41-Against me.

—Voilà! Ni vu ni connu!

Je m'observe dans la glace, et je boude face à mon image. J'ai connu meilleure mine. J'aurais aimé ne pas aller au lycée aujourd'hui, or vous voyez, je n'ai pas de raison de ne pas y aller, mise à part que je suis défigurée. Certes j'ai un peu mal, mais selon le médecin, pas assez pour m'arrêter aujourd'hui. La vie est injuste.

 Emily a tenté de réparer les choses avec du maquillage, et si le bleu de sous mon oeil est légèrement caché mes lèvres sont toujours enflées, comme si elles étaient prêtes à exploser après une bonne dose d'injection à lèvre. C'est horrible, je ressemble à un mannequin plastifié du visage. 

En descendant, mon frère constate tout de suite que quelque chose cloche sur mon visage. 

—Tu t'es enfin décidée à faire de la chiurgie? plaisante t-il.

—Très drôle. 

Je l'ignore et prend une tasse de thé bio. Mon frère ne fait même pas attention à mon état alors qu'en soit, ce qui s'est passé reste grave. Il a juste le regard fixé sur le mini short d'Emily qui lui fait de l'oeil. Quel vautour! 

****

J'ai tenté d'appeler Sean ce matin, encore mais il ne me répondait pas. 

J'arrive donc au lycée de mauvaise humeur, même si Emily tente de me faire positiver aujourd'hui. Elle me rassure en me disant que "les lycées auront beaucoup de compassion pour moi", " on ne me jugera pas en mal", mais je suis assez dubitative. 

Je repère rapidement Sean avec son ex, devant le lycée, et encore une fois, cela m'agace. Plus je m'avance vers lui et plus je suis énervée. Le plus absurde dans l'histoire est que son portable est à sa main ! J'arrive donc sans prévenir et lâche mon venin.

—Ca te dérangerais de répondre à ton téléphone quand on t'appelle? je dit durement.

Les deux protagonistes se retournent vers moi. Sean me dévisage de haut en bas.

—Euh ouais. 

—Et je peux savoir pourquoi? Encore une fois? 

Son regard sérieux me fixe subitement avec intensité . Il attrape mon menton, et observe mes lèvres, plutôt intrigué.

—Qu'est-ce qui s'est passé? me demande t-il directement.

"Oh ne t'inquiète pas Lana, ni vu ni connu" disait Emily. Sean a tout compris en moins de deux secondes. 

—De quoi tu parles? je lui demande pourtant.

—Qui t'as frappée? demande t-il passablement énervé.

—Sean, je tente de le calmer.

—Ton crétin d'ex?

Alors qu'il s'apprête réellement à aller lui bôter le cul, je le rattrape par le bras. 

—Non Sean ! Ce n'est pas lui ! 

—Alors qui est-ce? T'étais avec lui hier, non? 

Je remonte mon regard vers lui, surprise qu'il soit au courant, car on a pas parlé. Je me demande s'il est réellement en colère parce qu'il est jaloux ou alors parce que je suis blessée. 

—Attends, déjà, comment tu sais que j'étais avec lui? Tu me suis?

—Non, répond t-il. Mais ce n'est pas très compliqué de savoir où notre copine se cache lorsqu'elle est populaire. 

Il me montre alors son portable, et sur l'un des blogs des élèves du lycées, on me voit avec Louis au restaurant, tous les autres sont masqués. 

—Oh putain, je soupire. Ce n'est pas vrai... Ils se mêlent trop de ma vie privée bon sang ! C'est pour ça que tu ne me répondais pas?

—Bah non. 

—Alors pourquoi? 

—Parce que tu ne m'as pas répondu, je ne vois pas pourquoi je devrais répondre.

Ca n'a aucun sens.

—Attends, t'es faché ou pas que je sois sortie avec mon ex? 

—Non, dit-il simplement.

Je l'observe et je deviens confuse, ne peut-il pas être clair?

—Je veux juste savoir si cet enfoiré t'as frappé ou pas, ou alors qui?

Je suis complètement perdue.

