4-Can't calm down

J'ai l'impression de me faire berner, c'est mon ressenti. Alors que je veux me délier de ce Harvey, j'ai droit à la cerise sur le gâteaux : un autre garçon chiant et bizarre.

Je dois avouer qu'en temps normal j'aurais laissé passer cela, je ne serais tout simplement jamais venue à nos rendez-vous, mais ce fichu prof en voyait les choses autrement. Nous avons trois semaines pour concocter un exposé sur le thème de notre choix. Je veux bien me rater aux écrits, mais je n'aime pas me rater aux oraux, je ne veux pas passer pour la petite populaire écervelée, non. J'ai une image à tenir.

J'ai pris cinq jours à me décider à enfin envoyer un message à mon trinôme afin que l'on se penche sur le sujet, je n'ai pas envie de tout faire au dernier moment. Evidemment, aucun des deux n'a répondu à mon message sur le groupe, j'ai juste eu droit à deux vulgaires "vu."

J'ai pris un coup sur mon égo, je déteste les "vu", cela me perturbe, je pense un peu comme toutes les filles.

Je leurs avaient donné rendez-vous à dix huit heures,  à la fin des cours vendredi, une heure avant, je n'avais toujours pas de réponse.

—Franchement, quelle poisse j'ai ! je soupire.

—Ma pauvre. Si tu veux tu peux toujours annuler pour venir chez moi, on va faire des pancakes!

Je regarde mes deux meilleures amies et relève les yeux au ciel, elles ont vraiment trop de chance d'être ensembles.

—Ouais, je vais tout de même faire un tour à la bibliothèque, pour être sûre qu'aucun des deux crétin n'est là et je vous rejoins!

Ce qui, étant donné leur non manifestation, ne rendra pas un détour trop long.

—Ok! A toute alors !

Je salue mes meilleures amies d'un signe de main, et je continue à marcher, sans observer devant moi. Soudain, un obstacle m'arrête, le cahier que j'ai en main tombe par terre, je viens de me cogner contre quelqu'un.

—Bordel ! Vous pouvez pas faire attention ! je crie.

J'observe mon obstacle, il s'agit d'une fille, je dirais de seconde, qui m'observe mi-effrayée, mi-émerveillée. Elle rougit aussitôt et s'empresse de ramasser mes affaires.

—Je.. Je suis désolée...

Et puis son regard commence à se faire sentir, je me sens gênée, elle m'observe sans rien me dire.

—Bouge, l'indiqué-je.

Je pensais user plus de tacte dans ma tête, en réalité j'ai peut être été un peu brusque, ce n'était pas vraiment voulu, ça sonnait plus sympathique dans ma tête. La jeune fille baisse la tête et s'en va en courant.

Je soupire puis me dirige vers la bibliothèque de l'autre côté de l'école, j'arrive essoufflée, je suis étonnée d'y retrouver Harvey. Je l'observe, il discute avec une jeune fille, encore...

Je m'avance agacée, et dépose mon sac sur sa table, les deux personnages sursautent. Une fois que la jeune fille a conscience qu'il s'agit de moi, elle paraît gênée et s'enfuit de la table. Seigneur, je pue tant que cela ? Je suis sûre d'avoir opté pour assez de déodorant ce matin.

—Est-ce que tu peux arrêter de draguer des filles constamment ?

—Ca te rend jalouse ? Me demande t-il tout en souriant.

—Non, ça me donne envie de gerber.

Je m'assied sur la chaise d'en face.

—Tu aurais pu répondre sur le groupe, je lui signale, pour maintenir la séance.

—Flemme, répond t-il. Tu croyais vraiment que je m'abstiendrais pour notre premier rendez-vous galant?

Je le fixe, il orne ses lèvres d'un sourire qui pourrait être craquant dans un autre contexte.

—Excuses moi de briser tes rêves mais le seul rendez-vous est entre nous et ces putains de bouquins qu'on va devoir éplucher, l'autre crétin n'est pas là?

—Non et heureusement, je ne respire pas l'air de ce genre de personne.

On dirait terriblement ma mère. C'est vrai qu'avec un peu de maquillage, une petite poitrine et une coupe au carrée blanche, il lui ressemble comme deux gouttes d'eau!

—On aurait dit ma mère.

—Je ne crois pas non. Je ne suis pas sûre que ta mère t'observe avec une particulière envie de te...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase, et j'en suis contente. Je sursaute lorsqu'un sac s'écrase contre notre table, je me retourne et observe Sean qui vient d'arriver, il ne nous salut pas, il s'assied sur sa chaise et s'arme de ses écouteurs.

