est là que les filles viennent nous rejoindre assez inquiètes. Comme par hasard Shana se sent tout de suite moins bien en présence des autres. Elle fait mine de s'appuyer sur moi et prétend avoir du mal à marcher. Je relève les yeux.

—Tu vas bien Shana? Qu'est-ce qui s'est passé? demande les filles très inquiètes.

—Oui, je me sens très sonnée, fait-elle,  mais... je vais bien...

C'est une blague ? Cette meuf est-elle bipolaire? Elle allait bien il y a deux minutes.

La raison pour laquelle je ne notifie pas cette réponse est qu'Emily arrive et m'annonce qu'on a un vrai problème. Elle me montre son téléphone, et j'ouvre les yeux grands. Pourquoi il y a t-il une putain de photo de moi et Louis m'embrassant ?

—Où tu as eu ça?

Emily me fait un faux sourire.

—Devine. On a envoyé ça à tout le monde.

Mon sang ne fait qu'un tour. Qui a pris cette photo ?

Je tire Shana par le bras, et la dirige vers l'infirmerie qui se trouve près de l'entrée du stade pour en finir.

Tout le monde nous observe assez intrigué et je les ignore comme d'habitude, je règlerais mes soucis plus tard.

Pourtant je vois un léger sourire se dessiner sur les lèvres de ma meilleure-ennemi, et je sens le mauvais coup venir. J'ai le mauvais pressentiment qu'elle est à l'origine de cette photo.

—Qu'est-ce qui te fait rire?

—Toi, réponds t-elle simplement. Tu es si drôle Lana, j'ai même presque faillit te croire tout à l'heure lorsque tu me disais que toi tu avais cette intuition, parce que Lana, tu viens de te faire piégée, comme une amatrice, elle me dit doucement.

Je la fixe sérieusement du regard et la relâche lorsqu'elle crie " c'est elle!" Et evidemment comme je la lâche, elle fait mine de ne plus pouvoir tenir sur ses pieds alors inconsciemment je la rattrape pour ne pas qu'elle se fasse trop mal. Putain, je suis trop bonne.

Elle recommence à crier.

—Lâche moi! Sale hypocrite, tu n'es qu'une garce!

Ca attire l'oeil alors j'ai un mouvement de recule. Qu'est-ce qu'elle est en train de me faire?

—C'est à cause d'elle si tout cela est arrivé !

Alors je n'avais pas prévu ça, je n'avais pas prévu qu'elle m'accuse en retour, même si ça peut sembler logique, ça ne m'a pas traversé l'esprit. Je panique un peu, surprise par ce changement de scénario.

—Alors là tu débloques, je lui cries. Je n'y peux rien si ta jupe s'est déchirée!

—Bien sûr que si sale conne, je sais que c'est toi, c'est toi! Tu as trafiqué mes habits, ça ne peut qu'être ça.

Je feins de rire nerveusement.

—Trafiquer tes habits? Je n'ai que ça à faire?

—Oui! Tu es une vraie psycopathe dans ta tête ! elle me hurle dessus. Tu fais ça par jalousie!

Putain putain, putain elle est complètement barge. Ce n'était pas censé aller dans ce sens là. Je vois Louis arriver, il me dévisage du regard.

—Ah ! Louis! Putain, dit lui toi que je n'ai rien fait. Je n'ai fait que lui rendre la monnaie de sa pièce!

Il hausse un sourcil, assez surpris et hausse les épaules. Il n'a pas envie de m'aider. Est-il sérieux?

C'est alors que le proviseur arrive, cette foule a attiré son attention. Il demande ce qui se passe, et je réalise à quel point je suis dans une mauvaise posture, ce monsieur est près à tout pour me virer de cette école depuis la dernière fois.

—Monsieur c'est Givenchy! Elle a trafiqué mes vêtements, par sa faute ma jupe a craqué, et je me suis vraiment fait mal, regardez ma cheville je peux à peine marcher. Et mon poignet!