—Attends, tu es en train de me dire que, tu ne m'en veux pas d'être sortie avec mon ex, sans t'avoir prévenu, que tu n'as tout simplement pas décroché, non pas pour cette raison, mais parce que je n'ai juste pas répondu et ça a blessé ton égo?

—Lana, arrête, me dit-il sérieusement. Qui t'a blessée? 

—Donc tu ne m'en veux pas? On est bien d'accords? je reprends. 

Je préfère en être sûre avant qu'il n'y ait un quelconque malentendu.

—Lana, tu m'énerves, je te dit que non ! s'agace t-il? Pourquoi je t'en voudrais? T'as fait quelque chose de mal avec lui? C'est lui ou pas merde? 

—Non, je réponds précipitemment. Il ne m'a rien fait Sean, détend toi. 

—Bien.

Je fronce les sourcils, toujours abasourdie. Je sais que je n'ai rien fait de mal avec Louis, mais je pensais en prendre plein la gueule tout de même.

—Et tu me crois ? je lui dit. 

—Pourquoi? Je ne devrais pas te croire?

Il dit ça, et semble à nouveau prêt à botter le cul de Louis, je l'arrête d'une main.

—Je n'ai pas dit ça mais... Sean tu es chelou! 

Il fronce les soucils et observe Sally, comme s'il ne comprenait pas pourquoi je le fais tourner à tel point en bourrique. 

—Bref, donne moi leurs noms, me dit Sean brusquement.

—Non. 

Il attrape à nouveau mon menton et son air s'adoucit légèrement. 

—Lana, je ne laisse personne faire mal à ma copine sans le lui faire regretter. 

—C'est bon Sean, c'est réglé. Calme toi. Je suis pas morte, c'est rien de grave. 

Il m'observe avec minutie et sa mâchoire se crispe. J'ai l'impression qu'en fait il culpabilise, je ne sais pas pourquoi, mais c'est la sensation que j'ai. Mais si je lui dit que Christopher Arthur sont présents aujourd'hui, puisqu'ils participent aussi au tournoi de football interlycéen cette semaine, il va s'énerver et il aura des soucis. Or, ce n'est pas de sa faute, c'est la mienne, et je ne veux pas qu'il s'énerve pour rien.  

Alors, j'attrape ses mains pour qu'il se calme et pour que son regard pèse moins sur moi. 

—Il est au lycée? il me demande nerveusement.

—Non ! Merde arrête ça, c'est bon, je vais bien.

Il me dévisage étrangement surpris de mon ton, alors qu'il a envie de m'aider. Il relâche mon menton doucement et se tourne vers Sally qui ne sait pas du tout où se mettre. 

—Je t'assure que si je trouve c'est qui Lana, cette personne va prendre cher. 

Je préfère ne rien dire, je n'ai pas envie d'entrer dans un débat avec lui. Oui j'ai envie qu'il me venge, mais je peux me débrouiller, il n'a pas à interférer, c'est moi Louis et ses amis, lui il n'a pas à s'en mêler. Dès lors je le laisse s'en aller et se détendre. Je sais que dans quelques heures je le récupérerais plus détendu. 

Je me remets vite  de mes émotions et me dirige vers le bahut.  Lorsque j'ouvre la porte,comme toujours, on fait attention à moi, je soupire durement, et rejoins mon casier en moins de deux. Rapidement, je récupère mes affaires, même si j'entends des insultes dans mon dos.

C'est pour quoi encore ça? 

J'hausse les épaules dès lors, peut être que ces lycéens n'ont juste pas de compassion. Tant pis, tant qu'ils ne viennent pas m'embêter personnellement, je m'en fiche.

Du moins, je m'en fichais jusqu'à ce qu'Emily accoure vers moi. 

—Lana! On a un gros souci!

—Quoi? je demande tout en l'ignorant un peu. Encore une stupide rumeur?

—A moins que ça soit toi qui ait fait ça?

Elle me montre son téléphone portable, et me joue une vidéo. Il s'agit de la même qu'hier, mais il y a un montage fait par dessus, il y a une musique, et des passages qui se rejouent,  tournant la jeune fille encore plus au ridicule. 