—Bonjour, je lui indique.

Il ne répond pas.

—On ne t'attendait plus, tu aurais pu prévenir sur le groupe de ta présence.

—Flemme.

J'ai l'impression d'avoir une autre version d'Harvey en face de moi. C'est horrible.

—Sean, tu es en retard, je lui signale. Tu peux t'excuser.

Il observe sa montre sans grand enchantement.

—Ce n'est que du temps, c'est rattrapable, tant que ce n'est pas mentalement comme vous.

Je l'observesurprise, et je ne sais pas quoi lui répondre. Il vient de m'ôter tout mot en bouche. Jamais on n'a été si violent avec moi en si peu de temps. Il n'est là que depuis cinq secondes et il vient déjà de nous enterrer si pieds sous terre.

—Excuse moi? Demande Harvey, tu es qui pour te permettre une telle réflexion ?

—Pas ta mère, en tout cas.

Hayvey se relève et voit rouge immédiatement, je sens qu'il veut frapper ce Sean, je le retiens, il risque de nous faire expulser de la bibliothèque, je ne veux pas de ça.

—Ok stop! Ca suffit ! Stop! On va se détendre, tout va bien se passer.

Mais Sean remet ses écouteurs en place, sur ses oreilles.

—Vous avez réfléchi à un sujet intéressant ? Demandé-je pour avancer.

—La Grèce antique, propose Harvey.

A vrai dire, je ne sais pas quoi répondre à ça, je considère être la plus faible en littérature, je n'ai pas envie d'imposer mon thème. Je frappe le bras de Sean pour qu'il puisse ôter ses écouteurs, il semble que je l'agace.

—Quoi ? demande t-il énervé.

—On réfléchit au thème, alors si tu veux bien participer, ça serait bien.

—Je ne veux pas, annonce t-il.

Putain, je vais le tuer.

—Tu es obligé, Harvey a proposé le thème de la Grèce Antique. Tu en penses quoi?

Il tourne sa tête vers l'autre adolescent et il fait quelque chose qui me surprend pour ces quelques minutes de connaissances, il réfléchit, il se pose enfin et réfléchit.

—C'est d'la merde.

—Comment ça c'est d'la merde ? Tocard, s'énerve Harvey.

—C'est simple, répond Sean avec le plus grand des calmes. C'est-de-la -merde. La Grèce Antique, c'est vague cela représente des années et des années, et de nombreux sous-thèmes sujets trop vastes. C'est trop cliché aussi, tu m'aurais proposé la représentation du sexe dans la Grèce Antique, ou alors l'homosexualité chez les Grecs, j'aurais peut être pris ta réponse en compte.

—L'homosexualité chez les Grecs? Tu déconnes ? C'est c'qui t'excite hein ? Ptit pd, s'énerve Harvey.

Je le vois, il veut étrangler Sean, je ne sais plus où me mettre.

—Non, ça ne m'excite pas, répond Sean calmement, c'est une simple idée, j'illustrais juste mes propos, je donne mon avis.

—Ouais, alors évite de donner ton avis ici. Lana, tu as une idée ? me demande soudainement le blond.

Les deux garçons m'observent, bien que Sean soit moins intéressé. Je suis étonnée, je les fixe un peu dans l'incomprehension.

—Euh... Non.. Enfin oui mais je me disais que j'étais mal placée pour choisir....

—Ouais t'as raison, donne pas ton avis, réplique soudainement Sean.

—Putain! Mais tu vas la fermer ! crie presque Harvey, rouge de colère. Lana, je t'écoute.

—Euh...

—Je ne laisse pas quelqu'un qui a un F de moyenne choisir notre thème, je refuse.

—Lana! reprend Harvey, dit quelque chose.

Je suis hésitante et peu sûre de moi sur le coup, ils me mettent vraiment la pression. Je n'ai jamais été dans une telle position, personne ne réussit à me clouer le bec ainsi.

—Euh, j'avais pensé à ...l'évolution de la mode mais...

—Ouais t'as vu, c'est dla merde. C'était mieux qu'elle dise rien, me coupe le brun vraiment très chiant.

J'ai un geste de recule, brusquée par tant de violence.

—Sean, ferme ta gueule ou je vais vraiment te tuer, réplique Harvey.