—Oh arrête tes conneries! Tu n'es qu'une mauvaise actrice, raconte un peu la vérité, raconte un peu quelle était ton intention principale. Raconte plutôt que c'est toi qui avait prévu ça pour moi au départ.

—Mon intention ? elle s'offusque. Tu me blesses et tu oses m'accuser de ce que t'as commis? Je me serais fait mal par ma propre volonté ?

Oui.

Je remarque alors Sean passer, il tente de se faire discret, mais le regard qu'il m'a lancé est loin d'être discret, il marque son mécontentement, son expression est indescriptibles, je ressens simplement que je l'ai blessé, et c'est déjà beaucoup. Je me sens débordée par tout ça, je ne sais pas où en donner la tête.

Fait chier, fait chier.

—On va réglez ça dans mon bureau, Givenchy, Ren et vous monsieurs présent, vous me suivez.

Autrement dit, moi, Shana et Louis.

—Moi? demande Louis surpris étant donné qu'il n'est pas élève ici.

—Oui, il me semble que vous soyez vous aussi impliqué dans cette histoire.

Il hausse les sourcils et feins d'être surpris lorsque le proviseur lui montre sûrement la photo qui fait déjà débat. Je ne pense pas que cette relation personnelle dérange mon supérieur, mais plutôt le fait que l'on soit près des vestiaires, ce qui pourrait laisser penser que Shana aurait raison.

Putain de merde.

On finit donc tous les trois dans son bureau et je suis outrée de ce que j'entends, au delà du fait que ça soit une humiliation que mon proviseur m'ait vue en petite tenue, c'est plutôt le fait que Shana semble complètement indignée de la situation et que Louis explique qu'il m'avait certes accompagné aux vestiaires, mais qu'il croyait que c'était uniquement pour y récupérer quelque chose, il a même dit ne pas comprendre pourquoi je désirais que l'on brouille la caméra, mais il l'a fait parce que je l'ai demandé, parce que je cite " qui dirait non à ces beaux yeux".

Sale con. Il savait tout depuis le début. Je le pensais tellement sincère. Je le croyais, je le croyais quand il me disait qu'il était toujours amoureux de moi, je le croyais quand il me disait qu'il avait surpris Shana, je le croyais putain !

J'avais envie de le tuer, et j'en ai toujours l'envie d'ailleurs.

Et vous savez quoi? Lorsque le proviseur a visionné la caméra des vestiaires, on peut clairement voir que oui, je foullais dans les vestiaires, parce que ce crétin laissait entre voir ma tête, il ne cachait pas totalement la vue, et je suppose après toutes ces révélations, que c'était fait exprès il a voulu me piéger, il était de mèche avec cette connasse, ils m'ont manipulée, me faisait croire que je savais tout, alors que je ne savais rien. Je ne sais même plus quoi répondre tant je suis choquée. Ils m'ont eu, avec succès. Je n'aurais jamais cru Louis capable de ça, mais depuis le début il avait tout prévu. Et l'agression de ses amis? C'était également prévu? Il devait passer pour le sauveur pour me mettre en confiance?

Le pire dans tout cela est que ça a marché à la perfection ! Je ne voyais que sa tête d'ange.

Et dire que j'avais cru que Louis avait grandit... Non, il était véritablement venu ici pour tout foutre en l'air dans ma vie. Ce qui explique ce baiser soudain et la photographie, quelqu'un a dû prendre la photo pour lui et pour que la chute soit plus rude, il m'a fait croire que j'avais toutes les cartes du jeu en main.

Je suis écoeurée, écoeurée de m'être faite avoir.  Il n'y a juste rien de plus humiliant. Je disais il y a quelques minutes de cela que Shana n'avait pas d'intuition, alors que j'étais tout simplement l'idiote de l'histoire. J'ai un peu honte. La garce du lycée est censé avoir des plans de folies, sans failles, et je me rends compte que je ne remplie pas du tout ce rôle.

Je tente de me défendre comme je peux, mais je n'ai aucune preuve pour prouver mon innocence car dans tous les cas, c'est bien moi qui ait échangé nos costumes. Shana et moi nous disputons donc, j'essaye de rétablir la vérité alors qu'elle ne cesse de dire que je suis coupable de son malêtre. Bon dieu, quelle actrice! Je la déteste par dessus tout !