—Doux Jesus... Les adolescents n'ont aucun coeur avec leurs homologues, je souffle. 

—Le problème est bien là, il semblerait que ça soit toi qui l'ait postée sur ton profil facebook. En plus annoté de "Ce genre de personne me dégoute". 

J'ouvre grand les yeux, et allume mon téléphone. Je me connecte sur mon compte facebook et remarque qu'en effet, j'ai bien publié cette vidéo.

C'est quoi ce délire putain? Elle aurait été postée ce matin à six heures, il y a donc trois heures. Je jette un coup d'oeil aux commentaires qui se ressemblent et s'assemblent, soit on me traite de condescendante ou alors on rit et on se moque de sa pauvre fille. Le problème est que ma vidéo repostée a fait bien plus de vie que la vidéo originale. Mon coeur commence à s'emballer immédiatement. Je clique sur supprimer le lien sans même réfléchir, et ça supprime, mais c'est déjà bien trop tard. Je regarde Emily paniquée.

—Emily, je te jure, je n'ai pas posté ça! 

—Je suppose bien, j'étais avec toi et tu dormais à cette heure. 

Je regarde ma meilleure amie sans trop savoir quoi faire, sans trop savoir quoi dire. Je suis vraiment énervée parce que cette fille ne méritait pas ça. Je regarde un peu autour de moi, de droite à gauche, et je comprends désormais pourquoi on n'ose pas vraiment me regarder dans les yeux et que l'on parle dans mon dos. Fait chier, fait chier.

—Tu sais si elle est venue au lycée aujourd'hui? 

—Ca m'étonnerais, je vais voir, je te tiens au courant. 

J'ose à peine me retourner encore une fois vers les étudiants. Dans un sens, je ne veux pas que l'on croit que je suis quelqu'un de si infâme, mais de l'autre, si je commence à craquer, je perdrais toute crédibilité. Ce dilemme est l'un des pires en tant que populaire. Etre moi ou perdre ma crédibilité? 

Je ferme donc mon casier avec force et avance vers ma salle de classe.

Je m'installe au fond, un peu en rogne, à côté de Sean. Il a sa tête posée sur sa table et a ses écouteurs, je suppose qu'il cherche la concentration extrême alors je le laisse tranquille.

Je suis tout simplement en train d'agoniser intérieurement, c'est tout. Pourquoi s'acharner ainsi contre moi? 

Avant que le cours ne commence, Emily s'installe à ma droite, telle une furie. 

—Ok, alors on a une très mauvaise nouvelle. Certes elle est venue au lycée, mais devine qui la réconforte? Shana! 

Je ferme les yeux durement et prend une lourde respiration. Evidemment, c'est elle qui est derrière tout ça. Je ne sais de quelle façon mais elle a piraté mon compte, pour ensuite passer pour la sauveuse divine. 

Fait chier. 

Elle croit réellement que je vais verser une larme et qu'elle me blessera ainsi? Elle croit qu'elle a la possibilité de me déclasser cette année? C'est mal me connaitre. 

J'ose un sourire forcé, le professeur de maths arrive et je suis déterminée à ne pas être chamboulée par cette histoire, j'ai bossé et rien ne m'empêchera d'avoir cette bonne note. 

***

Il s'est passé quelque chose d'improbable aujourd'hui. En plein devoir de mathématique, le proviseur de l'école est entré dans la classe et m'a convoqué. Il n'a pas semblé que le devoir de mathématique l'ai freiné. Alors je me suis levée, sous le regard intrigué de toute la classe, assez perplexe. On ne demande jamais à me voir d'habitude. Mais lorsque je vois la pauvre adolescente déjà présente dans le bureau je comprends. Eh merde. Je prévois que ça va barder.

Je m'assieds et immédiatement on m'accuse d'un fait que je n'ai pas commis, alors je me défends.

—Je n'ai en aucun cas partagé cette vidéo.

—Mademoiselle Givenchy, réplique durement ce proviseur. Cessez de mentir. Nous avons la preuvre concrête, par respect cessez de nier.