Pour réponse, Sean lui sourit, il se redresse et croise ses mains sur la table, il ajuste son fessier et je contiens ma haine pour ce gars, ma haine pour sa chevelure brune mal taillée, son style vestimentaire noir à en faire geler plus d'un, ma haine pour sa visage qui dans un autre contexte pourrait être vraiment mignon.

—Moi, commence Sean, je vois plutôt quelque chose du genre sur la mort, quelque chose qui puisse faire froid dans le dos, qui puisse susciter un vrai intérêt.

J'observe Harvey bien étonnée par un tel discours, je déteste par dessus tout ce qui touche ce domaine, je déteste la mort, je ne veux pas en entendre parler, quitte à faire un exposé, autant se poser sur un domaine intéressant.

—Non, je réponds catégoriquement. T'es un vrai taré tu devrais te faire soigner.

Il hausse un sourcil et m'observe d'un air hautain et déplacé.

—Excuse moi, j'évite de prendre en compte l'avis de quelqu'un avec de telles capacités limités. Harvey ?

Par contre là, s'en est trop. Il m'agace, je me suis contenue bien très longuement. Je me relève de ma chaise et me place en face de lui, j'hausse le ton.

—C'est quoi ton soucis ?  Qu'est-ce que je t'ai fait bordel ? On est un groupe si tu ne veux vraiment pas faire d'efforts tu te casses, c'est simple.

—J'ai fais des efforts. En revanche, toi, je te trouve assez impatiente, tu devrais prendre des médocs, ralentis ton souffle, tu vas faire une crise hein.

—Putain mais ! Je...

Je ne réfléchis pas et le gifle de toutes mes forces, si bien qu'après j'en ai mal à la main, j'ai l'impression que mes yeux me sortent par les oreilles, c'est le feu dans ma tête, je n'ai jamais autant été énervée par quelqu'un. Même mon frère est plus sympa...

Je vois Sean bouger sa mâchoire, comme pour vérifier qu'elle se porte bien. Il se lève, vexé de cette claque, devant tous ces gens présents à la bibliothèque. Il me fait face et me dépasse de plusieurs centimètres, je ne lâche pas son regard, ses yeux verts se fond menaçants, sa mâchoire fine se contracte, il boue à l'intérieur.

—Qui t'as donné l'autorisation de me gifler ?

—Tu le mérite ! Je ne veux pas d'un sale connard dans mon putain de groupe.

—Pour une fille à papa, tu as un langage très malsain je trouve.

Les bibliothécaires nous demandent de nous calmer immédiatement.

—Je ne suis pas une petite fille à papa, je réplique durement, lâche moi avec ça.

Il m'attrape le bras durement, et je le force à me lâcher. Je le repousse en arrière ensuite avec mes deux mains. Harvey se lève enfin, il réagit, il tente de m'arrêter.

—T'as vraiment un soucis, me signale t-il, tu sais pas gérer ta colère? continue t-il.

Il ne s'arrête pas, c'est épuisant. Je tente d'éviter Harvey et je n'ai qu'un envie: me battre avec lui. Je ne me suis jamais vraiment battue, c'est plutôt Emily qui se charge de régler leur compte aux autres, pas moi. Je continue de le frapper au torse, mais je suis malheureusement trop faible,  Le problème c'est que malgré tout, Sean reste très calme, il se moque même de moi pendant que je tente de l'atteindre, comme s'il arrive facilement à passer au dessus de ça. arvey me contrôle.

—Arrête Lana, ce fils de pute en vaut pas la peine.

Je détourne mon visage de Sean, enfin et range mes affaires dans mon sac, complètement en colère et agacée, je n'ai jamais subi une telle violence non justifiée. Je ne veux plus jamais entendre parler de ce crétin de Sean, plus jamais, il m'a mis dans tous mes états.

Au final ma mère a raison, se mélanger avec d'autres  n'a parfois pas que du bon,il y a ce genre de personnes qui n'en veulent qu'à notre argent ou qui veulent nous démolir pour ce que l'on ait et ces gens là, ce sont des crétins.  Et même si cela peut paraître prétentieux, c'est parfois mieux de rester en groupe que de subir la haine injustifiée de ceux qui peuvent nous jalouser. Je repars sans oublier d'adresser un joli doigt d'honneur à mon partenaire. Evidemment j'ai aussi droit à un petit " sale garce" alors que je m'en vais.

****

YO

Pas vraiment très sympa ce Sean hein. Très chiant aussi?

Vos avis sur le chapitre ?

Prochain chapitre vendredi ;)

PTDR je suis trop active.

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