—C'est bon, cessez de parler, nous interrompt notre proviseur, j'ai compris la situation. Mademoiselle Givenchy, vous avez volontairement enfreint les règles uniquement pour humilier cette jeune fille. Deux fois en une semaine ça fait beaucoup non?

—Mais je ne suis pas coupable! Dans les deux cas! je crie, puisque je ne peux pas garder mon calme. Je peux même vous le prouvez j'ai...

J'ai engagé une élève pour pirater le système de caméras du lycée. Non, je ne suis pas sûre que ceci me porte justice. Ca ne fera qu'aggraver les choses ...

D'ailleurs, Kim était-elle de mèche avec Shana? Ou bien Shana se savait épiée et jouait simplement à la garce?

—Tout me paraît pourtant clair, dit-il clairement. Et ça me paraît encore plus clair d'y mettre les sanctions necessaires, vous êtes renvoyée, et n'essayez même pas de me corrompre, ça ne marchera pas cette fois.

C'est une blague? C'est la seconde fois qu'il me balance qu'il me renvoie et j'hésite à réadopter la même technique que la dernière fois, ça pourrait encore plus me retomber sur le dos. Alors que le proviseur est en train de rédiger clairement son rapport, je suis en train de bouillir intérieurement, encore plus lorsque je vois Shana faire un clin d'oeil à Louis.

—Et comme par hasard, là vous ne les voyez pas se foutre de ma gueule?

—Votre langage, me reprend mon supérieur.

C'est une blague. C'est une putain de blague. Il me renvoie. Je vais réellement finir en internat ces vacances alors que je n'ai strictement rien fait. Je ne verse pas de larme, mais je me sens  trahie c'est insupportable d'être impuissante.

Echec et maths Lana.

L'histoire qu'ils prétendent raconter n'a aucun sens, mais puisque ce proviseur n'a qu'une hâte: de me renvoyer, je crois que ça l'arrange presque, il n'a pas envie de chercher à comprendre. Il n'a pas envie de poser les bonnes questions qui pourraient me décrédibiliser.

Je ronge mes ongles et mon coeur commence à battre dans ma poitrine. Bon sang, Lana réfléchit! Il y a bien une façon de s'en sortir.

Mais je ne trouve rien, je vois mon destin s'accomplir entre les mains de ce monsieur qui me déteste et n'à qu'une hâte :en finir.

Soudain quelqu'un frappe à la porte et je sursaute. Le proviseur demande de patienter car il est occupé, mais la personne persiste. Le vieil homme ne s'impatiente pas pour autant, il continue de rédiger le rapport. Mais on continue de frapper, si bien que la porte s'ouvre directement.

Sean.

Ca ne pouvait être que lui, personne ne persiste autant pour obtenir ce qu'il veut. J'arrive à peine à le regarder alors que j'ai fait une énorme bêtise... Il m'observe à peine et j'ai l'impression qu'il va réellement faire quelque chose qui ne va point me plaire.

—Monsieur, je vous demande d'attendre à l'extérieur, réplique le vieux durement.

Pourtant quelle est ma surprise lorsqu'il fait sonner sa voix.

—Vous faites là une grave erreur, fait-il.

—Je vous demande pardon?

—Vous faites là une grave erreur, il répond. J'ai toutes les preuves que vous désirez. Par quoi commençons nous? Par le fait que Lana n'est pas celle qui a harcelé cette jeune fille sur internet, que si l'on retrace l'IP, il s'agit de mademoiselle Ren, ou alors il est nécessaire que je vous montre toutes les conversations de cette mademoiselle Ren de haine envers Lana et ce qu'elle prévoyait pour elle?

Le proviseur se gratte légèrement la gorge, un peu perdu par le discours de Sean, que j'observe plus que jamais comme mon héro.

—Ecoutez, mêlez vous de ce qui vous regarde jeune homme. Vous avez un avenir devant vous, ne vous lancez pas dans ce terrain.