—Mais je ne le nie pas! Je n'ai rien fait! Pourquoi moi je m'en prendrais à une jeune fille que je ne connais pas? Est-ce dans mes habitudes?

—Il n'en reste pas moins que cette vidéo a été partagée sur votre compte personnel. Vous êtes renvoyée définitivement.

Pardon? Est-ce une blague? On m'annonce un renvoie aussi brutal?

—Vous n'avez pas le droit de me renvoyer, je me défends. Encore moins pour une chose que je n'ai pas commise.

Et c'est vrai, j'en veux à cet homme de ne pas m'écouter. Je n'ai strictement rien fait du tout. Oui, j'ai la tête de cette fille populaire, mais ce n'est pas pour autant que tous mes gestes sont horribles.

—Eh bien si, j'en ai tous les pouvoirs. Vous connaissez notre politique de règle stricte. Tout dépassement est suceptible de renvoie non négiociable.

J'hausse les yeux et ne me décide pas à me lever. Je ne jette pas non plus un regard à la jeune fille, car malgré elle, elle m'accuse à tort. Et si elle est victime, elle est aussi coupable. 

Je trouve la société bien hypocrite. On passe son temps à me critiquer, à m'afficher sur les réseaux sociaux, des vidéos de moi tournent sans cesse, des vidéos quelques fois ridicules, qui mettent mal à l'aise, mais parce que je suis la populaire les protagonistes ne se font pas punir? Par contre, comme cette fois la populaire s'en prend au petit animal sans défense, on la fait payer? Je serre des dents face à cette injustice.

Je ne peux pas me faire renvoyer, sinon je peux dire adieu à ma liberté, adieu à cette école réputée, adieu aussi à ce privilège de finir ma dernière année avec ma meilleure amie, et peut être pourquoi pas Sean aussi, mais aussi à ce privilège de peut être devenir la reine du lycée, pour cette dernière année, après tous les efforts que j'ai fait jusqu'ici. On ne peut pas m'enlever tout cela du jour au lendemain, et encore moins pour quelque chose que je n'ai pas subi. 

J'ai tout de même un moyen de me sortir de la situation, mais j'hésite. C'est assez malsain comme moyen, ça me ferait passer pour une vraie pétasse friquée, ce que je ne suis pas. Mais d'un autre côté, si je n'agis pas, je peux dire adieu à tous ces éléments énoncés avant. 

Je reprends donc bien vite ma confiance.

—Vraiment? En êtes vous si sûr? 

—Je ne vois pas ce que vous faites toujours ici, m'annonce t-il. A moins que vous vouliez au moins présenter vos excuses à la jeune fille?

Je l'ignore et pose mes mains sur la table. M'excuser? Je ne m'excuse que devant des gens qui méritent mon respect.

—Il me semble bien que votre fils a récemment déccroché un stage chez Givenchy non? Un stage très confortable, bien payé, et qui ouvrerait de nombreux horizons?

J'ose un sourire espiègle alors que l'homme me dévisage. 

—Sans compter non plus que votre femme est l'une des femmes en conseil dans l'une des banques de mon père. Qu'est-ce que cela ferait si elle se faisait renvoyée pour travail incorectement fait ou pour une incompétence?

—Vous entamez là un jeu dangeureux, dit l'homme de façon ferme et rigide.

—Ou plutôt vous, en me renvoyant, vous jouez à un jeu très dangereux. Il suffit que je glisse un mot à mon père de ce renvoie injustifié et que... pouf, comme par magie, les membres de votre famille soient au chômage, je rigole presque. Et vraiment, se faire renvoyer par Elton Givenchy, ça craint, nombreux sont ceux qui ne peuvent pas se relever après.

Le proviseur me fusille presque du regard, s'il pouvait m'étriper il le ferait. 

—Devrais-je considérer votre silence comme une sorte de réflexion logique? Je suppose qu'en effet ce serait bête de renvoyer une élève près d'avoir son diplôme, et ne détruire qu'une toute partie de ma vie, tout en détruisant entièrement vos proches professionnellement? Savez vous combien il est simple de remplacer des employés aujourd'hui? 