—Tout comme vous, vous avez quel âge? Je vous donne cinquante ans au maximum, vous avez encore des années devant vous, un avenir, cela serait vraiment dommage de mettre à tort votre carrière pour le renvoie d'une jeune fille complètement injuste et injustifié?

—Monsieur Stewart, l'interpelle t-il. Je connais mes fonctions, et votre respect me pose un véritable problème. Dois-je vous rapeler le règlement? Vous me décevez beaucoup. Un coup de fil à Harvard, et pouf, plus de bourse.

Sean le dévisage durement, et je lui demande d'arrêter. Il n'a pas à faire ça pour moi, moi je peux rebondir, alors que lui s'il perd sa bourse, c'est bien plus compliqué, je lance donc à Sean un regard mais il m'ignore.

—Je préfère vous décevoir et avoir une conscience tranquille, plutôt que comme vous, me hâter à la renvoyer, pour des raison qui vous regardent certes, mais injustes, quand à cette autre jeune fille, elle, mérite bien plus ce sort.

—Mais merde de quoi tu te mèles, jure Shana.

Sean n'attend pas que le proviseur réplique, il déverrouille l'ipad qu'il avait dans les mains et expose clairement les vidéos dont il avait parlé. Je reconnais celles que Kim m'avait montrée, puis ensuite une autre où Shana discute d'ailleurs de la réussite du piratage de mon compte, et de tout un tas de vidéos qui me déculpabilisent. Après un moment il décide d'arrêter les vidéos, sous le regard dégouté de Shana, elle se rend compte qu'elle s'est fait elle aussi dupée, Louis aussi semble assez embêté.

—Cela ne change rien à son insolence et qu'elle ait laissé volontairement une élève se blesser, rétorque tout de même le vieux.

Oh bon dieu il est sérieux?

—Certes, et je ne peux rien contredire à cela, mais il me semble bien qu'un renvoie définitif à ce stade n'est pas souhaitable.

Mon supérieur fixe un instant Sean droit dans les  yeux, comme déçu de rater encore une occasion de me virer. Peut être que la menace de la dernière fois lui a véritablement fait peur et qu'il me voit comme quelqu'un à abattre pour se protéger.

—Bien, alors nous nous entendrons sur une semaine de renvoie dès lors?

Je tente de broncher mais Sean me l'interdit.

—C'est sûrement mieux.

Non! Une semaine de renvoie uniquement pour de l'insolence ? J'ai du sacrément marquer sa vie!

—Bien, mademoiselle Ren et monsieur vous pouvez vous en allez, mais évitez de reproduire ceci la prochaine fois.

C'est une blague ! Dites moi que oui! Je me prends une semaine dans la gueule alors je suis totalement innocente, seulement un peu insolente et ils s'en sortent avec un " Ne reproduisez plus cela". Je suis outrée. Quelle est donc cette injustice?

Alors oui, j'ai un peu inconsciemment risqué que Shana se fasse mal, mais elle a tenté de me faire accuser à tort et cela n'est pas puni?

Je bous au fond de moi. Je tente de me contrôler en serrant mes poignets. Sean le vois mais ne dit rien, comme s'il me montrait qu'il contrôlait la situation. Mais il ne la contrôle pas du tout parti, il me laisse m'enfoncer.

Dès lors, une fois mon rapport écrit, je me vois interdite de rentrer dans ce lycée pendant une semaine. Le message a déjà été transmis à mes parents. Pour l'instant je m'en fiche un peu car ils sont toujours en voyage et dans tous les cas ils ne peuvent rien faire. Et puis... ils doivent être trop pris pour s'intéresser à moi.

Lorsque l'on ressort de la pièce, je constate avec stupéfaction que beaucoup d'élèves sont regroupés, comme s'ils m'attendaient. Evidemment, ils s'éparpillent, pris un peu la main dans le sac, et je tente de les ignorer alors que Sean me devance.

Je comprends bien vite que la vidéo où Shana se réjouit d'avoir réussis à me faire accusée pour le piratage, et une autre parlant de son plan pour me faire renvoyer circulent chez les élèves. Parce que beaucoup m'arrêtent pour me dire qu'ils me soutiennent et que Shana n'est qu'une "salope".

Sean  a l'air un peu mal à l'aise de toute cette attention mais essaye de passer au dessus, comme je lui en avais demandé. On finit bientôt par sortir de l'infrastructure et j'ai l'impression d'enfin échapper à cette pression sociale, je tente de le devancer un peu, je n'aime pas qu'il soit si silencieux.

—Merci, je réponds très doucement.

—Mhh.

Je lui attrape la main mais il défait bien vite notre contact. Je ronchonne un peu.

—Sean, si c'est pour l'histoire avec Louis, je t'assure....

—Je sais, me coupe t-il.

—Comment ça " tu sais"?

Il finit par ralentir et il se tourne vers moi assez froidement.

—Parce que je ne suis pas con, et parce que je te fais assez confiance Lana.

J'ouvre grand les yeux, surprise d'un tel discours. Dire que je le pensais vraiment en colère pour cela! Alors que non, il vient de m'énoncer qu'il n'y a jamais cru car il me fait confiance. Je n'aurais jamais cru entendre ça de sa part. Je pensais qu'il était en colère pour ça.

—Ok, alors pourquoi t'es fâché?

—Je ne suis pas fâché, il grogne, je suis juste agacé.

Ca change vachement quelque chose. Je finis par soupirer et par le suivre, nous quittons ainsi la cours du lycée dans le silence, il ralentit enfin lorsque l'on a gagné le portail. Je l'observe se tenir la tête entre les mains et ronchonner.

—Bon, qu'est-ce qu'il y a ?

Il me toise comme s'il ne comprenait pas que je ne puisse toujours pas comprendre ce qui ne va pas.

—Il y a que tu ne m'as pas écouté du tout, tu as préféré m'énoncer que je t'empêchais de vivre pour aller faire tes conneries, et si je n'étais pas intervenu tu aurais pris vraiment cher.

Je détourne mon regard, assez honteuse car c'est vrai, il m'avait prévenue.

—Je suis désolée, mais comment je pouvais savoir? Je souffle.

—C'était logique, tu m'aurais écouté que tu l'aurais vu, ton ex n'est pas clair depuis le début, et ça tu ne le voyais pas. Tu as vraiment de la chance parce que malgré tout, j'ai passé mon après-midi avec Kim à déjouer ce que Louis avait derrière la tête, j'aurais pu ne pas le faire, parce que me cracher que je t'empêche de vivre c'est assez dégueulasse quand je veux juste te protéger.

Je baisse les yeux tout en mordillant mes ongles. Je n'ai pas assuré pour le coup, du tout pas. Je lui dois beaucoup aujourd'hui alors que jusque là je ne l'ai pas traité à sa juste valeur.

Dès lors je l'enlace un peu trop brusquement, fort, pour qu'il puisse ressentir à quel point je suis désolée. Il ne referme pas pour autant ses bras. Il a trop d'égo pour ça, il étend ses mains comme un épouvantail.

—Je suis vraiment désolée Sean. Je ne te serais jamais assez reconnaissante. Mais je pensais tellement pouvoir y arriver seul.

Il me répond pas un "mhh".

C'est alors que je sens sa main se poser sur ma tête, mais au lieu de me caresser il appuit fort dessus. Si bien que je suis contrainte à me baisser, jusqu'à ce que ma tête arrive devant son paquet. Oh mon dieu que fait-il?

—Qu'est-ce que tu fais? je réponds tout en remontant mon regard. Ne me dis pas que...

Voyant en effet que je suis vraiment au niveau de son entrejambe, il commence à rire nerveusement, je crois que ce n'est pas ce qu'il voulait faire.

—Excuse toi à genoux, il me dit simplement.

J'hausse les sourcils assez surprise. Quel est donc ce genre de délire ?

—Tu veux que quoi?

—T'as bien entendu.

—Non, je lui réponds. Y'a du monde autour de nous, et en aucun cas je ne suis soumise à toi.