Il me jette un regard mauvais alors que la jeune fille à mes côtés attend qu'il sorte enfin quelque chose. Oh bon dieu, son côté angélique m'énerve, comme si elle n'avait rien fait! 

—Je suppose que je peux disposer? je reprends. J'ai devoir de mathématiques, et je compte réellement avoir mon diplome. 

Je lui souris faussement tout en balançant ma chevelure sur le côté. Je sors donc de son bureau en ayant la confirmation que me virer n'est plus qu'un mauvais souvenir. J'expire une fois la porte fermée. Cela m'agace de devoir danser sur ce pied : sur celui de la menace. Je n'aime pas passer pour une connasse de ce genre, ce n'est pas moi, mais c'était ma seule chance, du moins aucune idée plus logique ne m'est venue à ce moment. 

En réalité, je suis à bout, j'ai juste envie de pleurer parce que je n'aime pas agir contre mes principes, parce que je suis perdue et je ne comprends pas pourquoi l'on n'essaye pas de m'écouter. Je ne suis pas juste une populaire snob merde. 

Evidemment que mon père ne virerait jamais un employé si je lui demandais, ce n'est pas dans ses principes, et je n'ai aucun pouvoir sur lui, il n'est pas du genre à répondre à des caprices de sa "princesse chérie". Tout simplement car je ne suis pas sa princesse, et parce qu'aucun parent n'est à ce point naïf.. Au contraire, s'il apprend que je me suis faite renvoyée, il m'enverrait en pension pour les trois prochaines années. 

****

Je déteste cette putain d'école.

J'aurais dû accepter de me faire renvoyer en fait. En à peine une heure, voilà que tout le monde est déjà au courant de mon "non-renvoie". Je crois bien que l'adolescente a parlé et que la nouvelle s'est répandue. Donc tout le monde est au courant que j'ai presque menacé le proviseur, du moins, les élèves le savent, ce n'est pas remonté aux oreilles des professeurs. Encore une fois, on me juge, on me considère comme une peste détestable, même si certains trouvent cela plutôt "cool".

L'innocente petite fille toujours si innocente? Pas tellement, je crois que elle n'a pas conscience que je suis aussi un être humain, que cette image qu'elle se fait de moi est fausse. Mais c'est tellement plus simple de faire porter le chapeau aux plus forts.

Avec toute cette pression, mon nez s'est remis à saigner, il s'est mélangé au maquillage, ce qui donnait un côté horrible. Alors j'ai dû me maquiller et l'on peut encore plus constater que je suis défigurée, mon bleu est carrément visible et mes lèvres trop pulpeuses.

C'est décidément la pire semaine de ma vie.

Je souffle puis ferme mon casier, je sursaute lorsque je constate que Sean est posé devant moi, il a l'air plutôt en colère. Je soupire donc et le contourne.

—Tu as fait quoi? me demande t-il subitement.

—Si c'est pour toi aussi m'engueuler, inscrit toi sur la file d'attente, j'en ai rien à faire.

Il me suit dès lors alors que je marche à toute vitesse.

—Je ne t'engueule pas, je veux juste comprendre.

Je m'arrête immédiatement et me retourne vers lui.

—Il n'y a rien comprendre, j'ai agis comme une garce c'est tout point. Je dois animer les jeux de cet après-midi, tu vas vraiment m'empêcher d'y aller ?

Sean reste un moment figé avant d'attraper ma main doucement.

—Oui.  Tu as besoin de parler.

C'est l'hopital qui se fout de la charité? Il déteste que l'on parle d'habitude.

—Je vais bien, j'insiste.

Sean relève les yeux au ciel et me fixe intensément comme il a l'habitude de le faire. Et si d'habitude j'arrive à tenir son regard, je fini par avoir le besoin de le sentir contre moi. Alors je me détends de plus en plus, son odeur me calme, tout comme sa chaleur. Il me caresse les cheveux, ce que je trouve adorable, et puis je ne sais pas pourquoi je me mets à pleurer. Entre le choc, ma peur d'hier, mais aussi mon apparence qui me déplait, et cette fausse accusation, je ne sais plus où en donner de la tête. Je sens les deux bras de Sean se resserrer un peu plus dans mon dos et je pleure de plus belle, alors qu'on est dans un couloir, visible aux yeux des autres.