Il relève les yeux au ciel, voyant que j'en fait tout un plat.

—Donc t'es pas désolée?

—Si! Je réponds immédiatement, j'en suis même très reconnaissante, mais pas au point que je m'abaisse pas à...

—Ok alors t'es pas désolée, j'ai quand même mis ma bourse en jeu uniquement pour toi.

—Ca n'a rien à voir, je lui crie, presque. Je t'ai dit que je ne te suis pas soumise, hors cette position l'est.

Alors que j'essaye de me relever, il m'en empêche.

—Tu perds du temps, me dit-il tout simplement, tu l'aurais dit que l'on aurait déjà fini avec ça.

Mon dieu, je bous à l'intérieur. D'où lui vient un tel délire? Mais voyant qu'il insiste, je me mets rapidement à genou, du moins j'en mets un seul par terre, je suis simplement en position de demande de mariage, et je le vois sourire, il est content.

Quel enfant.

—Ok Sean, je suis désolée.

—Désolée de quoi?

Ce sourire aux lèvres me montre simplement qu'il se joue de la situation, connard.

—Désolée de ne pas t'avoir écoutée, et de t'avoir mis de côté, je réponds  le plus vite que possible, pour qu'en en finisse, voyant que de nombreux lycées nous dévisagent. Désolée aussi de ne pas t'avoir écoutée au propos de Louis.

—Mhh, dit-il, alors baise moi les pieds.

Je vais le tuer.Je ne m'abaisserais pas jusque là, on parle de Sean, je ne lui donnerais jamais cette satisfaction. Je me relève immédiatement alors qu'il est hilare.

—Alors là, tu peux clairement aller te faire voir. Jamais je ne ferais ça. Je suis vraiment désolée, mais je ne ferais pas ça.

Il m'attrape par la main voyant que je suis maintenant un peu en colère.

—C'est dommage, ça serait vraiment hilarant, me dit-il simplement.

—Pour toi. T'as une cigarette? je lui demande soudainement.

Il me dévisage assez surpris d'une telle question. Il me donne une réponse positive et même s'il hésite il finit par m'en tendre une. Il me la met dans la bouche, mais avant de l'allumer il tient à me demander tout de même pourquoi je veux fumer.

—T'es sûre? Ce truc tue.

Merci de me le rappeller, c'est écrit sur la boîte.

—Toi tu ne te le dis jamais?

—Moi, c'est différent, il m'explique. Je fume pour une bonne raison, pas sur un coup de tête.

J'hausse les sourcils, étonnée.

—Tu fumes pour une bonne raison? On ne fume jamais pour une bonne raison. Mais si t'en veux une: je vais me faire tuer par mes parents, alors laisse moi un peu décompresser et allume la moi.

Sean m'observe toujours aussi hésitant. Il ne me lâche pas une seule fois du regard, ce que je trouve assez étonnant sachant qu'il fume sans compter. Le fait qu'il hésite me montre bien qu'il sait à quel point ce truc c'est de la merde, c'est tellement paradoxal. J'attends toujours, la cigarette à la bouche.

Il finit par approcher son briquet, puis lorsqu'il appuie pour déclencher le feu, il l'éteint automatiquement. Il m'ôte également la cigarette de la bouche.

—Eh! je crie, rend la moi.

Il secoue la tête, et au lieu de me la fourrer à nouveau dans la bouche, ce sont ses lèvres qui se posent sur les miennes. Au début, je me montre assez résistante, obscedée par cette envie de fumer, mais quand il commence à faire réellement pression,et à glisser ses mains derrière mon dos, je me sens partir, comme à chaque fois qu'il m'embrasse. Des milliers de sensations traversent mon corps et ça me fait énormement de bien. Je suis consciente que nous sommes en public, mais l'embrasser c'était juste vital.

Il interrompt bien vite le baiser, se rappelant où l'on est.

—Ne commence jamais à prendre la cigarette comme prétexte de stress, il me dit assez durement.

C'est un peu "fait ce que je dis pas ce que je fais".

—Alors toi non plus, je lui demande.

—C'est pas pareil.

—Si.

Il sourit devant ma persistance et se gratte la tête, un peu gêné. Je tiens sa main afin qu'il ne s'éloigne pas trop.

—Mais pourquoi ? Me demande t-il. Pourquoi tu ne restes pas toi même devant les autres ? Ça m'énerve je ne comprends pas. Je comprends pas pourquoi tu as besoin d'essayer d'écraser les autres pour affirmer ta popularité. Et pourquoi c'est si important ?

—Je sais pas, soufflé-je. C'est comme ça. Est-ce que toi tu montres qui tu es aux autres ?

Son regard remonte vers le mien et je crois que c'était la bonne question à poser. Je ne sais pas pourquoi la popularité c'est important pour moi. Mais le problème est que je n'ai jamais rien y à faire pour être populaire. Alors évidemment quand on commence à voir ce privilège s'émietter ça fait peur. Parce qu'en soit je suis très narcissique et j'aime qu'on s'intéresse à moi. Puisqu'à la maison, ils n'en ont rien à faire.

Alors que je réfléchis, soudain je vois Louis débarquer avec ses deux meilleurs potes. Ils discutent tranquillement, leur sac de sport chacun sur leurs dos, ils sembent rire aux éclats. Sean tente de se défaire de mon contact alors que je serre sa main aussi fort que je peux.

—Lana, lâche moi, j'ai besoin de lui en coller une, juste une.

—Attends, je l'arrête doucement. Si tu veux savoir, ce sont ses potes qui m'ont agressée.

Sean hausse ses sourcils et ses sourcils se froncent comme les traits de son visage. Il observe à nouveau le groupe de mon ex et je vois ses points se serrer. Cependant je tourne sa tête vers moi légèrement. C'est vrai qu'il peut tuer Louis avec une telle colère régnant dans ses yeux, je dois quand même m'assurer qu'il va se contrôler.

—Je sais que ça te démange, mais ne va pas trop loin, s'il te plaît.

Il hoche la tête alors je le relache immédiatement. Lorsqu'il commence à s'approcher, c'est l'un des amis de Louis qui le voit arriver en tombe. Louis prend peur, mais ses deux amis se placent devant lui. Ils repoussent Sean alors que ce dernier leur fait du rentre dedans.

D'un geste contrôlé et précis, il assène un coup dans la mâchoire à l'un, qui se jette au sol immédiatement. L'autre se recule un peu ne voulant pas avoir à faire aux poings de Sean, mais Sean va le chercher, il l'attrape par le col et lui crache dessus, au sens littéral du terme.

Dès lors il un libre accès sur Louis. Ce dernier se met à courir de l'autre côté alors que Sean le poursuit et le rattrape bien vite. Il plaque Louis de face sur un mur tout en croisant ses mains derrières son dos. Il lui chuchote des choses désagréables, je peux le voir, jusqu'à ce que Louis lui chuchote quelque chose en retour à nouveau qui le fasse frémir, je crois qu'il lui fait du chantage avec sa bourse, ce n'est pas juste. Sean bout pendant un long moment, il se retient de frapper Louis, mais il finit par se contrôler, il tire simplement Louis vers lui, mais avec une telle force que ce dernier est projeté au sol. Sean se détourne immédiatement et se frotte les mains comme pour se débarasser des microbes qu'il vient de rencontrer. Il ne semble même plus en colère, je crois que le simple fait d'avoir montré sa force lui a fait plaisir, sans pour autant avoir eu recours à trop de violence.

Je ne conçois pas la violence, mais sur un vulguaire ex, ça fait toujours plaisir.

****

YO

J'espère que vous allez bien !

Votre avis sur le chapitre ?

C'est pas mon préféré puisqu'il s'inspire vraiment des clichés américains mdr mais c'est le but de mon livre mdr

Votre avis sur Sean ?

Est ce que une FAQ ça vous intéresserait ?

Si oui posez moi vos questions ( ou vos questions aux personnages !)

A la semaine prochaine !

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