Ne jamais montrer ses faiblesses, mais là je n'en ai pas le courage.

Et lorsqu'il me relache un peu, je le vois m'observer durement, il observe mon visage d'encore plus près.

—Tu es sûre de ne toujours pas vouloir me donner les noms?

Encore cette question.

—Non, je réponds.

Soudain une silhouette attire mon attention, il s'agit d'Avalonne. Sa chevelure blonde me fait de l'oeil, sa petite taille skinny aussi ainsi que ces lunettes qu'elle met rarement. Je me délie un peu de Sean, sans qu'il ne comprenne car il est de dos à Avalonne. Je m'élance donc vers elle, d'un pas décidé et la pousse violement en arrière, ce qui la surprend car elle avait le regard rivé sur son écran de portable.

—Alors toi! Sale garce ! je crie.

Elle met un instant à réellement comprendre avant de se protéger avec ses bras, je la repousse encore plus en arrière, le visage dur, et les poings brulants.

—T'es complètement dingue! hurle t-elle.

—Dingue? Dingue? je crie. Toi et ta conne de copines vous me pourrissez la vie! Merde!

Elle comprend tout de suite ce que je veux dire, Sean arrive pour m'intercepter. Sauf que je trouve ça trop simple, j'ai besoin de lui coller une raclée à cette soit disant amie. Mais Sean a trop de force, alors je commence à lui gueuler ses quatre vérités en pleine gueule sans pouvoir me contrôler. Elle commence à me dire qu'elle n'y est pour rien, mais je ne l'écoute pas.

—Du jour au lendemain tu changes de bords et désormais tu me pourries la vie? T'es qu'une sale garce Avalonne.

—Mais calme toi! crie t-elle! je te dis que je n'y suis pour rien merde!

—Oui, c'est plus simple de me faire porter le chapeau ! T'es juste corrompue, corrompue comme tous ces putains de bourgeois. Et tu sais quoi, t'es peut être même pire, tu brises une relation d'enfance, juste pour retrouver une autre sale bourgeoise casse couille et affreusement malsaine. T'es corrompus, comme ces fils de consanguins.

Je crois qu'elle n'apprécie pas l'insulte, du moins l'accumulation d'insultes, car elle fronce les sourcils.

—Pardon? s'écrit-elle. T'es au courant de rien, ok? Corrompus comme ces fils de consanguins? Mais regarde toi ma pauvre! Ton visage est défiguré sûrement parce que tu fous ton cul partout, et ce n'est pas moi qui corrompt un proviseur par des menaces.

Je vois rouge à partir de là. Je ne réponds pas car Sean pose ses mains sur ma bouche, j'observe la blonde tout en me débattant des bras de mon copain, et je finis par lui cracher dessus, avant que Sean ne me tire complètement en arrière cette fois.

Il me dirige alors vers la porte d'entrée, sous le regard choqué des élèves du lycées, alors que je peine à me calmer. Emily accours immédiatement et demande ce qui s'est passé, elle a raté la scène je crois.

Ce lycée manquait d'animation, ils auront eu de quoi se détendre au final.

****

YO

Voilà un chapitre assez tendu pour Lana haha. J'avais vraiment envie de montrer que oui parfois la populaire peut vraiment faire des choses, mais qui en fait ne viennent pas du tout d'elle, et qu'en fait dans toutes ces histoires d'ados, la populaire, si elle agit mal, c'est d'abord à cause de l'autre qui se crois innocente mais qui ne l'est pas du tout. 

Il vous a plu? 

Votre avis sur le comportement de Lana?

Des idées sur la suite? 

Votre histoire wattpad du moment? ^^

(J'ai besoin de bonnes histoires pour les vacances :( ) 

Yona.

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